[Alegas] Mes Critiques en 2020

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mr Jack » Mer 01 Juil 2020, 15:59

Il m'avait marqué aussi, Métropolis. (L'ambition et la beauté du truc) :love:
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Enfer (L') - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 02 Juil 2020, 18:58

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L'Enfer de Claude Chabrol
(1994)


Agréablement surpris. Même si j'avais aimé le seul autre film de Chabrol que j'ai vu, j'ai pas pu m'empêcher de craindre du cinéma d'auteur français comme je peux le détester par moment. D'autant que celui-là, c'était un peu 50/50 : quand on décide de réaliser le film inachevé de Henri-Georges Clouzot, c'est partir avec une base scénaristique solide, mais rien n'empêche de tout foirer dans le traitement. Heureusement, sans connaître en profondeur le projet envisagé par Clouzot, cette version faite par Chabrol a l'air de coller plutôt bien a ce que souhaitait faire son illustre aîné. Il est donc là aussi question de l'analyse de la jalousie maladive, en suivant le propriétaire d'un hôtel dans le sud de la France qui va être intimement persuadé que sa femme le trompe. Pour le coup, j'ai rarement vu un film qui portait le sujet de la jalousie aussi loin, ça paraît parfois too-much sur le papier mais le fait que le personnage principal sombre peu à peu dans le paranoïa et la folie pure fait que c'est rapidement accepté par le spectateur. Sur la forme, Chabrol emballe ça de façon pas trop mal. C'est certainement pas aussi classieux que l'aurait été le film avec Clouzot aux commandes (surtout que ce dernier souhaitait un rendu carrément expérimental sur certaines séquences, avec beaucoup de jeux de lumière), mais ça arrive quand même à se distinguer, notamment avec un montage pour le coup très réussi (la scène du bateau sur le lac avec Cluzet à terre par exemple).

A plusieurs reprises, le film fait penser à une variation du cinéma d'Hitchcock, que ce soit à travers la vision pessimiste de l'amour ou via quelques scènes dont les inspirations sont évidentes (la filature en ville qui évoque Vertigo). Côté casting, Cluzet assure bien dans ce registre, ça l'empêche pas d'avoir ses quelques moments too-much dans le dernier acte mais encore une fois le fait que le personnage soit complètement perdu à ce stade fait que ça passe. Par contre, le coup de génie du film est d'avoir pris Emmanuelle Béart dans le rôle de la femme. Je sais pas ce que ça aurait donné chez Clouzot avec Romy Schneider, mais je ne peux m'empêcher de penser que cette dernière avait une beauté un peu trop particulière pour le rôle. Alors que Béart, dès la première image, ça colle complètement avec la femme que n'importe quel homme souhaiterait emmener dans son lit (c'est grandement aidé par sa garde-robe qui la sublime dès que possible :love: ), et ça ne fait que renforcer la crédibilité de la jalousie de Cluzet. Sinon, y'a Marc Lavoine dans un rôle de beau gosse, mais heureusement on le voit pas beaucoup (il est pas mauvais mais il est pas bon non plus). Du coup, ça me fait penser qu'il faudrait que je mate d'autres Chabrol à l'occasion.


7/10
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Merci la vie - 5,5/10

Messagepar Alegas » Ven 03 Juil 2020, 23:14

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Merci la vie de Bertrand Blier
(1991)


Ça me parait évident désormais que le Blier de la fin des années 80/début des années 90 connaît à cette époque un sérieux coup de mou. A ce stade, la réalisateur est plus que jamais dans l’expérimentation de ses récits à travers le script et le montage, et après un Trop belle pour toi qui allait assez loin de ce côté là au risque de perdre son spectateur en cours de route, il décide de refaire plus ou moins la même chose avec ce Merci la vie. Néanmoins, j’ai tendance à trouver ce nouveau film un poil plus sympathique à suivre que le précédent, et ça doit sans doute à la seconde moitié qui n’hésite pas à utiliser le montage pour faire des ellipses temporelles assez dingues, et qui va permettre par exemple à une enfant de connaître son père, vieillard dans le présent (Jean Carmet), tel qu’il était durant l’Occupation allemande (Michel Blanc).

