Scalp a écrit:Bon c'est un poil radin la note quand même
Non non.
Modérateur: Dunandan
Scalp a écrit:Bon c'est un poil radin la note quand même

Avec ce film, le réalisateur joue son Cronenberg en bien plus terre à terre (chez Cronenberg il y a toujours une dimension fantastique ,pas ici), moins bizarre, plus violent et qui prend aux tripes comme rarement un film en a été capable. Le scénario met en scène des personnages désabusés, à côté de la plaque, cas sociaux perdus dans le désert à vivre dans un no man's land cliché mais qui criant de vérité. Tout est glauque, sale, et Ashley patauge dans ce taudis dont elle ne prend pas soin , tout comme son corps qu'elle trahit chaque jour ... L'actrice connait là une transformation physique radicale, du même acabit que celle de Charlize Theron dans Monster.
On peut penser pendant quelques minutes qu le film va dériver vers le slasher ou le thriller avec l'arrivée de l'étrange Michael Shannon mais le film sombre dans tout à fait autre chose. Harry Connick Junior st lui aussi excellent même si son rôle reste ne retrait. Son personnage est là pour marquer le ton que va prendre le fim: le mal ne vient pas de lui comme on pourrait le croire (il ajoute même la touche d'humour du film et malgré son background e la souffrance qu'il provoque chez son ex, c'est de la paranoïa contagieuse que tout va commencer...).
Friedkin pose rarement sa caméra et laisse le soin à une bonne shakycam et calme de se rapproche des personnages et de bouger succinctement dans cet studio de motel à l'abandon. Le film devient un hui-clos viscéral et psychologique comme on en rarement vu. Bug laisse perplexe sur son final extrême et poussif (un peu grand guignolesque dans l'esprit). Les acteurs à vifs s'enferment dans une logique schizophrénique dont ils ne peuvent échapper: la femme par sa fragilité et son background tragique (le mari taulard et qui la battait, le gamin qu’elle a perdu en faisant ses courses, sa vie minable et solitaire...) et l'échappé de l'asile qui est persuadé qu'on l'écoute, le surveille et le poursuit. 
Le film prend son temps sans être lent, Ashley Judd possède un nombre incroyables de monologues dans lesquels elle crève complètement l'écran par son talent monstre et ses crises d'hystéries (à deux reprises) auraient pues vite devenir un gros cabotinage (tout comme les pétages de plombs de Shannon) mais Friedkin tire le meilleur de ses comédiens qu'ils exposent crument via un visuel bien pensé et réfléchi (Friedkin s'amuse avec des cadrages parfois atypiques et placent superbement sa caméra à travers ce si petit lieu dont on sent presque les odeurs nauséabondes à la fois de la transpiration , du sang et des insecticides).
La plongée dans la paranoïa est subtile, ça commence par des petits détails (dès le début les coups de téléphone anonymes et silencieux permettent de rentrer dans le fil met n'importe quel spectateur croit déjà tout savoir sur les directions que va emprunter le film..mais il se trompe), des petites réactions puis le film part de plus en plus loin. Shannon qui s'arrache les dents , le final "Clive Baker" avec l'acteur nu ensanglanté, des plaies partout et devenu complètement dingue.... 








