[nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

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WHOLETRAIN
Florian Gaag - 2006
7/10

Après de longues études de cinéma en Allemagne puis à New York, Florian Gaag livre enfin son premier film à 35 ans. Il choisit donc d'y aborder un sujet qui le passionne et qu'il avait déjà traité dans des courts-métrages : le milieu des graffeurs. Et il semble vraiment connaitre cet univers car son film est une belle réussite.

Optant pour une fiction plutôt qu'un documentaire, il suit le destin de 3 jeunes allemands qui vouent une véritable passion aux graffitis. Ils semblent vivre pour ça et se retrouvent tous les jours pour graffer des murs et font des expéditions la nuit pour graffer des wagons de train. David est le chef de la bande et a pris le jeune Achim sous son aile qu'il forme à son art. Tino est le tombeur de la bande, il vit chez sa mère avec sa sœur et doit s'occuper du bébé qu'il a eu avec son ex. Enfin, Elyas est plus réservé et voit d'un mauvais œil l'arrivée d'Achim dans leur bande. Le réalisateur arrive à créer un véritable petit microcosme plus vrai que nature où chaque personnage a ses qualités et ses défauts ce qui rend chacun d'eux attachant.

Jouant à cache-cache avec la police, ils vivent toujours sur le fil du rasoir et David réfléchit même à laisser tomber le graff car il risque la prison à sa prochaine arrestation. Mais cette passion est plus forte que ses peurs et l'arrivée d'une autre bande qui vient les narguer sur leur propre territoire va le pousser à prendre encore plus de risque ... A travers ce scénario, Florian Gaag aborde les thèmes de la passion, de l'amitié, de la confiance et nous livre le tout sur un fond social intéressant. On est ici dans la banlieue de Munich et même si on n'a pas affaire à des familles très pauvre, on sent quand même que c'est des classes sociales assez basses et que ces jeunes ont quitté l'école très tôt.

Le réalisateur nous plonge dans une culture qu'il connait bien. Outre ce véritable art qu'est le graff et qui est particulièrement bien mis en valeur dans le film, le réalisateur illustre son film avec une excellente BO hip-hop : KRS One et Planet Asia ou des groupes moins connus comme Akrobatik ou Tame One. Ce bon son de la rue participe vraiment à l'ambiance du film et nous plonge encore plus dans cet univers "underground". Il faut également noter que les graffs qu'on voit dans le film ont été fait par de vrais graffeurs réputés et on se rend compte que, aussi éphémères soient-ils, leurs graffs sont de véritables œuvres d'art. Et certains sont vraiment bluffants !

Côté casting, le réalisateur a fait appel à des acteurs amateurs ou débutants et on peut dire qu'ils s'en sortent franchement bien. Là aussi, on sent qu'ils ont la connaissance de la rue et qu'ils mettent une part de leur propre personnalité et de leur propre vécu dans leur personnage. Enfin, le réalisateur utilise une mise en scène caméra à l'épaule immersive. Il ne fait aucune fioriture dans sa façon de filmer et va toujours à l'essentiel. En même temps, ça colle bien au sujet et donc ça passe très bien : la technique s'efface pour laisser entièrement place à l'histoire.

Au final, on obtient un joli film qui nous plonge dans un univers méconnu : celui des graffeurs. Et le fait que le réalisateur connaisse ce milieu se ressent à l'image et on prend vraiment plaisir à suivre ces personnages à travers leurs galères et leur passion. A découvrir pour les adeptes de cultures alternatives

La bande-annonce :

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THE HAUNTED WORLD OF EL SUPERBEASTO
Rob Zombie - 2009
8/10

Après House of 1000 corpses, The devil's rejects et Halloween, le chanteur et réalisateur Rob Zombie revient avec un film d'animation adapté d'un comic-book qu'il a lui-même écrit. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il continue dans le politiquement incorrect avec ce dessin animé complètement déjanté !

Niveau animation, ça n'a rien de très exceptionnel mais ça n'est pas là le principal. Ce qui fait le charme de ce film d'1h15, c'est son scénario bien barré. On suit donc ici les aventures de Superbeasto, un catcheur mexicain qui fait régner l'ordre et qui accessoirement, tourne des films pornos. Pour l'aider dans sa tache, il est épaulé par sa sœur Suzi X une ancienne cheerleader super sexy. Ils vont devoir s'opposer au plan machiavélique du Dr. Satan, ancien loser du lycée devenu "bad guy" ...

