[nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Modérateur: Dunandan

Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Jeu 14 Oct 2010, 16:15

Le seul Coppola regardable :eheh:
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Lost in translation - 8,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Jeu 14 Oct 2010, 19:27

LOST IN TRANSLATION
Sofia Coppola - 2003
8,5/10

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Pour son second film, Sofia Coppola a écrit elle-même ce scénario original. Et pour l'occasion, elle est parti 2 mois au Japon afin de préparer le tournage et surtout s'acclimater à cette culture et cette langue qu'elle connaissait très peu avant de se lancer dans ce projet. Perfectionniste comme elle est, elle se devait de tout préparer avec minutie pour pouvoir boucler le tournage en 3 semaines.

Ce film suit donc l'histoire de 2 américains se trouvant temporairement à Tokyo pour des raisons différentes. Bob Harris est un acteur d'une cinquantaine d'années devenu une star au Japon. Il est donc là pour tourner une pub pour une marque de whisky. Charlotte, quant à elle, est une jeune femme qui vient de finir ses études et qui ne sait trop quoi faire de sa vie. Elle est à Tokyo pour accompagner son mari photographe. Errant tous les deux dans leur hôtel, ils vont faire connaissance puis progressivement se lier d'amitié ...

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Dans ce film, la réalisatrice traite du choc des cultures et de la solitude de ses personnages dans cet univers qui leur est étranger. L'un comme l'autre semblent complètement paumés. Lui a laissé sa femme et ses enfants aux États-Unis mais après 25 ans de mariage, il ne semble même pas manquer à sa femme. Elle est venu tenir compagnie à son mari mais il est en séance photo toute la journée la laissant se débrouiller toute seule. Mariés depuis 2 ans, ils semblent avoir assez peu de points en commun : elle est cultivée, lui est superficiel ... La rencontre de ces 2 paumés va leur permettre de s'ouvrir l'un à l'autre et de partager leur solitude respective.

Sofia Coppola met en place un spleen ambiant qui met bien en valeur ce problème d'adaptation à cette culture qu'ils ne connaissent pas. Au sens propre, l'expression "lost in translation" désigne ces mots qui disparaissent lors de la traduction du japonais à l'anglais mais ici, on a plutôt l'impression que c'est les personnages qui s'effacent dans cette mégalopole où tout va à 100 à l'heure. La réalisatrice a d'ailleurs tourné tous ses plans en extérieur sans autorisation et caméra à l'épaule. Ce choix choix judicieux met en valeur l'éternel mouvement de cette ville. Et cela marque d'autant plus le contraste avec l'immobilisme des personnages.

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Afin de bien marquer les différences entre ces 2 cultures, la réalisatrice opte pour un rythme lancinant comme si le temps était suspendu autour des 2 héros. Progressivement, ils semblent s'isoler dans une bulle alors que le monde continue à tourner autour d'eux. La photographie de Lance Acord (directeur de la photographie attitré de Spike Jonze) est également très travaillée. Jouant sur les spécificités de cette ville continuellement éclairée, on a l'impression que les personnages ne dorment jamais. Enfin, il faut noter que Sofia Coppola a particulièrement soigné la musique de son film en s'attachant les services de grands noms de la scène electro rock : Air, The Chemical Brothers, Phoenix, Death in Vegas, ...



La relation entre les 2 personnages est vraiment belle. D'une simple rencontre fortuite se met en place une véritable relation d'amitié puis une sorte de relation amoureuse platonique. Ils semblent être sur la même longueur d'onde et partagent quelque chose qu'ils ne pourraient pas partager avec leur conjoint respectif. Ils ont signé une sorte de pacte implicite les liant pour la durée du séjour : une relation à durée limitée. Ils finiront pas s'échanger un baiser et une accolade d'adieu au cours de laquelle Bob en profitera pour glisser un mot à l'oreille de Charlotte. On ne saura jamais ce qu'il lui a dit mais ça n'a pas de réelle importance : on sait que leur histoire se termine ici mais qu'elle restera marquée à jamais au plus profond d'eux.

