[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

[Dunandan]

Man of Steel - Zack Snyder - 2013

Le début sur Krypton, épique en diable, la construction en flashbacks qui fonctionne bien (gros bonus Kevin Costner inside), le mythe (cinématographique) de l'homme au superslip dépoussiéré, pendant 90 minutes, j'ai pris mon pied. Franchement, je n'arrive pas à comprendre qu'en 2013, il y ait des personnes qui soient convaincus que les tentatives précédentes sont plus réussies? On dit souvent que la nostalgie a du bon mais pour le coup, la grande lessive effectuée par la team Nolan/Goyer/Snyder offre enfin une vision sérieuse du super-héros.

Le gros point fort, c'est d'avoir fait fi du passé ringard de la franchise (que ce soit dans le film de Richard Donner et ses suites ou pire dans celui de Singer). Le casting, d'une manière générale (Crowe, Costner, Lane, Shannon), se fait plaisir et Cavill a la gueule de l'emploi. Amy Adams fait ce qu'elle peut avec le rôle historiquement ingrat de Lois Lane, qui a souvent été le talon d'achille de la galerie de personnages de la saga mais c'est foutrement mieux que celles qui ont déjà incarné la journaliste.

Snyder, on aime ou pas, mais force est d'avouer qu'il fait sûrement le meilleur boulot possible au vu des contraintes inhérentes à un tel blockbuster. L'argent se voit à l'écran, impossible de se sentir floué en sortant de la salle. On pourra toujours lui reprocher une utilisation un peu abusive des lens flare ou une propension à la destruction massive un poil rébarbative dans le dernier tiers du film, Man of Steel envoie du bois! C'est un fait. L'homme d'acier dévoile enfin la nature de ses pouvoirs hors normes, bien aidé par un bad guy à la hauteur de son statut de Dieu sur Terre. Michael Shannon trouve le ton parfait, parfois à la limite du cabotinage, mais au moins il incarne une vraie menace avec ses hommes de main. Le score poids lourd d'Hans Zimmer ne fait pas dans la dentelle mais soutient parfaitement l'action et se permet de belles envolées dans les scènes plus intimes. Rien à voir avec la bouillie sonore de Dark Knight Rises.

Je n'ai pas de souvenir récent de séance ciné aussi épuisante, on ressort un peu groggy après 2h30 de baston over the top et de beaux moments de cinoche, il y a évidemment des imperfections (on aimerait passer plus de temps à Smallville, ce qui sera peut être le cas dans une éventuelle version longue) mais putain, quelle générosité! L'enfant qui sommeille en moi vous dit merci!

Kal-El rules (roule?) the world!

7.5/10

[osorojo]

Même avis, et quel dommage que Snyder se soit senti obligé de garder ce slip et cette cape rouge. Héritage du comics forcément, mais c'est quand même difficile de rendre un personnage portant ce costume charismatique

Sinon, c'est clair qu'on en a pour son argent et qu'on ne regrette pas le prix du billet !

Et la puissance des kryptoniens comparés aux terriens est vraiment bien rendue. Les militaires qui passent pour des agneaux surclassés immédiatement, c'est vraiment bien vu et c'est plutôt couillu mine de rien.

[Jimmy Two Times]

Euh non... Snyder a fait tomber le slip de Superman dan son adaptation! Putain, je me suis fait niquer, c'est un screen du Singer!

[Dunandan]

Combat sans Code d'Honneur - Kinji Fukasaku - 1973

40 ans après sa sortie, Combat sans Code d'Honneur est un film qui n'a pas pris une ride. Le style de Kinji Fukasaku est toujours une référence du côté de l'Orient, très proche de la mouvance urbaine US de l'époque (difficile de ne pas rapprocher ce film généreux de l'immense French Connection). La réalisation brute de décoffrage, qui flirte régulièrement avec la précision du documentaire est un régal. Cadrages atypiques, caméra toujours en mouvement, zoom frénétique, Kinji nous fait plaisir et fait fi de certaines contraintes liées à l'espace. Ça n'est pas donné à tout le monde de rendre une baston ou un gunfight dynamique dans des lieux aussi exigus qu'une salle de jeu clandestine ou qu'une pièce d'une bicoque japonaise. Si on ajoute à cela des scènes marquantes comme l'excellent passage en roman-photo et une BO entêtante, on peut dire que la technique est une arme maîtresse du film.

Narrée par une voix off qui permet de fluidifier un récit riche en personnages, l'histoire prend place après la fin de la seconde guerre mondiale et s'étend sur une bonne décennie. La reconstruction devient un marché juteux pour les yakuzas qui tentent de redorer leur blason. Mais avec la guerre, les valeurs de respect et le code d'honneur propre aux gangs ont été abolis. La seule loi valable, c'est celle du plus fort et du plus rusé. Celui qui tire qui tire un profit maximal de ses relations avec les flics et les politiciens est le seul à avoir une chance de survie.A ce petit jeu, Hirono, fraîchement sorti de prison, va vite sortir du lot. Porté par un Bunta Sugawara dans le rôle du chien fou et monstre charismatique, le casting comporte son lot d'acteurs de talent et de répliques qui claquent (notamment la toute derniere, qui se pose là dans le genre définitif)

