[Alegas] Mes Critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

10 Cloverfield Lane - 5,5/10

Messagepar Alegas » Mer 30 Mar 2016, 10:22

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10 Cloverfield Lane de Dan Trachtenberg
(2016)


Drôle d'idée que de donner suite à Cloverfield, surtout après tant d'année, maintenant que le film est tout de même beaucoup moins connu qu'auparavant. Pour autant, à la vue de la promo efficace autour du film, je me laissais à espérer une ruse de la part d'Abrams producteur pour offrir un métrage qui jouerait sur la surprise totale, quitte à déstabiliser la plupart de ses spectateurs. Car bon, à la vue de la bande-annonce, et avec le mot Cloverfield dans le titre, il n'y avait plus vraiment de place au doute : soit le studio vendait une suite du film de Matt Reeves qui n'en était pas une au final, soit la promo se plantait totalement en vendant un faux-suspens alors que n'importe qui ayant vu le film de 2008 sait pertinemment que l'intrusion du fantastique est évidente. Malheureusement, c'est cette dernière option qui se révèle vraie. Le script a été écrit bien avant qu'il soit pensé que cela puisse être une suite à Cloverfield, et cela se voit. Les ultimes minutes donnent l'impression d'être totalement déconnectées du reste, et pire encore, de plagier maladroitement une séquence entière de War of the Worlds version Spielberg.

Bref, tout ce qui rattache à Cloverfield plombe le métrage, ce qui est franchement dommage car ce qui précède est vraiment pas mal du tout. Ainsi, la partie huit-clos à trois personnages se révèle plutôt bien mené et assez pertinente pour intéresser pendant la majorité du film. Forcément, cela doit beaucoup à la performance de John Goodman, dingue comme rarement, mais pas que, vu que le 10 Cloverfield Lane possède une mise en scène plutôt élégante et qui ne se contente pas de filmer un huit-clos en plan fixe. Reste que l'écriture des personnages, notamment l'évolution de Mary Elizabeth Winstead, fait de la peine à voir tant c'est téléphoné, et on a peine à croire que Damien Chazelle ait pu participer à l'écriture d'un film pareil (entre ça et le dernier acte de Grand Piano, ça laisse des doutes quand à sa capacité à peaufiner l'écriture d'un film). Un film pas désagréable en soi, mais clairement inutile et puérile dans sa volonté de se rattacher à quelque chose d'existant. Si je devais le voir une seconde fois (ce qui n'arrivera sans doute jamais), nul doute que je serais bien moins indulgent.


5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar lvri » Mer 30 Mar 2016, 11:08

Je suis très partagé sur ce film, et pour le coup, je pense que je m'accorderai un second visionnage. C'est surtout les 15 dernières minutes qui m'ont le plus dérangées, mais pas forcément que négativement. Disons que je doute fortement que le film puisse fonctionner sans avoir vu Cloverfield.
Bref, à revoir pour confirmer ou non mon 6.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Mer 30 Mar 2016, 11:16

Bah le lien avec Cloverfield est hyper factice en fait.
Dans Cloverfield on est plus dans le trip kaiju alors que dans celui-là on pense plus à une invasion extra-terrestre.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar lvri » Mer 30 Mar 2016, 11:26

L'histoire de Cloverfield est terminée au moment où 10 Cloverfield Lane se passe. La radio qu'écoute la fille à la fin explique qu'ils commencent à prendre le dessus, là où ce n'est pas vraiment le cas à la fin de Cloverfield.
Le monstre est une sorte de gros Kaiju, mais il n'est pas seul (une autre espèce dans le métro). 10 Cloverfield nous montre qu'il s'agit d'une invasion extra terrestre qui va au delà du seul "Kaiju". Donc non, je ne pense pas que ce soit factice.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Mer 30 Mar 2016, 11:32

Ouais enfin dans Cloverfield il était nullement question d'attaques ailleurs que dans NY. Alors ok, ça peut arriver plus tard, mais qu'importe : 10 Cloverfield Lane apparaît comme un cheveu sur la soupe, sans que rien n'annonce ce que l'on voit à la fin, et ça c'est naze, car ça paraît totalement gratuit.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar lvri » Mer 30 Mar 2016, 12:53