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Le duo d'acteurs est vraiment bon. Bill Murray est fidèle à lui-même : sous son air sérieux, il a un talent comique inné. Pas besoin d'en faire des tonnes pour faire rire le spectateur, quelque soit la situation, il arrive à tirer la part comique de chaque scène avec un grand naturel. Il suffit de voir la scène de la pub pour le whisky, celle de la prostituée qui vient dans sa chambre ou encore la séance photo où il imite James Bond pour s'en convaincre. De plus, on peut voir dans le making of que c'est un homme à la bonne humeur communicative : ça doit être un réel plaisir de le diriger ! Quant à Scarlett Johansson, elle est tout simplement magnifique. :love: Elle n'avait que 17 ans au moment du tournage et elle joue parfaitement de ce côté femme-enfant. Son naturel et ses belles rondeurs font qu'on est obligé de tomber sous son charme. Elle aussi est parfaitement dirigée et livre un rôle tout en retenue où les sentiments passent par ses expressions corporelles.

Au final, Sofia Coppola continue son parcours sans faute avec un second film maitrisé et en même temps particulièrement marqué par sa patte personnelle. Le duo Bill Murray/Scarlett Johansson n'y est pas pour rien dans la réussite du film : leur relation fonctionne parfaitement. Je dois dire que plus je vois ce film et plus je l'apprécie. Un film riche en émotion et en réflexion ! :D
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Ven 15 Oct 2010, 00:24

Scalp a écrit: Le seul Coppola regardable :eheh:


Jamais vu ca me tente tiens! 8)
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Max59 » Ven 15 Oct 2010, 17:42

Acheté il y a quelques temps et toujours pas vu, ta critique ravive cette envie
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Marie-Antoinette - 8/10

Messagepar nicofromtheblock » Lun 18 Oct 2010, 17:10

MARIE-ANTOINETTE
Sofia Coppola - 2006
8/10

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Pour son troisième film, Sofia Coppola adapte le roman biographique controversé "Marie-Antoinette : The journey" d'Antonia Fraser. Loin du film historique traditionnel, la réalisatrice nous livre une œuvre haute en couleurs qui laissera plus d'un spectateur perplexe. Pour les fans de la réalisatrice, bien au contraire, c'est un véritable plaisir de la voir aborder l'histoire de France avec tant d'extravagance ! :D

Le film suit donc la vie de Marie-Antoinette, fille de Marie-Thérèse d'Autriche qui fut envoyée en France à l'âge de 13 ans afin d'épouser le dauphin du roi de France. De son arrivée à Versailles jusqu'à la révolution et sa fuite à Varennes, Marie-Antoinette va avoir une vie pleine d'insouciance mais aussi de souffrance.

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Sofia Coppola continue à traiter le thème qu'elle affectionne tant et qu'elle avait largement abordé dans Virgin suicides : l'adolescence. En effet, la première partie du film est le portrait d'une adolescente livrée à elle même et en proie à la décadence de cette bourgeoisie oisive qu'est la cour. Alors que, dans un premier temps, elle est assez mal reçue car considérée comme une arriviste, elle va rapidement réussir à se faire accepter grâce à sa joie de vivre communicative et à son innocence juvénile. Mais sous ces apparences se cache une grande souffrance : loin de sa famille, mariée à un homme qui l'ignore et sous la pression du roi qui veut une descendance, elle se change les idées aux côtés de la princesse Lamballe et de la duchesse de Polignac en faisant la fête ...