Techniquement c'est d'une beauté inattaquable : la profondeur de champ inouïe, les décors naturels magnifiquement exploités, le cadre, la composition des plans toujours élégants et léchés sans sombrer dans le fantasme aseptisé récurrent au cinéma à cette époque. Lean met en scène des personnages charismatiques et bornés, aveuglés par l'honneur et les valeurs ancestrales de leur pays respectifs : japon, Angleterre. Deux îles jamais aperçue dans le film. Les hommes se confondent dans un troisième pays : la Thaïlande. Même perdus au fond de la jungle ils s’entêtent à vouloir dégager une un air digne, hautain et fier. L'un (le sous-exploité et pourtant remarquable Sessue Hayakawa ) est obsédé par son salut militaire (la construction du pont dans les délias) et la guerre (la réalité du moment) tandis que l'autre (le parfait Alec Guiness) s’obstine à résister aux ordres de l'autre. Droit comme un piquet il ne se permet aucun compromis.
A force de révolte purement volubile il finit par "gagner" tandis que Saito se morfond, observe de loin et pleure en cachette, affecté par une honte plus grande que tout. Deux hommes s’affrontant par le regard ,par le discours et les valeurs opposées et pourtant similaires : l'honneur prime. Chacun d'eux oublie la guerre qui ne jeu et finit par n'avoir en tête que la réussite du projet: construire le fameux pont. Le fossé est ainsi brisé et plus le film avance plus une certaine harmonie règne entre les deux ethnies (c'est subtil, mais trop ne surface pour mériter plus de développement).
Même si le film est sublime, l'ambiance visuelle n'est pas contemplative ni relavant d'un pur documentaire à l'image aseptisée. Ici, les acteurs transpirent, les vêtements sont criants de vérité, déchirés, les visages luisent sous la chaleur cuisante du Soleil et la jungle est étouffante. Tourné entièrement en décors naturels, le Pont de la Rivière fait partie de ces films à l’authenticité indémodable où le travail des créateurs connotaient une véritable passion pour un art qu'ils chérissaient par-dessus tout, n'hésitant pas à affronter des gros soucis au pour une scène de 30 sec qu'ils auraient pu tournées en studio avec maquette pour 10x moins cher et moins de jours de travail (la scène de l'explosion du pont).
Assez statique, le film n'en possède pas moins de bons travellings et de bonnes scènes bien montées (comme le final où s'alternent à la fois la joie des soldats British fêtant l'ale pont achevé ; les soldats ne mission commando pour exploser le pont, le sourire d'Alec Guiness et Saito préparant dans le calme et la solitude son futur harakiri (c'est largement suggéré). mauvais point pour les musiques bien trop "fanfare" à mon goût et qui , même si ça correspond au ton de départ (l'armée British qui débarque en tant que prisonniers dans le camp de Saito en sifflant un air joyeux), reste en décalage avec le reste du film plus sombre (à partir du moment où William Holden et les deux autres reviennent dans la jungle). Malgré tout,ça correspondant plutôt bine car le message du film tend à montrer que les deux hommes qui s’affrontaient pour leur propre "image" n'ont fait que savourer un combat pacifistes et rhétorique alors qu'atour d'eux , les autres font la guerre. L'ennemi des British vient d'eux-mêmes avec ce commando réunit pour battre le pont tandis que tout les autres se tuent à la tâche avec amour , patriotisme et respect pour leur général...
La paire d'acteurs n'est pas assez prononcé ni exposé pour atteindre des sommets mais dans l'ensemble c'est excellent. L'écriture est vraiment bonne même si on sent que le film n'est pas bien équilibré. Les ellipses entre le camp et l'évasion d'Holden puis son retour au QG de l'armée et le retour à la jungle c'est bancal. Ça casse un pue le film et le film est justement trop "scindé" en 3 parties ce qui est assez dommage.
Formellement c'est intense , magistral et l'usage du scope permet un décor vu sou un angle vraiment large , l'immersion est renforcé sans avoir besoin d'une mise ne scène très mouvementé. Le film signe là un académisme léché qu'on retrouve de moins ne moins au cinéma. Il faut dire que les photos à l'ancienne (les regards qui ressortent bien, les perles de sueurs sur les visages, le technicolor etc...).
| Film: Pont de la rivière Kwaï (Le) Note: 7,5/10 Auteur: Alegas |
Film: Pont de la rivière Kwaï (Le) Note: 10/10 Auteur: jean-michel |
Film: Pont de la rivière Kwaï (Le) Note: 8/10 Auteur: Scalp |



