[Pabelbaba] Mes critiques en 2016

[pabelbaba]

Non.

[Jed_Trigado]

Au temps pour moi, je suis convaincu là.

[pabelbaba]

C'est ça la puissance intellectuelle.

[pabelbaba]

La Grande Sauterelle de Georges Lautner - 1967

Ce film m'avait beaucoup plu à sa première vision, mais j'avais conscience qu'il avait un bon paquet de faiblesses généralement rédhibitoires. Le reglisser dans le lecteur n'était donc pas forcément une bonne idée.

Finalement tout s'est bien passé.

En premier lieu, parce que même si Mireille Darc n'est pas du tout le style de femme que j'aime habituellement, elle dégage toujours un naturel désarmant. Et forcément, dans une bluette, ça fonctionne très bien. Cependant, ses scènes avec Hardy Krüger font parfois un peu cruche, mais plus à cause du beau teuton. Lui, fait vraiment McQueen du pauvre et est juste sauvé par sa nonchalance. Les personnages qui gravitent autour d'eux apportent un peu de piment à leur histoire. Biraud joue sa partition habituelle de looser, Georges Géret enfile sans mal le rôle du connard, tandis que Francis Blanche se fait plus poétique et mystérieux avec un personnage à part et qui ne ressemble pas à grand chose.

Malheureusement, malgré de superbes prises de vues au Liban, on a quand même pas mal l'impression qu'avec ce film Lautner et sa bande se sont payés des vacances de rêve aux frais de Gaumont. Le scénario est super light, notamment toute l'histoire du braquage, même si son déroulement est plutôt sympathique, et plusieurs scènes ont juste l'air d'être là pour le remplissage. Néanmoins il se dégage une atmosphère loin d'être désagréable, avec en toile de fond un hymne à la glande et à la débrouille pas si idiot que ça. Et puis j'adore le thème du film et les différentes chansons qu'on entend (l'une d'elle doit être extraite des Nuggets d'ailleurs...).

Au final, cette récréation, pas vraiment drôle, est une sorte de bouffée d'air frais un peu bancale mais qui fait du bien.

7,5/10

[Alegas]

Week-end à Zuydcoote d'Henri Verneuil - 1964

Verneuil s'empare d'un sujet rarement traité à l'écran : la débâcle de 1940. Pour cela, il utilise un angle un peu particulier et délaisse le réalisme et l'héroïsme pour nous présenter une armée en goguette, qui n'a plus rien à perdre et dont les personnages semblent presque sortis d'une pièce de Genêt ou de Ionesco. Ils sont tous plus ou moins haut en couleur, mais reflètent chacun un aspect de la guerre.

Belmondo sert de fil rouge entre ces personnages. Son périple nous les fera tous rencontrer dans une sorte de road-movie en rond un brin picaresque. Et c'est ce qui fait l'originalité du film. Pour ne rien gâcher, on nous sert un casting en béton qui rend chaque perso attachant. Mention spéciale pour Pierre Mondy, qui joue le bâtard au sourire en coin à merveille, et à Georges Gérêt qui transpire le "brave gars" par tous les pores.

Cela nous donne donc une suite de saynètes comique, dramatique, tragique ou même limite surréaliste, généralement savoureuses. Il est dommage que cela s'étire un peu trop et que l'histoire de Belmondo ne se termine pas plus vite, certaines scènes se répètant un peu, notamment en raison de ce motif circulaire, qui le fait revenir plusieurs fois au même endroit.

Cependant, la reconstitution est magnifique, avec des moyens conséquents qui sautent au visage à chaque plan. Les figurants forment une multitude, les véhicules sont là en masse et les explosions et bombardements rythment le film.

Au final, ça donne un voyage très particulier et singulier, un peu tragi-comique, au milieu d'une armée en déroute.

7/10

[Alegas]

Le Réveil de la Force de Jean-Jacques Abrams - 2015

Pas franchement enthousiasmé par cette suite, j'ai tout de même accompagné Madame au Grand Rex voir "sa" saga en grand large VO 2D.

D'un côté, ça fait plaisir de revoir un tas de choses, le fan service a plutôt bien fonctionné sur moi. L'intro, la musique, la façon de présenter le Faucon Millenium, les petits clins d’œil de ci de là, ça met la banane. Mais derrière, il faut assurer sur le reste, notamment ce qui nous a fait rêver gosse, à savoir en premier lieu cet univers et plus secondairement la destinée des persos.