Il est clair que le film est très maladroit en "s'incrustant" dans la franchise Cloverfield, et du coup, ça tombe comme un prétexte pour rattacher le film à un nom. Et c'est dommage. D'autant plus si on ne connait pas Cloverfield !
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Hannibal » Mer 30 Mar 2016, 13:15

non rien, c'est pour la chaîne...
Mark Chopper a écrit:La mode des années 2010 consiste à faire des suites de merde qui permettent de réévaluer des purges.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar lvri » Mer 30 Mar 2016, 13:48

:eheh:
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Evolution (2016) - 5/10

Messagepar Alegas » Jeu 31 Mar 2016, 10:31

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Evolution de Lucile Hadzihalilovic
(2016)


Déception, je crie ton nom. Après dix ans d'absence depuis la sortie de son dernier film, Innocence, le nouveau Lucile Hadzihalilovic se faisait clairement attendre, et le buzz positif après plusieurs festivals ne faisait que croître cette attente. D'autant que Evolution s'annonce clairement comme le penchant masculin d'Innocence, à savoir le récit d'une petite communauté en dehors du monde moderne, et où un jeune garçon tente de résoudre un mystère : le pourquoi même de l'existence de communauté. La première demi-heure fonctionne très bien avec une ambiance très réussie, et des questions laissées sans réponses pour un résultat des plus énigmatiques (aucun enfant adolescent, uniquement des femmes adultes, aucune technologie moderne, etc...) mais hélas se perd au fur et à mesure que la récit avance. Car ce qui faisait la force d'Innoncence, c'était clairement sa volonté de ne résoudre le mystère que lors de son final (et encore, plusieurs réponses étaient laissées en suspens) et tout ce qui précédait pouvait jouer à fond sur l'ambiance (le cinéma d'Hadzihalilovic est bien plus sensoriel que scénaristique) sans pour autant ne rien raconter.

C'est précisément le défaut majeur d'Evolution : à vouloir vendre la mèche trop tôt, le récit perd instantanément en intérêt, et devient alors un simple huit-clos dans un hôpital désaffecté où l'on attend que le héros puisse s'y échapper. Là où Innocence évitait avec brio d'être un film ennuyant, Evolution tombe malheureusement dans le piège. C'est dommage car thématiquement le film possède un vrai intérêt (on est devant une véritable relecture de L'Île du Docteur Moreau) et est surtout superbe formellement, certainement le plus beau film français que l'on aura cette année de ce côté là. Une belle curiosité donc, mais qui, malgré sa courte durée, est loin d'être véritablement convaincant dans ses deux derniers tiers.


5/10
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Fille de Ryan (La) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 31 Mar 2016, 15:31

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Ryan's Daughter (La Fille de Ryan) de David Lean
(1970)


Et encore un bon film de la part de David Lean. Fort de ses trois succès hollywoodiens à la suite, le réalisateur anglais continue sur sa lancée de fresques humaines se déroulant dans des contextes historiques particuliers. Lean jette son dévolu sur l'Irlande du début du vingtième siècle, à l'heure où les tensions entre irlandais et anglais sont d'autant plus tendues qu'une guerre mondiale se déroule au loin. Si les relations entre les deux peuples sont clairement au centre du métrage, c'est le sort d'une jeune irlandaise qui intéresse Lean, une idéaliste rêveuse qui, par la force des choses, va se retrouver au centre d'un triangle amoureux qui déchaînera des réactions violentes. Contrairement à ses deux films précédents, Lean parle ici d'un récit qui aurait pu clairement être montré sur deux fois moins de temps (le métrage dépassant allègrement les trois heures) mais se sert de la durée pour affiner au mieux les sentiments de ses personnages, et développer des relations entre eux. De ce fait, le spectateur connaît parfaitement la communauté montrée, ainsi que les enjeux du métrage, là où une durée moins longue aurait sûrement rendue le film bien moins efficace.

