[Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 19 Mai 2016, 00:11

:shock: :fume:
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NWA : Straight Outta Compton - 7/10

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 19 Mai 2016, 22:20

Straight Outta Compton - F Gary Gray (2015)


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Retour sur ce qui fut pour moi la vraie surprise de l'année ciné 2015, Straight Outta Compton ou l'hagiographie au burin d'un groupe fondateur de l'histoire du gangsta rap, NWA. Rien ne me donnait vraiment envie là dedans a l'annonce de la chose, même la vision du trailer façon gros clip de rap (mensonger sur le contenu du film) et la présence du technicien doué F Gary Gray n'y faisait rien, je sentais a des kilomètres le truc bien racoleur et enjolivé, étrangement si mes craintes étaient bien fondées, le résultat final est déconcertant dans le bon sens du terme : on a l'impression en permanence d'avoir un biopic qui se fout royalement de l'authenticité des faits mais qui en retour dégage un fun de tout les instants, une célébration de la hood culture comme peu de films ont su le faire. Jamais du long de ses 2h40 de projection, je n'ai senti une faiblesse rythmique grâce au talent indéniable d'entertainer de Gray, c'est généreux a souhait, superbement mis en scène (c'est un euphémisme de dire que les passages musicaux sont orgasmiques au possible, surtout pendant les concerts) et très bien dirigé, les acteurs pratiquement tous des inconnus sont pour la plupart vraiment crédibles et touchants (mention spéciale au fils d'Ice Cube et l'acteur qui joue Eazy-E). De plus , les trajectoires des différents personnages sont toutes intéressantes, entre Dre qui évolue d'un stade de petit DJ a celui d'architecte musical de renom, Ice Cube qui part dans un trip d'émancipation hardcore et E qui va se mettre a dos ses potes pour des querelles d'égo, tout se tient de bout en bout sans forcément inventer la poudre non plus.

Un film qui certes a plein de défauts, notamment par le choix de Gray a la réal qui est plus que légitime par son passif de clippeur mais son copinage avec les membres du groupe fait qu'il évite promptement les sujets qui fâchent (quid des violences conjugales de Dre et ses problèmes de boisson ? Dre qui va voir Eazy-E mourant a l’hôpital ? Bref c'est vraiment le perso le plus édulcoré du film a tous points de vue) et ne fait en fin de compte qu'illustrer son sujet au lieu de le questionner, en effet tout était là pour analyser les raisons pour lesquelles le rap est devenu une musique aussi populaire alors qu'elle n'était a la base qu'un genre d’initiés écouté essentiellement venus des ghettos américains. J'ai donc revu le film une seconde fois, cette fois-ci dans sa version director's cut, force est de constater que malgré 20 minutes de métrage supplémentaires, cette dernière ne change pas vraiment la donne mis a part crédibiliser toutes les orgies sexuelles du groupe avec enfin de la nudité frontale, là où la version ciné était assez prude en fin de compte. Au final, Straight Outta Compton est en quelque sorte un fantasme de zikos accouché a l'écran qui gomme ses aspérités pour n'en garder que la façade clinquante et jouissive, le fan ne sera pas dupe mais saura apprécier le bon moment qu'on lui aura apporté.

7/10
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Vampires (Les) - 6/10

Messagepar Jed_Trigado » Sam 21 Mai 2016, 21:01

Les Vampires - Riccardo Freda & Mario Bava (1956)


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Les Vampires marque le coup de feu de l'horreur gothique a l'italienne car le genre fut purement et simplement interdit sous le régime mussolinien, installant dès lors ses codes thématiques et visuels de manière frappante : tension sexuelle omniprésente, décors baroques et meurtres sur-stylisés, tout y est mais de manière embryonnaire. Commencé au départ par Riccardo Freda (qui assurera la moitié du tournage), Mario Bava alors chef opérateur eut la charge de finir la moitié restante et cet aspect bâtard va a la fois être une force puisque qu'il est le premier témoignage reconnu du talent de metteur en scène de Bava, capable avec trois bouts de ficelle et autres astuces de créer une ambiance de folie (qui plus est tourné en CinémaScope, qu'il n'a eu que trop rarement l'occasion d'utiliser a mon grand regret) mais aussi un frein aux directions scénaristiques choisies puisqu'on sent le film réecrit pour pallier a certains manquements d'acteurs, du coup, on se farcit une partie enquête avec un journaliste vraiment chiante et qui visuellement détonne avec toutes les séquences dans le château de la duchesse avec un recours a des prises statiques très longues illustrant des dialogues sans grand interêt.

