[Alegas] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Razzia sur la chnouf - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 24 Jan 2017, 22:42

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Razzia sur la chnouf de Henri Decoin
(1955)


Je suis bien embêté sur ce film que je m'attendais à apprécier de bout en bout. Il faut dire que film de gangster + Gabin (jouant un nantais qui parle breton à l'occasion, combo compte triple 8) ) + Ventura, c'était quasiment assuré que la note allait être haute, et finalement je dois quand même bien avouer être un peu déçu, notamment par l'approche que possède le métrage. Entendons nous bien, tout ce qui touche à la vision quasi documentaire du milieu de la drogue et du commerce de drogues fait partie des gros plus du film. Rarement dans un film français de ce genre on aura jamais quelque chose d'aussi détaillé, le plus surprenant étant que le film ne choisit pas forcément la facilité : pas de voix-off pour expliquer le déroulement des choses, quasiment tout passe par l'image. Une approche réaliste d'autant plus surprenante que le film ne cache pas certains points délicats, et on se retrouve ainsi avec une scène dans un troquet malfamé où on ne lésine pas sur les ravages de la drogue, ou encore un meurtre à la pioche hors-champ sur un mec qui souhaitait simplement se retirer du business sans faire de vagues :shock: . Sur ce point là, Razzia sur la chnouf sait délivrer des ambiances particulièrement réussies, difficile de dire le contraire.

Là où le bât blesse, ça va être plutôt du côté du rythme et de l'écriture. Sans être ennuyeux, le film n'est jamais véritablement passionnant en ce qui concerne son intrigue, et hormis un twist difficilement prévisible, on a peu à se mettre sous la dent, et on se contente de suivre l'organisation du trafic. Côté écriture, c'est pareil : sans être mauvais, loin de là, on est jamais vraiment captivé par les personnages, malgré le fort potentiel de celui de Gabin. Le pire, c'est que j'ai l'impression que le film avait un gros potentiel avec la présentation de personnages avec lesquels on a pas spécialement envie de s'attacher (entre Ventura en tueur froid et Gabin qui se tape sa serveuse deux fois moins âgée, ça donne le ton :mrgreen: ) mais dont on aurait quand même eu une empathie au fur et à mesure du récit, et de mon côté ça n'est jamais arrivé, en grande partie à cause de la morale omniprésente, que ce soit lors de l'épilogue plutôt convenu (j'imaginais une toute autre fin pour Gabin) ou lors d'un carton d'introduction qui montre bien la vision limitée de l'époque sur le sujet de la drogue en France. Côté réalisation, la photo est bien élégante, par contre la réalisation de Decoin (dont c'est le premier film que je découvre) me paraît bien fade en comparaison d'un Melville ou encore d'un Lautner par exemple. Il y a bien quelques idées par ci par là (je pense notamment à un plan au début dans un troquet où on joue avec un miroir avant de révéler la pièce) mais rien de véritablement transcendant. Déception donc, même si globalement j'y trouve mon compte.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Mar 24 Jan 2017, 22:48

la réalisation de Decoin (dont c'est le premier film que je découvre) me paraît bien fade en comparaison d'un Melville ou encore d'un Lautner par exemple


Tu n'as pas fini d'être déçu si tu compares les artisans du polar à la papa avec un cador de la mise en scène comme Melville.

La plupart des polars de cette époque avec Gabin sont de ce niveau, c'est du bon divertissement mais pas du chef-d'oeuvre. Et leur aspect sympathique vient plus du charisme des acteurs et des dialogues que du scénario et de la mise en scène.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Mar 24 Jan 2017, 22:50

C'est bien ce que je crains malheureusement. Je vais revoir mes attentes à la baisse pour des films que je compte voir comme Le rouge est mis.
C'est juste que celui là a quand même une super belle réputation, j'espérais quelque chose de vraiment bon sur la forme.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Mar 24 Jan 2017, 22:54

C'est juste que celui là a quand même une super belle réputation


Bah il est meilleur que Touchez pas au grisbi ou Le Rouge est mis qui sont sympas mais alors bien pépères. Un peu comme la trilogie Maigret d'ailleurs.

