[Dunandan] Mes critiques en 2011

Modérateur: Dunandan

Machete - 7/10

Messagepar Dunandan » Jeu 01 Déc 2011, 05:28

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Machete, Robert Rodriguez (2010)

Machete était d'abord une blague en soi, un faux trailer précédant Planète Terreur, qui était l'un des premiers films de la série des Grindhouse débutée par les amis-réalisateurs Tarantino et Rodriguez. Ces derniers voulaient rendre hommage au cinéma de leur enfance, les séries B des années 80, allant même jusqu'à adopter l'image granuleuse et de qualité VHS de la pellicule. Quel plaisir jouissif de retrouver ce second couteau qu'est Danny Trejo, ce mexicain à la mine patibulaire aux multiples tatouages qui a ici une obsession pour la machette (comme dans Desperado 1 & 2) - véritable extension de son pénis -, la préférant dans le vif de l'action à un pistolet. Oubliez la maigreur du script - qui est déjà une blague en soi, hommage à peine caché de ces films - et les invraisemblances, ce film tourne presque entièrement autour de la personnalité de ce Machete et ses manières expéditives, qui sait merveilleusement bien varier l'utilisation des armes blanches. Bien sûr le second, voire le troisième, ou quatrième degré est au rendez-vous. Rodriguez sait se moquer de son propre cinéma en recyclant ses classiques, ses propres films, et ceux de ses amis (ainsi on reconnaît un parfait pompage de l'entrée du commando de Bill dans l'Eglise dans Kill Bill). Machete est le meilleur quand il s'agit de tuer (sauvagement) et parvient (quasiment) toujours à ses fins et sait mettre à ses pieds grâce à sa seule virilité toutes les plus belles femmes qu'il croise. Les seconds rôles ne sont pas en reste, avec Michelle Rodriguez en artisan de la révolution mexicaine, Robert de Niro en politicien fervent défenseur des valeurs américaines, Cheech Marin (un acteur récurent de Rodriguez) en prêtre-flingueur, Steven Segal en parrain de la mafia (qui a un rôle inversé par rapport à ses anciens films : ainsi, dans Piège en haute mer, il était le cuistot ancien forces spéciales le plus décoré de son navire, et à présent Machete le remplace alors qu'il n'est apparemment qu'un vulgaire SDF). Bon après, on pourrait reprocher à ce film une certaine paresse dans son déroulement narratif et dans sa réalisation, comme si en voulant faire hommage à la série B, il devait en adopter également ses défauts formels. Mais on éprouve quand même un certain plaisir coupable - plus selon moi que The Expendables, qui ne se moque pas suffisamment de ses grosses ficelles - de manière intempestive, et c'est déjà beaucoup dans le genre. De plus, il y a une petite réflexion en toile de fond sur les conditions d'émigration des mexicains aux Etats-Unis, et sur la politique américaine par rapport à ça, qui n'est pas si innocente.

Un gros plaisir coupable, avec l'un de mes acteurs-seconds couteaux favoris enfin dans un premier rôle digne de lui, Danny Trejo. Mettez votre cerveau off, et vos a priori sur une réalisation réussie, et appréciez cet hommage très honorable des films de série B des années 80, qui fonctionne essentiellement grâce à sa force d'auto-dérision.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Dunandan » Jeu 01 Déc 2011, 05:56

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Grandes espérances (1946) (Les) - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 02 Déc 2011, 01:56

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Les grandes espérances, David Lean, (1947)

Il y avait un avant Lawrence d'Arabie dans la filmographie de David Lean, dont figuraient surtout Les grandes espérances et Oliver Twist, mais je suis partiellement convaincu par cette adaptation du célèbre roman de Charles Dickens (que je n'ai pas lu).

L'histoire est structurée en trois parties. Elle commence par l'enfance de Pip, qui fait l'expérience de la générosité avec un prisonnier, peut-être le seul personnage susceptible de se trouver dans une classe inférieure à la sienne. Ensuite, il découvre le monde de la noblesse, voeu d'une vieille femme pour qui le temps s'est arrêté depuis le jour de l'annulation de son mariage et qui a besoin de monde pour la distraire. Mais un jour, Pip hérite et découvre la richesse (d'où le titre de l'oeuvre), et devient snob : il oublie ses origines, et quand l'un de ses amis vient lui rendre visite, le décalage entre pauvreté et richesse se fait sentir. Enfin, Pip découvre l'identité de la personne de qui il a hérité, et va perdre ses illusions à la suite de cette rencontre.

