[Alegas] Mes critiques en 2010

Modérateur: Dunandan

A Bout portant (2010) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mer 17 Nov 2010, 03:48

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A Bout Portant de Fred Cavayé

(2010)


S'il y a bien quelque chose que je reproche au cinéma français dans son ensemble, c'est bien son manque de prise de risques. Ainsi, chaque année, les films se ressemblent presque tous : comédies grasses pour satisfaire le français moyen ou films auteuristes chiants et dénués d'intérêts. Le cinéma de genre se faisait de plus en plus rare. Toutefois, il y a eu quelques exceptions. Ainsi, les deux opus de Mesrine de Jean-François Richet et Secret Défense de Philippe Haïm ont prouvés que l'on pouvait faire encore quelque chose de vraiment cinématographique en France. Mais c'est surtout Pour Elle, sorti il y a maintenant deux ans, qui m'a redonné espoir. Sans non plus parler de chef-d'oeuvre, on se retrouvait en face d'un film efficace et extrêmement bien mené par un réalisateur dont personne alors ne connaissait le nom. Véritable tour de force, surtout lorsque l'on sait que c'était un premier long-métrage, Pour Elle annonçait, avec un peu de chance, la naissance d'un cinéaste qui pourrait avoir la possibilité de changer un peu le paysage cinématographique français. Autant dire que j'attendais avec impatience son deuxième film, annoncé comme une course-poursuite géante d'une heure et demie. Le verdict est là : Fred Cavayé est en passe de devenir un excellent réalisateur.

Tout d'abord, on peut se demander si A Bout Portant est un remake de Pour Elle tant les deux films se ressemblent en de nombreux points : histoire d'un monsieur-tout-le-monde se retrouvant face à une situation périlleuse pour sauver l'être aimé, recherche du renouveau et du spectaculaire à travers des situations montrées maintes fois au cinéma ou encore rupture des codes de cinéma de genre (le film d'évasion dans Pour Elle, le thriller à forte influence 70's dans A Bout Portant) grâce à l'ajout d'un élément émotionnel et romantique dans le script. Pourtant, alors que Pour Elle était un film où le personnage principal se devait d'être méticuleux pour mieux arriver à ses fins, A Bout Portant est un film dans lequel son protagoniste se retrouve embarqué dans des péripéties qui le dépassent et qui s'enchaînent à une allure vertigineuse. Tout est sujet à mise sous tension du spectateur, c'est d'ailleurs loin d'être un défaut puisque le film doit être véritablement perçu comme un produit d'entertainment travaillé et réussi, chose assez rare dans le cinéma français d'aujourd'hui pour être souligné. Un cinéma non pas dirigé par le dialogue mais bien par l'histoire et la façon dont elle est mise en image. Un cinéma peut-être moins subtil mais dont la force vient justement de son côté très brut.

A Bout Portant est ponctué de plusieurs moments très audacieux, notamment une poursuite dans le métro parisien tellement jouissive que l'on se demande bien pourquoi un tel lieu n'avait jamais été utilisé auparavant pour une scène d'une telle ampleur, mais aussi les vingt dernières minutes du film, se déroulant dans un endroit dont je tairais le nom par peur de spoiler, qui font atteindre le film à un degré de tension assez impressionnant. Mais la force de Fred Cavayé est d'arriver à rendre ses scènes toujours crédibles et ce, malgré l'ampleur de l'histoire qui nous est racontée (la sorte de guerre des polices façon Serpico est clairement l'une des très bonnes idées du film). Là où l'on peut perdre en spectaculaire, on le gagne en crédibilité, et vice et versa. Cavayé le comprend parfaitement en arrivant à toujours trouver le juste milieu. De plus, la réalisation est de grande qualité, les dialogues étant parfaitement filmées et les scènes d'actions étant toujours lisibles et ce, malgré l'utilisation de caméras épaule. On est bien plus proche du style Michael Mann façon séquences d'action de Miami Vice (clairement l'une des grosses influences de Cavayé, ça se voyait déjà dans certains plans de Pour Elle) que de la mode shaky-cam en vogue depuis quelques mois. On a même droit à quelques beaux plans visuellement, notamment dans la scène d'intro ou pendant la scène qui annonce le climax final.