Ben pour l'univers, faudra repasser. On n'a rien de plus qu'on ait déjà vu auparavant. Les mêmes vaisseaux (à 1 près!), les mêmes décors (mais en moins bien pour la forêt, Endor avait plus de classe et surtout ne ressemblait pas à une forêt terrienne lambda) et surtout... la même mission! Et ça c'est dramatique. Le coup de l'arme ultime bigger and louder ça donne vraiment l'impression qu'on se paye notre tête. Cet univers est d'une richesse incroyable, a un potentiel complètement dingue et on se repaye une planète-canon à détruire de l'intérieur? C'est minable et d'une paresse abyssale. Et le pire, c'est que ça donne l'impression que cet univers infini aux possibilités illimitées, n'est qu'un ramassis de dix planètes où l'histoire se répète sans fin. Il ne manque finalement que Bill Murray au casting.

Côté perso, c'est plus nuancé, mais pas tellement mieux. L'héroïne est bien trouvée, bien castée et son évolution, même si elle est très rapide, ne détonne pas trop. En revanche le reste... mon dieu... Han Solo qui devrait être à la retraite depuis 20 ans qui continue à faire le cake avec Chewie, c'est moche. Tenter de dramatiser son perso avec une histoire familiale à peine esquissée et pas vraiment passionnante, ce n'était pas une super idée. Du coup on en arrive au fameux Kichlo Ren. Il avait l'air classe en figurine et dans la BA. Mais en fait c'est juste un ado boutonneux avec un masque de paintball et des gants en cuir... Rien d'autre à dire. Pour le reste, c'est pas la joie. Le black en brave type un peu neuneu et pas drôle, c'est gênant. Oscar Isaac, c'est aussi gênant (putain l'accolade... ). Et le grand méchant mi-Roswell mi-Gollum, c'est aussi gênant. Pfiou...

Enfin, concernant la réalisation, c'est un peu au petit bonheur la chance. Il y a bien quelques plans iconiques sympas, mais on les avait vu dans la BA (le vaisseau de l'empire échoué, l'arrivée des X-Wing...), mais globalement c'est très moyen. Les dialogues en mode "gros plan sur la gueule de celui qui parle comme dans une série TV", ça craint. Les combats aériens n'ont pas de défaut majeur, si ce n'est d'avoir l'impression de les avoir déjà vus. En revanche, les combats au sol, c'est pitoyable avec des stormtroopers entraînés depuis leur naissance à se battre et qui ne savent pas se mettre à couvert. Abrams ne gère jamais l'espace et laisse ses persos courir n'importe où sans se préoccuper de ce qui se passe autour. Ce n'était de toute façon pas le point fort de la saga.

Au final, ben ça donne une grosse déception pour un film sur lequel je n'avais pas d'attente particulière. De son côté, Madame est ressortie dégoûtée en parlant du 0 de la honte.

3/10

[Mark Chopper]

De son côté, Madame est ressortie dégoûtée en parlant du 0 de la honte.

Tu fais bien de l'épouser.

[pabelbaba]

Vidange de Jean-Pierre Mocky - 1998

Mocky s'attaque aux affaires liant les politiques à la justice.

Et ben c'est pas si nul! Pourtant le casting n'est pas des plus dingos. Beaucoup de noms obscurs et la présence de Dominique Zardi et d'un certain Georges Lucas. Je découvre donc Marianne Basler, assez convaincante en juge d'instruction incorruptible et qui ira jusqu'au bout. A ses côtés, Mocky tire profit au maximum de son rôle et fait péter les pépés à poil comme s'il en pleuvait, ce vieux vicelard...

L'histoire est particulièrement banale, Mocky sert d'homme à tout faire pour les politiciens et tente de déboulonner les magistrats trop zélés. Malheureusement, il lui prend l'envie de tout foutre en l'air. Ca donne des règlements de compte en pagaille, mais rien de très cinématographique, tout est dans les dialogues, il n'y a jamais d'action. Et ils sont plutôt bien écrits, avec des punchlines marrantes, référencées, voire distinguées. Ca donne au film un ton à la Audiard, mais en plus feutré et donc loin d'être désagréable. Sachant que les acteurs, sans être transcendant, assurent quand même un minimum. Et puis parfois ils ont de telles tronches, qu'on leur pardonne beaucoup de choses.

En revanche, je n'ai pas compris le délire autour de l'Eglise. Que Mocky tape dessus ça se comprend, il aime ça, et puis dans la tête du populo, Eglise et pouvoir font toujours un. Mais les passages au monastère sont assez déconcertants. Enfin, ça permet de rajouter quelques répliques fun sur la Bible.

Finalement, on se plaît à suivre ce thriller pas super bien foutu, qui commence et finit très mal avec des figurants à la rue, mais qui transpire une certaine sincérité.

5/10

[Jimmy Two Times]

Très bonne et juste critique de SW7.

[pabelbaba]

Merci.

Enfin après m'être pris un approuved de la part d'Hannibal l'an passé pour un 5/10, on voit quelle tournure prend le forum.