20 ans avant L'imaginarium du docteur Parnassus, Terry Giliam réalisait déjà un film ambitieux aux décors démesurés (il a pris un peu d'âge avouons-le), parfois somptueux mais jamais tape à l’œil au travers desquels les protagonistes se confrontent à la réalité par le pouvoir débordant d'imagination du Baron de Munchausen , personnification du cinéaste lui-même , aristocrate attachant accompagné par une troupe totalement barrée et décalée (comme le ton du film et sa trame) dont la motivation et le courage reprennent des forces grâce à une petite fille qui veut y croire.
Gilliam réussit un véritable tour de force puisque le film est à la fois loin d'être graphiquement léché et commercial (le casting, l'écriture, le ton et l'ambiance sont à l'opposé des films de fantasy de la même époque) mais , par un travail acharné les décors imposent un respect et une authenticité presque plus importante et plus ambitieuse que n'importe quel film du genre. Le réalisateur n'exploite toutefois pas assez bien certains d'entre eux malgré le 35 mm qui permet à Gilliam de filmer un maximum de grands décors plutôt que de jouer avec des trucages sur des maquettes (finalement peu nombreuses). L'effet carton pâte est à peine visible et l’ensemble du film atrès folklorique et pittoresque instaure vraiment un décalage savoureux et non-conformiste entre l'imagerie de Gilliam et celle d'oeuvres comme Legend, Willow, LadyHaxke , Krull etc..
Le réalisateur de Brazil reprend des codes de la fantasy et les remanient à sa sauce en y ajoutant son humour british et très saugrenu comme le reste du film (le Sultan qui joue de l'orgue-instrument de torture 
Gilliam mixe tout ce qui l'a sans doute bercé et tout ce qui le fait rêver. Son style peut mette mal à) l'aise (la photo est grandiose pour ce qui est des décors et des actions visibles à travers les plans mais les couleurs reste assez ternes) mais on ne peut lui reprocher d'avoir une vraie patte artistique en plus d'un esprit loufoque talentueux qui ne font jamais passé ses films pour des pellicules de secondes zones. dans le même genre, Tim Burton est un technicien moins doué..Terry Gilliam a le mérite d'avoir un sens de la mise en scène très prononcé même si ce Baron de Munchausen n'est pas on meilleur film formellement parlant (sans doute l'ambition dé départ et la grandeur originelle des décors l'ont-il aidés à rendre un film extraordinaire plutôt que le langage cinématographique bien que certaines scènes valent le détour comme sur la Lune le plan au-dessus de l'embarcation, le reflet des étoiles et le tout change en un grand banc de sable, l'image s’éclaircit.... L’onirisme dans toute sa splendeur...
Le film adapte très librement les aventures du héros populaire du véritable personnage historique de Munchausen. C'est rocambolesque, génial et jouissif. On pourra regrette un choix d'acteurs pas toujours évident et une interprétation parfois à la limite du cabotinage pour la majorité des personnages malgré leur investissement (les accents). Ça colle avec l'univers mais ça reste parfois agaçant surtout ce passage lunaire où Robin Williams surexcité en fait des tonnes et le film perd d’ailleurs un peu son temps avec ce côté grand-guignol en décalage avec le reste.
Dommage aussi que les personnages ne soit pas très attachant (même le petite fille) alors que ça devrait pourtant être le cas. Les caractères pas vraiment brossés, pas de background, juste un univers farfelu se moquant assez ouvertement d'un période historique et de la guerre par l'apologie de l'imagination, de l'aventure et de la quête initiatique.
| Film: Aventures du baron de Münchhausen (Les) Note: 8,5/10 Auteur: Dunandan |
Film: Aventures du baron de Münchhausen (Les) Note: 8/10 Auteur: Jack Spret |
Film: Aventures du baron de Münchhausen (Les) Note: 6,5/10 Auteur: caducia |
Film: Aventures du baron de Münchhausen (Les) Note: 9/10 Auteur: elpingos |
Film: Aventures du baron de Münchhausen (Les) Note: 6/10 Auteur: Milkshake |

me donnent vraiment envie.








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