par Scalp » Mar 31 Mai 2011, 18:59
8.5/10
In The Mouth of Madness de John Carpenter - 1995
SPOIL !!!
Le seul grand film de Carpenter des 90's (parce que bon à part Vampires c'est vraiment pas glorieux, on est plus sur Prime Carpenter). Il signe ici un récit riche et prenant (peut être même le film de Carpenter le plus riche au niveau de l'histoire, troisième et dernier film de sa trilogie apocalyptique ( qui comprend un des 5 meilleurs film all time, et un autre avec des clochards tueurs vraiment cool).
Carpenter en montre un minimum et l'ambiance Lovecraftienne est merveilleuse mais de mémoire c'était plus marqué alors que finalement c'est finalement plus un film influencé par King que par Lovecraft (enfin King étant lui aussi influencé par Lovecraft)
L'histoire qui commence comme un simple (mais passionnant) film d'enquête gagne en richesse et niveau de lecture au fur et à mesure que le film avance et la frontière entre le réel et l'imaginaire est très mince puis vient le twist qui change carrément notre perception de tout ce qu'on venait de voir, car en fait rien n'est réel dans le film, John Trent était un personnage fictif. Et Carpenter adepte des plans finales qui tuent ne déroge pas à la règle ici avec le rire de Sam Neil qui se découvre sur grand écran, la mise en abyme se révèle d'une efficacité indéniable (et la punchline avec un truc du genre "mais ceux qui ne lise pas ?" "Le film sort dans 1 mois" est tellement vraie).
La folie progressive de Neil est bien gérée, en général les films qui traitent de la folie ont tendance à aller un peu trop vite ou sombre dans la ridicule, ici c'est juste la classe de Carpenter qui fait le boulot à merveille et il joue avec nous tout au long du film ( le script est quand même super bon avec du rêve dans le rêve foutrement bien foutu ).
L'ambiance bien glauque et oppressante du film est très réussie et le taf de KNB est une fois de plus très bon, par contre ça fait pas peur, Carpenter sort la grosse artillerie mais moi je reste quand même de marbre et ça à même plus tendance à me faire marrer mais c'est pas un souci vu que de toute façon ça existe pas les films qui font peur.
Tout le passage dans la petite ville est un pur moment de cinéma où Carpenter joue avec nous et la réalité ( et pis comme toujours le scope tue !!! ) et il a l'art de montrer jusque ce qu'il faut, franchement ces 45 minutes c'est du très grand cinéma.
Dans les courts bonus Carpenter nous apprend qu'au niveau du montage ça a été assez dur ( comment retranscrire la peur en on montrant le minimum ), le montage est beaucoup plus nerveux que les autres Carpenter et c'est aussi le premier film où il utilise un flashback.
Le seul regret qu'on peut émettre c'est que le film est trop court, j'aurais adoré qu'on reste un peu plus longtemps dans Hobb's End tellement l'ambiance qui en ressort est géniale ( mais une fois de plus Carpenter a été rattrapé par son budget limité) mais finalement le fait que ça dure que 1h30 montre qu'il y a pas besoin d'en faire des tonnes pour faire un film marquant.
Sam Neil a jamais été aussi bon, ici il trouve vraiment son meilleur rôle (bon après c'est pas dure ça) et son personnage qui renvoi au début du film au détective privé des films noirs est tout bonnement excellent, il campe avec talent ce détective cynique très rationaliste (les passages où il rationalise les trucs fantastiques qui vient de voir sont vraiment sympas) qui va se retrouver manipulé malgré lui et sombrer doucement mais surement dans la folie, Jurgen Prochow en Stephen King est très bon ( ça lui change de ces nombreuses séries Z ) mais on le voit pas assez, Julie Carmen sans atteindre des sommets d'interprétation s'en sort bien.
La BO c'est pas du très grand Carpenter ( il est pas seul ici ) mais c'est efficace.
Un très grand Carpenter et le plus grand film d'horreur des 90's (avec Candyman).
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