[pabelbaba] Mes Critiques en 2013

[Count Dooku]

Le dernier grand Lumet...

Pour moi son dernier, Before the Devil Knows You're Dead, est une belle réussite, un film très noir doublé d'une tragédie familiale, servi par un casting de haute volée (en particulier Hoffman et Finney, leur relation est un des points les plus réussis du film, avec un final terrible).

Sinon oui ce Contre-Enquête est excellent, Nick Nolte y campe un authentique pourri et porte littéralement le film (avec Assante). Lumet était vraiment un formidable directeur d'acteurs, c'est vraiment une des qualités majeures qui transparait de l'ensemble de sa filmo (et ce dès son premier film, 12 Hommes en Colère, qui reposait quasi uniquement sur ses acteurs). Pacino, Fonda, Connery, Holden, Newman, Finney... ont trouvé certains de leurs meilleurs rôles dans ses films.

[angel.heart]

Effectivement Before the Devil Knows You're Dead est un très bon film.

[pabelbaba]

Le Goût de la Violence de Robert Hossein - 1961

Un western français! Et qui se déroule pendant la révolution mexicaine...

Enfin je ne sais pas pourquoi je bave, ça pue le manque de moyen ou en tout cas d'ambition. Et ce, dès la séquence d'introduction : on s'attend à une scène d'attaque de train, mais par la magie de la fumée on ne voit rien. Supaire! Plan suivant, les assaillants ont gagné et tiennent en joue les survivants. Volonté artistique ou manque de budget? Pas de bonus dans le DVD pour savoir. En revanche ce qu'on sait, c'est que le procédé va resservir et que toutes les scènes d'action seront hors-champ... Ca sent légèrement l'arnaque.

On pourrait éventuellement fermer les yeux sur la forme si le fond suivait. Après tout, le scénario était un bon prétexte pour développer les thèmes habituels et particulièrement forts du western zapata. En particulier l’interversion des persos, l'idéaliste devenant avide et/ou le je-m'en-foutiste se trouvant une cause. Fait avec finesse, c'est généralement beau, Le Dernier Face à Face en étant le meilleur exemple. Pas de bol, les persos ne vont pas évoluer d'un iota...

Alors, oui, on va nous montrer que la folie des hommes c'est moche, que la guerre c'est pas beau et que la révolution ça ne mène nulle part. Parfois de façon assez esthétique, comme l'arrivée dans la ville avec les pendus, qui sera reprise dans Le Mercenaire de Corbucci. Mais ça ne rattrape pas le reste.

3/10

[pabelbaba]

Une Femme dans une Cage de Walter Grauman - 1964

Dès le générique, le ton est donné : ça ne sera pas conventionnel. Musique stridente, intégration des crédits dans des images du quotidien déformées, ça ne laisse pas indifférent. D'ailleurs le pitch, bien que minimaliste, s'y prête bien : une femme opérée à la hanche et qui a besoin d'un ascenseur pour se déplacer dans sa maison, s'y retrouve coincée suite à une coupure de courant. Les intrus vont pouvoir s'introduire sans souci!

Si le début est plutôt soft, avec un clodo gentillet et alcoolique, le film part rapidement en live quand James Caan et sa bande font leur apparition. Olivia de Havilland, qui faisait presque semblant d'avoir peur, se met à sentir les possibilités infinies de ce qui peut arriver et ne simule plus. D'autant plus que Caan est vraiment flippant. Malgré sa jeunesse et un faux-air du King, il inspire réellement l'absence de remords ou de compassion. Le script l'aide bien d'ailleurs de ce côté. Ca ne rigole pas du tout. On est pourtant en 1964, mais il fracasse un crâne plein cadre, tente de noyer un de ses camarades et se met en tête de tuer froidement tout le monde.

Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls accès de violences, d'autres sont bien pire et dénotent pas mal dans un film aussi ancien. Ce n'est pas fréquent de voir ce genre de chose dans un film en noir et blanc. Cela crée une ambiance vraiment oppressante. Les zones d'ombres sur la relation entre Olivia de Havilland et son fils apportent aussi une touche malsaine à cette atmosphère.

Du coup, malgré une fin en demi-teinte, le film laisse un arrière goût étrange mais pas désagréable.

6,5/10

[Dunandan]

USS Alabama de Tony Scott - 1995

Un bon gros thriller, carré et pané comme à cantine!