Le scénario est assez simpliste mais il part dans tous les sens à la façon des Simpsons et cette histoire de méchant qui veut conquérir le monde fait un peu penser à Saddam Hussein dans South Park le film. D'ailleurs l'humour y est un peu le même sauf que là où ce dernier s'orientait vers de l'humour scato, ici c'est plutôt orienté vers le cul. El superbeasto est un véritable obsédé et il ne le cache pas ...Le film fait également des références à tout bout de champs : Shining, Carrie, La mouche, King Kong, les films de "nazisploitation", les hentai, ... un vrai plaisir pour tout geek ! Il fait d'ailleurs même référence à ses propres films avec des apparitions de Michael Myers et du Cap'tain Spaulding.

En tout cas, en 1h15 on ne s'ennuie pas une seconde tant le film rebondit d'une scène à une autre sans temps mort. On suit d'abord en parallèle les histoires de Superbeasto et celles de Suzy X avant de les retrouver ensemble pour l'affrontement final. Il faut dire que j'ai trouvé les scènes avec Suzy X (et son super robot) plus sympas. Le film est entrecoupé par quelques scènes musicales aux paroles vraiment fun : elles ne sont pas longues et elles ne se prennent pas au sérieux (c'est de la parodie de comédie musicale).

Au niveau du casting voix, j'ai surtout été marqué par les voix féminines. Sheri Moon Zombie donne parfaitement vie au personnage de Suzy X, jeune fille blonde écervelée à la voix de fillette et Rosario Dawson apporte sa touche sexy au personnage de Velvet Von Black une starlette super canon mais également super vulgaire. Du côté des rôles masculin, c'est Tom Papa co-scénariste du film qui prête sa voix virile à El Superbeasto. Et dans le rôle du Dr. Satan, on retrouve la voix fluette de Paul Giamatti qui s'en donne à cœur joie pour efféminer son personnage.

Au final, on obtient un film d'animation bien déjanté qui n'a rien à envier à South Park. Rob Zombie y va à fond et nous livre un vrai film pour geeks qui ne plaira donc pas à tout le monde. Perso, j'ai vraiment kiffé cet univers de série B ultra référencé

[Kakemono]

Ca a l'air excellent. Bien barré comme j'aime. Je savais pas que Zombie avait réalisé un dessin animé, ca me tente.

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LE RÊVE ITALIEN
Michele Placido - 2009
6,5/10

4 ans après Romanzo criminale, Michele Placido retrouve ses acteurs Riccardo Scamarcio et Jasmine Trinca pour ce film aux accents autobiographiques dont il ne se cache pas. Romanzo criminale ayant été une excellente surprise, le réalisateur était attendu au tournant et il ne confirme qu'à moitié les espoirs mis en lui ...

Loin de l'univers criminel de son précédent film, on y retrouve quand même une certaine vision de l'Italie. Alors que le premier se déroulait au milieu des années 70, celui-ci se déroule à la fin des années 60. Tout comme en France, le gouvernement doit faire face à une révolte étudiante et Nicola, jeune policier se retrouve à devoir infiltrer ce mouvement en se faisant passer pour un étudiant. Mais il va tomber amoureux de l'une des étudiantes qu'il espionne.
Le film tourne rapidement à la romance sur fond de chronique sociale. Le personnage principal essaye de trouver sa place dans cette société en plein bouleversement mais à force de jouer sur les 2 tableaux (celui de la loi et celui de la révolte) , il va se mettre la fille qu'il aime à dos. L'histoire que nous raconte le film sent le vécu et on s'accroche plutôt facilement aux personnages.

Les interprètes, quant à eux, s'en sortent fort bien. Riccardo Scamarcio confirme qu'il est un excellent acteur et qu'il ne joue pas uniquement sur sa belle gueule et ses yeux bleus qui en feront craquer plus d'une. C'est la même chose pour Jasmine Trinca qui dégage un sacré charme et qui, après nous avoir ému dans Le caïman, nous émoustille dans ce film. Dans le rôle du troisième membre de ce trio, Luca Argentero dégage un bon charisme de chef de mouvement. Et enfin, l'incontournable Laura Morante joue une prof d'art dramatique tout à fait crédible.

Côté mise en scène, Michele Placido nous livre un film de la même qualité formelle que Romanzo criminale. Il sait parfaitement mettre en images son histoire et le travail sur la photographie rend particulièrement crédible cette plongée dans l'Italie des années 60. Y'a vraiment rien à redire sur la forme. C'est juste le fond qui me gène un peu par son manque d'originalité : j'ai l'impression de revoir le film Mon frère est fils unique sorti il y a 3 ans et dans lequel Riccardo Scamarcio tenait déjà le rôle principal ...