Si tout le film n’est pas hyper passionnant à suivre, cet aspect apporte tout de même une petite fraîcheur, mais dommage cependant que, comme ses précédents films depuis quelques temps, le propos de Blier soit assez nébuleux même une fois que le générique de fin est arrivé (je sens bien qu’il est question d’un rapport à la figure paternelle, d’autant que c’est le premier film que Blier réalise depuis la mort de son père, mais je serais bien en mal d’expliquer le message que ça tente de véhiculer). Du coup, le film se suit surtout pour le sens habituel et maitrisé du dialogue et de la punchline qui tue (de toute façon, j’ai l’impression que même le pire des Blier peut difficilement décevoir de ce côté là), sa réal élégante et son casting bien tenu (même si la petite Gainsbourg se fait complètement voler la vedette par Anouk Grinberg). C’est déjà pas trop mal, même si au final le métrage a un côté un peu anecdotique par rapport à ce qu'il y a pu avoir auparavant dans la filmo de Blier.


5,5/10
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Metropolis - 10/10

Messagepar Alegas » Sam 04 Juil 2020, 11:45

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Metropolis de Fritz Lang
(1927)


Wow. Dans le genre classique absolu de l'histoire du cinéma, ça se pose là, et le moins qu'on puisse dire c'est que ça mérite amplement sa réputation. Non seulement le grand film qui a tant influencé est là (Blade Runner, de toute évidence, lui doit énormément), mais en plus il possède un côté intemporel qui le rend vraiment fascinant à découvrir, même quasiment un siècle après sa confection. Je ne suis pas encore très connaisseur de la période allemande de Fritz Lang (ça ne saurait tarder, ce Metropolis donnant vraiment envie de voir le reste), mais ce qui m'impressionne dans ce film, c'est l'approche résolument moderne qu'on peut y trouver. Pourtant, sur le papier, ça ressemble beaucoup aux grands films épiques qui pouvaient se faire à l'époque, notamment les péplums (d'ailleurs la même histoire transposé dans la Rome antique, ça marcherait complètement), mais du coup c'est vraiment toute l'approche SF/anticipation qui va élever le métrage, non seulement avec ses effets visuels assez dingues (on se demande comment on pu être conçu les plans d'ensemble de la ville) mais aussi avec ses rapprochements sur la société de l'époque, qui donnent l'impression de regarder du Orwell avant l'heure.

La durée peut faire peur, mais ça passe finalement très bien avec une construction scénaristique qui fait qu'il y a finalement peu de temps morts. Et même si le film n'est pas non plus un déluge d'action, il possède quand même ses scènes visuellement très fortes, à l'image des escapades du fils du maître de la ville dans les usines, ou encore ce monstrueux climax final en plusieurs parties, avec la révolte, l'inondation des bas-quartiers puis le combat sur la cathédrale. A ce niveau là, c'est du grand spectacle qui a plusieurs années d'avance sur son temps, et qui marche toujours en efficacité aujourd'hui, ça n'a pas la froideur ou les longueurs, par exemple, d'un Eisenstein pour comparer avec du cinéma qui me semble similaire. Surtout que Lang n'hésite pas à partir parfois dans quelques délires expérimentaux, et du coup on a parfois quelques jeux visuels avec les cartons qui sont, à ma connaissance, carrément inédits pour l'époque. Côté propos, on évite le côté propagandiste qui prend le pas sur le reste, et on a juste un beau message sur le besoin d'unité dans une société (malheureusement le propos sera repris à mauvais escient par le parti nazi quelques années plus tard). Bref, c'est clairement le genre de film à voir au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce que parce que c'est la matrice du cinéma SF/anticipation tel qu'on le connaît aujourd'hui, et qu'à ce titre c'est tout simplement fascinant à découvrir.