La réalisatrice opte pour un ton décalé loin du traditionnel film en costumes qui se veut le plus fidèle possible à la réalité. Comme je le disais, ce sujet n'est que prétexte à traiter de l'adolescence et de la difficulté à trouver sa place dans un monde qui nous est totalement inconnu. Elle en profite donc pour s'amuser du fond en se permettant quelques digressions comme cette paire de "Converse" qui vient souligner le fait que la cour de Versailles était l'endroit "branché" de l'époque. Elle se permet même de se moquer des coutumes de l'époque. Il faut voir cette scène d'habillage suivant un protocole très stricte obligeant Marie-Antoinette à rester nue au milieu de cette assemblée et se terminant sur cette réplique :
Marie-Antoinette : "This is ridiculous"
Comtesse de Noailles : "This, Madame, is Versailles"

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Sofia Coppola utilise une photographie très "flashy" et un montage assez clippé par moments afin de mettre en valeur ces fêtes gargantuesques et ces dépenses sans limite. Pour le reste du film, sa mise en scène reste assez classique jouant d'avantage sur des ambiances de lassitude et d'ennui. A l'image de ses 2 premiers films, la réalisatrice aime jouer sur les ambiances atmosphériques qui nous donne l'impression que le temps ralentit et qu'un spleen s'installe. Et elle a raison d'en jouer car c'est un domaine qu'elle maitrise parfaitement : sans jamais s'ennuyer, on se laisse porter par ces passages aux rythmes et à l'esthétisme si particuliers.

Côté interprétation, Kirsten Dunst est parfaite dans le rôle titre. On sent vraiment l'évolution de son personnage au fil du film. Dommage tout de même qu'on ne voit pas d'avantage son vieillissement : les ellipses ne sont pas toujours évidentes à repérer. A la fin du film, elle est quand même sensée avoir 37 ans et elle ne les fait pas du tout ... De plus, il faut quand même admettre que l'actrice est bien plus belle que la vraie Marie-Antoinette. Du coup, on se demande comment elle a pu jouer de son charme quand on voit à quoi elle ressemblait ...

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A ses côtés, Jason Schwartzman est également très bon dans le rôle d'un Louis XVI totalement asexué qui ne pense qu'à manger et aller à la chasse. En même temps, son personnage ressemble assez à ceux qu'il a l'habitude de jouer dans les films de Wes Anderson. Le reste du casting est bien sympathique aussi. Rose Byrne et Mary Nighy jouent de belles courtisanes pleines de charme, Rip Torn fait un Louis XV charismatique, Judy Davis est parfaitement crédible en comtesse de Noailles et les seconds rôles d'Asia Argento, Danny Huston et Marianne Faithfull sont bien sympa bien que peu développés.

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Je finirai en parlant de la musique. On parle souvent du talent de Quentin Tarantino pour concocter ses BO mais on ne parle pas assez de celui de Sofia Coppola ! Mariée pendant 4 ans à Spike Jonze, elle a baigné dans le milieu de la scène rock indépendant US. Du coup, elle nous livre ici une BO en total décalage avec la période abordée mais elle s'approprie cet univers musical. Ces choix apportent vraiment une touche "Rock N' Roll" supplémentaire au film ! D'Aphex Twin à The Cure en passant par The Strokes, Siouxie & The Banshees ou encore New Order, on obtient une BO vraiment géniale ! Et en plus, elle se permet d'ajouter une scène totalement inutile de Marie-Antoinette entourée d'une bande de troubadours qui ne sont autre que le groupe Phoenix ...



Au final, ce troisième film de Sofia Coppola est à nouveau une réussite. La réalisatrice a pris des risques quitte à perdre quelques spectateurs trop rigides pour accepter une telle révision historique. Mais ce choix est payant puisqu'on obtient un film qu'on pourra qualifier de "Rock N' Roll". S'il existait plus de films de ce genre, je crois que j'aurais été bien plus passionné par les cours d'histoire à l'école !


P.s : A noter le beau coffret sorti en France dont je suis l'heureux propriétaire.

