[Waylander] Mes critiques en 2011

Modérateur: Dunandan

Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Waylander » Mer 05 Oct 2011, 16:26

Non mais techniquement le visage ça tue encore(yavait pas mieux à l’époque) Le reste par contre...
Des rapports avec la saga il ye na a (des FF yen a quand même 8-9 avant que le film sorte et les FF n'ont aucun lien entre eux donc ça dérange pas que le film soit à part mais ce qui g^ne c'est que le titre est purement commercial parce que ça n'entre pas du tout dans la catégorie du jeu vidéo : le film on dirait un mix des cinématiques de Capcom et de Squaresoft. L'histoire elle est pas plus naze que les FF en général :mrgreen: (bon j'abuse mais le fond des FF c'est souvent spirituel/écolo bah là ça l'est aussi).
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Pour une Poignée de Dollars - 7,5/10

Messagepar Waylander » Mer 05 Oct 2011, 22:00





Un des premiers Sergio Leone, un des premiers spaghettis, une vraie révolution du genre. Style poussiéreux , réalisation atypique, personnages iconoclastes et taciturnes, musiques charismatiques à l'aura magnifiant subtilement les plans importants et iconiques où la moindre scène prend une tout autre ampleur grâce à un Morricone inspiré. Leone indique au spectateur dès le générique vraiment original où en dessin-animé style ombre chinoise et couleur sang, le ton presque décalé mêlant le sérieux le plus intense avec un humour sec et pince sans rires incongru où la dimension tragique des westerns classiques se fait subtiliser la place par les nouveaux codes d'un genre à la dérive dont les Sept Mercenaires sonnait le glas en amorçant l’arrivée du nouveau western : d'un coté le crépusculaire et de l'autre, à la même époque, le spaghetti -qui se démarque par son ambition résolument plus divertissante , parfois amusante mais toujours sombre et violente.






Mise en scène stylisée permettant à Leone d'offrir des plans certes déjà vus auparavant mais son style émergeant commençait déjà à tendre vers une dilatation du temps flagrante où les solitaires laconiques se confrontent avant tout par le regard et le charisme. Il me semble même que Leone use intelligemment d'un e stratégie de Suntzu (ou Musashi Miyamoto) qui disait qu'il fallait battre l'ennemi avant même de porter la main au sabre. Par l'aura qu'on dégage sans laisser transparaitre sa peur, ses tremblements etc.. Les icônes de Sergio Leone s'encrent parfaitement dans ce cas de figure et le rapport au Japon et à Kurosawa existe bel et bien puisque le grand réalisateur italien aurait apparemment réalisé un remake de Yojimbo dont il avoue à peine l'influence. Le comparatif western/chambara est inévitable de toute façon.

Pour une Poignée de dollars signe surtout les débuts du plus grand réalisateur de western du monde en surfant sur la notoriété de Clint Eastwood pour imposer un des personnages les plus emblématiques et charismatiques du 7ème Art : l’Homme sans Nom, le solitaire jaillit de nulle part dont les motivations assez floues au départ de dessinent peu à peu clairement : Leone laisse exploser la violence et délaisse le manichéisme pour garde quand même quelques classiques : le héros improbable, sûr de lui, infaillible, au regard suprême apportant la pampa à la recherche de hameaux isolés souffrant la subordination de quelques malfrats infâmes. Par-derrière, il y a toujours en dimension politique chez Leone : les riches Américains exploitant les terres du Mexique, la révolution Mexicaine, les nouvelles armes destructrices (gaitling), le rapport de force entre les deux nations etc... Les anti-héros de Peckinpah et du crépusculaire deviennent en Italie des braves mystérieux ce qui laisse l’ambiguïté intacte.