10/10
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Un, deux, trois, soleil - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 04 Juil 2020, 16:48

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Un, deux, trois, soleil de Bertrand Blier
(1993)


On remonte légèrement la pente avec ce Blier, même si ce n'est pas encore tout à fait ça. Ici, on a un récit déjà plus linéaire, mais qui va se démarquer par l'utilisation des acteurs. En effet, chaque personnage incarne ici son personnage jusqu'au bout, sachant qu'il est question d'évoquer la vie d'une jeune fille de la banlieue de son enfance jusqu'à sa vie adulte. Du coup, ça donne quelques moments étranges comme uniquement sait Blier le faire, et même si ça se calme sur le long terme pour entre dans une douce mélancolie, il faut quand même un peu s'accrocher au début avec le délire de la mère qui agit comme une gamine et vice-versa. Le changement de décor semble faire du bien à Blier, puisqu'il est question ici de filmer Marseille et ses alentours, avec la diversité sociale que cela implique, et ça donne quelques très jolies scènes, comme le passage chez Gladys où on montre les vertus d'une poitrine dénudée, ou la séquence avec Marielle qui invite un gosse à venir voler chez lui de quoi se nourrir. L'autre bon point, c'est clairement Anouk Grinberg, femme de Blier de l'époque, qui porte tout le film sur ses épaules, et qui apporte une vision féminine bienvenue dans le monde de Blier (on sent vraiment que le rôle est écrit pour elle). Et puis comme d'habitude, ça s'entoure bien du côté des seconds rôles, avec notamment Patrick Bouchitey, Claude Brasseur ou Marcella Mastroianni. Au final, ça reste un petit Blier, un peu en mode automatique, mais le point de vue féminin et le cadre fait que c'est pas du tout désagréable à regarder.


6/10
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Apollo 13 - 7,5/10

Messagepar Alegas » Dim 05 Juil 2020, 15:50

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Apollo 13 de Ron Howard
(1995)


J'en gardais pas un souvenir extraordinaire, loin de là, mais vu le sujet je me suis dit que j'allais lui redonner une seconde chance : l'exploration spatiale au cinéma c'est vraiment un domaine que j'apprécie d'ordinaire. Et bien m'en a pris car à la revoyure ça se range direct dans les meilleurs films de Ron Howard. Le seul gros reproche que j'aurais à faire, ça serait du côté des effets visuels, où certains ont tendance à pas vieillir super bien, mais pour le reste ça mérite amplement sa réputation de petit classique du genre (la fameuse réplique "Houston we have a problem", le montage alterné avec les ingénieurs et les astronautes, c'est clairement des clichés qu'on attribue, en bien comme en mal, à ce film en particulier).

Le film va donc se concentrer sur la fameuse mission Apollo qui n'aboutira jamais : censée atteindre la Lune, elle connaîtra un problème technique majeur en cours de route, obligeant l'équipage à atteindre l'orbite lunaire pour faire immédiatement demi-tour, le tout en trouvant des solutions pour gérer l'oxygène qui fuitait constamment. Bref, un sujet en or pour un film de cinéma, et même si on aurait pu atteindre un level supérieur avec d'autres réalisateurs, Ron Howard s'avère nickel pour le job, apportant ce qu'il faut d'efficacité, même si rien ne brille vraiment pas son originalité. A la limite, ça se pardonne sans trop de problèmes : Howard étonne par sa capacité à rendre plausible tout ce qui est montré à l'écran (on a vraiment l'impression d'être dans cette capsule), et la tension est vraiment bien géré sur toute la longueur (on rigole pas vraiment lorsque les problèmes s'accumulent). Et puis le film évite plutôt bien certains pièges, notamment tout ce qui touche aux familles des astronautes. C'est clairement le genre de truc qui aurait pu être lourdingue à souhait, mais au final ça apporte ce qu'il faut d'émotion et ça ne s'étend pas trop sur le reste (d'ailleurs je sais pas trop pourquoi, mais à le revoir je me suis souvenu que le passage avec la femme de Hanks qui perd son alliance sous la douche m'avait énormément marqué, comme si toute le drame à venir était contenu dans cette unique scène).

