Le Crime de l'Orient-Express (Kenneth Branagh) : 6/10
J'avoue avoir complètement snobé le film à sa sortie, ne voyant pas l'intérêt d'une énième adaptation littérale d'Agatha Christie avec un casting all stars. Il faut dire qu'entre la saga des années 70-80, sorte de gigantesque service de gériatrie pour ex-gloires hollywoodiennes venues cachetonner, la série avec David Suchet et d'autres adaptations (dont une pour la télévision avec Alfred Molina, correcte dans mon souvenir), je ne voyais pas bien ce que pauvre Kenneth Branagh, passé de star de la scène théâtrale britannique a yes-man des studios, comme si Laurence Olivier mutait en Ron Howard, pouvait offrir de nouveau.
Ayant appris récemment qu'une suite se préparait, j'ai constaté que le film avait été un joli succès public et que les avis n'étaient pas catastrophiques, ce qui a achevé de me convaincre de lancer le film pour une séance en mode "détente".
Finalement, je dois reconnaître que le film est une bonne surprise. Même en connaissant l'histoire par coeur, Branagh parvient à s'affranchir des différents modèles et offre une interprétation personnelle et surprenante d'Hercule Poirot. C'est la grande réussite du film : on a pour la première fois (me semble-t'il) un Poirot qui évolue au cour du film et ne se contente pas d'être une figure figée et inébranlable. Branagh fait le show, surjoue un peu, mais son personnage est plaisant à suivre. Il faut aussi souligner la mise en scène inspirée. Alors que je m'attendais à un truc plan-plan, on a droit à plusieurs reprises à des mouvements de caméras sympas, des plans séquences et des angles recherchés. Ce n'est pas De Palma non plus, mais ça rend l'ensemble agréable.
Par contre, on ne peut pas dire que le traitement de tous les acteurs soit satisfaisant. C'est le gros problème de ces histoires avec un nombre important de personnages secondaires : ils n'ont clairement pas le temps d'exister.
Un petit policier du dimanche soir sans prise de tête qui donne envie de voir ce que le britannique va faire avec
Mort sur le Nil, d'autant que si
, cela annonce quelque chose de très différent de ce qui a été fait jusqu’à maintenant.