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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Scelus » Lun 18 Oct 2010, 18:10

A chaque fois tu fais des critiques de malades !! o_Ô Franchement bravo !
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Milkshake » Lun 18 Oct 2010, 18:19

Superbe retrospective de la filmo de Sofia Coppola, ça permet de faire un petit topo en attendant son prochain film. :wink:

Virgin Suicides sympa pour un premier film il y a déjà ses thématiques mais je préfère nettement Lost In Translation pour sa profondeur et Marie Antoinette pour son côté cour d'histoire pop et acidulé.
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Housemaid (The) - 7/10

Messagepar nicofromtheblock » Lun 18 Oct 2010, 23:41

THE HOUSEMAID
Im Sang-Soo - 2010
7/10

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Après ses 2 précédents films The president's last bang et Le vieux jardin, de belles réussites qui s'attaquaient de façon assez frontale au régime coréen, le réalisateur Im Sang-Soo revient avec le remake d'un film de Kim Ki-Young datant de 1960 qu'il remet au goût du jour. Cette belle surprise confirme le talent du réalisateur pour les films engagés.

Il suit ici l'histoire de Eun-Yi, une jeune femme qui va se faire engager comme aide-gouvernante pour une famille bourgeoise coréenne. Mais très vite, le mari Hoon va délaisser sa femme enceinte au profit de cette charmante demoiselle à laquelle il considère pouvoir demander tout ce qu'il veut. Mais sa femme et surtout la mère de celle-ci ne l'entendent pas de cette oreille et vont tout faire pour la remettre à sa place ...

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Le réalisateur a toujours un regard très satyrique sur la société coréenne. A travers cette famille, il fait une critique acerbe de ces gens aisés qui se croient supérieurs à la populace. On a affaire à une bourgeoisie imbue d'elle même qui semble totalement déconnectée de la réalité. Face à elle, cette jeune femme sans le sou semble fragile et manipulable mais elle va progressivement se montrer tout aussi obstinée que ses employeurs. Le film nous présente un véritable choc des classes sociales duquel personne ne ressortira indemne.

Comme à son habitude, Im Sang-Soo a une mise en scène très classieuse. Il n'aime pas les plans fixes et utilise les travellings dans quasiment chacun de ses plans. Ça apporte un certain mouvement à cet univers figé et c'est clairement un atout du film. Il faut noter également que le film s'ouvre et se conclut sur une scène de suicide mais celles-ci sont en totale opposition. La scène d'ouverture est filmée caméra à l'épaule et suit les commerçants d'un quartier pauvre dans leur vie quotidienne. On y découvre l'héroïne dans son milieu naturel jusqu'à ce que cette routine soit perturbée par un suicide ... La scène de fin, est au contraire d'un grand onirisme et pourrait être sortie d'un film de Park Chan-Wook. C'est d'ailleurs les 2 dernières scènes qui restent imprimer dans les esprits bien après la vision du film.

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Côté interprétation, l'actrice principale Jeon Do-Yeon s'en sort vraiment bien. Elle confirme tout le potentiel qu'elle avait déjà montrer dans Secret sunshine. Tout en fragilité, elle fait pourtant face à cette famille et arrivera même à avoir une influence positive sur leur fille Nami. Mais ce combat déséquilibré l'amènera à sa perte ... Dans le rôle du mari, Lee Jung-Jae dégage un certain charisme et l'assurance de son personnage rend ses agissements encore plus malsains car sans aucune émotion. Quant à sa femme interprétée par Seo Woo, elle ne semble pas méchante mais elle est manipulée par sa mère qui semble sortie tout droit d'un soap-opera américain. C'est d'ailleurs ce personnage qui est le moins crédible. Ils auraient dû prendre une actrice plus vieille car Park Ji-Young semble avoir à peine 10 ans de plus que l'actrice qui joue sa fille ...

Au final, Im Sang-Soo confirme qu'il est une valeur sure du cinéma coréen et que ses films sont toujours sujets à controverse. Il se dégage une vraie maitrise de ce film et cette histoire de rivalité sociale n'est jamais ennuyeuse. Une belle surprise à découvrir.
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Kaboom - 8/10

Messagepar nicofromtheblock » Mar 19 Oct 2010, 00:41

KABOOM
Gregg Araki - 2010
8/10

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Kaboom est un film à double effet. Dans un premier temps, on est déstabilisé par un tel bon en arrière après la maitrise dont il avait fait preuve sur Mysterious skin mais dans un deuxième temps, on retrouve le Gregg Araki des années 90 et c'est un vrai plaisir de suivre ce film totalement déjanté !