Ceci dit, Les Vampires arrive a garder l'attention jusqu'au bout, notamment sur la raison des séries de meurtres dont l'issue nous est révélée dans les vingt dernières minutes, abordant un mythe pas vraiment attendu (que je ne spoilerais pas pour le coup) mais qui a parfaitement sa place dans ce genre de récit, d'ailleurs, il est dommage d'avoir vendu la mèche aussi tard et de façon aussi abrupte, là encore, je pense que Bava a du se démerder comme il le pouvait pour raccorder les wagons. Dernier point notable, le choix du cadre en France est ma foi assez réussi, même si on sait très bien qu'ils n'ont rien tourné en France, il y a un effort fait pour vraiment que le spectateur y croie un max. Bien qu'amoindri par la présence de deux réalisateurs aux styles bien tranchés, Les Vampires reste quand même important a découvrir surtout si on s’intéresse a ce genre de cinéma.

6/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Mar 24 Mai 2016, 22:51

Je viens de finir My Life Directed by Nicolas Winding Refn, déjà troisième doc centré autour du plus fascinant réal danois au monde. J'en ressors mitigé mais pas déçu pour autant, je me doutais que le résultat n'allait pas être transcendant même si l'idée de la thérapie de couple initiée par sa propre épouse qui le soutient aveuglément depuis ses débuts a de quoi susciter une vraie attention, hélas cette facette (impudique au demeurant) est amoindrie par un simili making-of d'Only God Forgives où l'on voit Refn enfin en train de diriger ses acteurs mais sans apprendre rien de plus sur ses doutes et ses craintes d'artistes, pire, vu qu'il n'est pas en face de journalistes mais d'une personne de confiance, son masque ironique tombe et en arrive a être vraiment détestable envers sa moitié qu'il ne voit que comme une femme au foyer pour le décharger de ses responsabilités de patriarche afin de se concentrer sur sa passion première : le cinéma. :|

Ah sinon, Mark disait que Refn n'a pas d'amis, s'il le voyait avec Gosling dans le doc, ça crève les yeux qu'ils ont une vraie complicité autant sur les plateaux que dans la vie privée. Ça me rend Gosling vraiment sympathique pour le coup.
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Blastfighter, l’exécuteur - 6/10

Messagepar Jed_Trigado » Lun 30 Mai 2016, 20:04

Blastfighter, l’exécuteur - Lamberto Bava (1984)


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Elle m'aura fait rêver cette affiche pendant des années....Si le produit final est loin de convenir aux attentes que l'on pouvait se faire, on est quand même devant un Bava Jr des bons jours, celui de Démons 1 et 2, qui offre un divertissement torché de façon très conventionnelle mais qui remplit son contrat.

Si j'ai tendance a trouver la première partie parfois risible en termes de péripéties, notamment dans la façon dont on introduit le perso de Sopkiw et son arme de folie dans un cadre rural, le fait qu'on soit devant une production italienne rend plus indulgent sur l'absence de graduation dans les menaces, en deux minutes le héros se met a dos les chasseurs du village façon hardcore en voulant se la jouer Brigitte Bardot avec un pauvre cerf et quand en plus, une nana rentre dans l'affaire et qu'en plus on apprend que c'est sa fille, je craignais le pire. Mais toute cette partie "exposition" reste assez marrante a regarder tout en préparant le terrain pour la seconde moitiée pour le bien plus intéressante, confirmant le rapprochement avec First Blood avec un survival forestier qui se tient, même dans les interactions entre Sopkiw et sa gamine (qui aurait pu être traitée comme un boulet, or il n'en est rien a ma grande surprise) pourchassés, par contre, je ne pensais pas que Bava prendrait avec autant de sérieux ce passage au point de sous-exploiter l'élément le plus cool du film, ce fusil customisé qui tire différents projectiles et que l'on ne verra réellement en action au cours d'un climax final que je qualifierais de gentiment cheesy. Au final, au lieu d'avoir un gros Z fendard jusqu'au bout, on se retrouve devant une bisserie gentiment nanarde par moments mais regardable grâce au trop rare Michael Sopkiw, étoile filante du cinéma transalpin dont j'ai toujours apprécié la présence et l'inénarrable George Eastman qui hérite d'un rôle a la trajectoire intéressante pour ce genre de production.