Cavayé étant aussi un excellent directeur d'acteur, on retiendra aussi de très bonnes prestations. Gilles Lellouche prouve qu'il peut jouer enfin les premiers rôles, Roschdy Zem est assez surprenant, moi qui ait généralement du mal avec cet acteur, je l'ai trouvé très juste. Quand à Gérard Lanvin, on pourrait reprocher le fait qu'il ne soit finalement pas si présent que ça tant il bouffe l'écran par son charisme. Même lorsqu'il reste silencieux, il en impose.

Fred Cavayé réussit totalement son pari en exténuant le spectateur, en lui proposant un véritable tour de montagnes russes ancré dans la réalité, à la fois violent (pas mal de morts tout de même) et surprenant (le protagoniste et l'antagoniste ne se rencontrant finalement que pour l'échange d'un regard qui veut tout dire). Je suis totalement convaincu qu'on l'on assiste véritablement à la naissance d'un réalisateur solide, quelqu'un capable de mélanger habilement efficacité, sincérité et qualité. Vivement son prochain film, j'en trépigne déjà d'impatience.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Alex » Mer 17 Nov 2010, 07:58

Tu m'as convaincu. Je vais tenter de le voir en Avp.

Super critique :super:
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Mer 17 Nov 2010, 14:30

Mesrine c'est pas cinématographique :eheh: sinon dans ton état des lieux des films de genre sorti récemment tu oublies le meilleur : Une Affaire d'Etat.
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Alegas » Mer 17 Nov 2010, 16:18

J'ai jamais été vraiment tenté par Une Affaire d'Etat, c'est si bien que ça ?

Et puis Mesrine j'aime bien. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Mer 17 Nov 2010, 16:45

Oue c'est très bien ( y a ma critique de référencé )
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Milkshake » Mer 17 Nov 2010, 20:10

J'y crois pas un film avec Roschdy Zem ça peut pas être aussi bon :nono:
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Mer 17 Nov 2010, 20:11

Bein regarde Go Fast tu verras :mrgreen:
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Aliens, le retour - 8/10

Messagepar Alegas » Ven 19 Nov 2010, 14:03

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Aliens (Aliens le retour) de James Cameron

(1986)


En ayant pour réalisateur du second volet James Cameron, la saga Alien fait un virage pour le moins marquant. Tout d'abord parce que le simple fait d'envisager une suite réussie au chef-d'œuvre de Ridley Scott tenait de la folie, mais aussi parce que Cameron est très loin d'avoir le même univers, les mêmes ambitions ou tout simplement la même vision que Scott. Aliens est donc le total opposé de son prédécesseur, pourtant la réussite, bien que moins flagrante que l'opus de Scott, est présente.

Le spectateur qui attendra d'Aliens un film d'horreur risque d'être déçu. En effet, l'opus de Cameron est avant tout un film d'action, on est donc plus proche du Star Wars que de 2001 A Space Odyssey (contrairement au film de Scott). Pourtant, on est loin de l'univers plan-plan de Lucas, Cameron réinventant à lui tout seul un monde très proche de celui du premier film pour mieux l'utiliser comme il le souhaite. Ainsi, après une introduction se déroulant près de la Terre qui permet au film de disposer de bases solides pour pouvoir être crédible (temps passé entre le premier et second opus, approfondissement de la compagnie qui engageait Ripley, utilisation des forces armées, relation de Ripley avec les androïdes, etc...), le spectateur se retrouve rapidement embarqué à nouveau sur LV-426, la planète du premier film. En faisant de la surface de cette planète (qui n'apparaissait que quinze minutes à l'écran dans le film de Scott) le lieu majoritaire du film, Cameron préserve l'univers établi dans le premier volet, le fait évoluer, mais surtout permet au réalisateur de faire un film d'action gigantesque dans une base coloniale de plusieurs kilomètres. On est donc bien loin du huit-clos spatial de Ridley Scott.

Mais James Cameron réussit pourtant, là où plusieurs autres réalisateurs auraient échoués, à ne jamais faire tomber son film dans la surenchère, gardant toujours à l'esprit que son film est avant tout une suite attendue et qu'elle se doit de rester en majorité fidèle au film original. Aliens reste donc esthétiquement dans le même esprit que son grand frère en le faisant évoluer sensiblement, ce qui donne lieu à la fois à des réussites totales (la Reine alien, l'une des grandes forces du film) mais aussi à des déceptions (le thème du labyrinthe est beaucoup moins présent, la multiplication des aliens les rend moins effrayants, etc...). Aliens est une suite réussie, certes, mais bien moins intéressante que le premier film qui révolutionnait totalement deux genres en les mélangeant habilement. De plus, Cameron se révèle bien moins inspiré en terme de réalisation car hormis certains plans (les aliens dans le faux-plafond, l'iconisation de Ripley à bord du mécha, l'alien surgissant derrière Newt) et certaines séquences indéniablement réussies (la totalité des scènes avec la Reine alien, Ripley et Newt prisonnières de l'infirmerie), on est en face d'une mise en scène un peu trop classique, au contraire d'un Terminator qui trouvait toujours le moyen de surprendre.

