[Olrik] Mes critiques en 2015

Modérateur: Dunandan

Re: [Olrik] Mes critiques en 2015

Messagepar Olrik » Mar 17 Nov 2015, 22:16

Elle s'est enfin décidée à suivre mes conseils vestimentaires, bien ça. 8) Tout à fait radieuse du haut de ses récentes 32 berges, ça fait vraiment plaisir à voir. Me donne envie d'écouter la chanson d'elle que je préfère :


Hmm... une vision me vient tout à coup : Ebisu Muscats VS le haka. Pas facile de dire qui flancherait en premier.
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Malicia - 7,5/10

Messagepar Olrik » Sam 21 Nov 2015, 21:13

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Malizia
(Salvatore Sampieri – 1973)

Ignazio de la Brocca, riche marchand de tissus, vient de perdre sa femme. Le jour des funérailles, arrive Angela qui doit commencer son service de bonne. Très vite le père et ses trois fils sont charmés par la grâce de la jeune femme mais très vite aussi il apparaît qu’Angela n’est pas sans susciter certains désirs ancillaires. Mis à part le père qui songe sérieuement à se marier avec cette femme parfaite, Anthony, l’aîné, aimerait tout simplement bien se taper la bonne mais voit ses avances repoussées. Nino, environ quinze ans, fantasme lui aussi beaucoup sur Angela mais utilise une autre méthode que son frère pour tâter intimement l’objet de ses désirs. Comprenant qu’Angela ne dirait pas non à une demande de mariage de son père, il manigance des pièges pour lui faire comprendre qu’il a tout pouvoir pour empêcher de nouvelles noces. Angela cédera-t-elle aux avances du merdeux pour avoir la paix et assurer son but ?

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Après l’excellent Ma Femme est un violon j’enchaîne avec ce Malizia à l’énorme réputation. Gros succès au box office italien en son temps, on pourrait peut-être à se risquer à une petite comparaison avec Emmanuelle en ce qu’il s’agit d’un film érotique qui semble avoir énormément marqué le public à une époque donnée (une suite a d’ailleurs été réalisée bien des années plus tard, Malizia 2000, avec toujours (!) Laura Antonelli). Après, mieux vaut ne pas pousser trop loin la comparaison tant les films sont différents, notamment du point de vue de l’érotisme. Dans Emmanuelle, les scènes de fesses sont plutôt bien représentées tandis que dans Malizia, on ne peut pas vraiment dire qu’Antonelli fasse don de sa petite et pulpeuse personne avec la même fréquence que dans Ma Femme est un Violon. La voir nue va demander au spectateur d’être patient…
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Dans un film érotique, un personnage de bonniche se doit de faire à un moment le ménage sur un escabeau.


Après, lorsque la scène arrive, il faut reconnaître qu’on en a pour son argent. C’est toute l’intelligence de ce film d’éviter de livrer d’emblée au regard concupiscent des personnages une Laura Antonelli totalement effeuillée. Son corps sera montrée par bribes ou à travers des objets fétiches (l’inévitable culotte) et ce sera suffisant pour patienter.

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L’art de l’amuse-gueule érotique en attendant le morceau de bravoure.


Surtout, il y a l’évolution de Nino, en plein tension adolescente, à la fois terriblement gamin (ses pleurnicheries volontaires en pleine nuit pour déstabiliser la maison), et en même temps désireux de jouer au petit adulte, doublement frustré qu’il est par la présence d’un grand frère que l’on devine futur monsieur de ces dames, et par celle d’une femme qui exaspère ces désirs. En cela le film porte bien son titre. Car derrière l’aspect angélique d’Angela (la bien nommée) et de Nino à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, il y a bien une « malice » qui transparaît, malice au sens quasi religieux. Le Malin est dans la place, Malin qui semble prendre un « malin » plaisir à pervertir ces jeunes âmes mais aussi bafouer les sentiments pieux et filiaux. Il faut ici la jolie insolence satirique de Sampieri qui, lors de la scène inaugurale de l’enterrement de la mère, nous montre des enfants qui n’en ont pas grand chose à foutre de la mort de maman :
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Le petit Enzino joue à la marelle sur une tombe tandis que Nino mate le gros cul d’une connaissance de la famille.