Petit souci : Leone a du mal (en tout cas sur ce film) à filmer des fusillades : là où la Horde sauvage retentissait à dix milles lieux d'une ferveur indémodable, le spaghetti de Leone s’impose essentiellement lors de duel mémorables où un plan suffit à montrer 4 morts par balles. Des gros plans qui feront date et une tension palpable où le cinéaste se permet de retarder au maximum les échéances des protagonistes afin de statufier pleinement l'essence même de ses œuvres. A noter qu'il y est parvenu sans utiliser le ralentit. Bien évidemment, ce premier western de Leone n’est pas du niveau d'Il était une fois dans l'ouest ou le Bon la Brute et le truand car A fistful of dollars accuse son âge : un peu statique par moment , un scénario pas très ambitieux (mais au traitement inhabituel), des gimmicks et un style naissant donc encore assez éloignée de la grandeur épique des 4 derniers films du cinéaste, une courte durée, des acteurs secondaires approximatifs (par contre niveau casting c'est tout le temps très "physique" et Leone tape dans le mile à chaque fois pour dénicher des gueules cramées de la frontière Texas/Mexique) mais une recherche visuelle significative où la composition de certains plans offre des images pas tout à fait léchées mais exploitant l'environnement au maximum : il faut voir ce plan-séquence de trois malfrats débarquant dans le village : le travelling vertical qui permet de saisir l'ensemble du décor + les personnages se voient accompagnés d'un vent qui soulève le sable et balayent les feuilles mortes d'un arbre sur le déclin...Ou encore l’arrivée de Clint à travers la fumée provoquée par la dynamite...de grands moments cultes et inoubliables. S’appuyant sur des extrêmes superbement reliés (plan éloigné, plan d’ensemble, plan italien, plan moyen , gros pan, très gros plan), le réalsiateur du Colosse de Rhodes distille ensuite ses touches qui ne le quitteront jamais -à savoir le physique des acteurs savamment exploités et l'utilisation des musiques d'Ennio- afin de poser les bases d'un style limite provocateur.



A travers l'Ouest et le Sud des USA, on distingue plusieurs figures du western : le cow-boy en quête de liberté, le hors la loi en quête de richesse et le solitaire en quête de justice. Leone parvient à retranscrire quelques codes classiques dans son genre comme la figure féminine omniprésente sauf que le spaghetti laisse toujours en suspens cet élément : dommage car physiquement sublime, le regard intense (on retrouvera plus tard le même genre de femme avec Cardinale dans l'ultime western du maitre). Sa présence est surement là pour montrer que l'Homme sans Nom ne court pas non plus après l'amour. On sent une faille à ce niveau mais au final il reste détaché. Il va et vient afin d'aider ceux qui lui chantent en délaissant ses récompenses quand il ne les méritent pas. En contraste avec Gian Maria Volonté et le carnage final où après avoir mis le feu à la maison de la famille rivale il tue un par un les survivants qui tente de fuir l'Enfer. Dans l'Ouest de Leone, quasiment plus personne ne meurt naturellement : les balles des revolvers signent les cercueils. Loin de la désillusion et de l'idéalisme de la conquête de l'Ouest des westerns classiques, le spaghetti prolongeait le chant de la Mort entamé par le crépusculaire. En plus de parvenir à chambouler les codes, Sergio Leone réussit à transformer la forme du western en l’enrichissant de contre-plongées, plans éloignés , gros plans, très gros plans , quelques plans-séquences et musiques orchestrales où les chœurs de Morricone emportent le spectateur vers de nouveaux horizons funestes mais pas encore désespérés puisque les héros existent encore bel et bien.



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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Heatmann » Mer 05 Oct 2011, 22:36

le mieux , c est de lire ta critique en cliquant sur le dernier lien BO youtube, l ambiance est la :super: et on a les image qui reviennent en tete sur tes mots :love: ouai je trip un peu la :mrgreen:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar pabelbaba » Mer 05 Oct 2011, 22:44

Les deux captures en vue subjectives : :love:

Je l'adore celui-là, Clint Vs Volonté, pas de persos en plus ou de gras qui dépasse, ça va à l'essentiel.

Sinon c'est quoi le traitement inhabituel du scénario?
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Waylander » Jeu 06 Oct 2011, 17:11

Je me suis peut-être avancé : en fait le ton, la forme , les personnages etc...sont tellement à l’opposé du classique que j'y vois un scénario inhabituel alors qu'il ne l'est pas. Tout l'intérêt est là: structurer son film à la manière d'un classique en gardent quelques codes évidents mais de tout ça découle forcément une originalité scénaristique je pense.
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Kakemono » Jeu 06 Oct 2011, 18:39

Ouais bah là tu viens d eme couper toute envie d'écrire ma critique du coup.:mrgreen: Ca va être difficile de passer après ca, chapeau encore une fois. :wink:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar jean-michel » Jeu 06 Oct 2011, 21:53

Du bon comme critique. :super:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar pabelbaba » Jeu 06 Oct 2011, 22:07

Waylander a écrit:Je me suis peut-être avancé : en fait le ton, la forme , les personnages etc...sont tellement à l’opposé du classique que j'y vois un scénario inhabituel alors qu'il ne l'est pas. Tout l'intérêt est là: structurer son film à la manière d'un classique en gardent quelques codes évidents mais de tout ça découle forcément une originalité scénaristique je pense.