Et puis au-delà de la tension et du sentimentalisme, le film est avant tout un film de personnages, et j'ai beaucoup d'affection pour celui de Tom Hanks qui rêve de marcher sur la Lune toute sa vie mais qui va devoir prendre ses responsabilités et assurer la survie de sa mission, ça apporte certaines des meilleures scènes du métrage. Côté casting, c'est du lourd : Hanks, Paxton, Bacon, Harris, Sinise, tout le monde est excellent. Côté BO, c'est du Horner donc forcément de qualité. Quelques notes à la fin évoquent avant l'heure le score de Stalingrad, ce qui n'est pas pour me déplaire. Bref, bien content d'avoir redécouvert ce film, je pige pas trop pourquoi je l'avais pas trop aimé la première fois.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar francesco34 » Dim 05 Juil 2020, 18:51

J'ai toujours bien aimé ce Apollo 13, revu assez récemment également.
Sur la conquête spatiale historique doit pas y avoir tant de films que ça en fait. L'étoffe des héros, First man, celui-ci... Peut-être les russes ont fait des films sur Gagarine, Spoutnik ou Laïka que je connais pas :mrgreen:
Mais du coup dans les 3 américains cités je pref Apollo 13.

edit: y'avait aussi Les figures de l'ombre en récit indirect sur le sujet.
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Du mouron pour les petits oiseaux - 3/10

Messagepar Alegas » Mar 07 Juil 2020, 07:22

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Du mouron pour les petits oiseaux de Marcel Carné
(1963)


Si la carrière de Carné a pris un coup dans l’aile d’un point de vue qualitatif avec l’arrêt de sa collaboration avec Prévert, et encore plus depuis sa dernière collaboration avec Jean Gabin, ses films gardaient, à une exception près, une certaine prestance. Alors oui, des films comme Les tricheurs ou Terrain vague ne donnaient pas l’impression d’être réalisé par l’homme derrière Le jour se lève ou Les enfants du paradis, mais il y avait tout de même des bonnes choses qui rendaient la vision agréable, autant sur le fond que sur la forme. Là, dans ce nouveau film, on sent que Carné n’est plus que l’ombre de lui-même, et on se demande sérieusement ce qui a pu l’attirer dans un tel projet. Ce film, c’est donc une petite comédie sans prétention qui va s’avérer être une sorte de film choral où l’on va suivre les habitants d’un immeuble et qui vont chacun s’entrecroiser dans leurs petites histoires. En découle une galerie de personnages tous plus exubérants les uns que les autres, le summum étant atteint avec celui de Roland Lesaffre, qui joue un illuminé religieux passionné par les oiseaux, et qui surjoue en permanence. Mais le truc, c’est qu’il n’est pas le seul : la totalité du casting décide de jouer le comique ultra-forcé, et vu que les situations comiques sont plus ou moins du même acabit, il en résulte un métrage assez lourdingue à suivre. Le plus désolant, c’est de constater que le film, au final, et sur la totalité des aspects, est hyper vain. Aucune prestation à retenir, aucune scène, aucun plan, ça ne raconte strictement rien, c’est vraiment du Marcel Carné complètement dénué de son talent, et c’est vraiment triste à voir de la part d’un homme qui livrait quelques années auparavant des films encore intéressants, même si perfectibles. Bref, j’ai l’impression qu’avec ce film, Carné a passé un cap désolant dans sa carrière, et j’ai peur que la suite ne vienne le confirmer.


3/10
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Mur du son (Le) - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 07 Juil 2020, 18:53

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The Sound Barrier (Le mur du son) de David Lean
(1952)


Sur le papier, ce film a vraiment de quoi être alléchant, et pour cause : David Lean qui s’intéresse aux premiers pilotes qui ont tenté d’atteindre le mur du son à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, le tout vu à travers le prisme d’une histoire d’amour tragique, bref il y avait vraiment de quoi faire un truc super bien. Et quand bien même le résultat s’avère tout à fait honorable sur bien des points, le souci de ce métrage tient clairement dans l’exécution du récit. Parce que autant tout ce qui touche à ses pilotes qui tentent d’atteindre ce qui deviendra les prémices de la conquête spatiale est vraiment captivant (le film a un côté Right Stuff avant l’heure pas déplaisant du tout), autant c’est tout ce qui est censé donner un sens dramatique à ces actions qui loupent clairement le coche.

