[Alegas] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Mer 13 Sep 2017, 18:01

Ah merde. :eheh: Je savais pas du tout, je suis tellement habitué à son perso dans Les 7 Mercenaires et son rôle dans Les 10 commandements que je m'étais fait à l'idée qu'il était américain d'origine. :mrgreen:
Bon bah en fait ça se tient. :mrgreen:
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Etat de siège - 8/10

Messagepar Alegas » Jeu 14 Sep 2017, 23:09

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État de siège de Costa-Gavras
(1972)


Très surprenant ce film qui vient conclure la fameuse trilogie politique de Costa-Gavras. Pourtant, il y avait clairement le risque de la redite, et dans les premières minutes du film on se demande si ça ne va pas être trop ressemblant à L'Aveu, puisque l'on part du même postulat de base où Montand se fait kidnapper par une organisation, mais État de siège prend rapidement une direction toute autre. Car au-delà du fait que Montand n'incarne pas une personnalité politique (on découvrira son rôle ambiguë au fur et à mesure de l'avancée du récit) et que l'on connaît dès le début son sort funeste, le film se distingue de ses prédécesseurs par sa volonté de ne pas trancher sur une vision politique, et d'en foutre plein la tronche des deux côtés. Ainsi, dans un pays fictif d'Amérique du sud où les États-Unis tentent d'étendre leur pouvoir, on se retrouve avec deux camps : l'institution corrompue et les forces révolutionnaires, mais le film ne tombe jamais dans le manichéisme et au final on se retrouve avec deux camps qui ont chacun leur tord.

Difficile de parler du film sans spoiler l'intrigue, mais Costa-Gavras arrive très bien à capter en deux heures toute la problématique de l'Amérique latine en pleine Guerre Froide (les rebelles qui se retrouvent dans l'impasse, entre devenir des incapables ou des bourreaux), et de ce que j'ai pu voir c'est clairement le meilleur film sur le sujet. Surtout qu'à côté de ça, on retrouve vraiment les qualités de Z et L'Aveu, de la maîtrise du film dossier au côté humain qui transparaît par les personnages, en passant évidemment par la force du montage, qui devient une habitude chez le réalisateur. Formellement, le film est bourré d'idées très sympathiques (l'alternance des points de vue d'un camp à l'autre, le vote final dans le bus) et Montand est vraiment très bon dans un rôle à l'écriture moins évidente, et il vole clairement le film alors qu'il n'apparaît finalement pas tant que ça (il y a une sorte d'absence de héros en fait dans ce film, et ça marche très bien). Un film coup de poing qui clôt à merveille une trilogie singulière, et puis quand on sait que la réalité a rattrapé la fiction (le film a été tourné au Chili un peu avant la fin d'Allende et l'arrivée de Pinochet) État de siège n'en devient que plus poignant.


8/10
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Pris au piège - 4,5/10

Messagepar Alegas » Sam 16 Sep 2017, 17:49

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El Bar (Pris au piège) de Alex de la Iglesia
(2017)


Grosse déception de la part d'un réalisateur sur lequel je pouvais dire, jusqu'ici, qu'il n'avait fait aucun réel mauvais film, car bon même un film mineur comme The Oxford murders a ses qualités et tient la route, mais là en revanche j'ai quand même bien du mal à y retrouver le De la Iglesia des grands jours. On sent un peu le projet récréatif fait pour se poser un peu, on limite le nombre d'acteurs à l'écran et les lieux où se déroulent l'action, mais là le problème c'est que El Bar aurait tout au plus mérité d'être un moyen métrage, car là une fois passées les vingt premières minutes, le film s'enfonce jusqu'au générique de fin. Pourtant ça démarre plutôt bien avec un groupe de personnes qui se retrouvent enfermés dans un bar, avec impossibilité de sortir sous peine de se faire tuer par un tireur isolé, du coup la paranoïa prend vite le dessus, chacun essaye de trouver un coupable et une explication, et ça rappelle pas mal certaines séquences de The Mist, avec ce côté social traité à travers le prisme du cinéma de genre.