Le film suit donc Smith, un jeune étudiant de Los Angeles en pleine recherche de son identité sexuelle. Préfère-t-il les filles ou les garçons ? Il ne le sait pas lui même ... A la fois sous le charme de son colloc, un bel étalon prénommé Thor et sous celui de la belle London qu'il vient juste de rencontrer et avec laquelle s'est mise en place une jolie complicité, il compte sur l'aide de sa meilleure amie Stella pour l'orienter. Malheureusement, celle-ci est bien trop occupée par sa relation avec Lorelei, une jeune femme aux pouvoirs étranges. Et pour couronner le tout, il fait des rêves bizarres qui semblent ne pas être anodins ...

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Alors que Gregg Araki semblait avoir évolué avec Mysterious skin, un film indépendant d'une grande maitrise et Smiley face, une comédie gentillement déjantée, il fait ici un sacré retour en arrière. En effet, Kaboom semble s'inscrire dans la lignée de Nowhere. J'irai même plus loin : on peut presque le considérer comme une conclusion à sa trilogie "teen apocalypse" qui deviendrait donc une quadrilogie avec Totally f***ed up, The doom generation et Nowhere.

Il opte donc pour un style visuel très tape à l'œil : photographie "flashy" avec utilisation de filtres de couleurs dans tous les sens, transitions "kitch" à la Star Wars et effets spéciaux volontairement cheap. Tout est là pour nous faire replonger dans le cinéma underground des années 90 dont il était l'un des chefs de file. Le but n'est pas d'obtenir un objet lisse et maitrisé d'un bout à l'autre mais plutôt de se laisser porter par ses instincts quitte à obtenir quelque chose de bancal qui part un peu dans tous les sens. Il suffit de voir l'utilisation des flashs-back à outrance qui en plus n'ont aucune utilité : c'est juste un gimmick qui devient marrant.

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Niveau scénario, c'est la même chose : ça part dans tous les sens. Alors qu'on se dit qu'il avait un matériau de départ intéressant pour faire un bon petit film à l'ambiance "Lynchienne" façon Donnie Darko, le réalisateur préfère opter pour un scénario brouillon et complètement barré jouant souvent dans la surenchère d'improbabilité. Sur une base de tenn-movie, Gregg Araki vient greffer ses thèmes habituels : la recherche de l'identité sexuelle, le triangle amoureux, les drogues hallucinogènes, ...

Quant à la fin qui nous exlique tout, on se dit dans un premier temps que c'est dommage et que le film aurait gagné à garder quelques mystères. Mais cette fin est dans la parfaite lignée du reste du film à la WTF. Les 20 dernières minutes sont jubilatoires et vont à 100 à l'heure. Le puzzle aussi improbable qu'il soit se recompose rapidement et on se dit : "il se fout vraiment de notre gueule" mais en même temps, c'est vraiment kiffant ! Et puis on finit sur le titre "The bitter end" de Placebo qui rajoute encore une petite couche d'énergie dont il n'y avait même pas besoin.



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Pour ce qui est de l'interprétation, le réalisateur est allé comme à son habitude chercher du côté des acteurs encore pas trop connus mais très prometteurs. Thomas Dekker (The Sarah Connor chronicles) joue parfaitement le mec un peu androgyne à la découverte de plaisirs inconnus. L'acteur au visage angélique marque vraiment le film de son empreinte. A ses côtés, Juno Temple (Mr. Nobody, Cracks) dégage une énergie communicative et il est difficile de ne pas tomber sous le charme de son personnage. Dans le rôle de la meilleure amie du héros, Haley Bennett est plus rabat-joie mais elle a un charme certain qui devrait lui permettre de continuer facilement dans le métier. Dans les seconds rôles, Chris Zylka est bien marrant dans le rôle de Thor, le beau gosse totalement débile : il faut le voir essayer de se faire une auto-fellation ! :eheh: Roxane Mesquida ne joue qu'un petit rôle sans grande incidence sur l'histoire. Quant à l'égérie du réalisateur James Duval, il interprète un gourou camé dont on ne comprend pas vraiment sa présence sur le campus. Il pourrait être sorti tout droit de Smiley face !