[Jimmy Two Times]

Non, juste que j'ai le même sentiment de fainéantise au niveau l'écriture. Je ne suis pas partisan du cassage à la chaîne.

[pabelbaba]

Mobfix Patrol de Wong Chun - 1981

Un petit polar produit par la Shaw Brothers en ce début des années 80, ça fait envie.

Pourtant on déchante vite. La première demi-heure est vraiment décevante, avec ce qui ressemble à un buddy movie hyper mal branlé, pas drôle et sans action, on se demande même où va l'histoire. En plus le duo formé par Kent Cheng (ouais, le gros des Cat III ) et Simon Lung n'est vraiment pas terrible. Enfin surtout à cause de Simon Lung, à qui le rôle de gros bras ne va pas du tout avec sa carrure de crevette atrophiée. Pourtant il y a bien quelques situations qui auraient pu être exploitées correctement comme la baston de gangs de la boîte de nuit, mais apparemment le réalisateur avait autre chose à foutre.

Heureusement, Simon Lung dégage et Wong Chun prend sa place pour la dernière heure. Et là le film décolle enfin. Le pitch n'est pas bien compliqué, une bonne vieille vendetta de flics qui se foutent largement de leur carrière. Du coup ça charcle pas mal, avec des bastons de rue plutôt sauvages, sans kung-fu, juste des taloches et des coups de battons. Le sang en boîte est de sortie mais ça ne rend pas trop mal. Surtout sur les sales gueules du gang pourchassé par notre duo.

Pour ne rien gâcher on a droit a un bon paquet de scènes en extérieur dans un Hong Kong encore bien crado. On voit d'ailleurs des endroits généralement oubliés du cinéma local comme le métro. Et tout cela est assez bien mis en boîte par Wong Chun qui se retrouve donc devant et derrière la caméra. Il varie les prises de vue, tente des choses et ça rappelle les péloches des bons faiseurs de la firme comme Sun Chung.

Enfin globalement ça reste un peu faiblard avec un script qui aurait pu être bien mieux exploité.

5,5/10

[pabelbaba]

Le Grand Pardon II d'Alexandre Arcady - 1992

Aye, aye, aye, la saga Bettoun prend de l'ampleur!!!

En effet, les producteurs ont mis un max de cash sur la table pour que cette suite voie le jour. Du coup, c'est bling-bling de tous les côtés. Fini les Hauts de Seine et les arrières cours des immeubles pourris du 18ème, coucou Miami, ses palmiers et ses buildings. Pourquoi pas? Finalement, la mafia juive qui part à la conquête du marché des cartels sud-américains, ça sonne super bien!

En rajoutant une storyline de vengeance complètement fucked up avec un perso mort dans le premier volet, ça pose un scénario en course pour les César! Mébon, avec un peu de sympathie pour les persos et un casting de têtes connues, ça aurait pu faire la blague. Malheureusement, aucun perso n'existe vraiment. Hanin à la retraite 95% du film, ben il sert à rien. Berry s'enfonce, voire s'enlise, dans un costard trop grand pour lui et donne toujours davantage l'impression de jouer dans une parodie du Parrain (c'est vraiment pire que dans le premier volet). Mais surtout, Darmon n'a aucune chance de s'en sortir avec son rôle bien foireux, qui tente le mix entre Monte-Cristo, Œdipe et Super Balou.

Sans compter qu'il faut rajouter le casting ricain. Et là, on en a pour notre pognon. Les Bettoun ne font rien à moitié, Miss Flashdance et Christopher Walken! Bon, pour la miss, c'est la cata, son rôle est mal écrit comme les autres (ses relations avec la DEA... pourquoi?) mais en plus elle est habillée par le beau-frère de Jean Benguigui. Mon Dieu... En revanche j'aime bien Walken, mais c'est mon côté Biatche qui parle. Ses clébards, ses origines chilo-allemandes, sa coupe de cheveux, je kiffe.

Tout ça mélangé, avec de surcroît des scènes bien gênantes comme les retrouvailles Berry/Darmon, la rupture Berry/Flashdance, les assassinats des chefs de cartels etc... on pourrait croire qu'on a un joli nanard, mais non. D'abord parce que ça s'étend sur 2h20, mais aussi parce que j'aime bien les persos malgré tout et que j'arrive à y croire. Et enfin, parce que c'est pas si mal mis en boîte et le taf d'Arcady a une certaine gueule.

4/10

[Jed_Trigado]

J'ai pas honte de le dire, j'aime bien cette suite même si il y a des scènes qui me font marrer involontairement (rien que le "buttfuck" de Hanin, c'est magique. )

[pabelbaba]

Elle est cool cette scène, 100% surréaliste, mais cool quand même.