Malheureusement, dès que l'explication arrive, le récit montre très vite ses limites, et plus le film avance plus on se retrouve devant quelque chose de très balisé, où le sort/rôle de chaque protagoniste se voit venir à des kilomètres. Ça prend son temps pour pas grand chose, les personnages font des choix tous plus idiots les uns que les autres, et ça essaye vaguement de camoufler tout ça avec une hystérie trop forcée. Pour le coup, De la Iglesia aurait pu faire un film plus calme, plus réfléchi, le sujet s'y serait très bien prêté. Le pire dans tout ça, c'est évidemment l'acte final tout naze, avec le perso habituel du dingue récitant la Bible et voulant sacrifier ceux qui l'entourent, et là De la Iglesia me déçoit carrément en terme de mise en scène, puisque c'est peu lisible et surtout pas du tout inspiré en terme d'imagerie, alors que bon, on parle quand même du mec qui a pondu Balada Triste quoi. Finalement, la seule réelle chose que je sauve du film avec le début, c'est le casting qui, derrière l'hystérie générale, est vraiment bon.


4,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Sam 16 Sep 2017, 17:53

On sent un peu le projet récréatif fait pour se poser un peu, on limite le nombre d'acteurs à l'écran et les lieux où se déroulent l'action


Ou peut-être qu'il ne parvient pas à obtenir le budget nécessaire à quelque chose de plus ambitieux.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Sam 16 Sep 2017, 18:21

Peut-être, je ne sais pas si ses derniers films ont bien marchés en Espagne.
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Combats de maître - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 17 Sep 2017, 17:57

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Drunken Master 2 (Combats de maître) de Liu Chia-liang & Jackie Chan
(1994)


Comme j'avais pu le lire ici et là, ça n'a pas grand chose à voir avec le premier Drunken Master, que ce soit au niveau de l'histoire ou de l'ampleur, on y retrouve bien quelques éléments communs mais c'est clairement plus le même délire. Alors déjà je vais évacuer le gros défaut du film à mon sens, et qui m'empêche d'aller plus haut dans la notation, ça va être du côté du script. Alors oui, on est surtout là pour voir de la baston, mais comme pour le premier film on sent une envie de livrer quelque chose qui se tient scénaristiquement, et autant j'avais pas grand chose à redire sur l'opus précédent, autant là j'ai déjà plus l'impression de voir une histoire prétexte. Pourtant ça ne manque pas de bonnes idées, avec cette histoire d'antiquité à protéger, et ainsi faire blocus à une classe sociale qui veut s'enrichir sur l'histoire chinoise, mais dans la façon dont ça se déroule c'est pas spécialement convaincant, et puis le coup des inégalités sociales surlignées à mort et jamais subtil ça me gonfle assez rapidement chez les chinois, j'ai eu l'impression de revoir par moment Ip Man. Pour le reste, je comprend aisément la réputation du métrage, et autant jusqu'ici je n'arrivais pas à comprendre les nombreuses comparaisons qu'on faisait entre Jackie Chan et Buster Keaton, autant là c'est l'évidence même.

On sent l'envie de faire un grand film populaire, doublé d'un enchantement pour les yeux dès que les mecs se foutent sur la tronche, et ça commence dès le début avec un fight bien sympa au sabre sous un train pour finir sur un climax de vingt minutes qui fait mal dans une fonderie, et je parle même pas de la scène du restaurant avec le gang à la hache : c'est tout simplement l'une des meilleures scènes du genre que j'ai pu voir jusqu'ici :shock: , il y a une idée de mise en scène dans chaque plan. Côté comédie, ça m'a quand même moins fait rire que le premier, je ne saurais pas trop dire pour quoi, mais tout ce qui touche au père et à la belle-mère c'est quand même bien marrant (le passage où elle lui fait croire qu'elle est enceinte :eheh: ), même si ça use parfois de surjeu un peu trop voyant., sauf pour Jackie Chan qui est vraiment excellent. Pour un film à la production un peu chaotique (réalisateur viré tout de même, avec Chan qui a repris les rênes) ça se voit pas du tout, le film se tient vraiment bien. Du coup j'ai hâte de voir d'autres films de ce genre, car il suffirait d'un petit effort d'écriture pour que je sois pleinement convaincu.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Scalp » Dim 17 Sep 2017, 19:56

Liu Chia Lang a pas été viré comme on l'entend habituellement, on va dire que Jackie Chan a reprit les rênes tout en laissant le vieux chorégraphe faire ses chorégraphies
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Dim 17 Sep 2017, 20:02

Alegas et sa quête du scénario dans les films HK :mrgreen:. Je ne vais pas dire qu'il n'y en a pas, je serais de mauvaise foi, mais bien souvent l'intérêt est ailleurs (en dehors de quelques exceptions que tu connais déjà pour la plupart).

