Love : 7/10
J'y allais un peu à reculons d'autant qu'il s'agit de mon premier Noé. Le film arty, prétentieux et faussement provocateur (ce qui semblait se confirmer au début) que j'attendais a petit à petit laissé place à un film surprenant par son romantisme presque adolescent mais terriblement sincère. Les scènes de sexes ne sont finalement jamais trop envahissantes et il est fascinant de voir comment Noé arrive à exprimer des choses différentes juste en filmant des gens baiser. En ce sens, il a sans doute réussi son pari.
Même si l'interprétation laisse souvent à désirer et que le film a de nombreux moments WTF (Gaspar Noé avec sa moumoute magique et sa bite en plastique qui mime une levrette sur son actrice, ça va me faire l'année, tout comme Vincent Maraval qui mate une partouze avec un sourire lubrique), je me suis pris d'une tendresse pour ces personnages déglingués et par la mélancolie du film. On sent la descente aux enfers du personnage principal qui se laisse bouffer par la passion qu'il ressent pour cette fille. Le film a sans doute un côté "immature" dans sa manière de concevoir le sexe et le couple, mais c'est aussi ce qui en fait toute la beauté.
Vraiment, c'est un sentiment étrange que je ressens devant Love. Je pourrais reprocher plein de choses et pourtant, j'ai un petit coup de cœur pour ce film. Jamais je n'avais eu l'impression de ressentir de manière aussi forte ce sentiment de perte que provoque l'échec amoureux.
Et en plus, on peut jouer à qui est qui avec tous les acteurs pornos présents à la partouze.