En revanche, Aliens est extrêmement intéressant en tant qu'œuvre de la filmographie de James Cameron puisqu'on y trouve de nombreux détails faisant référence à ses passés ou à venir. Ainsi, la surface de la planète rappelle fortement la vision du futur des deux premiers opus de Terminator avec sa photographie à dominance bleutée, le personnage de Ripley annonce la totalité des personnages féminins charismatiques des films de Cameron, Sarah Connor dans Terminator 2 étant l'exemple le plus connu et le plus démonstratif. On y retrouve même les prémices du film Avatar avec le design des cockpits des navettes, le combat avec le mécha (métaphore dans les deux œuvres du combat actuel entre cybernétique et organique) ou tout simplement le personnage de Vasquez qui annonce sans aucun doute possible de personnage de Michelle Rodriguez dans le dernier film de Cameron.

Côté interprétation, c'est encore une fois Sigourney Weaver qui ressort le plus du casting. Dans les rôles secondaires, on retiendra notamment Michael Biehn ainsi que Lance Henriksen. La bande-son (composée par James Horner), quand à elle, est beaucoup plus classique que celle du premier volet (composée par Jerry Goldsmith) même s'il est indéniable que le morceau accompagnant l'explosion et le combat final est une totale réussite. Enfin, certains effets visuels du film vieillissent un peu trop (les incrustations des navettes) alors que d'autres restent d'une étonnante crédibilité (la Reine alien, encore une fois, époustouflante). Un dernier point à propos de la version longue du film : elle ajoute de nombreuses scènes intéressantes mais dispensables (la mort de la fille de Ripley, la mention de la Reine et du fonctionnement de la société alien, la scène des tourelles automatiques ou encore une scène se déroulant près du vaisseau écrasé du premier film où l'explication de la contamination de la colonie est mieux expliquée). Le choix de la version tient donc plus d'une question de préférence.

Au final, Aliens est sans aucun doute une suite réussie et ce, malgré quelques défauts comme des raccourcis scénaristiques un peu limites (l'atmosphère de la planète rendue vivable en l'espace de quelques années, la Reine alien prenant l'ascenseur [heureusement que Cameron ne montre pas un plan de la Reine appuyant sur le bouton, cela aurait fait perdre toute crédibilité à sa créature]) ou des détails qui auraient mérités un peu plus d'attention (la relation entre Ripley et Bishop notamment). James Cameron signe là un film à la fois décisif pour la saga mais aussi et surtout pour sa filmographie à venir. On est loin du chef-d'œuvre de Ridley Scott, il n'en reste pas moins un très bon film.


"Get away from her, you bitch"

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8/10
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Heatmann » Ven 19 Nov 2010, 15:49

sur le coup ca m'as pas gener la reine qui prend l'ascenceur, j'etait bien " dans" le film , mais la un moment apres coup , en te lisant je suis un peu de ton avis , bien vue :super: :eheh:
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Buried - 8/10

Messagepar Alegas » Dim 21 Nov 2010, 23:38

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Buried de Rodrigo Cortès

(2010)


Buried est sans conteste l'une des bonnes surprises de cette année. Réalisé par un obscur inconnu et ayant comme seule tête d'affiche un acteur ayant beaucoup plus joué dans des publicités que dans des longs-métrages, le film a de quoi créer à la fois l'envie et l'appréhension. L'envie parce que le trailer et les nombreuses affiches promettaient le huit-clos claustrophobique ultime. L'appréhension parce que la situation de départ (un homme enterré à plusieurs mètres de la surface dans un cercueil) a été montrée plusieurs fois avec succès (notamment avec Quentin Tarantino dans Kill Bill Volume 2 ainsi que dans son double épisode de la série CSI) mais seulement étalée sur quelques dizaines de minutes, avec de nombreux raccourcis scénaristiques tels que des flashbacks ou un montage alterné. Du coup, une heure et demie dans un cercueil a de quoi faire peur puisque l'ennui peut arriver plus vite qu'on ne le pense. Heureusement, il n'en est rien.