Tu les as vu sinon les 36ème chambre de Shaolin ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Dim 17 Sep 2017, 20:03

Sinon il y a des films de Chu Yuan si on veut se prendre la tête avec un scénario :mrgreen:
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Wind River - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 18 Sep 2017, 20:28

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Wind River de Taylor Sheridan
(2017)


Belle surprise de la part d'un Taylor Sheridan qui confirme qu'en plus d'être un excellent scénariste, il est aussi un réalisateur plutôt prometteur, et apparemment c'était pas gagné vu ce que j'ai pu lire sur son premier film. Sheridan continue de montrer sa vision de l'Amérique, et on a du coup un film qui ressemble sur pas mal de points à Hell or high water, notamment quand il s'agit de traiter de façon sous-jacente la population indienne. Pour le reste, on est quand même sur un film bien différent, et pour le coup le traitement est plus proche de Sicario qu'autre chose, avec l'humain au centre d'un récit bien noir et où l'espoir n'a pas toujours sa place. D'ailleurs, il faut souligner la façon brillante qu'a Sheridan de traiter aussi bien sa trame polar que le trauma de ses personnages, pour finalement les faire arriver au même point. Si côté enquête on a vu bien mieux dans le genre, ça reste traité de façon très solide, on est toujours captivé par ce qui se passe à l'écran, le seul défaut que j'aurais à redire serait peut-être le côté trop facile dans la façon dont les indices sont trouvés, mais rien de bien méchant.

Le film est ponctué de moments très sympa, magnifiés par la musique de Nick Cave (c'est peut-être bien celle que je préfère du bonhomme avec celle de The Road), et Sheridan se permet même quelques moments bien marquants, à l'image de l'enchaînement flash-back/fusillade qui se voit difficilement venir (et qui est bien violent en plus). Côté mise en scène, c'est propre et carré, il y a un vrai talent pour poser une ambiance, mais les capacités techniques de Sheridan sont peut-être la grosse limite du film, et il suffit de comparer avec le film de Mackenzie pour voir qu'il manque le petit truc qui va faire toute la différence (ça abuse notamment un peu trop de la caméra portée, le film aurait gagné à être plus posé visuellement). En revanche, côté direction d'acteurs il n'y a rien à redire, Renner renoue avec le talent de ses meilleurs rôles, et les persos secondaires sont très bien tenus. Pas la grosse baffe que certains ont vendu ici, mais clairement un film très solide et pertinent, qui laisse présager du bon pour la suite de carrière de son auteur.


7/10
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Atomic Blonde - 5/10

Messagepar Alegas » Mar 19 Sep 2017, 20:50

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Atomic Blonde de David Leitch
(2017)


Belle déception celui-là, car bon outre la perspective de voir Charlize Theron péter des tronches et se déshabiller (de ce côté là, on est bien servis), Atomic Blonde c'était surtout voir l'un des co-réals de John Wick tenter de renouveler la formule avec un autre casting et contexte. Malheureusement, les défauts que je peux trouver chez John Wick sont ici multipliés, et il y a finalement trop peu de qualités pour les excuser. Car bon, John Wick a beau ne pas être l'actioner ultime, ça reste mine de rien un sacré plaisir coupable qui va à fond dans son délire, et qui maîtrise plutôt bien l'équilibre entre la série B bien débile et quelque chose de plus sérieux. Avec Atomic Blonde, il y a clairement une volonté de pencher vers le premier degré, certainement à cause d'un contexte historique sympathique (l'action du film se déroule à Berlin juste avant la destruction du Mur), et malheureusement ça ne fonctionne guère. C'est bien simple, le film fonctionne dès qu'il s'agit de faire quelque chose de très visuel et démonstratif, mais dès que ça tente de raconter une histoire d'espionnage, ça s'effondre lamentablement. En plus d'être guère passionnant, c'est franchement mal écrit, et ça donne l'impression d'être juste une succession de scénettes pour arriver à des objectifs qui auraient pu être acquis bien plus rapidement : on recherche une liste pendant la majorité du film, alors qu'il suffisait de trouver le mec qui l'avait mémorisé, ça aurait pu fonctionner si on le découvrait en même temps que Theron mais non, on le sait depuis le début.

