[Velvet] Mes critiques en 2013

[elpingos]

Ouais ça a l'air génial ce Touch of sin...

[zack_]

Rien que par le 10 posé sur ce film, je le verrai, histoire de me faire une idée

[Velvet]

Le Hobbit, la désolation de smaug (2013) - 4,75/10


Alors que le premier opus du Hobbit, Bilbon Sacquet sentait clairement le réchauffé avec son manque d’enjeux et son univers enchanteur mais pas très emballant, la deuxième partie se révèle aussi peu encourageante. L’œuvre de Peter Jackson a malheureusement ce défaut de sonner faux, genre de film automatique de commande sans gout ni saveur et à l’univers terriblement artificiel. Que ces aventures s’adressent à un public d’adulateur ou de profane des œuvres de Tolkien, il semblera difficile de combler l’un ou l’autre. Durant tout le film, on a la désagréable impression, que si on se met à gratter un peu à la surface du film, on y trouvera rien, ou que du toc.

J’avais déjà cette impression à la vue du premier opus mais là, ce manque de souffle s’est accentué. Ce n’est pas une question de CGI ou pas de CGI, quoique certaines scènes sont à la limite de l’illisible ou du raté presque comique comme cette scène de bagarre entre Gandalf et le Nécromanien mais c’est juste qu’il est presque impossible de prendre du plaisir devant un spectacle complétement désincarné, qui prend si peu de temps à construire des personnages. La ribambelle de protagonistes s’agrandit dans le désintérêt le plus total avec notamment le retour de l’ami Legolas. Bien évidemment on suit cette petite bande de nain, ni charismatique ni antipathique mais juste anecdotique, dans leur croisade pour reprendre leur Terre, volée par un méchant et grand Dragon. Leur chef, Thorin Ecu de Chene est toujours aussi peu convaincant et aucune ou presque aucune ambiguïté personnelle ne détourne le personnage du chemin tracé pour lui.

Ils sont pourchassés par des araignées géantes dans une forêt, emprisonnés par des elfes, poursuivis par des orques, sans qu’on l’éprouve un quelconque sentiment quant à leur sort. Alors bien évidemment, le but premier de ce genre blockbuster est de divertir le spectateur pour que l’on en prenne plein les yeux dans un univers féérique. Mais même de côté, le film a du mal à répondre aux exigences du cahier des charges, où les aventures de ces pauvres Nains n’ont ni le coté chevaleresque ni épique des Seigneurs des Anneaux. Il faut avouer qu’on ne s’ennuie pas beaucoup, on ne voit pas les 2h40 passées mais à quel prix ? Si vite vu, si vite oublié. Peter Jackson, sent bien que son film sent le vide à plein nez donc il essaye de meubler avec une amourette entre une Elfe et un nain, sans que l'on comprenne le pourquoi du comment.

Par moment, on se croit en face d’un simple jeu vidéo de plate de forme, dans Mario Bros ou Crash Bandicoot, comme cette longue mais longue séquence des tonneaux dans l’eau où les orques sont aux trousses des Nains et où on voit Legolas jouer à saute-mouton sur la têtes des nains. Dans les 30 dernières minutes, on aperçoit enfin, le fameux dragon entouré de tout cet or, très bien fait pour l’occasion, et à ce moment, le film a cette chance de prendre une ampleur un peu plus intéressante, presque véritablement incarné et mettant en lumière de véritables enjeux mais il est sans doute trop tard pour sortir la tête de l’eau. Le Hobbit, la désolation du smaug, est un spectacle de fête foraine, gentil, passe partout, mais anodin.

[Velvet]

Flandres de Brunot Dumont (2006) - 6,5/10


Un film de Brunot Dumont est toujours ardu à appréhender tant il est parfois difficile de comprendre la volonté de son auteur. Se voulant le fils spirituel de Robert Bresson, Dumont a cette fâcheuse tendance de rendre ses histoires d’une austérité presque mythologique. Parfois mystique et abstraite comme Hors Satan, Flandres, lui reste terre à terre, d’un misérabilisme anéantissant. Dans une province paysanne, vide de toute activité économique et de tout lien d’attache affectif, un homme va être appelé à partir à la guerre. Demester, est peu bavard, un peu ours dans son comportement. Il va devoir quitter une femme, la fille un peu facile du village, dont il est amoureux sans qu’il ne lui ait dit. Les deux personnes couchent ensemble mais ne sont pas vraiment en couple. D’ailleurs on ne peut pas vraiment dire qu’ils couchent ensemble vu que Dumont ne voit en l’acte sexuel qu’un geste violent juste bon à ressortir la bestialité de l’homme. Comme à son habitude, le réalisateur exerce un magnifique travail de formaliste avec un fabuleux travail sur le cadre, propice à la contemplation que cela soit dans la froideur de la campagne ou l’aridité de la guerre. Flandres va alors devenir une sorte de passage de témoin où un homme va affronter les pires des barbaries pour voir naitre en lui, le courage de dévoiler son amour à celle qu’il aime.