… mais aussi la maman en question avec une vilaine bestiole sur son pif :
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ou encore le papa se curant discretos le nez entre deux pleurs factices :
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Et je ne parle même pas d’Enzino qui refuse obstinément d’embrasser sa chère grand-mère sous prétexte qu’ « elle pue ». Bref, on a compris, le terreau est fertile et le Diable n’a que peu de mérite à envoyer dans cette famille son ange en jupon et pourvu de mamelles que Saint-Antoine lui-même n’aurait pu stopper avec son ridicule crucifix. Victoire facile du Malin donc, et c’est tant mieux comme cela. Malizia est une excellente comédie érotique qui réussit le tour de force de faire avaler au spectateur 90 minutes en un clin d’œil alors qu’il n’y a qu’une seule scène de fesses. La commedia scollacciata at its best !


7,5/10

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– Délicieusement mal poli
– Laura Antonelli au sommet de sa beauté.
– J’ai adoré Turi Ferro en père de famille distribuant à tout va des torgnoles à ses cons de fils.

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– Peu de scènes de fesses mais, comme indiqué ci-dessus, ce n’est finalement pas un défaut.

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Snoopy et les Peanuts - 6,5/10

Messagepar Olrik » Dim 13 Déc 2015, 21:24

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Snoopy et les Peanuts
(Steve Martino - 2015)


Charlie Brown n'en peut plus : une adorable rouquine pour laquelle il en pince très fort vient de débarquer dans sa classe mais sa timidité et sa maladresse légendaires n'en finissent pas de le rendre ridicule. Arrivera-t-il, avec l'aide de Snoopy, à ne plus être le gros naze qu'il prétend être et à séduire sa belle ?


Le mois de décembre est toujours piégeux pour les parents, c'est le moment où des sorties bien ciblées font leur apparition et où, dans le feu de l'action pré-fêtes de fin d'années on dit amen à tout, y compris aller voir les pires daubes en images de synthèse. Bon, avec mon aîné, l'emmener voir Star Wars devrait passer tout seul. Mais pour le cadet, toujours jaloux des privilèges du grand frère, c'était une autre paire de manches. Rien ne semblait venir à l'horizon lorsque le cinéma de mon bled eut la bonne idée de projeter en avant-première cette après-midi Snoopy et les Peanuts. En images de synthèse mais enfin, avec le génie de Schulz, ça ne devait normalement pas trop mal se passer. Et effectivement, le film est une jolie petite chose parfaitement digeste.
Certes, le contenu est adapté aux goûts du moment. Après les productions Pixar et Dreamworks, il faut que maintenant que ça dépote, que ça impressionne, que ça virtuose quitte à en saouler et en devenir parfois incompréhensible. Ceux qui ont vu les vieux courts-métrages Peanuts en 2D et qui se souviennent de l'ambiance jazzy, des dialogues verbeux et rigolos, et surtout d'un rythme qui prenait son temps, bref ceux-là seront du coup peut-être refroidis. Et pourtant, il faut reconnaître que Steve Martino n'a pas totalement vendu son âme au Diable et a su conserver un certain esprit Peanuts. Par le graphisme d'abord qui, bien qu'utilisant la 3D, met en scène un chara-design respectant scrupuleusement les personnages originaux de Schulz. Mais aussi par les différentes saynettes qui à aucun moment ne cherchent à ancrer les personnages dans un quotidien contemporain. Quand Charlie brown doit faire une putain de fiche de lecture sur Guerre et Paix de "Léon Tolstouille" (sic), eh bien il la fait en allant à la bibliothèque, en le lisant du début à la fin sans aller chercher un résumé sur Wikipédia. Quand il doit donner un coup de fil, c'est sur un bon vieux téléphone filaire et pas sur un portable. Ça n'a l'air de rien mais c'est par ces petits détails, ainsi que par une VF qui m'a semblé réussie (j'avais pourtant des craintes), que j'ai réellement pris du plaisir à suivre les déboires de ce bon vieux Charlie Brown. Bref, envie de voir un truc avec votre lardon ? Tentez Snoopy, infiniment plus recommandable que les merdes genres Minions and co.