Tu as vu Mélodie en sous-sol ? C'est un tout autre niveau.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Mar 24 Jan 2017, 23:02

Ouais déjà vu celui là, je suis bien plus client des Verneuil. :wink:
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Dumbo - 5/10

Messagepar Alegas » Mer 25 Jan 2017, 19:11

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Dumbo de Ben Sharpsteen
(1941)


Je n'ai jamais été un amateur de ce Disney là. Même enfant, c'était un de ceux que je regardais le moins souvent parmi la collection de VHS que l'on avait, je ne saurais trop dire pourquoi. Toujours est-il que la revision confirme la qualité moyenne que j'ai toujours trouvé dans ce film, même si je lui concède quelques bons points, maintenant que je le regarde avec un œil plus averti. Déjà, la première chose qui choque, c'est la durée du film, à savoir un tout petit peu plus d'une heure, alors que les précédentes productions Disney cherchaient plutôt dans le 1H20-30. Une durée due au fait que Disney se retrouvaient à l'époque dans une passe financière compliquée, la faute à des projets repoussés (Bambi) et à des productions qui ne marchaient pas aussi bien que prévu (Pinocchio et Fantasia), ici donc c'est un film qui va jouer sur l'économie, et c'est peut-être pour ça que le film est bien moins percutant et marquant que les autres films du studio. En fait, le gros problème de Dumbo est qu'il possède quelque chose d'extrêmement enfantin par rapport à un Pinocchio par exemple.

On est sans cesse dans une simplicité totale, avec un manichéisme jamais remis en question, mais à côté de ça le film se permet des choix à l'exact opposé qui donnent l'impression de voir un film le cul entre deux chaises. Je prend pour exemple la séquence où Dumbo, totalement bourré, finit par rêver une séquence psychédélique à base d'éléphants roses, une scène visuellement surprenante pour un film destiné aux enfants, mais qui finalement n'apporte rien concrètement au récit. Il en résulte un film sur lequel les plus grands auront bien du mal à y trouver leur compte, pendant que les enfants ne comprendront sûrement pas la totalité de ce qu'on leur propose. C'est bête car le film ne manque pas d'idées (le début avec les cigognes, le running-gag du train humanisé, la cruauté des enfants provoquant la colère d'une mère) mais l'ensemble a tout de même bien du mal à convaincre. Sinon, on note aussi pour la première fois dans un long-métrage Disney les tendances bien racistes de l'époque : entre les employés (tous noirs) du cirque qui montent le chapiteau en évoquant un esclavage accepté et les corbeaux qui sont des caricatures ambulantes de jeunes noirs, ça n'y va pas avec le dos de la cuillère :shock: . Un Disney inégal, au mieux sympathique, qui représente à mes yeux le premier faux-pas parmi les longs-métrages Disney (mais pas le dernier malheureusement).


5/10
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Your Name. - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 26 Jan 2017, 22:50

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Kimi no na wa (Your Name.) de Makoto Shinkai
(2016)


Je ne partais pas spécialement enthousiaste vu ce que je pensais jusqu'ici du cinéma de Makoto Shinkai, visuellement magnifique mais chiant comme pas permis. Du coup, je suis un peu surpris par ce film qui s'éloigne des rythmes bien lents que le bonhomme affectionne d'habitude, même si j'ai clairement quelques réserves devant cet énorme succès au Japon. Déjà, je suis pas spécialement fan de l'enrobage général du film, qui me rappelle les quelques extraits que j'ai pu voir de séries animées japonaises à destinations des jeunes ados, à base de romances bien soulignées et accompagnées de chansons pop insupportables. Ici, on évite la romance trop culcul mais par contre le générique de début on a l'impression de voir un pilote plutôt qu'un film, vraiment pas fan du procédé pour le coup :? . Heureusement, le reste est bien meilleur avec un récit un peu facile en apparence (un homme et une femme qui échangent leur corps le temps d'une journée) mais qui évite la plupart des pièges dans lesquels il aurait pu tomber. Ça évite la grossièreté (le gag des seins est juste comme il faut : un running-gag qui ne prend jamais plus de dix secondes, et très drôle en plus :mrgreen: ), c'est ludique, ça se regarde sans ennui, et limite j'aurais presque envie de dire que c'est dommage que toute cette première partie à base de découverte du quotidien de l'autre ne dure pas plus longtemps, on sent bien que ce n'est pas ce qui intéresse Shinkai.

