
Fille de l'actrice Magda Schneider et de Wolf Albach Retty.
Pendant la guerre, à l'arrivée des nazis, la famille Schneider doit quitter Vienne et l'enfance de la jeune Romy, de son vrai nom Rosemarie Magdalena Albach-Retty, se passe dans un petit village près de Berchtesgaden. Suite à la naissance de leur second enfant Wolfgang, les parents de Romy se séparent. Après des études à l'Internat Goldenstein, près de Salzbourg, Romy Schneider s'inscrit en 1953 à l'École des Beaux-arts de Cologne. A cette époque, le producteur Kurt Ulrich cherche une jeune fille pour interpréter le rôle de la fille de Magda Schneider sa mère, dans Lilas Blanc. Magda le propose alors Romy qui réussit brillamment les essais et obtient ainsi sa première apparition à l'écran à 15 ans. Le film connaît un succès immédiat mais c'est avec la série des Sissi, où elle incarne l'Impératrice Elisabeth d'Autriche, aux côtés de Karl-Heinz Böhm, dans le rôle du jeune Empereur François-Joseph, que Romy Schneider devient célèbre.
1958 est une année importante dans la vie de l'actrice : Pierre Gaspard-Huit lui propose le rôle principal de Christine, un remake du Liebelei de Max Ophüls. Pendant le tournage, elle tombe amoureuse de son partenaire dans le film, Alain Delon. Romy Schneider se fiance avec lui en 1959, et le couple part vivre à Paris où suivront cinq années de passion. Son image de jeune ingénue la suit pendant toute cette période et c'est sa rencontre déterminante avec Luchino Visconti qui lui permet de changer de registre. Ce dernier lui propose un rôle dans sa mise en scène au théâtre du drame de John Ford, Dommage qu'elle soit une putain (1961), aux côtés d'Alain Delon.
La carrière de Romy prend par la suite une dimension internationale avec plusieurs rôles à Hollywood (Prete-moi ton mari (1964), une comédie avec Jack Lemmon, et le film Quoi de neuf, Pussycat ? aux côtés de Woody Allen en 1965). Sa prestation sous la direction d'Orson Welles dans Le Procès en 1963 lui donne enfin l'image d'une femme belle et libre. Si sa carrière évolue positivement, sa vie privée connaît de nombreuses turbulences. En 1966, elle épouse Harry Meyen, metteur en scène de théâtre qui lui donnera son premier enfant David-Christopher et qui se suicidera quelques temps après. La même année, elle rencontre, sur le plateau de La Voleuse, Michel Piccoli qui deviendra l'un de ses amis les plus proches.
Cinq ans après leur rupture, Alain Delon l'impose à ses côtés dans La Piscine de Jacques Deray. Un rôle où elle apparaît radieuse et superbe. Pour Luchino Visconti dans Ludwig... ou le crépuscule des dieux, elle accepte de reprendre le rôle qui l'a révélée au grand public, celui d'Elisabeth d'Autriche, plus âgée cette fois-ci. Sa rencontre avec Claude Sautet est décisive. Il en fait son égérie à travers deux films César et Rosalie et Les Choses de la vie. Ce dernier connaît un très grand succès critique et public qui va placer l'actrice au sommet de sa popularité. Deux ans plus tard, c'est sous la direction d'Andrzej Zulawski qu'elle décroche le premier César de la Meilleure Actrice pour L'Important c'est d'aimer. Une récompense qu'elle recevra de nouveau pour l'Histoire simple de son mentor, Claude Sautet.
Malgré sa rupture d'avec Daniel Biasini, son second mari, et la mort tragique de son fils, Romy débute fin octobre 81, le tournage de La Passante du Sans-Souci. A sa sortie en avril 1982, le film est un triomphe mais à peine un mois plus tard Romy Schneider est retrouvée morte à son domicile. Elle a succombé à une crise cardiaque dont les causes demeurent inconnues.