6,5/10
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Re: [Olrik] Mes critiques en 2015

Messagepar Alegas » Dim 13 Déc 2015, 21:36

C'est peut-être parce que je suis un fana de Peanuts à la base, mais je serais un poil moins généreux que toi. Ok ça aurait pu être pire mais j'ai un peu de mal avec cette ouverture au grand public en mettant un peu trop de côté ce qui faisait le sel du matériau original, à savoir l'humour qui apporte derrière une réflexion sur des problématiques adultes.
Puis bon, les séquences d'aviation avec Snoopy sont cools, mais ça fait vachement gratuit pour le coup, ça s'intègre mal au récit de base.
Mais ouais, mieux vaut montrer ça à son gamin que pas mal de DA récents.
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Re: [Olrik] Mes critiques en 2015

Messagepar Olrik » Dim 13 Déc 2015, 21:59

Disons que je m'attendais tellement à pire après avoir revu un vieux Peanuts (inimaginable de voir ça maintenant) avec les "problématiques adultes" que tu évoques, que je n'ai pas boudé mon plaisir.
Les séquences d'aviation sont redondantes mais pas totalement gratuites puisque Snoopy est un peu comme le Hobbes de Calvin et Hobbes, un personnage qui incarne un délire imaginatif propre aux enfants. Et les strips où on le voit du haut de sa niche taper à la machine à écrire ou jouer à l'aviateur sont légion. J'ai du coup bien aimé ces séquences mêmes si j'aurais aimé qu'elles soient plus variées.
En y repensant, je me dis que le public dans la salle a été bien sage. Ça a ri, mais pas tant que ça non plus. On est bien face à une ouverture au grand public, mais une ouverture pas totale, avec des lignes de dialogues forcément déconcertantes pour des gamins, encore une fois qui ne cherchent pas à les brosser dans le sens du poil avec des clins d’œil sur leur quotidien et encore moins avec un humour pipi-caca à la Titeuf (tout mais pas ça !). Dans le genre classique de la BD passé à la moulinette 3d, je préfère largement ça que le Tintin de Spielberg.
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Walk - Rêver plus haut (The) - 7,5/10

Messagepar Olrik » Mar 29 Déc 2015, 15:55

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The Walk
(Robert Zemeckis - 2015)

Vie de Philippe Petit, de l’enfance jusqu’à son exploit du 7 août 1974 : la traversée d’un fil tendu entre les tours du World Trade Center.

Philippe Petit n’est pas le premier funambule à apparaître dans la filmographie de Zemeckis. Bien avant lui, souvenez-vous, on avait eu droit à ça :


A peu de chose près, on a la même situation. Un personnage complice s’escrime à attacher un câble pour permettre à son ami d’entreprendre une traversée. Le numéro d’équilibriste avait en fait commencé bien avant avec un Mc Fly occupé à gérer, ou plutôt, pour filer la comparaison avec Petit, à jongler à la fois avec l’amour incestueux de sa mère, la lâcheté de son père et la préparation de sa traversée. Pas une traversée dans l’espace, il s’agit évidemment d’une traversée dans le temps et c’est la principale différence avec l’exploit de Petit.

Et pourtant, The Walk effectue bien lui aussi une plongée dans le temps, et même une quadruple. Retour d’abord au passé de Petit. Puis retour au fameux exploit en 1974. Mais aussi retour au 11 septembre 2001. La catastrophe ne sera jamais montrée mais dès le premier plan, avec Petit juché du haut de la statue de la liberté, avec les deux tours à l’arrière-plan, et affirmant que le mot « mort », prononcé une fois, ne le sera plus dans la suite de l’histoire, on comprend qu’il va s’agir ici de sublimer les deux tours en les évoquant à travers un épisode d’ivresse et de vie.

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Enfin, hasard du calendrier comme on dit, les attentats du 13 novembre s’imposent eux aussi à l’esprit d’une manière totalement involontaire. Le personnage principal est français, fantasque, irrévérencieux, parisien, artiste, dragouille ardemment la première fille rencontrée, l’invite eu restaurant, boit du vin bref, du pur bon vivant garanti 100% anti radicalisme religieux.