L’histoire d’amour, le lien de père de substitution entre pilote et beau-père, la relation père/fille, autant d’éléments qui ont un sacré potentiel mais qui donnent toujours l’impression de manquer de consistance pour bien marcher. Ça doit d’ailleurs sûrement beaucoup aux dialogues, souvent insipides, et qui empêchent le film d’atteindre l’émotion voulu. Le film va heureusement se rattraper de côté de la forme : le secret autour du réacteur au début marche vraiment bien (super scène à côté du hangar où on entend juste le son, j’imagine que ça devait marcher à fond pour les spectateurs de l’époque qui n’avaient pas forcément connaissance de la technologie), et puis toutes les scènes de vol ont un degré de véracité assez dingue pour l’époque, un paquet de plans étant réellement tournés dans le ciel, avec seulement les inserts en studio pour les acteurs dans le cockpit. A l’arrivée, il y a un film avec beaucoup de qualités, mais bien trop inégal pour réellement convaincre.


6/10
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Trois chambres à Manhattan - 2/10

Messagepar Alegas » Ven 10 Juil 2020, 05:02

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Trois chambres à Manhattan de Marcel Carné
(1965)


La déchéance continue pour Carné, et là ça ne le fait pas qu’à moitié :eheh: . Sur le papier, why not : l’histoire de deux français qui se rencontrent en plein New York et qui, au fil des discussions, vont finir par avoir une relation amoureuse qui va s’effriter au fil des non-dits et des tromperies, le tout avec une ambiance un peu jazzy, ça s’annonçait pas trop mal. Mais ça, c’était sans compter le traitement fait par Carné, qui décide de livrer le film le plus ennuyeux possible. Tout est plat dans ce long-métrage, du casting (Lesaffre j’ai l’impression que plus les années passent et moins il est bon, Ronet et Girardot sont transparents) à l’histoire (comme quoi Simenon ça peut vraiment donner du bon comme du mauvais) en passant par les dialogues qui donnent l’impression d’être devant le Cartel de Ridley Scott :mrgreen: . Le précédent film de Carné, c’était nul mais au moins c’était pas horriblement chiant, là sérieux j’avais envie que ça s’arrête au bout de quinze minutes, autant dire que j’ai trouvé le temps très long. Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu autant envie d’arrêter un film en cours de route. Et puis comme le précédent Carné, je suis vraiment étonné qu’il n’y ait rien à sauver sur la forme, c’est franchement anecdotique sur ce point et ça aurait pu être réalisé par n’importe qui d’autre. En plus, la ville n'est jamais correctement exploitée, on a vu tellement mieux. Bref, plus j’avance et plus je crains la fin de carrière à la De Palma pour Carné, qui aurait dû s’arrêter au bon moment :? .


2/10
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Strange days - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 13 Juil 2020, 12:14

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Strange Days de Kathryn Bigelow
(1995)


Seconde vision et ça tient toujours autant bien la route. A part quelques scènes clés, j’avais complètement oublié l’histoire du film, et du coup totale redécouverte de tout ce qui touchait aux déboires amoureux du personnage de Fiennes ainsi que du contexte social (d’ailleurs, il serait bon de remettre le film en avant vu ce qu’il se passe aux States actuellement, on est plus ou moins dans le même contexte racial). Encore aujourd’hui, ça reste un des meilleurs films de Bigelow, et ça doit sûrement beaucoup au script de Cameron qui, en plus d’être ingénieux, est vraiment un plaisir à suivre avec toute sa densité sur les thèmes abordés et les personnages. Pourtant au début c’est pas forcément gagné d’avance : pour plonger directement le spectateur dans le chaos du nouvel an à venir, on n’hésite pas à aller très vite dans la présentation du contexte, des personnages et de l’intrigue, mais dès que cette dernière est lancée le film devient vraiment passionnant, et ne lâche que rarement son public.