L'un des points forts des Grandes espérances est la photographie sublimant les décors (surtout dans la première partie), qui excelle dans le jeu d'ombre et de lumière, et donne un aspect souvent fantastique à l'image. On a l'impression au début du film que la caméra se place à hauteur d'enfant, et ainsi rend certains lieux communs dérangeants, effrayants, entre rêve et cauchemar, dans le sillage de l'expressionnisme allemand. Ainsi, les lieux du cimetière (plongé dans le brouillard et couvert d'une lumière lunaire) et de la maison de la vieille noble (plongée dans le noir et envahie par la poussière et la pourriture, témoin morbide d'un temps qui a cessé d'exister) sont de très beaux moments visuels du cinéma, à la limite du gothique.

L'introduction nous enseigne que le film sera une adaptation qui se voudra la plus proche possible du livre. Mais ainsi, la narration est assez pénible à suivre, surtout pendant la période adulte de Pip. Or, la fidélité littérale à un texte peut nuire à son essence et à ce qu'il veut transmettre, ce qui l'a été dans mon cas, ce qui est pour moi le principal écueil du film. Vient s'y ajouter un jeu théâtral daté, et des acteurs adultes trop âgés par rapport au roman et qui n'ont pas le charme des acteurs enfants.

Les grandes espérances sont une adaptation cinématographique servie par une photographie exemplaire (surtout dans la première partie), mais alourdie par une narration qui se veut trop proche du texte original.
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Frangins malgrés eux - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 03 Déc 2011, 03:20

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Frangins malgré eux, Réalisé par Adam McKay (2008)

Frangins malgré eux est la comédie U.S. la plus hilarante que j'ai vue depuis longtemps, dépassant même les meilleurs opus de Farelly. Ce film reprend le concept de Tanguy, comédie sympathique sur un trentenaire issu d'un milieu bobo qui ne veut plus quitter ses parents, en exagérant au maximum la caricature de deux adultes de 40 ans qui n'ont jamais rien fait de leur vie et passent leur temps à s'amuser, et qui sont restés dans leur tête des adolescents attardés de 15 ans. Will Ferell et John C. Reilly sont juste des génies de l'art de la régression, et les dialogues sont vraiment à mourir de rire. Malgré l'humour gras, alternant les situations répulsion/attirance entre les deux frères (comme poser ses boules sur la batterie ...), geeks (comme faire du karaté dans le garage), inter-générationnelles ou inter-familiales (le frère qui a la gueule d'un golden-boy, et ressemble fortement à Tom Cruise ; sa femme qui veut faire rentrer le frère de son mari dans son vagin : WTF !), ce film parvient à nous surprendre avec une vision sociologique très juste. Du début à la fin, c'est du bonheur en barre, même quand les deux frangins parviennent à réconcilier leurs deux parents en chantant ensemble d'une manière incongrue, et surtout le fight final contre les gosses. Je ne peux en dire plus, car les comédies, ça se regarde, ça ne s'analyse pas !

Une comédie qui donne envie de préserver le "dinosaure" présent en chacun de nous.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Heatmann » Sam 03 Déc 2011, 09:27

en voila une vrai Comedie estampiller apatow qui est vraiment marrante et reussit :super: Mckay ferrel et reilly c'est un bon trio , aaaaaaah ricky bobby :love:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Sam 03 Déc 2011, 09:32

Il a pas dut faire exprès Appatow que ce soit si drole :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Heatmann » Sam 03 Déc 2011, 09:36

sur celui la il a du fermer sa gueule et juste produire apatow , mckay il a bien sa patte sur l ecriture la et comme dans ces autre film *( ben ouai ca dure 1h40 et c est drole :mrgreen: et pas de ptite pique social bobo :nono: coucou logan )
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar francesco34 » Sam 03 Déc 2011, 09:45

Ouais enfin il a réalisé que 3 films finalement Apatow... il est surtout scénariste et producteur...
Mais bon y'a des perles dans le lot quand même: Rien que pour vos cheveux c'est un des films les plus drôles que j'ai vu :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Heatmann » Sam 03 Déc 2011, 09:48

ah ouai j avoue , Zohan moi aussi ca ma carrement fait delirer !
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36ème chambre de Shaolin (La) - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Dim 04 Déc 2011, 03:13

La 36ème chambre de Shaolin

Réalisé par Chia-Liang Liu

Avec Gordon Liu, Lung Chan, Norman Chui Siu Keung

Arts Martiaux, Chine, 1h51 - 1978

8.5/10


Résumé :
Décidé à combattre les Mandchous et de venger sa famille assassinée, Liu intègre le temple de Shaolin afin d'y être formé aux arts martiaux. Mais les moines Shaolin ne lui font pas de cadeau.