Bon, y a une truc inhabituel en gros... :mrgreen:
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Usual Suspect - 7/10

Messagepar Waylander » Ven 07 Oct 2011, 17:44





Plus d'une décennie et d'au moins 5 visions après, le second film de Bryan Singer perd considérablement de sa superbe. Bâtissant son statut culture essentiellement grâce au cliffangher génial et bouleversant, Usual Suspects se révèle finalement assez pauvre dans sa réalisation , malgré sa photographie assez soignée mais inégale et son écriture. Le scénario parait de moins en moins captivant et passionant au fur et à mesure que le temps passe : tout est concentré sur l'intrigue et et l'interrogatoire mais les personnages ne sont vraiment développés et c'est ce qui semble atténuer la première impression coup de poing du long-métrage.

Pourtant, il y a peu à reprocher puisque rien n'est là pour ennuyer le spectateur : la durée est raisonnable, les acteurs très bien choisis et tous convenables (enfin bon Byrne il est toujours sur le même registre donc à part Spacey qui se démarque vraiment le reste c'est juste du casting est juste présent pour donner quelques touches d'humour avec Baldwin, Del Toro déjà excellent malgré son temps de présence et de dialogue très limité), l'intrigue est prenante (désormais je la revois à la baisse : il y a des films , mêmes vus 10x, l’enquête et le scénario restent captivant genre JFK d'Oliver Stone mais Usual bah c'est un peu plan-plan, il ne passe pas grand-chose, c'est juste des mecs qu'on appelle pour faire un casse ou deux puis se font baiser puis se font trahir puis se rendent comptent qu'ils sont des pions et crèvent tous pendant qu'un autre raconte l'histoire qui finalement pourrait être une grosse improvisation ou un gros mix de pleins de vérités et de mensonges mais jamais le film n'est complexe ou tortueux. C'est tourné de manière tellement basique qu'arrivé à la fin du film on peut vraiment être déçu à la révision).

Effectivement quand on découvre ce film à 10-15 ans on adore on se prend un uppercut. 10 ans plus tard c'est déjà plus le même impact. Manque de relief , de profondeur, d'ampleur visuelle et technique, tout la substance d'une des premières œuvres de Singer se trouve uniquement (en tout cas majoritairement) dans cette putain de fin superbement découpée , où le cinéaste réussit en quelques minutes à clôturer son film et son histoire sans rien expliquer, juste en nous laissant voir ce que Kujan découvre et comprend à son insu. C'est bel et bien à la fois une vrai dénouement qui termine totalement le film mais réussit à laisser une porte ouverte sur l'imagination en pleine effervescence du public. Même après le générique qui peut dire que l'histoire qu'il a vue était vraie ? :mrgreen: Par définition, un film est dès le départ un mensonge mais Usual Suspects pourrait être un mensonge dans le mensonge.


La force du film repose aussi sur la figure criminelle de Keyser Soze, hors la loi quasi intemporel mythologique à l'aura mystérieuse qu'empreigne littéralement le film. Ottman signe une bonne compo, ça fait même penser à du Morricone sur Les Incorruptibles de De Palma. Pour comparer le film avec certaines œuvres du même genre (sans cliff mais avec une tension finale et une acmé viscérale) Reservoir Dogs est bien supérieur et bien plus original sur la forme. Bien plus inventif et moins formaté. Concernant les films à twists, le Singer fait pâle figure face à la fureur et le ton tragique faussement décalé d'un Smokin'aces. Quand voit Mmento par exemple c'est encore un cran au-dessus à tous les niveaux.

Pour finir, Usual Suspects reste culte et mérite sa place ne serait-ce que pour le travail du scénariste (bien plus que celui du cinéaste) qui structure son film en le déstructurant (ça reste minimaliste hein :mrgreen: ) :mrgreen: (la narration n'est pas linéaire, les flash-black ne sont pas vraiment -pas tout le temps- annoncés (même visuellement) etc...).