Au final, le réalisateur Michele Placido nous livre un film moins passionnant que son précédent film mais on sent la sincérité de cette histoire issue de son propre vécu. Et la belle Jasmine Trinca crève l'écran par sa beauté naturelle ... vivement son prochain film !

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EASTERN PLAYS
Kamen Kalev - 2009
6,5/10

Pour son premier long métrage, le réalisateur bulgare Kamen Kalev est retourné dans son pays afin de nous livrer un portrait de ces jeunes bulgares en manque de repères qui aspirent à une vie meilleure. Et qui de mieux que ce jeune réalisateur de 35 ans débarqué en France pour faire la FEMIS pouvait mettre en images cet univers qu'il connait si bien ?

Le réalisateur nous raconte donc l'histoire de 2 frères : l'ainé est un toxicomane qui essaye de s'en sortir malgré le rejet de son père et le cadet est une petite frappe qui s'est laissé embarquer dans un groupe de néonazis. Ils vont se retrouver confrontés l'un à l'autre par le fruit du hasard lorsque la bande va agresser une famille turque et que l'ainé va intervenir pour les protéger. Suite à cet incident, une relation va se mettre en place entre les 2 frères, l'un voulant aider l'autre mais également entre l'ainé et la jeune fille de la famille turque qui vont tomber amoureux l'un de l'autre.

Mais le film montre avant tout les errances d'une jeunesse sans repères. Le rythme est assez lent et le réalisateur alterne entre mise en scène caméra à l'épaule au plus près de ses personnages et plans larges et posés où il prend soin de choisir ses cadrages pour mettre en valeur cette belle ville qu'est Sofia. Kamen Kalev sait filmer ces petits moments anodins qui donnent toute la véracité des évènements racontés : diner dans un petit resto de quartier, concert de rock, ...

Le film est également servi par un très bon casting : dans le rôle principal, Christo Christov fait corps avec son personnage et quand on sait que l'acteur est mort d'une overdose à la fin du tournage, ça nous fait encore plus réfléchir sur la part autobiographique de son personnage. Ovanes Torosian est également d'un grand naturel dans le rôle de son petit frère. Et enfin, la belle Saadet Aksoy dégage une grande sérénité de son personnage : elle semble être l'opposé de ce personnage torturé qu'est Itso.

Mis à part un passage vers la fin qui m'a paru assez étrange et dont je n'ai pas vraiment compris le sens, j'ai trouvé que la narration était parfaitement maitrisée. Et le réalisateur arrive à imprégner une atmosphère assez planante à son histoire qui fait que, malgré le sujet, on ressort du film avec un sentiment de bien être. On n'a pas affaire ici à un film glauque qui s'apitoie sur le sort de ses personnages mais un film optimiste qui montre qu'on peut s'en sortir quels que soient ses problèmes.

Au final, voici un premier film fort prometteur. Et Kamen Kalev arrive déjà à mettre en place un style bien personnel qui permet à son film de se démarquer de tous ces premiers films qui manquent d'originalité et de personnalité. Il va falloir suivre ses prochains projets.

[zack_]

The haunted world of El Superbeasto de Rob Zombie 8/10

Ca à l'air bien sympa, je connaissais pas je vais me le prendre

[nicofromtheblock]

LA TISSEUSE
Wang Quan'An - 2009
6/10

C'est le premier film du réalisateur que je vois mais après Eclipse de lune et Le mariage de Tuya, Wang Quan'An est une valeur montante du cinéma chinois et suit les traces de réalisateurs comme Edward Yang. Voici donc un film sur la société chinoise plutôt réussi.

Le film a pour sujet une femme qui travaille dans une usine de tissage et qui apprend un jour qu'elle est atteinte d'une leucémie et qu'il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre. Elle remet alors sa vie en question et décide de partir à la recherche de son premier amour. Mais attention, ceci n'est pas une comédie romantique façon Un automne à New York : on est dans un véritable drame social.

Le film nous plonge dans une Chine communiste où l'individualisme est très mal vu et où les problèmes personnels doivent passer après le bien-être collectif ... Dans cet univers, le personnage va tenter de penser un peu à elle et essayer de se défaire de ce mode de vie qui est le sien afin de donner un sens à sa vie avant de mourir. Mais au cours de son périple, elle va se rendre compte que ce qui compte le plus pour elle, c'est le bien-être de sa vie et elle va donc revenir chez elle.