Au final, Kaboom est un OFNI cinématographique qui vient s'inscrire dans la lignée du génial et déjà culte Nowhere. La deuxième vision a déjà été plus jouissive que la première et je pense que je retournerai le voir une troisième fois avant qu'il quitte l'affiche. Pour moi, ça ne fait aucun doute : c'est un futur film culte !
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Alex » Mar 19 Oct 2010, 14:56

:super: Ta critique de Kaboom reflète pas mal mes impressions du film. C'est vrai qu'il est déstabilisant. Faudra que je le revois dans un autre contexte que la séance de minuit car l'ambiance de la salle a pu influer mon ressenti sur le film.

The House maid, j'ai été happé du début jusqu'à la fin un peu trop grand-guignolesque qui termine le film un peu facilement je trouve. Un peu comme la fin de "The Killer Inside Me"... Par contre le plan final en famille ajoute un petit coté étrange très réussi.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Mar 19 Oct 2010, 15:49

Scelus a écrit: A chaque fois tu fais des critiques de malades !! o_Ô Franchement bravo !


et en musique en plus :super: Vraiment c'est agréable à lire!
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Killer inside me (The) - 7/10

Messagepar nicofromtheblock » Lun 01 Nov 2010, 00:08

THE KILLER INSIDE ME
Michael Winterbottom - 2010
7/10

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L'anglais Michael Winterbottom est un réalisateur touche à tout. Après le "porno musical" 9 songs, la comédie en costumes totalement décalée Tournage dans un jardin anglais, le documentaire politiquement incorrect The road to Guantanamo et le joli drame familial Un été italien, il revient cette fois-ci avec une sorte de "western moderne" façon No country for old men (toute proportion gardée).

On y suit Lou Ford, sheriff adjoint d'une petite ville du Texas qui, au premier abord, semble être un honnête homme sans problème. Mais sous ses airs angéliques se cache un comportement de psychopathe et certaines personnes de son entourage vont rapidement en faire les frais. Après avoir mené à terme son plan, il va devoir redoubler de prudence pour empêcher l'agent du FBI chargé de l'affaire de retrouver le coupable ...

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Âmes sensibles s'abstenir ! Le réalisateur n'hésite pas à nous montrer la violence de façon frontale. Il y a 2 scènes de tabassage en règle qui en retourneront plus d'un tant elles sont réalistes et tout particulièrement la première avec Jessica Alba. De plus, ces scènes ne comportent aucune justification morale et montrent bien la folie du personnage principal. Et c'est pour cela qu'elles mettent aussi mal à l'aise.

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En effet, le réalisateur choisit de suivre le personnage pas à pas. Du coup, le spectateur se retrouve à devoir s'identifier à ce personnage psychopathe. Il réussit donc parfaitement son coup en nous mettant mal à l'aise. On sait ce qu'il a fait et on suit son raisonnement pour fausser l'enquête et tenter de se mettre à l'abri. Dommage que le réalisateur essaye quand même de justifier les actes du personnage avec quelques flashs-back qui n'apportent pas grand chose. Autant l'histoire de son frère décédé dans des circonstances étranges pouvait être intéressante, autant l'histoire de sa mère qui avait des tendances masochistes, ça fait un peu raccourci ...

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Côté mise en scène, Michael Winterbottom opte pour un style très classique mais en même temps fort réussi. Il joue sur l'aspect calme et serein de son personnage en utilisant un rythme assez lent. Le film est également servi par une belle photographie de Marcel Zyskind (directeur de la photo attitré du réalisateur) qui met bien en valeur les paysages arides du Texas. Je reprocherai juste au film son final un peu grandiloquent avec ses effets spéciaux bien pourris. Je pense qu'il y avait moyen de finir le film de bien plus belle manière !