Filmographie :
1953 : Quand refleuriront les lilas blancs (Wenn der weiße Flieder wieder blüht) de Hans Deppe
1954 : Feu d'artifice (Feuerwerk) de Kurt Hoffmann
1954 : Les Jeunes Années d'une reine (Mädchenjahre einer Königin) d'Ernst Marischka
1955 : Mam'zelle Cri-Cri (Die Deutschmeister) d'Ernst Marischka
1955 : Mon premier amour (Der letzte Mann) de Harald Braun
1955 : Sissi d'Ernst Marischka
1956 : Kitty, une sacrée conférence (Kitty und die große Welt) d'Alfred Weidenmann
1956 : Sissi impératrice (Sissi, die junge Kaiserin) d'Ernst Marischka
1957 : Un petit coin de paradis (Robinson soll nicht sterben) de Josef von Báky
1957 : Monpti de Helmut Käutner
1957 : Sissi face à son destin (Sissi, Schicksalsjahre einer Kaiserin) d'Ernst Marischka
1958 : Mademoiselle Scampolo (Scampolo) d'Alfred Weidenmann
1958 : Jeunes filles en uniforme (Mädchen in Uniform) de Géza von Radványi
1958 : Christine de Pierre Gaspard-Huit
1959 : Éva ou les Carnets secrets d'une jeune fille (Die Halbzarte) de Rolf Thiele
1959 : Mademoiselle Ange (Ein Engel auf Erden) de Géza von Radványi
1959 : La Belle et l'empereur (Die schöne Lügnerin) d'Axel von Ambesser
1960 : Katia de Robert Siodmak
1960 : Plein Soleil de René Clément
1962 : Boccace 70 (Boccaccio '70) de Luchino Visconti, sketch Le Travail (Il lavoro)
1962 : Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier
1962 : Le Procès d'Orson Welles
1963 : Les Vainqueurs (The Victors) de Carl Foreman
1963 : Le Cardinal (The Cardinal) d'Otto Preminger
1964 : Prête-moi ton mari (Good Neighbor Sam) de David Swift
1965 : Quoi de neuf, Pussycat ? (What's new Pussycat ?) de Clive Donner
1966 : Dix heures et demie du soir en été (10:30 P.M. Summer) de Jules Dassin
1966 : La Voleuse de Jean Chapot
1966 : La Fantastique histoire vraie d'Eddie Chapman (Triple cross) de Terence Young
1969 : La Piscine de Jacques Deray
1969 : Otley de Dick Clement
1970 : Les Choses de la vie de Claude Sautet
1970 : L'Inceste (My lover, my son) de John Newland
1970 : Qui ? de Léonard Keigel
1970 : Bloomfield de Richard Harris
1971 : La Califfa d'Alberto Bevilacqua
1971 : Max et les Ferrailleurs de Claude Sautet
1972 : L'Assassinat de Trotsky (The Assassination of Trotsky) de Joseph Losey
1972 : César et Rosalie de Claude Sautet
1973 : Ludwig ou le Crépuscule des dieux (Ludwig) de Luchino Visconti
1973 : Le Train de Pierre Granier-Deferre
1974 : Le Mouton enragé de Michel Deville
1974 : Un amour de pluie de Jean-Claude Brialy
1974 : Le Trio infernal de Francis Girod
1975 : L'important c'est d'aimer d'Andrzej Żuławski
1975 : Les Innocents aux mains sales de Claude Chabrol
1975 : Le Vieux Fusil de Robert Enrico
1976 : Une femme à sa fenêtre de Pierre Granier-Deferre
1976 : Mado de Claude Sautet
1977 : Portrait de groupe avec dame (Gruppenbild mit Dame) d'Aleksandar Petrović
1978 : Une histoire simple de Claude Sautet
1979 : Liés par le sang (Bloodline) de Terence Young
1979 : Clair de femme de Costa-Gavras
1980 : La Mort en direct (Death watch) de Bertrand Tavernier
1980 : La Banquière de Francis Girod
1981 : Fantôme d'amour (Fantasma d'amore) de Dino Risi
1981 : Garde à vue de Claude Miller
1982 : La Passante du Sans-Souci de Jacques Rouffio
2009 : L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea (documentaire sur le film L'Enfer, inachevé en 1964)