Grand échec critique et publique à sa sortie, il ne fait aucune doute que Ryan's Daughter a déçu à l'époque de par son refus de l'épique, qui caractérisait pourtant les films précédents du cinéaste. Lean préfère s'intéresser à l'humain plutôt qu'à l'Histoire qui les entoure, chose qu'il faisait déjà avant mais jamais de façon aussi extrême. Forcément, ceux qui attendront un Doctor Zhivago bis ne pourront qu'être relativement déçu, mais à partir du moment où l'on prend le film comme ce qu'il est, à savoir un long et beau mélodrame, il sera difficile de faire la fine bouche. Formellement, le film est encore une fois une belle tuerie (ces plans sur les paysages, cette séquence de tempête, cette fin !), où Lean se permet même quelques expérimentations de mise en scène franchement réussies (le montage alterné entre la séquence de sexe et la nature, mais aussi et surtout la scène où le mari trompé s'imagine le chemin des amants parcouru sur la plage). La musique de Maurice Jarre fait encore des merveilles et le casting fait plaisir à voir (Mitchum trouve là son meilleur rôle à mes yeux, tandis que Trevor Howard confirme toute la sympathie que je peux avoir pour lui). Un beau film qui mérite sa réhabilitation récente malgré ses quelques défauts (notamment l'importance trop grande donnée au personnage de John Mills), et c'est bien dommage que Lean n'ait pas pu encaisser pendant des années l'échec du métrage, sans quoi on aurait pu avoir à nouveau un film de cet acabit.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Val » Jeu 31 Mar 2016, 16:12

Celui-là, je l'ai en stock depuis un bail, il va bientôt y passer je sens. :D
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Jeu 31 Mar 2016, 16:25

Toi tu aimeras, c'est certain. :wink:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar Alegas » Ven 01 Avr 2016, 15:24

BILAN MARS 2016


Films vus :

Moyenne générale : 7,20

USA : 13
UK : 6
France : 5
Russie : 1
Italie : 1


58 : L'Enfance d'Ivan, Andreï Tarkovski, 1962, Truc VOST : 6,5/10
59 : Thieve's Highway, Jules Dassin, 1949, Truc VOST : 7/10
60 : Moonwalkers, Antoine Bardou-Jacquet, 2016, Ciné VOST : 7/10
61 : Man in the wilderness, Richard C. Sarafian, 1971, Truc VOSTA : 6/10
62 : The Deer Hunter, Michael Cimino, 1978, Ciné VOST : 8/10
63 : All about Eve, Joseph L. Mankiewicz, 1950, Ciné VOST : 6,5/10
64 : Brief Encounter, David Lean, 1945, Ciné VOST : 8,5/10
65 : Brooklyn, John Crowley, 2015, Ciné VOST : 6,5/10
66 : Doctor Zhivago, David Lean, 1965, Ciné VOST : 8/10
67 : John Carter, Andrew Stanton, 2012, Blu-Ray VOST : 6,5/10
68 : Zoolander 2, Ben Stiller, 2016, Ciné VOST : 4/10
69 : Le Quai des Brumes, Marcel Carné, 1938, Ciné VF : 8,5/10
70 : Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, Alain Chabat, 2002, DVD VF : 8/10
71 : Brief Encounter, David Lean, 1945, Ciné VOST : 8,5/10
72 : Lawless, John Hillcoat, 2012, Blu-Ray VOST : 7/10
73 : 10 Cloverfield Lane, Dan Trachtenberg, 2016, Ciné VOST : 5,5/10
74 : Evolution, Lucile Hadzihalilovic, 2016, Ciné VF : 5/10
75 : Room, Lenny Abrahamson, 2015, Ciné VOST : 7,5/10
76 : Ryan's Daughter, David Lean, 1970, Ciné VOST : 7,5/10
77 : Triple 9, John Hillcoat, 2016, Ciné VOST : 7/10
78 : Midnight Special, Jeff Nichols, 2016, Ciné VOST : 7,5/10
79 : Batman v Superman : Dawn of Justice, Zack Snyder, 2016, Ciné VOST 3D : 6,5/10
80 : Great Expectations, David Lean, 1946, Ciné VOST : 5,5/10
81 : In Which We Serve, David Lean, 1942, Ciné VOST : 3,5/10
82 : Le Jour se lève, Marcel Carné, 1939, Blu-Ray VF : 10/10
83 : Ladri di biciclette, Vittorio De Sica, 1948, Ciné VOST : 8/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :



