[Jipi] Mes critiques en 2010

Modérateur: Dunandan

Femme est une femme (Une) - 8/10

Messagepar Jipi » Lun 03 Mai 2010, 08:47

Une femme est une femme Jean-Luc Godard 1962

Bienvenue dans le nouveau monde cinématographique, celui qui filme les marchés et les visages des anonymes dans la rue, encourageant de larges mouvements sur un immense balcon d'une fenêtre à l'autre, déliant les langues dans des dialogues déstructurés, respectant l'oreille en lui offrant intégralement la douce musique d'un titre légendaire de Charles Aznavour, faisant de Jeanne Moreau l'apparition que d'un seul mot « Moderato ».

Cette véritable porte Saint Martin filmée d'en haut envoie à la benne Alexandre Trauner et son gigantisme architectural reconstituée naguère en studio.

« Tu te laisses aller » cela pourrait servir de sous titre à ce film aux concepts extrêmement neufs ou Emile fait du vélo dans son appartement sous les toits.

Ses apparitions épisodiques dans ce petit nid sous les étoiles assurent une refonte des sentiments qui deviennent libres, Angéla et Emile s'aiment tout en valorisant un ailleurs rythmant les pulsions de leurs existences.

Nous sommes dans le royaume de l'oisiveté et de la patience, les scènes prennent le temps de se faire aimer en se dupliquant. Angéla affublée d'une lampe de nuit se laisse véhiculer par le mouvement répétitif dominante de ce courant nouvelle vague envoyant au diable le comédien d'antan crispé dans ses marques.

Le dialogue est volontairement incohérent, la musique forte et folle de Michel Legrand habille d'une seconde peau ce film ou il est impératif d'avoir un regard neuf sur une conception que l'on peut comparer scientifiquement aux idées d'Einstein par rapport à celle de Galilée, tout est nouveau, surprenant, irritant parfois.

Une amicale pensée est distillée à François Truffaut par Marie Dubois mimant adroitement « Tirez sur le pianiste ». La caméra de Raoul Coutard indispensable au nouveau règne du décor naturel donne une confortable liberté aux comédiens.

Jean-Luc Godard impose sa loi, son propre style, plusieurs films seront nécessaires afin de glaner un public devant ramer pour comprendre les méandres intellectuels du maître sans claquer la porte. Tout ceci ressemble à un esthétisme cérébral révélateur, un concept visuel et verbal novateur exterminant le courant cinématographique d'antan.

Jean Luc Godard se hisse sur les épaules de René Clair et soudain l'horizon parait plus éloigné.

« Angela tu es infâme, mais non je ne suis pas infâme, je suis une femme ».

8/10 pour le courage d'imposer un nouveau style
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Assassinat du père Noël (L') - 9/10

Messagepar Jipi » Ven 07 Mai 2010, 18:38

L'assassinat du père Noël Christian jaque 1941

L’intrigue est simpliste, absorbée par une neige pesante déversée sur un village isolé à deux doigts d’un basculement fantastique faisant presque oublier que nous sommes en guerre et que les sujets cinématographiques liés à l’actualité sont traqués impitoyablement.

Il ne reste plus qu’un récit de Noël avec des enfants à fond dans le concept pour entretenir la flamme d’un septième art muselé. Le polar sujet passe partout sied parfaitement à une configuration ou l’étude de caractère confronte l’autochtone avec lui-même.

Cette thématique déconnectée d’un contexte de guerre se reproduira l’année suivante avec « L’assassin habite au 21 », dans le cas de l’assassinat du père Noël il s’agit d’entretenir un climat presque irréel en maintenant opérationnel malgré la minceur du scénario le jeu d’acteurs prestigieux tels que Harry Baur ou Robert le Vigan par des colères pleurnichardes et un visage halluciné.

Malgré l’isolement du site, les enfants sont respectés, comblés de cadeaux en cette époque de disette. La suspicion ne s’adresse qu’a un notable au propos incohérents presque féeriques sur lequel les villageois s’acharnent.

Le concept montre le manque de cohésion totale d’une communauté frappés par les grands froids qu’ils soient naturels ou militaires incapable de surmonter ses différends. La méfiance, la surveillance et la dénonciation quittent les grandes agglomérations pour s’ébattrent en haute montagne.

Difficile de bypasser des comportements liés à des années de logique de guerre et d’occupation.

« L’assassinat du père Noël » est un sympathique conte de fées bouleversant dans ses dernières images ou un merveilleux enfant roi revêtu d’une nouvelle vitalité se blottit contre un père Noël à la parole encourageante.

9/10
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

Messagepar droudrou » Dim 09 Mai 2010, 15:14

En relisant l'intervention de mon copain Jipi sur Jean-de la Fontaine ne serait-ce une culture qui va à vau l'eau, Jipi nous fait une description de notre système politique transposé au 17ème siècle ! Il nous manque aujourd'hui un Jean-de la Fontaine et ne comptons pas sur Clavier et les autres copains pour insuffler une morale ! Ah que je suis content !
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

Messagepar Jeff Buckley » Lun 10 Mai 2010, 18:41

On l'a notre Jean de la Fontaine : il s'appelle Jean-Michel de Chilly-Mazarin, le plus grand critique du pouvoir actuel. Jamais content. :mrgreen:
dunandan a écrit: Puis j'oubliais de dire que Logan me faisait penser à Burton avec sa méchanceté légendaire concernant certains films/réalisateurs/acteurs
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