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Echine du diable (L') - 9/10

Messagepar Waylander » Sam 08 Oct 2011, 15:47




Après un Mimic complètement violé par la production, Del Toro réalisa le premier film qui formera plus tard un diptyque avec le Labyrinthe de pan.
L’Échine du Diable ou comment Del Toro réussit à mélanger les genres et signe toujours ses films par cette ambivalence entre le réel et le fantastique à travers duquel ne transparait finalement que les thèmes chers au réalisateur mexicain en plus de former un parallèle cohérent avec l'intrigue principale, toujours encrée dans le rationnel. Avec Cronos qui , de mémoire, était un peu fade visuellement (premier film, aucun budget) mais qui débordait d'originalité (le thème du vampire y était entièrement révisé) et on découvrait pour la première fois les influences -évidentes ou non- de réalisateurs comme Cronenberg ou Spielberg chez un nouveau créateur d'univers mais surtout, un conteur hors-pair qui malheureusement se fait bouffer par les plus connus, les plus réputés et les plus aisés.


A travers l'enfance , Guillermo Del Toro distille deux autres sujets : la guerre (précisément la Guerre d'Espagne) et le surnaturel, prétexte à une écriture et un ton dépressif où le fantôme d'un enfant assassiné hante un orphelinat perdu au beau milieu d'un pays en guerre. Isolé au beau milieu d'un paysage désolé, des enfants épargnés par les bombes trouvent donc refuge au sein d'une baisse traitée par Del Toro comme une ville fantôme de western, genre auquel il rend clairement hommage par des plans ou une partie de l'intrigue qui reprend exactement les motivations importantes de certains films de l'ouest Américain : un trésor, des bandits, un homme seul et vieux (le shérif)à qui prend le fusil pour défendre jusqu'au bout sa demeure installée loin de la violence qui survole pourtant l'établissement catholique au point de larguer une bombe..qui n'explosera pas. Providence ? pas sûr. Les protagonistes sont épargnés par la guerre qui fait rage mais , les murs qui les protègent deviendront bientôt une prison.


Quasi huit-clos et faux film d'horreur , L’Échine du Diable porte ne lui les germes d'un style cinématographique nourrit d'une grande culture du fantastique par-dessus laquelle le cinéaste imagine une histoire intimiste essentielle sur la perte de l’innocence. Rarement un film aura été aussi contrasté sur le sujet : les gamins sont face à face avec la mort et la violence sous toutes leurs formes. Ici un être de leur âge dont le souvenir perdure au-delà même du monde dans lequel il ne vit pourtant plus. Les hommes jeunes sont violents (superbe interprétation d'Eduardo Noriaga, quasi jumeau de Colin Farell), les anciens sont faibles , inertes mais sages (Federico Luppi déjà dans Cronos, ici immense surtout vers la fin) et le scénario évite tout manichéisme : ce jeune homme fut lui aussi orphelin mais sa quête n'est pas celle des rebelles. Il veut avant out le trésor (les lingots) pour fuir. Il a même droit à une scène pleine de nostalgie et touchante où, accompagné de ses deux acolytes il redécouvre son dossier contenant les photos de ses parents et de lui-même. Un bref instant il est ému et veut partager ce moment mais les deux seuls personnages qu’ils pensent être ses amis ne l’écoutent pas et s'en fichent totalement. Plus tard ils l'abandonneront même : "Quelle solitude que celle du prince sans royaume, de l'homme sans chaleur..." En ajoutant quelques poèmes à son œuvre, Del Toro signe une fable sinistre et mélancolique sans concessions où les femmes sont aussi violentées que les enfants.