6/10
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Henry, portrait d'un serial killer - 8/10

Messagepar Jed_Trigado » Mer 01 Juin 2016, 19:54

Henry, portrait d'un serial killer - John McNaughton (1986)


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Le Bloody Week-end m'aura donné l'occasion de me rafraichir la mémoire sur cet excellent film, sorte de chainon manquant entre Maniac et Schizophrenia dans sa manière d'aborder le serial killer et sa psychologie par un dépouillement de moyens appréciable, on tourne en 16mm, voire en vidéo pour les instants snuff, la musique minimaliste au synthé est bien étouffante et surtout on ne raconte que des tranches de vie entre deux meurtres, rien d'autre, ce qui renforce la sensation de réalisme. Tout commence avec un superbe plan trompeur nous laissant croire a une femme endormie dans la nature, jusqu’à ce que le travelling arrière et le sound design nous révèle qu'elle a été brutalement tuée, McNaughton malgré son peu de moyens arrive a faire du vrai cinéma et ce jusque dans l'écriture, en travestissant les faits (puisqu'il s'agit du parcours sanglant du duo Henry Lee Lucas et Ottis Toole, célèbres aux Etats Unis pour leurs nombreux meurtres), il crée une œuvre d'une froideur clinique sur un type qui ne pourra jamais se défaire de ses pulsions meurtrières nées d'une enfance traumatisante, pourtant jamais a un moment l'on est dans la compassion et c'est surement la grande force du film : nous poser en tant qu'observateurs, fouiller l'esprit brisé d'un tueur sans jamais avoir la prétention de répondre a ses maux.

Et la meilleure idée du film vient de l'apport de Becky Powell dans l'histoire, si dans les faits elle n'a été qu'une victime de plus pour Henry, McNaughton prend le pari d'un faire un élément perturbateur, celui qui va tenter de chercher la part d'humanité en lui par de courtes scènes où il se montre attentionné et presque normal, faisant du film un authentique drame humain fataliste et désespéré. D'ailleurs, l'acting est pas en reste, malgré son micro-budget, le film révèle deux acteurs qui se réveleront des seconds couteaux de choix a Hollywood, d'abord Tom Towles impeccable en Ottis Toole, un mec sale et lâche qui va suivre Henry dans sa spirale de violence, puis surtout Michael Rooker qui n'aura hélas plus jamais l'occasion de briller en premier rôle, une performance habitée où l'animal qui sommeille en lui n'est jamais très loin du petit garçon brisé par la vie qu'il est, il arrive a garder une justesse de ton jusqu'au bout, c'est remarquable. Un film a (re)découvrir sans conteste. :super:

8/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Jeu 02 Juin 2016, 10:48

Jed_Trigado a écrit:sorte de chainon manquant entre Maniac et Schizophrenia dans sa manière d'aborder le serial killer


Vendu. :D
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jack Spret » Jeu 02 Juin 2016, 17:22

Fallait venir Vendredi soir :-P


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Ven 03 Juin 2016, 15:21

Fifty Fifty - Charles Martin Smith (1992)


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Voir le comptable pleutre des Incorruptibles aux commandes de ce film avait de quoi intriguer et il s'en bien sorti le bougre ! Déjà parce qu'il y a eu de l'oseille et qu'il a pu se payer plusieurs lieux de tournages assez classe, mais aussi parce que le duo d'acteurs s'avère attachant et parfois drôle (la VF est pas mal pour le coup). Après niveau histoire, ça n'invente pas l'eau chaude avec une énième histoire de mercenaires qui vont se retourner contre leurs employeurs pour aller protéger les autochtones du coin, les péripéties s'enchainent sans ciller et ça pétarde pas mal (même si c'est cadré sans génie). Comparé a Deux Doigts sur la Gâchette que j'ai maté récemment, similaire en termes de mood, je dirais qu'on gagne en action ce qu'on perd (un peu) en déconnade. Parfait pour un samedi soir en mode détente.