Tout d'abord parce que la mise en scène (et le film en général) est sans concession : la caméra ne sort jamais du cercueil, hormis à deux reprise pour deux plans métaphoriques aux significations lourdes mais nécessaires. Rodrigo Cortès fait preuve de beaucoup d'ingéniosité en ne répétant jamais les mêmes plans, les mêmes cadrages et évite ainsi une redondance qui aurait pu se faire sentir aisément. Il se permet même de nombreux travellings qui arrivent à donner un certain dynamisme au récit. A ce niveau là, l'exercice de style est totalement réussi : Cortès arrive toujours à maintenir une certaine tension et relance toujours habilement son film avant d'atteindre une apogée dramatique vertigineuse lors des cinq dernières minutes.

On pourra seulement reprocher au film les ficelles un peu trop grosses de son histoire. En effet, malgré le fait que le récit en lui-même est loin d'être gênant lors de la première vision, certaines coïncidences (notamment celle de Mark White) révèlent, à la seconde vision, le but véritable de ces petites facilités scénaristiques : celui de dramatiser à mort l'histoire afin de la rendre plus poignante. Toutefois, à partir du moment où l'on accepte Buried comme fiction pur et simple, et non pas comme un semi-documentaire, on peut passer très facilement sur ces petites lacunes, d'autant que le script est quand même loin d'être mauvais, bien au contraire. Basant ses dialogues exclusivement via un téléphone portable laissé dans le cercueil, Buried peut faire penser à un Phone Game bis. Pourtant, la comparaison s'arrête là car les discussions téléphoniques du film de Cortès sont le seul espoir de Paul Conroy pour réchapper de son enfer, alors que dans le film de Joel Schumacher, le personnage joué par Colin Farrell pouvait espérer un soutien de la part des personnes qui se trouvaient devant lui. Du coup, chaque appel devient véritablement intense, surtout lorsque l'on sait que la batterie du téléphone baisse rapidement et que son extinction signifie la mort. Mais Buried, bien heureusement, n'est pas constitué exclusivement de dialogues, puisqu'outre les plans métaphoriques silencieux dont je parlais plus haut, le film possède un climax véritablement prenant en son milieu que je ne révèlerais pas puisque c'est là l'une des grosses surprises de ce long-métrage.

Pour finir, je dirais quelques mots sur la fabuleuse performance de Ryan Reynolds. Étant l'unique véritable protagoniste de Buried, l'acteur porte sur ses épaules la totalité du film, lui donnant une authenticité et une sincérité qui donne envie de voir ce qu'il pourra faire par la suite avec un réalisateur talentueux. Buried est clairement un film que je conseille à tout amateur de huit-clos ou tout simplement à n'importe quel cinéphile curieux de savoir comment un cinéaste peut faire un film intéressant avec des possibilités plus que minimes. Buried est le genre d'exercice de style que n'aurait pas renié Alfred Hitchcock (adepte de ce genre de cinéma avec Rope, Dial M For Murder ou tout simplement son Lifeboat qui est clairement l'une des influences de Rodrigo Cortès). D'ailleurs, même l'une des superbes affiches du film ressemble à s'y méprendre à celle de Vertigo. Une très bonne surprise qui pourrait être la naissance d'un excellent cinéaste.


8/10


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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Lun 22 Nov 2010, 20:37

J'ai lu qu'en diagonale j'ai envie de me faire plaisir et avoir une belle surprise avec ce film
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar osorojo » Lun 22 Nov 2010, 21:02

Idem, vous m'avez donné envie avec vos critiques du film. Les affiches sont plutot chouettes en plus :mrgreen:
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A toute épreuve - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 25 Nov 2010, 17:02

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Hard Boiled (A Toute Épreuve) de John Woo

(1992)


Première incursion pour moi dans la première période HK de John Woo, j'attendais énormément de ce Hard Boiled, présenté par beaucoup comme le film d'action ultime. Pourtant, je suis ressorti du film légèrement déçu, peut-être que j'en attendais beaucoup trop. De ce réalisateur, je n'avais seulement vu que la presque totalité de sa période américaine (Face Off, M:I 2, Windtalkers et Paycheck pour être plus précis) ainsi que la version courte de Red Cliff. Du coup, je dois bien avouer que le cinéma de Woo m'était presque inconnu vu que sa première période HK est majoritairement considérée comme la partie de sa filmographie où l'on trouve ses meilleurs films.