La suite, même si je l'aime globalement bien, n'arrive tout de même pas autant à me convaincre. En basculant totalement dans la romance fantastique tragique via un twist bien senti (et pas prévisible pour le coup, pourtant les indices ne manquent pas), le film perd à mon sens beaucoup de ce qui faisait sa force (son côté léger notamment) et penche clairement vers quelque chose de plus profond. En soi, pourquoi pas, l'émotion marche même plutôt bien, mais ça en fait un peu trop dans la quête désespérée avec une écriture pas toujours bien gérée (la storyline du maire refusant d'écouter sa fille), et puis le happy-end me paraît vraiment pas nécessaire pour le coup, une fin avec les deux s'ignorant jusqu'au bout aurait eu bien plus de force à mon avis. Visuellement, rien à redire, c'est du Shinkai, c'est donc magnifique du début jusqu'à la fin, très gros travail du côté des dessins, mais bon encore une fois j'ai l'impression de voir un film dont on aurait super bien soigné la forme pour pallier aux problèmes de fond, et pour prendre l'exemple d'Hosoda, ce dernier n'a pas besoin d'avoir des films magnifiques graphiquement pour séduire sur le plan visuel. Un joli petit film malgré ses défauts, mais que je ne reverrais sûrement jamais.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Ven 27 Jan 2017, 07:05

et limite j'aurais presque envie de dire que c'est dommage que toute cette première partie à base de découverte du quotidien de l'autre ne dure pas plus longtemps


Pour le coup ça aurait manqué d'originalité, vu que ça a déjà été fait auparavant au Japon (Exchange Students / I Are You, You Am Me de Nobuhiko Obayashi).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Olrik » Ven 27 Jan 2017, 12:41

Mark Chopper a écrit:
et limite j'aurais presque envie de dire que c'est dommage que toute cette première partie à base de découverte du quotidien de l'autre ne dure pas plus longtemps


Pour le coup ça aurait manqué d'originalité, vu que ça a déjà été fait auparavant au Japon (Exchange Students / I Are You, You Am Me de Nobuhiko Obayashi).


Yep, et de manière définitive encore, sans compter que le thème est un classique apparaissant dans plein de mangas (Ranma 1/2, Family Compo, Rose de Versailles...). Au moins Shinkai a-t-il trouvé la petite originalité qui lui a permis de faire du neuf avec du vieux.
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Quelques minutes après minuit - 8/10

Messagepar Alegas » Sam 28 Jan 2017, 20:19

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A Monster Calls (Quelques minutes après minuit) de Juan Antonio Bayona
(2016)


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"There was once an invisible man who had grown tired of being unseen.
It was not that he was actually invisible. It was that people had become used to not seeing him.

And if no one sees you, are you really there at all ?"


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Si il y a bien un film que j'attendais en 2017, c'était celui là. En deux films, Bayona s'est imposé à mes yeux comme l'un des réalisateurs les plus doués actuellement, toutes nationalités confondues, et ce n'est pas ce troisième film qui va me faire changer d'avis, puisqu'il conclue avec un certain brio une trilogie officieuse sur la mort. Après avoir traité le refus de la mort (L'Orphelinat) et l'impossibilité de revenir totalement d'entre les morts (The Impossible), Bayona parle cette fois de l'acceptation progressive du deuil, et ce à travers l'adaptation d'un étrange conte pour enfants. Il est évident qu'avec un tel matériau original, Bayona ne pouvait qu'être intéressé, puisqu'il est question ici de ne pas prendre l'enfant de haut, bien au contraire, mais de se mettre à sa hauteur pour lui expliquer par métaphores un sujet que même les adultes ont difficulté à évoquer entre eux.

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Beaucoup, dont moi-même, ont rapidement comparé le cinéma de Bayona à celui de Spielberg. Une nouvelle fois, la filiation entre les deux est l'évidence même, non pas parce que les deux réalisateurs ont sortis un film au sujet un peu similaire la même année (non, A Monster Calls n'a quasiment rien à voir au final avec The BFG), mais bien parce qu'il y a ce même respect pour l'enfant, cette compréhension totale d'un sujet difficile, et une émotion à fleur de peau. En ce sens, A Monster Calls se rapproche directement de films moins évidents de Spielberg, que ce soit Empire of Sun ou A.I., qui ont eux aussi une vision très juste de l'enfance face aux réalités du monde. Alors non, le film de Bayona n'atteint pas la perfection, la faute à un script qui dévoile trop facilement là où il veut en venir, et dès la première demi-heure, la plupart des spectateurs sauront comment le film va se terminer. Mais à partir de là, on peut néanmoins se poser une question pertinente : est-ce que c'est l'arrivée qui compte le plus, ou bien le voyage vers celle-ci ? Et sur ce point, le voyage que propose Bayona est d'une force assez extraordinaire, combinant le meilleur de la mise en scène du bonhomme à des passages en animation qui finissent de transformer le film en conte de fées mature (et quel conte de fées : chacune des histoires narrées par le monstre est une vraie invitation au voyage et à la réflexion).