Comme d'habitude dans ce genre de drame social chinois, le rythme est très lent et on a tendance à s'ennuyer un peu malgré l'excellente interprétation de l'actrice. Il faut vraiment avoir l'habitude de ce genre de film au rythme lancinant où le metteur en scène prend le temps de suivre la vie de ses personnages en filmant les petits évènements du quotidien. C'est d'ailleurs ce rythme qui participe à l'ambiance intimiste du film ...

Dans le rôle principal, on retrouve l'actrice Yu Nan qui avait déjà jouée dans les 3 précédents film du réalisateur. Elle nous livre une prestation toute en retenue ce qui ne l'empêche pas de faire passer de nombreuses émotions. Sous ce visage angélique se cache une femme qui montrera progressivement toute sa force de caractère, luttant dans un premier temps contre la maladie pour continuer à vivre le plus normalement possible puis en consolidant les liens de sa famille à elle seule. L'actrice porte le film sur ses épaules et les seconds rôles passent assez inaperçus en fin de compte ...

Au final, on a affaire ici à un drame social asiatique dans la plus pure tradition. Il faut s'habituer au rythme mais une fois le cap passé, on découvre cette façon de vivre et de penser propre au peuple chinois découlant de ce régime communiste et le réalisateur traite particulièrement bien son sujet.

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LES CHÈVRES DU PENTAGONE
Grant Heslov - 2009
7/10

Voici une comédie qui m'a bien fait marrer avec des acteurs qui s'en donnent à cœur-joie pour interpréter des personnages bien barrés ! C'est le genre de comédie que les frères Coen n'auraient pas renié. Ça n'est donc pas étonnant d'y retrouver George Clooney et Jeff Bridges ...

Sur un postulat de départ qui ne surprend même pas tant on s'imagine que l'armée américaine est capable d'expérimenter ce genre de chose, le réalisateur brode une histoire racontée du point de vue d'un journaliste et donc à laquelle on ne peut savoir ce qui est vrai et ne l'est pas ... C'est là qu'est tout le plaisir du film : s'imaginer que c'est une histoire vraie et essayer de deviner ce qui s'est vraiment passé et ce qui a été extrapolé par le narrateur.

Alors, bien sûr on a des personnages bien caricaturaux. Seul le journaliste joué par Ewan McGregor parait à peu près sain d'esprit ... quoique plus le film avance et plus il a tendance à se laisser entrainer par les autres. En tout cas, George Clooney est hilarant dans le rôle de cet ancien militaire qui part en Irak retrouver son ami sans savoir exactement où il va et Jeff Bridges est également bien barré en commandant "New Age" qui prône la paix. Et les seconds rôles de Kevin Spacey et Stephen Lang sont aussi très sympas.

La seule chose qu'on pourrait reprocher, c'est la narration qui alterne entre le périple du duo McGregor/Clooney et les flash-backs qui nous en apprennent d'avantage sur chacun des personnages et sur le projet militaire en lui même. On a tendance à passer un peu brutalement de l'un à l'autre mais dès qu'on s'y est habitué, on se laisse porter par l'histoire et ça ne gène pas tant que ça. C'est comme la voix off présente tout au long du film qui aurait pu gêner dans d'autres circonstances mais pour ce genre de film, ça ne choque pas plus que ça et accentue le fait que c'est bien le journaliste qui nous raconte ce qu'il a vécu.

Les points forts du film sont bien sûr les situations comiques qui ne manquent pas et qui font toujours l'effet escompté. Les flash-backs sur le recrutement et la formation des soldats de l'unité, les techniques de combat de George Clooney, les différentes anecdotes qui parcourent le film : tous ces éléments participent à une bonne comédie devant laquelle on ne s'ennuie pas une seconde. On a même le droit à une belle pointe d'humour liée à Star Wars : George Clooney enseigne à Ewan McGregor comment devenir un chevalier Jedi.

Au final, cette adaptation du livre de Jon Ronson est une sympathique comédie qui rappelle certains films des frères Coen même si la mise en scène est bien moins maitrisée. On peut dire que pour un premier film, Grant Heslov s'en sort vraiment bien et il a su s'entourer d'excellents acteurs qui apportent leur folie aux personnages.

[jean-michel]

Le rêve italien de Michele Placido

celui là il est pour moi!! je connais pas mais l'histoire me plaît!!

[Heatmann]

ouaip comme toi pour les chevres du pentagones , j'ai bcp aimez , j'ai ete tres receptif a cette humour , et pis j'aime bien toute l'ambiance , belle critique nico

[nicofromtheblock]

celui là il est pour moi!! je connais pas mais l'histoire me plaît!!

Comme je le disais dans ma critique, je te conseille aussi Mon frère est fils unique de Daniele Luchetti

[jean-michel]

ok merci....pour achat au prochain mois car là, il y a plus de sousous..