Le film a en plus le bon goût de n’avoir que le concept de films-mémoires en guise de matière futuriste, le reste c’est vraiment l’Amérique quasiment comme on la connaît et du coup, vingt-cinq ans après sa sortie, Strange Days fait rarement daté. Il y a bien quelques interprétations, looks et effets de style qui font bien sentir que c’est la Bigelow de Point Break qui est aux commandes, mais rien de bien méchant. Pour le reste, côté réal, ça envoie bien que ce soit lors de la super séquence d’intro en POV ou tout le climax où le budget se sent à l’écran. Mais Strange Days, c’est surtout à mon sens un film de personnages, et finalement ce qu’on retient le plus du film c’est vraiment le trio en tête d’affiche. Ralph Fiennes est excellent dans un rôle d’anti-héros total (le mec est un gros lâche, et même un loser en général, mais on s’y attache quand même), et Angela Bassett y trouve l’un de ses meilleurs rôles (Cameron a toujours bien su écrire des rôles féminins, c’est l’évidence même). En outre, le film est blindé de têtes connues, le meilleur exemple étant le duo de flics joués par Fichtner et D’Onofrio. C’est vraiment dommage que le film ait flopé de façon aussi énorme à l’époque, car depuis il a jamais vraiment été réhabilité en terme de popularité alors que les occasions n’ont pas manquées (succès des films suivants de Bigelow, Fiennes devenu un acteur super connu depuis, Cameron au script, etc…). L’un des meilleurs films d’anticipation des années 90, pour ceux qui ne l’ont toujours pas vu ça mérite clairement de s’y pencher.


7,5/10
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Poids de l'eau (Le) - 2/10

Messagepar Alegas » Lun 13 Juil 2020, 15:35

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The Weight of Water (Le poids de l'eau) de Kathryn Bigelow
(2000)


Le film se tape la réputation d’être le plus mauvais long-métrage de la carrière de Bigelow, et manque de bol ce n’est pas moi qui vais contredire ça :mrgreen: . Pour le coup, je ne m’explique pas vraiment le choix d’un tel film dans la filmographie de sa réalisatrice. La seule explication valable que je trouve, c’est qu’il fallait payer les factures et se remettre du flop financier de Strange Days pour enchaîner sur d’autres métrages, mais du coup Bigelow perd au passage toute la substance de son cinéma dans un projet qui donne l’impression qu’elle a eu peu de contrôle artistique. Le film va raconter l’histoire d’une journaliste qui va enquêter, lors d’une croisière en bateau avec son mari et son beau-frère et la femme de ce dernier, sur un meurtre non-élucidé ayant eu lieu plus d’un siècle auparavant. Au fur et à mesure que le film avance, avec en parallèle la storyline du meurtre, les deux intrigues sont censées se lier thématiquement pour déboucher sur un final où tout se confond. Le problème, c’est que cette note d’intention, louable sur le papier, ne fonctionne jamais à l’écran. C’est là où je pense que Bigelow n’a eu aucun contrôle artistique : la narration est complètement foirée à cause du montage qui n’a aucun sens de bout en bout.

Non seulement ça ne crée jamais de liens entre les deux histoires (et donc on a constamment l’impression de regarder deux films différents par petits bouts sans aucune justification), mais en plus c’est bourré de moments où le montage est réellement fait par un incapable, avec des inserts inutiles, du non-sens, du remplissage, etc… Et même en prenant chacune des histoires, difficile d’être captivé par ce que ça raconte. C’est pas que c’est spécialement inintéressant, mais la façon dont c’est présenté fait que jamais on n’est impliqué dans les destins des personnages. Du coup, c’est l’ennui absolu d’un bout à l’autre du film, la réalisation de Bigelow, digne d’un téléfilm, n’arrange pas les choses, et au final la seule chose que j’ai retenu c’est les seins d’Elizabeth Hurley et cette dernière qui joue avec un glaçon pour chauffer Sean Penn. En parlant des acteurs, tout le monde est soit mauvais, soit transparent, là non plus ça aide pas spécialement à garder les yeux ouverts durant cette torture. Bref, c’est clairement un très mauvais film avec quasiment rien à sauver dedans, et sûrement des gros problèmes de production derrière (deux ans entre la présentation en festival et la sortie cinéma, c’est généralement qu’il y a un souci :eheh: ) et c’est donc l’unique réel faux-pas de Bigelow en quasiment quarante ans de carrière.


2/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar angel.heart » Lun 13 Juil 2020, 19:02

Le seul que je n'ai pas vu. Contrairement à des trucs mineurs comme The loveless ou Blue steel, il semblerait qu'il n'y ait ici rien à sauver.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mark Chopper » Lun 13 Juil 2020, 19:05

Idem. Et même si j'ai envie de glaçon en ce moment, il va m'en falloir plus que ça pour me motiver :

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Jed_Trigado » Lun 13 Juil 2020, 19:32

Le seul moment a sauver de ce naufrage. :bluespit:
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

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