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Formellement, le métrage possède une force narrative assez dingue, Bayona faisant parti de ces rares réalisateurs actuels qui donnent réellement l'impression de penser chaque plan pour qu'il serve la narration, et pourtant, malgré l'implication importante de la technologie (la performance-capture, l'animation 3D) on sent que le réalisateur garde toujours le pied à terre, au contrôle de son récit. A cela s'ajoute une direction d'acteurs qui parle d'elle-même. Avec The Impossible, Bayona avait déjà démontré son aisance à diriger des jeunes acteurs, mais il passe clairement un cap avec Lewis MacDougall qui est une révélation totale. Le film, loin d'être centré sur le monstre-titre, repose entièrement sur les épaules de ce jeune garçon qui étonne à chaque scène de par sa justesse. Autant dire que du côté du reste du casting, c'est quasiment du même niveau, Sigourney Weaver trouvant son meilleur rôle depuis longtemps, et Felicity Jones contrastant avec son interprétation en demi-teinte dans Rogue One.

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Je pourrais m'étendre longtemps sur ce film, que ce soit sur sa fabrication visuelle, la densité de son propos (qui parle à la fois de la mort, de la nécessité de la création artistique et des liens familiaux), ou encore sur sa gestion incroyable de l'émotion (difficile de ne pas ressentir quoi que ce soit durant le dernier acte), mais pour le coup j'ai envie de dire que les images valent bien mieux que les mots, A Monster Calls étant un peu plus qu'un film à proprement parler : il est, à l'instar du précédent film de Bayona, une expérience de cinéma totale. Reste à voir désormais comment Bayona va gérer un tournant décisif de sa carrière, à savoir son entrée dans une production formatée sur laquelle il aura sûrement difficulté à implanter son univers. Bon ou mauvais, le résultat risque fort d'être intéressant à voir.


"Humans are complicated beasts. You believe comforting lies, while knowing full well the painful truth that makes those lies necessary.
In the end, Conor, it is not important what you think. It is only important what you do."


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8/10
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Sing Street - 7,5/10

Messagepar Alegas » Dim 29 Jan 2017, 21:36

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Sing Street de John Carney
(2016)


Second film de Carney que je découvre après le déjà sympathique Begin again, et je crois que je vais me pencher un peu plus sur le bonhomme car là il livre un film certes pas dénué de défauts, mais avec une sincérité folle et un capital sympathie des plus importants. Pourtant à première vue ce Sing Street n'a rien de réellement exceptionnel, ça se confirme assez vite comme un coming of age sympathique, avec les étapes obligées, mais pour le coup c'est le contexte qui va chambouler un peu les choses, et si on prend en compte le fait que le film se veut aussi être un pur film musical ainsi qu'une légère chronique sociale, on est loin d'être devant le simple passage de l'adolescence à l'âge adulte (qui reste néanmoins le cœur du film). Autant le dire tout de suite, j'ai assez peu de réserves devant ce métrage qui m'a souvent donné l'impression d'être fait pour me plaire. Entre le contexte d'une Irlande en pleine crise, la famille en décomposition, et la création d'un son pop 80's, tout les feux sont au vert en ce qui me concerne, quand bien même je suis bien conscient des limites du film, notamment sur certaines parties de son script.