[nicofromtheblock]

THE CHILDREN
Tom Shankland - 2008
6/10

The children est un petit film anglais qui s'aventure sur un terrain déjà bien exploité au cinéma : les enfants diaboliques. Les révoltés de l'an 2000 et Ne vous retournez pas en sont d'ailleurs 2 références emblématiques. Pour son second film, Tom Shankland nous livre donc un film honnête mais qui est loin d'être aussi marquant que ses prédécesseurs.

On suit ici une famille qui se retrouve dans un petit chalet isolé pour fêter la fin de l'année. On se retrouve donc dans un huis-clos avec 4 adultes et 5 enfants ... forcément, on se doute déjà qu'il n'y aura pas beaucoup de morts au final. Il faut dire que le début est assez chiant. Pour mettre son atmosphère en place, le réalisateur prend son temps et il nous livre des scènes de discussions sans le moindre intérêt (au moins Tarantino arrive à rendre intéressantes ses scènes de discussions sans intérêt). En fait, on a une succession de scènes cliché qui sont juste là pour nous permettre de cerner un peu les différents personnages.

Mais une fois que l'atmosphère paranoïaque est mise en place, le film commence à devenir un peu plus intéressant. Il faut dire qu'il y a déjà un gamin qui fait bien flippé : le petit frisé semble légèrement autiste et agit de façon bizarre dés le début. Au fur et à mesure que le film avance, les gamins se mettent tous à agir de façon bizarre (ce qui n'a pas l'air d'inquiéter les parents au début ...). Tout ça est la faute à un virus dont on ne saura rien mais qui semble ne contaminer que les enfants. D'ailleurs, le réalisateur n'hésite pas à s'attarder inutilement sur un crachat ou sur des postillons pour nous dire : Attention ! Le virus se transmet !

L'isolation due à la neige accentue le sentiment d'enfermement puisque personne ne semble pouvoir leur venir en aide. Les premières morts vont donc commencer à arriver mais visuellement, y'a pas grand chose à se mettre sous la dent ... les quelques plans gores ne durent que quelques bribes de secondes. crâne scalpé, tibia fracturé, œil transpercé avec un crayon, gamin empalé : sur le papier, il y avait de quoi faire.

Du côté de l'interprétation, il y a du bon comme du moins bon. En l'occurrence, les gamins sont beaucoup plus convaincants que les adultes. Dans le rôle de la mère, Eva Birthistle s'en sort pas mal mais ça n'est pas non plus génial. Mais ça reste bien par rapport aux 3 autres : Rachel Shelley joue la potiche hystérique et les hommes ont des rôles de faire-valoir sans intérêt. Du côté des enfants, Eva Sayer est celle qui s'en tire le mieux car elle a un rôle un peu plus développé que les autres : il y a toujours une ambiguïté sur son état et elle a le don de manipuler les adultes malgré les avertissements de sa sœur ainée. Dans le rôle du gamin autiste, William Howes n'a quasiment aucune réplique mais dégage un sacré malaise dans son silence. Quant aux 2 autres gamins, on les voit moins : Raffiella Brooks fait surtout flipper par son teint blafard et Jake Hathaway ne fait que de la figuration ... Enfin dans le rôle de la sœur ainée, jeune adolescente, Hannah Tointon reste dans le cliché de l'adolescente et son statut d'héroïne n'était pas forcément le meilleur choix scénaristique. Néanmoins, elle est fort charmante et fait un peu penser à l'actrice Emma Stone.

Enfin, côté mise en scène, on ne peut pas dire que Tom Shankland ait du talent à revendre. Il arrive tout de même à instaurer une atmosphère intéressante mais certains passages sont gâchés part de mauvais choix de montage. Lors de la scène du repas en famille, il insère des images de poupées ensanglantées en flash et on ne voit vraiment pas à quoi elles servent ... si c'était pour accentuer le malaise du spectateur, c'est raté ! De même, ses scènes de meurtres sont beaucoup trop "cut" et sont donc assez illisibles pour le spectateur ...

Au final, le réalisateur nous livre un petit thriller horrifique qui n'est dépourvu de défauts mais qui reste sympa à regarder. Dans le genre, on a déjà vu bien mieux mais également bien pire. A voir une fois

[Scalp]

Ce film est plombé par sa réalisation, c'est dommage y a des bons trucs dedans.

[Heatmann]

nico t'enchaine apres men who stare at goats , et la , the children , j'aime bien ce pti film d'enfant diabolique , sympatique , et pis j'aime la neige aussi alors .