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Château de l'araignée (Le) - 3,5/10

Messagepar Alegas » Sam 02 Avr 2016, 12:55

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Kumo no Sujō (Le Château de l'araignée) de Akira Kurosawa
(1957)


J'en fait une critique dès maintenant, tant que je suis encore dans le mood de l'après-vision, et surtout parce que je me doute bien que j'aurais oublié la majorité du film d'ici quelques jours, ce qui n'est pas plus mal. Ça me permet aussi de bien commencer le mois en descendant un classique japonais (et un Kurosawa, genre le mec intouchable dont je ne vois toujours pas en quoi c'est un grand), et je sens que ça va mettre tout le monde de bonne humeur :mrgreen: . Alors, Le Château de l'araignée, c'est quoi ? C'est Kurosawa qui se met en tête d'adapter Macbeth en transposant l'action dans le Japon féodal. L'idée, en soi, n'est pas mauvaise, loin de là, c'est même plutôt prometteur sur le papier, sauf que Kurosawa est quand même un spécialiste des films longs et chiants (là je sens que j'en révolte déjà certains, mais bon même parmi les fans de son cinéma j'ai l'impression que tout le monde est d'accord pour dire que le mec fait parfois un peu trop dans la longueur) et si on prend en plus en compte que Macbeth c'est déjà un peu chiant à la base (j'aime bien Shakespeare mais Macbeth c'est l'un des rares bouquins où j'ai vraiment eu du mal à aller jusqu'au bout, d'ailleurs j'ai l'impression que toutes les adaptations qui on été faites sont forcément chiantes) et bien sans surprise on se retrouve avec un film totalement étiré sur la longueur et ce, sans aucune justification, japanese style. On va me reprocher d'attaquer le film gratuitement sur ce point, mais le fait est que Le Château de l'araignée possède des longueurs inutiles, c'est un fait. Il suffit de voir une séquence où une marche funèbre pénètre dans un château qui dure cinq minutes (et j'exagère pas, j'ai vérifié), le truc qui a un intérêt niveau ambiance une minute gros max, mais non Kurosawa étire une scène sans enjeux juste pour le fun.

A côté de ça, malgré la qualité visuelle évidente du métrage (décors franchement bien foutus et une volonté de créer de l'épique à grande échelle) je ne peux que m'interroger sur le statut de metteur en scène de Kurosawa. C'est simple, dès que je lis un minimum d'articles sur le bonhomme, c'est à croire que le mec a inventé une façon de faire des films, alors qu'en fait non, c'est du cinéma classique, bien foutu par moment (voire même super bien foutu, le plan de la mort de Mifune c'est la grosse classe, idem pour l'intro du film avec le fondu enchaîné de la brume :love: ) mais à côté de ça c'est hyper paresseux en terme de montage et de cadrage. Pour donner un exemple, les nombreux passages en forêt avec Mifune à dos de cheval, c'est toujours une succession d'un même panoramique, à différentes échelles de cadrage. Faire ça une fois, ok, mais à chaque fois c'est la même chose et on sent bien le truc pas inspiré du tout, et encore une fois c'est le jour et la nuit à côté de certains plans bien chiadés. Enfin, comment ne pas parler de Mifune, certainement l'un des acteurs les plus surcotés qui soient à mes yeux. On va me dire que j'ai un problème avec les japonais (et vous n'aurez pas tout à fait tord) mais autant je vois de la qualité dans le jeu d'un Nakadaï, autant là c'est le néant absolu, le mec se contente de faire des grimaces, des grands gestes et de hurler pour se faire entendre :shock: . La scène finale, bien que très inspirée graphiquement, c'est un modèle de surjeu, comme si l'hystérie était le seul moyen de faire passer l'idée d'une peur de la mort. Bref, c'est toujours pas maintenant que je vais considérer Kurosawa comme un grand réalisateur, et ça promet vraiment pour les films qu'il me reste à voir du bonhomme.


3,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Sam 02 Avr 2016, 13:02

Enfin c'est une adaptation de Macbeth, pas Braveheart ni Gladiator. Le surjeu c'est une figure imposée vu le style du film.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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