6,5/10


Le Continent des Hommes Poissons - Sergio Martino (1978)


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Martino, c'est quand même la classe a l'italienne, il faudra un jour m'expliquer comment ce gars arrive toujours a faire de bons films bien troussés alors que le piège du Z lui tend les bras (remember Atomic Cyborg). Parce que là tout y était pour avoir sa fiche sur Nanarland, mais il opte pour un traitement façon Jaws, moins on voit les créatures, mieux c'est. Il se tient a son histoire a la Dr Moreau décemment filmée et interprétée qui fonctionne bien dans ses deux premiers actes, mais le soufflé retombe dans la dernière partie avec tout le délire de l'Atlantide et les Hommes Poissons dont il est bien difficile de ne pas garder son sérieux devant la finition trop caouchouteuse des costumes, mais bon a la limite si on voit comme un hommage a des trucs comme La Créature du Lac Noir, l'illusion peut prendre. J'en resterais sur une impression positive parce qu'une fois encore, Sergio ne se fout pas de la gueule de son auditoire, ce qui n'est pas la moindre des qualités chez un artisan.

6/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jack Spret » Ven 03 Juin 2016, 16:37

Et encore, Corman a complètement dénaturé l'ensemble, en mutilant complètement le film pour son exploitation aux States.
Mais bon, le surjeu et les effets spéciaux bidons étaient déjà là :mrgreen:
(putain, cette cité de l'Atlantide en carton :eheh: )


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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar osorojo » Ven 03 Juin 2016, 18:52

Sympa ce doublé, direct sur ma watchlist ! :)

Et en bon gros fan de Sergio Martino j'en profite pour y rajouter aussi Atomic Cyborg que je n'ai pas encore vu :super:
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Contronatura - 7,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Ven 03 Juin 2016, 20:11

Contronatura - Antonio Margheriti (1969)


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Avant de dire quoi ce soit, je me permets de tirer mon chapeau aux gars d'Artus d'avoir exhumé cette rareté, une vraie exception dans la filmo de Margheriti car c'est une œuvre qu'il a contrôlée a 100% (écriture, production, réalisation) montrant une image différente de ce réalisateur dont je respecte le travail mais qui ne m'avait jamais fait vibrer en dehors de ses viets flicks 80's. Film bâtard tourné entre deux périodes fastes du cinéma d'horreur italien, Contronatura est une tentative intéressante de réanimer le genre en conservant les motifs du cinéma gothique mais en le fondant dans une période plus moderne, le boss d'Artus me l'a vendu en disant "c'est le film d'auteur de Margheriti", c'est exactement ça, il est moins concerné a livrer un produit qui fera son office dans les salles obscures que de traiter avec iconoclasme la question du péché et du châtiment dans un univers bourgeois. Ceci dit, j'ai dû ronger mon frein pendant les vingt premières minutes avec une exposition pataude, hors-sujet avec le reste qui ne démarrera réellement qu'au moment où nos bourgeois pervers vont se retrouver dans une bâtisse perdue au milieu de part habitée par un mec louche et une nana pratiquant le spiritisme qui vont progressivement mettre a nu les mensonges terribles de leur hôtes.

A partir de là, j'ai pas lâché mes yeux de l'écran, ce requiem pour bourgeois alterne avec brio satire morale et esthétisme morbide avec une photo obscure sublime (même si pas aidé par un master quelque peu fatigué, après vu la rareté du bouzin je pense qu'il est difficile d'avoir mieux), des axes de caméras millimétrés qui renouvellent sans cesse l'exploitation de l'espace en huis clos et un usage de la narration en flashback bien maitrisé, jusqu'au bout le film garde une bonne longueur d'avance sur le spectateur avant de lui balancer ses dernières cartouches dans un final de furieux qu'il faut voir pour le croire. Handicapé par son introduction inutile, le film se rattrape largement sur la durée et en fait d'emblée le meilleur film de son réal avec Héros de l'Apocalypse et Kommando Leopard !