Franchement, rien ne dépasse. Le scénario est solide et bien foutu, seulement plombé par un enjeu tellement gros qu'on devine sans problème sa conclusion. Le cast est parfait pour ce type de film, Denzel droit dans ses bottes, Hackman en gros bâtard et toute une tripotée de têtes connues qui auront des fortunes diverses par la suite (Lillo Brancato... ). Pas un qui sorte du rang, personne n'est en roue libre, on ressent parfaitement cette atmosphère militaire si particulière.

Du coup, le tour de force de Tony Scott c'est d'avoir réussi à rendre par sa réalisation, un thriller suffocant en huis clos particulièrement dynamique. Ce ne sont pas ses gri-gris habituels qui lui ont permis de réussir cela, parce que bon, les couchers de soleil et les filtres rouges, on ne les voit qu'à la surface. En revanche les mouvements de caméra verticaux pour passer d'un pont à l'autre, la séparation des différents postes (commandement, radio, tir), qui forcent à changer de plan régulièrement au fil des conversations, ça donne nécessairement du peps au montage.

L'autre choix payant, ça a été de ne pas forcer sur les FX. Ils sont loin d'être extraordinaires, mais c'est justement leur force. Plus de 15 ans après, sans être épatants, ils sont toujours regardables et les sous-marins ne rendent pas trop mal.

Au final, le film n'a rien de super original, mais comme dans tout bon Tony Scott, c'est bien fait et le film remplit son office premier : divertir.

8/10

[Mark Chopper]

Et la musique tue

[pabelbaba]

...et la musique tue, oui!

[pabelbaba]

Un Homme à Respecter de Michele Lupo - 1972

Un heist movie façon polar rital avec un cast sympa, un réalisateur correct et conseillé par Jed, pourquoi ne pas essayer?

Il faut faire abstraction de la qualité technique du DVD fr qui est lamentable : image recadrée, grain, tâches, griffures, VF only... Le rêve. D'ailleurs il n'est pas impossible qu'il soit cut, car on a parfois la sensation qu'il manque des bouts de film. Et IMDB annonce 112 minutes pour un DVD qui en fait 95.

Enfin passons. Le pitch n'a rien d'original, un voleur sort de tôle (Kirk Douglas), on lui propose un gros contrat mais il refuse pour mieux tenter le coup seul. Sur cette base, Lupo va tisser un casse hightech classique sur lequel vont s'agréger quelques éléments originaux, donnant lieu à un twist plutôt sympathique.

Malheureusement la phase de préparation n'est pas particulièrement enthousiasmante. C'est là qu'il doit manquer le plus de séquences car elle est léthargique au possible. Les relations entre Douglas et sa femme y ont une part prépondérantes et n'ont pas vraiment d'intérêt. Heureusement que Giuliano Gemma a le temps de se fighter avec un homme de main retord, autrement l'assoupissement était prévisible. Cela donne lieu à deux bagarres à main nue plutôt réussies, mais surtout à une course poursuite en bagnole qui finit façon stock-car assez fun.

Globalement rien de super emballant, car malgré un twist réussi, la fin est vraiment bâclée avec Kirk Douglas qui court et saute comme un cabri avec pourtant une balle dans le buffet depuis 36h!

5,5/10

[Moviewar]

Drive de Nicolas Winding Rèfeune - 2011

Vlà un petit film de braquage mélodramatisé... pas de quoi fouetter un chat... j'aurais dû mater la finale de la Ligue des Champions.

Tout a un petit goût de déjà vu : le scénario, Accross 110th Street ou Charley Varrick, l'esthétique 80s et les néons, Le Solitaire ou Miami Vice, mais ce n'est pas réellement un problème, on fait de la bonne soupe dans les vieux pots. Ce qui est dommage en revanche c'est de ne pas avoir tiré ces éléments vers le haut. De Charley Varrick je retiens un polar tendu du string avec un perso principal vraiment malin, d'Accross 110th Street un méli-mélo de forces en présence teinté de racisme, du Solitaire des plans stylisés à mort comme les néons qui se reflètent sur le capot de la bagnole de James Caan ou ce dernier marchant dos à sa baraque en train de cramer.

Mais concernant Drive, je ne sais pas ce qui va rester. Le scénario est épuré au maximum, avec peu de persos et une seule ligne directrice assez convenue. Un perso principal pas antipathique mais ne dégageant aucun magnétisme et frôlant parfois le ridicule (son cure-dent, ses poses dans l'embrasure des portes, son absence d'articulation). Des seconds rôles du même acabit, alors qu'avec Pearlman et Cranston il y avait moyen de sortir des scènes plus marquantes.