Globalement, c'est toute la gestion de l'information qui est mal gérée, le spectateur a toujours une longueur d'avance sur Charlize, et du coup ça flingue toute possibilité de surprise. Il y a bien le double twist final qui vient bouleverser ça, mais ça aurait mérité de s'arrêter plus tôt : sérieux le premier aurait pu donner lieu à quelque chose de malin et osé, mais le second redirige le film vers les rails de la bienséance. Formellement, ça se fait pas trop chier, car bon à part le faux plan-séquence (pas ouf, ça manque d'une réelle chorégraphie, je le trouve visuellement sans idées, et la partie en bagnole est bien moche) y'a pas de quoi se taper le cul par terre, le pire étant de constater que ça reprend les gimmicks de John Wick (son techno et photo criarde) mais en les utilisant tellement à outrance que ça en devient insupportable (les placements de chansons c'est tout sauf réfléchi). Reste Theron et McAvoy qui assurent le show, et Sofia Boutella est très mignonne. Un film pas totalement désagréable mais cruellement anecdotique, je préfère largement me revoir les deux John Wick, sans aucune hésitation.


5/10
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Caire confidentiel (Le) - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 21 Sep 2017, 13:37

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The Nile Hilton incident (Le Caire confidentiel) de Tarik Saleh
(2017)


C'était pas spécialement un film qui me tentait à la base mais vu les retours plutôt positifs en ces lieux je me suis dit pourquoi pas. A l'arrivée, sans être particulièrement impressionné, j'avoue être plutôt surpris par ce polar se déroulant en Égypte, et sur lequel plane une vraie ambiance de film noir. La grande qualité du film, c'est clairement de mettre en avant ce qui semble être un gros problème dans ce pays, à savoir la justice totalement nawak. Durant la totalité du métrage, on nous présente une institution corrompue à tout les niveaux, et il n'y a pas le moindre flic capable de rattraper les autres, y compris le personnage principal (en tout cas au début du récit). Ça donne lieu à des séquences WTF dont on se doute que la véracité est plus que probable, à l'image de ces arrivées sur les scènes de crime où, systématiquement, les forces de l'ordre n'ont rien à faire des indices qu'ils piétinent, pendant que certains subtilisent le fric des cadavres pour les mettre dans leur poche ou qu'un autre commande à manger au room-service depuis la chambre d'hôtel où a eu lieu un meurtre. Clairement on sent une envie de dénoncer cette justice totalement inégale où les innocents prennent très chers, entre menaces et tortures, et tout cela depuis le point de vue d'un mec qui participe à ce système, mais qui va peu à peu prendre conscience qu'il doit essayer de faire quelque chose.

Sans être passionnante (ça manque de scènes réellement marquantes) l'enquête se suit vraiment bien si on excepte peut-être le ventre mou du récit avec la storyline de la chanteuse/escort (elle est limite là juste pour la caution femme fatale), et l'acteur principal porte le film sur ses épaules. Le fait que le film se déroule dans les jours qui vont voir exploser la révolution de 2011 apporte un vrai plus au récit, on sent une réelle tension sociale se dessiner, et le final, malgré son ambiguïté, sonne vraiment comme la fin d'une époque. Côté réal, c'est très fonctionnel, beaucoup de caméra à l'épaule et ça recherche pas du tout le beau plan (il n'y a bien que le plan final qui soit mémorable), un peu dommage vu que ça essaye de faire du film noir et surtout que ça pourrait mettre en valeur une ville peu visible au cinéma.


6/10
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Song to Song - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 22 Sep 2017, 19:00

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Song to Song de Terrence Malick
(2017)


Étrange direction de carrière que celle de Terrence Malick qui, après une succession de films globalement très acclamés, se dirige, avec la carte blanche qu'on lui permet, vers du cinéma limite expérimental, et aux castings toujours aussi prestigieux. Song to Song semble conclure une sorte de trilogie officieuse que le réalisateur a lancé avec To the Wonder et Knight of Cups, et où l'intention serait de développer une réflexion sur l'errance amoureuse ainsi que sur le couple. De ce point de vue là, le dernier film de Malick en date s'avère très intéressant : moins éparpillé que Knight of Cups, plus ambitieux que To the Wonder sur la narration, il y a une véritable envie de la part de Malick à livrer un beau film tragique, à travers deux couples qui vont chacun prendre des directions très différentes, le tout dans un univers où la musique prend une place prédominante. Malick oblige, c'est difficilement un film descriptible, on se retrouve plus devant une expérience filmique qu'une véritable histoire linéaire, et on ressent vraiment le côté improvisé qui se retrouvait déjà dans les deux précédents métrages de la trilogie.