La patte nihiliste de Fukasaku aura tôt fait de simplifier le récit pour ceux qui seraient un peu perdus au milieu de tous ces personnages. Après de vaines tentatives de reconstruction des gangs dans le respect des territoires ou des activités de chacun, la cupidité et la soif de pouvoir prennent irrémédiablement le dessus. Et dans ce Japon d'après guerre, on a rarement l'occasion d'y réfléchir à deux fois avant d'appuyer sur la gâchette. Le bodycount du film est très généreux et peu de complicités y survivent. Le réalisateur trouve le parfait équilibre entre les scènes incontournables du genre (la séquence du petit doigt coupé, les scènes de pseudo médiation désespérées, l'amitié entre frères de sang infaillible) et de salvatrices évolutions qui définissent la charte du cinéma de Fukasaku (la traîtrise de certains personnages, les codes visuels loin des canons des grands maîtres poseurs du cinéma japonais, la stylisation exacerbée de la violence). Corrompus, fourbes et souvent égoïstes, les personnages de Combat sans Code envoient paître les conventions propres aux yakuzas, héritées des samouraïs. S'il y en a un qui se forge un code d'honneur par contre, c'est Kinji Fukasaku. Et son créneau à lui, c'est de faire des putains de films!

Bunta Suragawa, une définition nippone du charisme

8.5/10

[Scalp]

Reste plus qu'a Mark et Pabel à bouger leur cul et on aura un Fukasaku dans le top.

[Jimmy Two Times]

Y a moyen que je fasse entrer Le Cimetière de la Morale aussi. Je vais me le refaire rapidement.

[osorojo]

JOIE !



Critique très sympa Tu devrais apprécier la suite également qui est vraiment dans le même esprit. J'ai le 3 sur les rails que je me ferai surement la semaine prochaine Ce sera sympa d'avoir en base quelques review des Yakuza papers

[Jimmy Two Times]

J'ai récupéré l'adresse de la crémière de Mark. C'est prévu pour ma part.

[Jack Spret]

Et je l'ai en DVD il me semble.
J'peux me le faire vu que je suis en arrêt de travail

[pabelbaba]

Reste plus qu'a Mark et Pabel à bouger leur cul et on aura un Fukasaku dans le top.

Pour que Logan ait envie de le mater???

[Mark Chopper]

Perso ça viendra. Mais j'ai d'autres Fukasaku à mater avant. Jed pourrait s'y coller aussi.

[Dunandan]

Moi aussi je l'ai, sûrement que je me le ferai dans le mois

[Jimmy Two Times]

Moi, Moche et Méchant 2 - Chris Renaud et Pierre Coffin - 2013

On reprend les mêmes et on recommence. Avec moins d'enjeux que dans le premier épisode néanmoins puisque le personnage principal est définitivement rangé des mauvaises affaires. Assez protéiforme dans son récit, l'opus originel avait le mérite d'offrir la vedette à un méchant qui allait prendre doucement le chemin de la rédemption. Ici point d'entourloupe, il s'épanouit en bon père de famille qu'il est devenu. Le bad guy du film n'étant pas à l'avenant des besoins d'une telle production (le doublage de Cantona n'arrange rien, il interprète un mexicain avec un accent marseillais, bonjour la crédibilité...), cette suite se repose donc uniquement sur ce qui fait son succès: les minions.

Pour la plus grande joie des petits mais hélas pour le désarroi des plus grands. On frôle l'overdose par moment à tel point que le film semble plutôt conçu comme une rampe de lancement pour les produits dérivés et pour l'inévitable spin-off qui leur sera consacré. Il n'y a d'ailleurs qu'à voir le générique de fin pour s'en assurer. On a un peu l'impression que les producteurs s'excusent pour le manque de piquant du résultat livré et affirment enfin en toute franchise leurs velléités d'as du marketing. Une facette moderne du cinéma qui déplaît grandement mais avec laquelle il est devenu impossible de ne pas cohabiter. On sourit forcément à quelques reprises mais c'est tout. La bluette avec la gentille espionne ne fera guère plus illusion, trop conventionnelle.

Un peu trop enfantin à mon goût. Un peu niais même. L'incursion dans le genre du film d'espionnage est sympa mais ne tient pas toutes ses promesses. Par contre, techniquement c'est assez bluffant, l'écurie Illumination Entertainment (qui englobe le studio MacGuff) composée de nombreux frenchies s'affirme comme un outsider aux ténors en terme de technique pure. Il y a quelques plans impressionnants avec une caméra dénuée de toute contrainte liée aux lois physiques (je pense à un plan très court où Gru se la joue façon Chow Yun Fat avec un flingue dans chaque main). Certaines textures sont également du meilleur effet (je suis resté scotché de nombreuses fois sur la veste et l'écharpe de Gru pour la qualité de leurs textures). La moyenne pour la technique et pour le bonheur provoqué chez les plus petits (il n'y a qu'à entendre leurs rires dans la salle). Pour l'histoire, on repassera et c'est d'ailleurs le grand défi qui attend ce studio émergeant.

5/10

[Mark Chopper]

C'est Getting Any qui a mis ta rétro au point mort ?

[Jimmy Two Times]

Un peu. Mais je vais m'y remettre!