Cliché sans doute, mais il est du coup amusant de voir combien le film prend des allures de film hommage (autant donc envers l’exploit de Petit qu’envers les tours) en donnant au cheminement de l’entreprise du héros français des allures d’acte terroriste, mais un acte terroriste inversé. Il ne s’agit plus de de semer la mort en détruisant ce qu’incarne le lieu (l’argent, le capitalisme), mais au contraire de la magnifier, « de lui donner vie » (dixit le personnage de Barry à la fin du film) à travers un acte poétique qui dépasse l’entendement. Comme pour le 11 septembre, les passants seront au sol, le regard fixé vers le haut mais avec une expression dénotant plutôt l’extase que l’horreur. Et le corps de Petit n’est pas une carcasse vouée à détruire les autres en se détruisant, mais à leur donner un plaisir éphémère en se donnant à voir, juché sur un fil tendu à 450 mètres. Il ne se fait pas exploser, il marchera, s’allongera, fera la révérence. Si explosion il y a, ce sera plutôt une explosion de beauté à travers un acte artistique absolument imperméable à ce mot qui ouvre le film : « pourquoi ? ».

Oui, Petit est bien un terroriste, mais un terroriste du beau donc. Et comme tous les terroristes, il va falloir comprendre ses motivations. On commence donc par la jeunesse de Petit qui va nous montrer que dès le départ, le terreau était propice à phagocyter Petit pour en faire un être dangereux dévoué corps et âme à une cause. Détachement envers une famille dans laquelle il ne se reconnaît pas, découverte d’un imam en la personne de papa Rudy. L’homme lui apprendre les rudiments du métier, se disputera parfois avec lui, puis se réconciliera et lui donnera des conseils très techniques pour fabriquer sa bombe, c’est-à-dire son installation de funambule accrochée aux tours. Il ne lui donnera pas un livre sacré à mettre dans sa poche mais un objet tout aussi précieux (le ruban à mesurer de son grand-père).


Deuxième étape : un acte terroriste donc, ça se prépare. Ce sera le plat de résistance du film : multiples repérages à New York, constitution d’une équipe de complice – y compris dans les entrailles même de ce à quoi ils s’attaquent (le personnage de Barry, expert en assurances travaillant dans les tours), investissement des lieux et placement des divers objets allant permettre le méfait. Pour qui a vu l’excellent documentaire de James Marsch sur le même exploit (Man on Wire), il faut reconnaître à Zemeckis une certaine exhaustivité tant aucune péripétie ne semble avoir été oubliée (Petit qui marche sur un clou, enrôlement de complices peu fiables, Petit qui se met à poil pour essayer de sentir un fil, etc.). J’ignore pourquoi, cette partie semble avoir suscité plus que de raison l’agacement et le mépris. Entendu même chez les pantins du Masque et la Plume un conseil comme quoi il valait mieux entrer dans la salle juste pour la dernière demi-heure. Commencer à visionner un film directement sur ce qui constitue le clou de spectacle, ben voyons ! comme si le plaisir à voir ce moment supposé incomparable ne trouvait justement pas ses racines dans des moments moins spectaculaires mais attisant l’attente pour consacrer définitivement le sommet du spectacle. Surtout qu’on est avec cette étape dans la plus pure narration de film de braquage (quelques jours avant son passage à l’acte, Petit occupait ses soirées à se mater exclusivement de tels films pour se préparer mentalement). Les personnages sont au four et au moulin, situation que Zemeckis a d’ailleurs déjà mises en scène avec efficacité dans la trilogie des Back to the Future et je ne vois pas trop en quoi il en est autrement ici. Tout cela participe au contraire d’une conquête progressive (et assez prenante, je n’ai pas vraiment vu le temps passer) de l’altitude qui va culminer dans la dernière partie. Dans la première, exceptée pour la scène de Notre-Dame de Paris, Petit est encore bien proche du plancher des vaches, dans la deuxième il envahit avec son équipe les étages, les cages d’escaliers pour atteindre son but, dans la dernière on y est, ce pour quoi on s’est, avant même d’entrer dans la salle obscure grâce à l’affiche, préparé mentalement.

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J’ai totalement « marché ». Si avec l’habitude les scènes spectaculaires ont tendance à me laisser froid, impossible lors de ces premiers pas de ne pas ressentir un sentiment mêlé de libération (enfin ! on y est !) et de crispation tant la force des images attire l’esprit à elle et tend à estomper frontière entre réalité et représentation du réel. Et là aussi, je me garderais bien d’exécuter cette belle scène à cause d’un oiseau en CGI assez mal foutu. Tout comme Petit, on reste suspendu à ce film, à la fois ravi par l’époustouflante beauté de certains plans tout en perspective et en motifs géométriques :