Malheureusement, on retrouve aussi les défauts liés ce mode opératoire, car si la mise en scène de Malick n'a jamais été aussi libérée (peut-être même un peu trop : l'utilisation de GoPro reste pour moi une erreur tant ça sort du film), elle donne aussi l'impression de n'avoir été pensée qu'au montage, à l'instar de l'histoire. Du coup, on se retrouve devant un film qui dure clairement une bonne demi-heure de trop, l'histoire aurait vraiment gagnée en efficacité et en rythme (et limite j'aurais pas craché sur un film centré sur Fassbender, qui a le personnage le plus intéressant), surtout que sur le propos ça se répète pas mal et il y a quelques séquences qui n'apportent pas grand chose (le personnage de Cate Blanchett notamment est totalement inutile et donne plus l'impression de venir de rushes de Knight of Cups qu'autre chose). De par l'absence d'un véritable script au tournage, on a une nouvelle fois l'impression de voir Malick tourner en rond, filmant ses acteurs de la même manière. Ça n'empêche pas d'avoir des plans tous plus beaux les uns que les autres, ainsi que des actrices magnifiées comme jamais, mais on sent que le réalisateur est allé au bout de son concept. A partir de là, je me réjouis que Malick retourne vers un cinéma plus dirigé par le scénario sur son prochain métrage : des limites narratives feront le plus grand bien à son cinéma un peu trop en roue libre à l'heure actuelle.


6,5/10
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Que Dios nos perdone - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 25 Sep 2017, 19:12

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Que Dios nos perdone de Rodrigo Sorogoyen
(2016)


J'avais un peu peur du polar ibérique un peu survendu comme on avait pu l'avoir avec La Isla Minima (bon film au demeurant, mais loin de la claque qu'on vendait à l'époque) et là en l’occurrence, sur un film dont on parle beaucoup moins je trouve qu'il y a clairement plus matière à encenser. Car bon, si Que Dios nos perdone est loin d'être une révolution du genre, c'est quand même un des polars les plus efficaces qu'il m'ait été donné de voir ces derniers temps au cinéma. Pourtant quand le récit commence il y a de quoi se poser des questions, avec ce duo atypique de flics (un bègue asocial et une brute incapable de retenir ses coups) qui va enquêter sur des viols de grands-mères au beau milieu de Madrid, et pourtant c'est captivant très rapidement et ça ne lâche plus jusqu'à la fin du film (contrairement à La Isla Minima c'est très bien rythmé). On se retrouve avec une sorte de buddy-movie très premier degré qui va alterner entre des séquences assez poisseuses (c'est pas du meurtre à la Seven, mais chaque découverte de corps est quand même bien marquante) et des passages de la vie quotidienne où on va en apprendre plus sur l'inadaptation des deux héros à une vie normale.

Ces personnages aux différences très marquées auraient pu être le truc en trop qui fait couler le film, et finalement bien au contraire c'est la grande force du récit, d'autant qu'ils sont très bien interprétés (mention spéciale à De la Torre, qui m'a souvent fait penser au Dustin Hoffman de la grande époque). A côté de ça, le film a un côté politique pas déplaisant avec ce contexte de visite du Pape qui complexifie l'enquête, et surtout on a un revirement scénaristique à la Manhunter, avec tout un pan du film où l'on va suivre le coupable, et à ma grande surprise ça fonctionne vraiment bien, même côté écriture où le mec est pas juste un cinglé, mais bien un manipulateur conscient de ses forces et faiblesses. Formellement c'est vraiment réussi, ça ose parfois des trucs très sympa (le plan où le mec passe par dessus le balcon pour arriver deux étages plus bas :shock: ) et c'est globalement très carré et surtout très réussi en terme de tension (la course-poursuite à pied notamment). Clairement l'une des plus belles surprises de cette année.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 25 Sep 2017, 21:47

7 seulement au Planète des Singes de Schaffner?... :|
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