Sinon je trouve que l'acteur Alan Collins jouant l'un des deux habitants de la maison est un sosie frappant de Peter Lorre !

7,5/10
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Sang et or - 3/10

Messagepar Jed_Trigado » Sam 04 Juin 2016, 19:33

Sang et or - George Bowers (1981)


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Le décès de Mohammed Ali m'a poussé a sortir ce film de mes étagères duquel il est resté fort longtemps, ça semblait bien parti : une production Cannon a ses tous débuts, remake d'un film de Abraham Polonsky et Ali dans son propre rôle, moi je dis ça se tente.

Le film commence pas mal, avec une approche de la boxe similaire au Tough Enough de Flesicher, on se bat moins pour se sortir de la mouise en gagnant l'estime des siens que pour se faire de l'oseille et tringler tout ce qui bouge. Le problème durant tout la projo est dans le dosage, le script est mal branlé au possible avec des ellipses de goret (le coup du manager qui découvre la drogue et qui devient un junkie total la scène d'après avec camisole de force, fallait voir ma gueule a ce moment :eheh:) ou des justifications morales a deux balles (mais pourquoi avoir mis le perso de la petite sœur malade !?) qui annulent du coup la volonté de faire une œuvre réellement cynique sur ce sport. Ca ne s'assume jamais et en plus l'acteur principal (scénariste de la chose qui plus est) a vraiment une insupportable tronche de cake, le voir convaincre Mohammed de le coacher en moins d'une minute avec son physique de gringalet en étalant des poids lourds, c'est chaud. On est jamais dans le truc et quand le film retombe sur les sentiers du Rocky-like, on y croit plus, j'avais juste envie d'arrêter les frais et de mater autre chose, parce que les conneries ça va deux minutes mais là on est dans l'égo-trip total façon Tommy Wiseau. :shock:

3/10
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Walker - 4/10

Messagepar Jed_Trigado » Lun 06 Juin 2016, 19:05

Walker - Alex Cox (1987)


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Après deux films a l'esprit punk ravageur, Alex Cox se paye enfin le projet de ses rêves : réaliser un western a gros budget. Sauf que le bougre ne va pas faire les choses comme tout le monde en nous proposant le biopic plus excentrique qui soit avec moultes anachronismes et autres séquences "out of this world", si je devais le résumer brièvement, c'est comme si Werner Herzog avait tenté de s'accaparer le western zapata pour le plier a ses lubies. Problème, c'est l'on se retrouve dès lors avec deux films aux ambitions disparates, d'un côté, raconter l'ascension et la chute d'un colon américain (les écrits de Joseph Conrad ne sont pas très loin) de la façon la plus détaillée possible (j'étais étonné de voir a quel point le film insiste sur le caractère géopolitique du sujet) et de l'autre, foncer pied joints dans l'hystérie la plus totale avec des moments où le film semble s'extraire de lui-même, histoire de bien faire un gros fuck a ceux qui attendait un western classique, en jonglant maladroitement avec ces deux aspects, Cox se plante un peu partout et finit par rendre son film assez gonflant sur la durée.

Pourtant, avec un tel casting, une photo vraiment soignée et la BO de Joe Strummer des Clash qui malgré son allure hors-sujet, colle assez bien aux images, on se retrouve avec un pet foireux qui ose se terminer de la pire des façons, je l'ai pris comme une insulte car Cox s'est dit que les gens n'auraient surement pas compris l'allégorie de son film, donc il va te la balancer sans subtilité aucune (la scène de l'hélicoptère, c’était ni fait, ni a faire) et il rajoute encore une couche pendant le générique de fin. Du coup, je suis passé d'un "mouais..." a un "non, ça va pas être possible", bref ça me fait chier j'aime bien ses films, mais il a déconné sévère là.

4/10
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Film: Walker
Note: 7,5/10
Auteur: Heatmann

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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Lun 06 Juin 2016, 20:55

Me suis endormi devant, mais je ne me souviens pas des délires dont tu parles.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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