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… médusé, un brin tétanisé lorsque, au fil des multiples allers-retours, on se dit que le bougre pousse tout de même un peu trop loin sa chance et qu’il ferait mieux de conclure le spectacle. On reste suspendu à ses gestes donc, redoutant qu’il commette un écart infinitésimal qui lui serait fatal. On sait bien sûr au fond de nous que l’histoire se terminera bien mais pour peu que l’on ne soit pas le butor de service à qui on ne la fait pas et qui refuse en bloc l’illusion des images, le plaisir est bien réel. Et pour ce qui est de la fameuse voix off en quasi continu qui viendrait gâcher ce plaisir, là aussi, je reste partagé. Imaginer la scène, tous ces allers-retours sans les commentaires qui expliquent pourquoi, justement, ce qui devait constituer un trajet unique s’est progressivement transformé en huit traversées, je ne sais pas, ç’aurait été tomber de Charybde et Scylla. Les images auraient eu plus impact, sans doute, mais sans des marqueurs narratifs liés à la voix de Petit, la lassitude serait sûrement plus vite arrivée.

Et c’est de toute façon perdre de vue que le film est avant tout centré sur un homme. Là aussi, le visionnage de Man on Wire est très important pour s’apercevoir de l’excellent travail de retranscription à l’écran de la personnalité complexe de Petit. Voir ce documentaire revient à s’arrêter tout de suite de ricaner devant l’américain à fort accent français de Petit, et sans doute à relativiser cette continuelle voix off : Petit est un malade doublé d’un putain d’égotiste et c’est ce qui le rend absolument fascinant et attachant. Dans le docu, un de ses amis (Jean-Louis je crois) affirme qu’aux yeux de Petit, la construction des tours a été effectuée uniquement dans le but de lui permettre de faire son numéro. C’est une boutade mais pas tant que ça non plus, on comprend que dans sa fièvre artistique, l’homme était doté d’un énorme ego et d’une volonté créatrice tout aussi énorme, en béton armé, pour ainsi dire aussi inextinguible que la structure des tours. En soi, la voix de Petit est l’armature qui va tisser le film et rendre invincible ce personnage, permettre de le transformer en un Icare qui aurait compris la leçon (il se gauffre plusieurs fois dans le film) et arriverait réellement, le temps de 45 minutes, à devenir une sorte d’Orphée jouant d’une gigantesque cithare à un seul fil, acte cosmique permettant d’enchanter le souvenir des tours et de dépasser la trace d’amertume que l’on ressent dans les dernières paroles de Petit et particulièrement son dernier mot : « forever ».




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Re: [Olrik] Mes critiques en 2015

Messagepar osorojo » Mar 29 Déc 2015, 16:21

Ouais, belle critique, tu le défends bien, mais là je dis non :eheh:

La comparaison avec Mc Fly, quand même xD Dans le genre personnage engoncé dans ses propres clichés, écrit sans finesse (ptain le moment où il remercie ses acolytes, c'est collector), il se pose le Petit père.
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Re: [Olrik] Mes critiques en 2015

Messagepar Olrik » Mar 29 Déc 2015, 16:59

osorojo a écrit: écrit sans finesse (ptain le moment où il remercie ses acolytes, c'est collector)

Justement, c'est naze, c'est artificiel parce qu'une chose s'est brisé entre les personnages. Ils ont réussi leur coup, c'est un achèvement pour tous, et comme Petit apparaît plusieurs fois comme un branleur, un monstre d'égoïsme, quelqu'un justement incapable de faire dans la finesse dès qu'il s'agit de relation avec les autres (cf. sa rencontre avec Annie) leur amitié n'y survit pas. Plutôt que de repartir pour un tour avec une multitude de scènes essayant d'approfondir quelque chose qui n'a pas forcément à être approfondi, on a cette courte scène de remerciements (maladroite donc, c'est vrai) suivie du départ en taxi d'Annie. Sobre, efficace, merde, grâce à toi je viens encore de soulever un point positif ! :mrgreen:

PS : un truc me revient : dans Man on Wire, Petit explique un truc qu'il a fait pour fêter son exploit. Avec une groupie qui lui est tombé dans les bras, il l'a retrouvée dans un hôtel pour la sauter par tous les trous. Tu comprends du coup pourquoi il expédie rapidos les remerciements, il a un peu d'autres chattes à fouetter ! :seins:
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