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La 36ème chambre de Shaolin a une valeur particulière pour moi, puisque c'est pratiquement avec ce film que j'ai découvert l'univers de la SB (après Les arts martiaux de Shaolin).

Plus je revois l'introduction, plus je la trouve longue (environ trente minutes), mal rythmée, moyennement réalisée (à renfort de zooms qui faisaient office à l'époque de travellings, mais ça demeure bien mieux fait que The Big Boss) mais nécessaire. Elle met en place les principaux éléments dramatiques de l'histoire, avec le gouvernement injuste des Mandchous, la réponse rebelle inefficace, et les valeurs héroïques du sacrifice lorsqu'une cause mérite d'être défendue. Liu est un simple étudiant qui se trouve malgré lui dans le camp de la rébellion, car l'étude (fondée sur le confucianisme, sorte de stoïcisme à la chinoise) et le combat sont pour lui deux univers qui ne se côtoient jamais, jusqu'au jour où son regard croise celui des corps de l'opposition. Il décide alors de retrouver les moines Shaolin afin d'apprendre les arts-martiaux, et de sortir le temple de son indifférence face aux injustices du monde. Ce désir de changer les choses est le fruit de son propre dilemme intérieur. Ce personnage est merveilleusement interprété par Gordon Liu, qui trouve probablement le rôle de sa vie en moine Shaolin qui par sa détermination et sa force parviendra à traverser les jalons pour devenir un maître en arts-martiaux accompli. Parallèlement, la réalisation trouve son ton et son niveau de qualité.

Sans trop en dévoiler, La 36ème chambre de Shaolin représente selon moi l'équilibre parfait entre mythe et réalisme des arts martiaux. D'abord, on nous montre clairement la manière dont le temple est structuré, avec des moines attribués aux tâches quotidiennes, aux prières, et aux arts-martiaux (disciples et maîtres). Dans le dernier cas, on suit la progression physique, morale, et spirituelle de l'entraînement des moines à l'aide des 35 chambres qui rivalisent d'inventivité et nous donnent une image fantasmée des arts-martiaux, le genre d'atmosphère que tout petit scarabée qui se respecte rechercherait dans le genre. Et ce cadre prend véritablement corps grâce aux préceptes de philosophie chinoise d'une part, proches du stoïcisme qui sont un appel à la maîtrise du corps et de l'esprit et interdisent ainsi la violence et donc la vengeance poursuivie par Liu, et d'autre part grâce aux chorégraphies légèrement hachées mais parfaitement lisibles et magnifiquement construites, dans un style très connu dans le Kung Fu, le Hung-gar, dont les positions imitent les mouvements animaux du dragon, du tigre, de la grue, du léopard et du serpent. J'adore regarder l'évolution de Liu à chaque étape, avec ses échecs et ses réussites proportionnellement éblouissantes, mélange de comédie légère (sans une once de Kung Fu comedy, mais plutôt humour-pince-sans-rire des maîtres-instructeurs : par exemple, "le mur est bas, mais la loi de Bouddha est haute", lorsque Liu veut essayer de sauter par-dessus un mur au lieu de passer l'épreuve comme tout le monde) et de courage moral, en terminant logiquement par un duel de légende avec le maître de la discipline (qu'il battra en créant sa propre arme : le parallèle avec la philosophie Jedi est flagrant, où l'apprenti doit créer son propre sabre au cours de sa formation).

D'abord disciple, puis maître, Liu va fonder la 36ème chambre de Shaolin, véritable point de rencontre entre les mystères de Shaolin et le monde laïc. La discipline, fondée sur les lois de Bouddha, est dans un premier temps en désaccord avec le moine, mais en appliquant la punition, elle lui offre facétieusement l'opportunité d'accomplir son désir juste de former le monde extérieur à se défendre contre les ennemis intérieurs. Liu brille de nouveau dans le rôle du maître-instructeur emblématique, qui aura à former en quelques mots un futur disciple à se battre, et à répondre au défi désespéré et comique d'un autre.