Ayant été grand fan de Face Off et M:I 2 au début de mon adolescence (plus trop désormais, y'a quand même pas mal de fautes de goûts), l'univers de Hard Boiled ne m'a pas beaucoup dépaysé. On y retrouve toujours des flics coriaces, des surhommes capables de descendre une petite armée avec quelques flingues ainsi que des ralentis plus ou moins utiles à l'action montrée à l'écran. On aime ou on déteste, pour ma part l'exagération ne me gêne que rarement, surtout lorsque celle-ci est autant assumée que dans le film de Woo. En tout cas, s'il y a bien une chose que l'on ne peut critiquer au film, c'est bien la maîtrise de sa mise en scène. Ainsi, les scènes sont parfaitement découpées et ce, malgré un montage chaotique mais compréhensible (même action montrée trois fois avec des angles de vues différents, légers retours en arrière, etc...). Woo a même le culot de signer ici trois scènes absolument dantesques, trois gunfights très différents car ayant chacun une identité propre. Le premier, se déroulant dans un salon de thé, est surtout marquant pour la vision de Chow Yun-Fat vidant les chargeurs de deux flingues en descendant un escalier, accoudé sur la rampe de celui-ci. Difficile de faire plus classe. Toutefois, cette scène est clairement la moins bonne des trois scènes d'action composant le film, les deux autres mettant tout simplement la barre extrêmement haute. Ainsi, la scène du hangar est un véritable monument. Je n'en dirais pas plus par peur de gâcher la surprise à ceux qui ne l'auraient pas vu, je dirais seulement que dans cette scène se trouve mon passage préféré du film : une dizaine de secondes où le personnage de Mad Dog fait une figure avec une moto avant d'en descendre et de jeter son casque (le tout en tuant des mecs avec une mitraillette et avec une classe genre plus classe tu meurs). Enfin, il y a ce climax étonnant de près d'une heure se déroulant dans un hôpital construit sur plusieurs étages où flics et mafieux (et des civils au milieu) s'entretuent dans une ambiance de guerre totale. C'est d'ailleurs dans cette ultime scène que se trouve un plan assez osé : un plan-séquence de plus de trois minutes où les deux héros sèment la destruction là où ils passent. Le plan est à l'image du film, osé, jouissif, bourrin et maîtrisé.

Pourtant, et c'est là où le film perd beaucoup de son potentiel, le scénario est tout ce qu'il y a de plus bateau. On a du mal à y croire et je dois bien avouer que cela m'a sorti totalement du film. Hormis les personnage de Chow Yun-Fat et de Tony Leung (très bon dans ce film), les personnages ne sont pas travaillés en profondeur et sont la plupart du temps sous-utilisés (Mad Dog avait pourtant de quoi faire un bad guy anthologique, notamment avec l'issu de son combat dans l'hôpital, même le personnage de John Woo est assez anecdotique alors qu'il aurait pu avoir une réelle importance). On trouve même certaines maladresses, la scène des bébés avec un humour un peu hors de propos pour une telle situation, ou encore (et surtout) avec la storyline du coéquipier du héros qui trouve la mort dans le salon de thé. Une mort qui est censé avoir un impact émotionnel sur le personnage (que l'on ne ressent à aucun moment) et qui est vaguement utilisé pour expliquer l'attachement au flic infiltré. Autant je suis d'accord pour comprendre que certains films peuvent se passer d'une grande profondeur de script pour bien marcher, autant je trouve que sur Hard Boiled, cela nuit beaucoup au déroulement de l'histoire.

Véritable film d'action jouissif, Hard Boiled n'est pourtant pas le film ultime décrit par certains. Reste une évidente maîtrise des scènes-clés du film, des acteurs au top et des plans super classes. Reste à voir si je vais préférer des films comme The Killer, Bullet In The Head ou le diptyque du Syndicat du Crime.


7/10
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Heatmann » Jeu 25 Nov 2010, 17:05

meme ados , etre fan de M:I 2 c'est chaud quand meme :eheh: .... si hard boiled t'impressione pas plus que ca je pense pas que tu tombe sous le charme des autres alegas
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Re: [Alegas] Mes critiques en 2010

Messagepar Alegas » Jeu 25 Nov 2010, 17:11

Bah ouais j'étais con à l'époque, les ralentis avec les colombes je trouvais que ça tuais. :eheh:

Bah du coup je vais quand même tenter à l'avenir les films que j'ai cité. C'est pas non plus comme si j'avais pas mis la moyenne à Hard Boiled quoi. Au pire, ça me fera un peu plus de culture générale.
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