Messagepar droudrou » Lun 10 Mai 2010, 19:05

décidément il sait tout faire Jean-Michel !
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

Messagepar jean-michel » Lun 10 Mai 2010, 19:23

fonctionnaire!! 8) toujours présent pour casser la sarkoland!! 8) ....je casserais pareil la socialoland...j'ai connu avec Mitterrand et très déçu....
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

Messagepar droudrou » Lun 10 Mai 2010, 22:03

Chut ! L'ennemi à 50 mètres !...
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

Messagepar jean-michel » Lun 10 Mai 2010, 22:06

:eheh: :eheh: l'ennemi est partout et nul part!! surtout dans notre tête bien souvent!! :mrgreen:
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Cartouche - 8/10

Messagepar Jipi » Mer 12 Mai 2010, 18:01

Cartouche Philippe de Broca 1962

Un léger clone de Fanfan la Tulipe et de Cadet Rousselle continue ses aventures en scope couleurs dans un contexte légèrement réactualisé.

La trinité désinvolte de joyeux lurons sous les drapeaux active la tactique dite du lièvre devant un danger risquant de déstabiliser une bonne humeur de parcours. Ces trois la aiment la vie en lui inculquant une gestion particuliere adaptée à chaque rencontre.

Cartouche remarquable visionnaire essaie de survivre en attendant le supplice de la roue ultime rendez-vous lié à son rang. L'Aristocrate et le gendarme sont bastonnés dans la joie et la bonne humeur. Tout est permis en attendant l'épreuve du gibet pour ces malandrins tentant de s'acclimater le temps d'une courte existence à une régence poudrée de mépris envers le va nu pieds.

Ce pamphlet dénonciateur préfère amuser tout en gardant un message dramatique sous jacent. Le détrousseur sans illusions sur un avenir à long terme se véhicule joyeusement sur le territoire de France propulsé par la rapine, la raclée et le bon mot.

On dévalise le carrosse presque avec respect, vaporise la comtesse de rhétorique amoureuse, ejecte en plein vol le maréchal de sa carriole, libère la gitane dans une taverne se devant d'adopter suite à cet effet le statut de pulvérisée.

L'aventure se vit de manière désordonnée permettant récréations, beuveries et dérives dans un monde ou les responsabilités de maîtres efféminés sont uniquement positionnés sur les jolis minois.

L'armée n'est pas en reste, plus le grade est élevé plus la réplique est somptueuse.

« J'ai perdu deux cent hommes aujourd'hui, j'espère faire mieux demain » s'exclame le colonel.

« Voici les trois héros de la journée, qu'on les mettent en première ligne demain, rétorque le Maréchal ».

« Cartouche » active les derniers spasmes de bravoures d'un sacripant au grand coeur se délectant de comportements paillards et chevaleresques sur un hexagone de misères.

8/10
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

Messagepar Jipi » Mer 12 Mai 2010, 18:17

Le maître de l'air le nouveau Night Shyamalan sortie prévu en Juillet ( topic)
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Route (La) - 6/10

Messagepar Jipi » Ven 14 Mai 2010, 10:26

La route John Hillcoat 2009

« Chaque jour est un mensonge et je meurs lentement »

« La route » est un film de qualité à condition de s’adapter à sa luminosité réduite, une noirceur maximale lente et insoutenable sur un effondrement planétaire remettant à flots l’isolement et la barbarie.

L’œuvre est sombre dans des captures désolantes, déprimantes alimentant un catalogue triste et mélancolique à la limite de l’overdose.

Le parcours est long, incertain, ennuyeux avec de vrais ou de fausses peurs manageant un contenu d’une nervosité à définir.

« La route » antithèse de la lumière aveuglante de nos paradis artificiels protecteurs dissimule un autre côté que personne ne désire voir, un monde calciné géré par l’obscurité, l’hyper violence et le cannibalisme désagréments que l’œuvre reproduit dans leurs minimums.

Ce film concept envoutant ou exécrable selon les perceptions dévoile de manière effrayante des images dérangeantes semblant nous mettre en garde contre une finalité que certains acquis apaisent certainement à tort.

Ici il faut progresser au jugé dans la cendre loin des portables et des GPS dans un contexte ou tous les arbres tombent soudainement en sécurisant au coup par coup un esprit en détresse à l’aide d’une communication rassurante dont les ingrédients sont conquis à l’aveuglette dans un environnement en ruine à peine perceptible.

« La route » œuvre d’atmosphère éprouvante et redondante est une vie en larmes ou un ennui profond tout dépend du degré de sensibilité de chacun devant ce constat qui pour l'instant garde un statut potentiel.

6/10
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Ven 14 Mai 2010, 10:41

On s'comprend, je viens de mettre la même note

tout dépend du degré de sensibilité de chacun

certes mais le film aide pas à être sensibilisé comme il aurait du l'être
zack_
 

Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

Messagepar Jipi » Ven 14 Mai 2010, 10:45

Zack j'ai l'impression que ce film au même titre que "Démineurs" est le nouveau look du cinéma Américain. De longs plans séquences ou il ne se passe rien. C'est inquiétant ça quand même.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Ven 14 Mai 2010, 10:46

Tu trouves vraiment que Démineurs c'est des longs plans séquence ou y se passe rien ?
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Ven 14 Mai 2010, 10:48

Pour Démineurs je suis pas d'accord non plus
Le film prend son temps mais c'est excellent, on s'emmerde pas une seconde (pas comme sur La route)
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