Enfin, pour ce qui est de l'interprétation, Casey Affleck est parfait. Il est quasi omniprésent à l'écran et son visage mono expressif associé à sa voix nasillarde participe parfaitement à la psychologie du personnage qui ne semble ressentir aucune émotion. Il dégage également un sentiment de supériorité comme s'il ne pouvait jamais être démasqué car plus intelligent que les autres. A la fois méticuleux et suffisant, son personnage est vraiment passionnant à suivre malgré son côté malsain. A ses côtés, Tom Bower joue bien le vieux shériff au raisonnement dépassé. Jessica Alba et Kate Hudson s'en sortent également bien en femmes manipulées par les faux sentiments du héros. Le reste du casting fait un peu de la figuration : Elias Koteas en détective privé et Simon Baker en agent du FBI.

Au final, le réalisateur prouve qu'il est capable de s'en sortir dans n'importe quel genre et réussit son contrat de mettre le spectateur mal à l'aise en le plaçant du côté du méchant. Le film n'est pas dépourvu de quelques défauts dont sa fin mais j'ai été plutôt agréablement surpris par son ambiance générale.
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Épine dans le coeur (L') - 7,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Lun 01 Nov 2010, 00:55

L'ÉPINE DANS LE CŒUR
Michel Gondry - 2009
7,5/10

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Après l'excellent Block party, le réalisateur français Michel Gondry s'essaye à nouveau au documentaire avec ce film. Projet personnel de longue date, il avait mis un point d'honneur à rendre hommage à sa tante, professeur des écoles pendant de nombreuses années et l'une de ses principales sources d'inspiration dans son travail de metteur en scène. Voilà qui est fait de bien belle manière !

A l'aide d'images d'époques, de photographies et d'interviews de sa tante et d'anciens élèves, il retrace le parcours professionnel de sa tante depuis ses débuts dans les années 50 jusqu'aux années 80. Pour cela, il revient avec elle sur les lieux qui ont marqués sa vie et où elle a vécu au fur et à mesure des années.

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Comme à son habitude, le réalisateur est d'une grande sincérité dans sa démarche et on ne peut être que touché par l'admiration qu'il voue à sa tante. D'ailleurs, ils ont collaboré étroitement sur son film La sciences des rêves sur lequel elle est à l'origine de la plupart des idées d'animations en image par image. Il est vraiment intéressant de voir à quoi ressemblait le métier d'institutrice à cette époque. Avec ses méthodes novatrices, elle a réussi à faire avancer les choses à sa petite échelle. Ce film montre bien la passion qu'elle avait pour son travail.

Mais au-delà du simple documentaire sur un parcours professionnel, Michel Gondry s'est rendu compte au fur et à mesure du tournage que sous cette façade se cachait des problèmes familiaux bien profonds dont il ne connaissait pas l'existence. Il va donc en profiter pour mener sa petite enquête et poser les questions qu'il faut pour délier les langues. Progressivement, son film sa s'orienter vers une "thérapie familiale". Mais il n'y a rien de racoleur dans l'approche du réalisateur : il instaure juste un climat de confiance et cherche à faire sortir tous ces sentiments passés sous silence pendant toutes ces années. La relation entre sa tante et son fils se montre être conflictuelle et pleine de souffrances intériorisées.

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Pour ce qui est de la touche personnelle du réalisateur, il se sert de la passion qu'a son cousin pour les trains électriques pour symboliser les changements de lieux. Chaque transition met en scène une maquette de train qui arrive dans une nouvelle ville : idée simple mais efficace. De même, il montre qu'il est vraiment impliqué dans ce projet en n'hésitant pas à se mettre lui même en scène devant la caméra. Il faut dire que pour les interviews avec sa tante, la relation de confiance est d'autant plus présente si la caméra ne s'interpose pas entre eux : elle est uniquement là comme témoin dans une discussion à cœur ouvert. Enfin, il utilise quelques jeux visuels dont il a fait sa marque de fabrique comme des petites animations ou des éléments effacés au montage.