Car si Sing Street a bien un problème, c'est dans son manque de rigueur, on sent que c'est un film juste fait pour se faire plaisir, et c'est là à la fois la force et la faiblesse du métrage. Contexte social et politique survolé (alors qu'il y a moyen de dire beaucoup de choses), personnages secondaires à peine esquissés (il n'y a que deux membres du groupe qui existent réellement à l'écran), Sing Street manque réellement d'un scénariste qui a pleinement conscience du potentiel du film, et c'est ce qui l'empêche d'être autre chose qu'un bon feel-good movie (et j'ai l'impression que le film est bourré d'erreurs chronologiques, genre une nana dit qu'elle a vu toute la saga Retour vers le futur alors qu'on est en 1985 :mrgreen: ). A côté de ça, quand bien même la mise en scène n'est pas ce que l'on retient du film, Sing Street propose énormément de bonnes choses, que ce soit du côté du casting où la totalité des jeunes sont bons (j'aime beaucoup l'acteur qui joue le frère, et globalement ce personnage est de loin le mieux servi du film côté écriture), où l'humour fonctionne, et surtout où la musique est vraiment excellente. Déjà toute la B.O. pète bien (Maneater et Town called Malice dans le même film c'est la moyenne obligatoire 8) ) mais en plus les chansons originales sont vraiment sympas, mention spéciale à celle qui accompagne le clip de bal de promo, que j'écoute en boucle depuis :love: . Enfin voilà c'est clairement pas ce qu'on pourrait appeler un film de l'année, mais comme Begin again ça fout la patate et c'est franchement assez rare pour être souligné.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Val » Dim 29 Jan 2017, 21:52

:super: J'ai vraiment adoré celui-là, et il vieillit très bien en tête.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar lvri » Dim 29 Jan 2017, 22:23

Alegas a écrit:A Monster Calls (Quelques minutes après minuit) de Juan Antonio Bayona
(2016)


Bien dégouté de ne pas l'avoir vu ! Deux trois séances et basta.... :? Je pense que ce sera découverte en blu-ray maintenant.
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Mécano de la Générale (Le) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Lun 30 Jan 2017, 22:48

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The General (Le Mécano de la Générale) de Buster Keaton & Clyde Bruckman
(1926)


Première vision tardive, et je ne saurais trop expliquer pourquoi. J'ai beau avoir vu pas mal de courts de Buster Keaton dans mes cours de cinéma, je n'avais jamais tenté jusqu'ici un de ses longs-métrage (alors qu'à côté de ça, j'ai maté tout les longs de Chaplin). Bref, c'était clairement un de mes dossiers honteux, aujourd'hui réparé, et je suis plutôt conquis. Alors déjà en plein milieu du film, je me suis rappelé une analyse très intéressante de Mad Max : Fury Road qui évoquait le film de Keaton comme inspiration majeure pour Miller. Beaucoup pourraient penser à de la sur-interprétation, mais pour le coup je serais clairement d'accord, que ce soit dans la gestion du rythme, le crescendo d'action ou tout simplement le fait que le métrage raconte l'histoire d'une course-poursuite étalée sur tout un film, la référence me paraît assez évidente (il y a même le fameux demi-tour en seconde moitié de récit, du coup les haters seront ravi d'apprendre qu'une supposée facilité scénaristique vient en réalité d'un film fondateur de l'histoire du cinéma :mrgreen: ).

Du coup, on se retrouve un peu devant l'ancêtre du film d'action avec cette comédie qui repose avant tout sur une rythmique soutenue. C'est bien simple, hormis l'introduction et une petite pause en milieu de parcours, il n'y a aucun temps mort dans ce film qui, derrière sa modeste apparence (l'histoire d'un homme qui cherche à récupérer sa bien-aimée, et qui prouvera à tout le monde son courage), cache en vérité un pur divertissement bien huilé. Forcément, le style Keaton joue beaucoup dans la réussite, que ce soit dans les mimiques inimitables du bonhomme ou dans l'ingéniosité des gags qui s'enchaînent à toute allure (90% du film se déroule sur un train, et jamais on a l'impression de voir la même chose, le moindre détail est exploité à fond :shock: ), et quand bien même le propos du film paraît largement plus simpliste que chez un Chaplin, on est plus ici devant un plaisir immédiat, ce qui n'est pas pour déplaire vu les intentions du film. Et puis même en terme de comédie pure c'est largement recommandable, c'est dingue de voir qu'un film muet comme celui-là est plus efficace que la majorité des comédies qu'on se tape depuis des années. Un classique de cinéma qui mérite amplement sa réputation.


8,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Jed_Trigado » Lun 30 Jan 2017, 22:57

Très grand film, quand on est fan des films de Bébel et Jackie Chan ça fait l'effet d'une révélation.
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