Le film part de l’idée que la poésie ne peut provenir qu’à travers l’expérience de la brutalité des hommes, que la lumière précède l’obscurité, qu’on doit parcourir l’enfer pour affronter la pénitence. Cette cruauté est démontrée dans de multiples séquences comme cette scène de torture où l’on entend en hors champ les cris horrifiés de la victime avec une dureté et un réalisme à tout épreuve, ou comme cette scène sèche de viol. Le problème, c’est que son film est peu vivant, parfois trop opaque, trop hermétique pour laisser ce désarroi nous approcher. Sa volonté de ne pas vouloir faciliter la chose au spectateur fait que la radicalité du film s’enferme dans sa propre radicalité. Il veut faire parler le paysage avec ces longs plans aux cadres fixes comme des tableaux, il veut transcender les sons de ces bottes qui écrasant la boue ou la terre, il veut voir naître un ressenti dans le silence et dans les regards vides et tristes de ses acteurs qui n’en sont pas réellement, puisque tous amateurs. Parfois la magie opère et on aperçoit cette lueur de cette sensibilité, lors de la scène finale débordante d’émotion, ou comme lors de ces adieux autour d’un feu de camp. Flandres, est terrassant par bien des aspects, parfois cruellement beau mais trop distant pour fasciner.

[Eikichi Onizuka]

Quantum of Solace de Marc Foster (2008) - 2/10


Cet espion britannique un peu kitsch tenant toujours un martini à la main, utilisant un bagout un peu beauf qui faisait frémir n’importe quelle pouffe qui avait le malheur de passer sur son chemin, sa posture élégante et sa chevelure parfaite dans n’importe quelle circonstance, font que l’univers de James Bond ne m’a jamais attiré plus que ça. Cette classe poussiéreuse qui sentait la naphtaline, cette attitude de vieux beau était plus irritante qu’autre chose. Mais alors que Casino Royal avait ravivé un intérêt certain pour la firme James Bond avec son nouvel agent charismatique Daniel Craig, la suite directe Quantum of Solace est ce qu’on peut appeler un naufrage en bonne et due forme.

Vouloir s’enticher des tics habituels de James Bond n’est pas une mauvaise idée en soi mais le résultat n’est pas à la hauteur des attentes. Dès la scène d’ouverture, on sent le ratage à plein nez avec cette course poursuite illisible, ses angles de caméra jamais bien choisis, son montage qui pourrait traumatiser un épileptique. Avec tout ce brouhaha presque nauséeux, on se dit que le pire est passé mais avec Quantum of Solace, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Car outre son intrigue anecdotique, c’est surtout dans sa réalisation que Quantum of Solace va plonger dans le néant, à cause d’un Marc Foster peu inspiré. Même une scène de fight dans un ascenseur est foirée par cette volonté omniprésente de couper et surcouper tous les plans du film. Chaque scène qu’elle soit d’actions ou pas est ratée, à l’image d’un passage dans un avion avec Dominic Greene – le méchant du film - où même un simple champ contre champ est insupportable à regarder.

On comprend vite que cet opus ne va pas faire dans la finesse et James Bond n’est plus un espion silencieux au pas de velours mais devient une sorte de gros bourrin écrasant tout sur son passage, habité par une vengeance aveugle. Ça tombe bien, il tombe sur une fille qui elle aussi veut se venger de la mort de sa famille, jouée par la délicieuse Olga Kurylenko. Dans cette aventure rocambolesque, on côtoie CIA, terroristes qui vont tous se battre dans une quête meurtrière. On ne peut s’empêcher de faire la comparaison avec la saga Jason Bourne. Les explosions sont légions, les fusillades et les sauts périlleux s’enchainent sans baisse de rythme dans l’indifférence la plus totale.

Marc Foster enlève toute classe (ou ce qu’il en restait) à James Bond pour faire de lui un Action Man, tout sauf burné. L’écriture légère, quitte à banaliser la marque James Bond le rendant moins bon chic bon genre, les personnages écrits à la truelle creux comme le vide, la réalisation de pacotilles font de ce Quantum of Solace un désastre à tous les niveaux. Heureusement Skyfall et Deakins sont passés par là pour laver cet affront.

[padri18]

Totalement d'accord avec ta critique. J'ai beau d'ailleurs l'avoir vu dans l'année, je n'en ai déjà plus de souvenirs.

[Velvet]

Je l'ai vu dimanche, et je n'aurai pas du.

[elpingos]

Un film de Brunot Dumont est toujours ardu à appréhender tant il est parfois difficile de comprendre la volonté de son auteur.

Le seul Dumont que j'aie vu c'est "L'Humanité". Depuis je fais très attention d'éviter ce réal.

[Alegas]

Dumont j'ai eu des cours entiers dessus à une époque. Ça a failli me dégouter à vie du cinéma.

[elpingos]

Ouais le pire en plus c'est qu'il est vachement côté ... L'Humanité c'est un mystère pour moi, la négation du cinéma et du pur masochisme

[puta madre]

L'Humanité, j'avais trouvé ça marrant au n-ième degré (mais quand même bien chiant): son personnage d'inspecteur neuneu est tellement grâtiné et certaines séquences too much, que j'avais pas pu m'empêcher d'éclater de rire à plusieurs reprises en le regardant.
Twentynine palms, lui, m'a complètement vacciné contre le cinéma de Dumont et je n'ai plus jamais replongé depuis.

[Velvet]

Le mieux chez Dumont, ce sont certaines de ses interviews où il joue le professeur (ce qu'il en est en réalité) donneur de leçon avec le but de faire un cinéma qui combat la pensée unique.
Je n'ai vu que ses films récents (Flandres, Hors Satan et Camille Claudel). Je vais essayer de me faire les autres.

[elpingos]

Allez pour le plaisir la scène d'ouverture de l'Humanité :



Le meilleur moment du film (parce que t'y crois encore..)

[puta madre]

Je vais essayer de me faire les autres.

Bon courage!

[nicofromtheblock]

Mes préférés sont Flandres et Twentynine Palms.
J'ai eu plus de mal avec Hors Satan et Hadewijch même si l'actrice de ce dernier est excellente.