Au final, Michel Gondry nous livre un documentaire personnel mettant en avant le travail passionnant de sa tante mais il ne s'enferme pas dans un schéma classique et en profite pour nous brosser un portrait familial des plus émouvant. Difficile de décrire le ressenti que procure ce film mais le réalisateur arrive une nouvelle fois à nous surprendre. Un bien joli film.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar nicofromtheblock » Lun 01 Nov 2010, 12:36

Bilan du mois d'Octobre

25 films vus (23 au cinéma - 2 en DVD)

Moyenne : 6,78/10

Classement par pays :

USA : 16
France : 4
Allemagne : 1
Angleterre : 1
Argentine : 1
Canada : 1
Mexique : 1




Film du mois

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Coups de cœur du mois

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Films découverts (20 films)

- El ultimo verano de la Boyita - Julia Solomonoff [Ciné, VOST] 7/10
- Wall Street : Money never sleeps - Oliver Stone [Ciné, VF] 6,5/10
- Eat Pray Love - Ryan Murphy [Ciné, VF] 4/10
- Going the distance - Nanette Burstein [Ciné, VF] 6/10
- Kaboom - Gregg Araki [Ciné, VOST] 8/10
- Les amours imaginaires - Xavier Dolan [Ciné, VF] 6,5/10
- The kids are all right - Lisa Cholodenko [Ciné, VOST] 7/10
- Black diamond - Pascale Lamche [Ciné, VF] 6/10
- They shoot horses, don't they ? - Sydney Pollack [Ciné, VOST] 8/10
- You will meet a tall dark stranger - Woody Allen [Ciné, VOST] 6/10
- The social network - David Fincher [Ciné, VOST] 8,5/10
- Jean-Michel Basquiat : The radiant child - Tamra Davis [Ciné, VOST] 7/10
- Illégal - Olivier Masset-Depasse [Ciné, VF] 6,5/10
- Tanzträume - Rainer Hoffmann & Anne Linsel [Ciné, VOST] 7/10
- Despicable me - Pierre Coffin & Chris Renaud [Ciné, VF] 5,5/10
- Biutiful - Alejandro González Iñárritu [Ciné, VOST] 6,5/10
- Les petits mouchoirs - Guillaume Canet [Ciné, VF] 7/10
- Vénus noire - Abdellatif Kechiche [Ciné, VF] 7/10
- The other guys - Adam McKay [Ciné, VOST] 7/10
- Legend of the guardians : The owls of Ga'Hoole - Zack Snyder [Ciné, VF] 6,5/10

Films revus (5 films)

- Wall Street - Oliver Stone [DVD, VOST] 7,5/10
- Resident Evil : Afterlife 3D - Paul W.S. Anderson [Ciné, VF] 5/10
- Kaboom - Gregg Araki [Ciné, VOST] 8/10
- Kaboom - Gregg Araki [Ciné, VOST] 8/10
- StreetDance - Max Giwa & Dania Pasquini [DVD, VOST] 6,5/10

Séries

- True Blood 3x06 à 3x12
- The wire 1x01 à 1x13
- How I met your mother 6x03 à 6x05
- The Big Bang theory 4x02 à 4x05

Beauté du mois

Haley Bennett (Kaboom)

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Mia Wasikowska (The kids are all right)

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Juno Temple (Kaboom)

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Eva Mendes (The other guys)

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Pacale Arbillot (Les petits mouchoirs)

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Melissa Rauch (True Blood, The Big Bang theory)

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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar jean-michel » Lun 01 Nov 2010, 12:55

LOST IN TRANSLATION

je suis en accord avec ta critique, moi aussi c'est un film qui ma touché!! l'atmosphère, la solitude, la manière de filmé et de mettre en perspective ses acteurs dans les plans....excellent!! :love: :love:
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