Ce moine Shaolin aurait réellement existé : il aurait joué un rôle dans la résistance aux Mandchous, et serait l'inventeur du fléau à 3 branches, l'arme que Liu utilisera contre les pratiquants du sabre jumeau. Deux suites ont été également tournées, mais n'ont pas de rapport direct avec le premier, et lui sont inférieures en qualité. En qualité, la 36ème chambre de Shaolin est comparable à Il était une fois en Chine avec Jet Li, qui incarnera un autre personnage célèbre de Kung Fu, Wong Fei Hung (interprété également par Gordon Liu d'ailleurs dans Combat de maîtres et Martial Club).


La 36ème chambre de Shaolin, malgré un début légèrement laborieux, est une véritable référence dans le cinéma d'arts-martiaux (dans mon top 5 S.B.), particulièrement grâce à l'osmose que ce film arrive à produire entre l'entraînement des moines et la philosophie chinoise qui le soutient, et à l'équilibre idéal entre comique et sérieux.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Scalp » Dim 04 Déc 2011, 08:05

Tu peux pas comparer avec Big Boss, les Shaw c'était pas des tacherons qui réalisaient :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar alinoe » Dim 04 Déc 2011, 09:58

Personnellement je le trouve un peu trop présent l'humour dans la 36ème chambre de Shaolin, ce qui m'empêche d'apprécier vraiment ce film.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Dunandan » Dim 04 Déc 2011, 15:32

Scalp a écrit:Tu peux pas comparer avec Big Boss, les Shaw c'était pas des tacherons qui réalisaient :mrgreen:


Ma remarque impertinente, je l'ai faite exprès, style pour montrer que la réalisation assurait quand même au début malgré tout par rapport à ce qu'on pouvait trouver dans le style :mrgreen: !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2011

Messagepar Dunandan » Dim 04 Déc 2011, 15:36

alinoe a écrit:Personnellement je le trouve un peu trop présent l'humour dans la 36ème chambre de Shaolin, ce qui m'empêche d'apprécier vraiment ce film.


Ah c'est dommage, je trouve que ça fait justement partie du charme du film et l'une des raisons pour lesquelles il fait partie de mes 5 Shaw préférés (sur les 15 que j'ai vu), cet humour pince sans rire à la chinoise ("Le mur est bas mais la loi du Bouddha est haute", j'adore ce genre de formule à la "petit scarabée" :mrgreen:).
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Tuer - 8/10

Messagepar Dunandan » Lun 05 Déc 2011, 05:07

Rétrospective Chambaras

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Tuer, Kenji Misumi (1962)

Deuxième visionnage et ça passe toujours très bien. Il faut dire que Misumi sait impulser à son histoire ô combien tragique, le destin d'un homme qui n'a décidément pas de chance en enchaînant malheur sur malheur à quelques exceptions près, voué à l'errance, des images fort suggestives qui pourraient presque se passer de dialogues tant le déroulement paraît fluide et évident. Car ce réalisateur, malheureusement peu représenté par chez nous (seulement une douzaine de films disponibles), est avant tout un esthète dont le savoir-faire technique, doté d'un sens du cadrage millimétré, se met au service de magnifiques compositions de plan, à la fois respectueuses de son sujet (certainement l'un des meilleurs lorsqu'il s'agit de reconstituer cette époque des samouraïs), et belles comme un haïku.

Et Misumi ne se contente pas d'être un habile technicien, mais son histoire est riche, dense, prenante. Non seulement par la façon dont il rend compte avec minutie de cette époque où justice et codes d'honneur trouvaient souvent une issue malheureuse (réglés à la pointe du sabre lors de combats sacrément courts et expéditifs), mais aussi par la façon dont les différentes sous-intrigues s'imbriquent efficacement en apportant à chaque fois des ajouts intéressants par rapport au noyau narratif central. Vient s'ajouter un certain sens du rythme, avec des plages calmes (ces fameux jardins japonais beaux comme tout) mais où plane toujours en arrière-plan une machination ou un passé maudit qui finit par remonter à la surface. Ainsi, semble nous dire Misumi, la voie du sabre (qui rime avec soumission aux traditions et à la pyramide hiérarchique) ne peut qu'aboutir à la destruction de l'individu (cette séquence où Shingo transforme une branche fleurie en arme mortelle est très évocatrice), où la paix tant recherchée ne peut être trouvée que dans l'abandon de cette existence-ci.

En à peine plus d'une heure, Misumi impose sa marque en nous servant un chambara incroyablement pessimiste, dominé par une esthétique précieuse mais toujours affutée, le tout au service d'une histoire minimaliste et tragique où l'émotion, toute en retenue, n'en est pas moins présente et puissante.

Note : 8/10
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