Le film possède quelques scènes crues où la lucidité de l'auteur sur les sentiments et les paradoxes humains enterre toute niaiserie sur le propos : la directrice couche avec Jacinto -dont elle s'occupait quand celui-ci était gamin et dont elle connait plus ou moins les motivations et l'idylle avec le conchinta-, le vieux solitaire (d'ailleurs la solitude est un des thèmes en filigrane du film : qu'il s'agisse du fantôme, de Jacinto, le professeur Casares, Jaime, mais encore..la bombe , discrète mais toujours présente , comme une antiquité ou plutôt un mémorial, un monument) qui n’arrive pas à déclarer son amour à la directrice (à la jambe de bois dont le design est un pur concept de pantin. Souvenir laissée par la guerre sans doute) , Jaime qui entre ne scène comme le méchant de l'orphelinat mais qui peu à peu prend du relief et devient le héros du film plus que l'enfant en tête d'affiche qui n'est qu'un pont entre l'ainé (Jaime) et le fantôme. En un seul film Guillermo Del Toro parvient à s'affranchir des productions américaines entamées avec Mimic et livre son film le plus personnel, le plus violent,le plus sombre et le plus pessimiste. la guerre détruit l'Homme, l'Homme se détruit lui-même. L’orphelinat catholique contraste parfaitement avec toute la violence du film, à la a fois douce, sans effusion de sang mais pourtant choquante car palpable et réelle. L'imagerie du film est parsemée de plans symbolique (abandon déchirant où le garçon cout après la voiture (on pense à Empire of the Sun de Spielberg) mais encore le plan de Jaime qui est cachée derrière la bombe pour éviter Jacinto (qui devient le Croque-Mitaine à la place du fantôme : le réalisateur de Cronos jouent avec les codes pour mieux surprend le spectateur : la présence surnaturelle devient un gentil petit garçon mort prématurément qui sollicite les vivants afin de le venger et le fantastique n'est qu'un prétexte assumé de l’amour du genre car l’Échine du Diable n'a jamais pour ambition de faire peur malgré les gimmicks inhérent au genre. C'est vite oublié, le fantôme n'est pas très présent et tout le film ne tourne qu'en filigrane autour de lui. Limite le vestige e la bombe est plus symbolique et plus mis en valeur
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Superbe premier pan du film où un gamin s'avance vers un mourant vers lequel son geste devient comme un pacte de sang, similaire à un adoubement par lequel Jaime est suspecté par le public d'être le meurtrier alors qu'il signe en fait l’arrête de mort de la pureté naïve d'un orphelin prélevant le dernier souffle de son camarade


Sans violer son goût du cinéma de genre, Del Toro met en scène un pur film d'auteur auquel l'artiste apporte néanmoins une originalité débordante et quand on voit ce que deviens le genre des histoires de fantômes on ne peut que saluer la beauté et la qualité d'écriture des films espagnols. la mise en scène possède une vraie ampleur (grâce au format 1:85 qui permet encore une fois d'exploiter au maximum les décors, les intérieurs, et de profiter du travail de Guillermo Navarro, le directeur photo). Loin d'être statique , le long métrage s'échine à donner vie à une intrigue funèbre dont l'émotion en retrait permet de ne pas trop en faire: avec un tel sujet, le film aurait pu être bien pathos mais non. C'est bourré de désillusion, de cruauté et la violence y est nécessaire, comme inéluctable ,et devient même une échappatoire à celle habitant "l'autre".

La musique de Javier Navarrete est excellente et possédait déjà les fondements de celle du Labyrinthe de Pan.



Un des plan-séquence les plus inspirés du film où le cinéaste montre un savoir faire indéniable (un climax pareil sur un tel film forcément cela impressionne par sa force, son ambiance sonore et par son apparition inattendue) :



Le final façon western post-apocalyptique est d'une puissance émotionnelle rare où le désenchantement côtoie un espoir amer...étrange parfum nostalgique jaillissant des plus profondes blessures humaines. Certainement le meilleur film de Guillermo Del Toro ou en tout cas, du genre (avec The Others et Sixth Sens).




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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Sam 08 Oct 2011, 16:25

Superbe Critique :super:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar zack_ » Sam 08 Oct 2011, 18:09

De vagues souvenirs du film mais un souvenirs positif, faudra que je me le rematte tiens!
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Milkshake » Sam 08 Oct 2011, 22:16

Le meilleur Del Toro et ça le restera sauf si Del Toro arrive un jour à financer At the mountains of madness :mrgreen: (merci Cameron)
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Waylander » Sam 08 Oct 2011, 22:22

J’ai du mal à choisir un meileur chez Del Toro. :mrgreen:
Bon chez moi Blade 2 c'est carrément pas le meilleur mais niveau fond et forme le diptyque Pan/Échine ça se vaut.
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2011

Messagepar Milkshake » Sam 08 Oct 2011, 22:25

Pan est plus chiadé, il y a un beau bestiaire mais l'histoire je la trouve carrément moins prenante. J'y vois plus une pale copie de l'Echine.
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