Malgré tout, il reste une bonne dose de violence pas désagréable et une tite course poursuite sympathique. Mais c'est dommage d'avoir choisi des modèles de bagnole aussi fadasse... J'ai peur que finalement les seules choses qui sortent de l'ordinaire soient ces longues scènes muettes ou presque, dont celle de l’ascenseur avec l'homme de main de Nino. Pas de quoi fouetter un chat donc.

6,5/10

[Scalp]

Je confirme t'aurais du regarder le foot, t'aurais vu Robben faire une passe !!!!

[Alegas]

Summer Wars de Mamoru Hosoda - 2009

Pas gros fan d'animation et encore moins de bastons dans un univers virtuel, et pourtant...

Et pourtant, malgré la grosse fatigue, le rhume des foins, un petit cocktail antihistaminique/minervois, j'ai tenu jusqu'au bout!

La raison principale c'est que sous couvert d'un pitch assez futuriste basé sur la dualité d'un univers virtuel et d'un univers contemporain, le film parle davantage des traditions et des liens familiaux. C'est tout l'intérêt du film, voir cette famille issue d'un ancien clan réagir en fonction des événements. Solidarité, bagarre, colère, humour, tristesse, ils passent par tous les états et c'est autant de péripéties qui soutiennent le rythme de l'histoire. Le traitement n'est pas particulièrement fin, les clichés sont légions, mais le ton globalement enjoué fait passer la pilule.

En revanche la partie virtuelle convainc un peu moins. Le monde proposé manque de profondeur, ou alors on ne nous en montre qu'une partie trop infime. Les enjeux ont l'air simples mais les solutions pour venir à bout du gros méchant restent assez floues (les histoires de nombre de comptes ça m'est passé au dessus de la tête). Pareil pour la scène de fin avec le jeu de carte, elle est bien montée, puisqu'on est dedans, mais malgré tout c'est assez frustrant de ne rien piger...

Enfin avec des couleurs vives, de la bonne humeur et une animation assez traditionnelle et carrée, ça donne un feel good movie tout à fait recommandable.

7,5/10

[Alegas]

Zatoichi : Le Shogun de l'Ombre de Kenji Misumi - 1970

Besoin de réconfort? Hop, un petit Zato mélancolique!

21ème épisode de la série et dernier réalisé par Misumi, on est de loin face au meilleur. Tout est là pour donner un vrai bon chambara. Un scénario simple, sans fioriture, obligeant le roi de la pègre à supprimer le masseur-bretteur et voyant ce dernier côtoyer de nombreux personnages dont la qualification d'ami ou d'ennemi n'est pas des plus simples. Au fil de cette histoire, Ichi fera preuve d'un humanisme plus prononcé que d'habitude, le rendant bien plus touchant et vulnérable. Les passages avec la fille du successeur ou avec le souteneur en sont la parfaite illustration. Tout comme la relation à distance avec Tatsuya Nakadai, flippant à souhait, qui rajoute une part de tragique et de folie à ce volet.

Misumi ne sort pas visuellement son plus beau film, mais on parle de Mister Cadre Chiadé quand même, hein! On ne compte plus les séquences somptueuses ou inventives (le bain, la partie de go en intérieur, la partie sur bassin...). Tout comme les flashbacks ultrastylisés. Comme d'hab, on en prend plein les yeux.

Et on ne va pas se mentir, la multitude de combats donne un sacré coup de fouet à cet épisode. Leur répartition n'est pas un modèle du genre, on a plutôt la sensation qu'ils sont concentrés dans la seconde partie, mais qu'est-ce-qu'ils-claquent! De jour ou de nuit, fugace ou à rallonge, à un contre 10 ou surtout 1 contre 1, c'est du bonheur en barre! Sachant que l'ultime affrontement est magistral et ne se résume pas qu'à une seule passe bien ajustée...

Aussi beau visuellement que thématiquement, cet épisode est plus que le meilleur de la série, c'est un grand film.

8,5/10

[Dunandan]

Et un nouveau Misumi dans le top . Il n'est pas loin d'être le plus beau quand même (tu penses auquel en particulier ?).

[pabelbaba]

Tuer, sans hésiter. Il m'a coupé le souffle du début à la fin.

[Mark Chopper]

En même temps, à ton âge, tu n'as plus beaucoup de souffle.