[puta madre] Mes Critiques en 2013

[puta madre]

2 guns (Baltasar Kormákur – 2013)

Bah, ma foi, il était bien sympathique, ce 2 guns: une petite série B policière dont le seul but est de divertir sans péter plus haut que son cul.
L'intrigue ne sort pas des sentiers battus, mais l'ambiance à la cool, les rapports de force avec les différents ennemis qui se disputent le magot, certaines répliques qui font mouche, ainsi que le charisme et la complicité des deux acteurs principaux compensent largement cette lacune. Et puis, ça fait plaisir de voir des cascades et explosions réalisées en dur. Le film bénéficie également d'excellents seconds rôles (Bill Paxton et Edward James Olmos). Paula Patton, en revanche, elle devrait se payer quelques cours de comédie (je serai indulgent cette fois-ci, étant donné qu'on la voit à poil ). A la réalisation, Baltasar Kormákur s'acquitte de sa tâche sans génie mais avec une efficacité certaine. Bref, 2 guns c'est le film idéal pour se divertir sans se prendre la tête.

6,5/10

[puta madre]

Opération diabolique (John Frankenheimer – 1966)

Résumé: Un homme d'âge mûr se voit proposer de changer d'identité par une mystérieuse organisation...


Au vu de sa très flatteuse réputation, j'attendais beaucoup de cette Opération Diabolique. Peut-être trop...
Car s'il baigne dans une ambiance irréelle réussie, aux frontières du fantastique, à mi-chemin entre Kafka et la Twilight zone, et bénéficie d'une fin-choc cruelle qui respecte la logique implacable de l'engrenage dans lequel son personnage principal se trouve embarqué, j'ai trouvé ça un peu longuet.

Le principal problème du film vient, en ce qui me concerne, d'un manque d'identification avec son protagoniste incarné par Rock Hudson. Un protagoniste qui semble subir les événements plutôt que les provoquer, et ce dès le début: à aucun moment on ne sent de réelle volonté de changer d'identité, ni de s'y adonner après l'opération (sauf, brièvement, lors de la fête viticole qui tourne en orgie). Difficile, donc, de s'intéresser à son sort.

D'après les quelques critiques que j'avais lues, je m'attendais également à un scénario beaucoup plus fou et retors. En gros, je m'attendais à la scène finale étalée sur toute la longueur du film, la majorité des photos disponibles et même l'affiche mettant principalement cette scène en avant. Parmi les séquences marquantes, il y a la scène où Rock Hudson visite sa femme avec sa nouvelle identité et où il se prend en pleine face les sentiments qu'elle avait pour lui, mais aussi la séquence de l'opération, qui fait froid dans le dos.

John Frankenheimer filme le tout dans un très beau noir et blanc et utilise toute une batterie de techniques pour traduire l'étrangeté de son intrigue: très gros plans, très grands angles, caméra penchée, contre-plongées... Ce qu'il arrive à faire lors du final en utilisant les 3-4 mêmes plans est vraiment bluffant. Il en fait parfois un peu trop, lorsqu'il utilise une caméra portée par les acteurs, braquée sur leur visage ou leur nuque, et qui les suit dans leurs mouvements, ce qui s'avère plus distrayant qu'autre chose.

Bon voilà, c'est loin d'être mauvais, mais je m'attendais à tellement plus. A revoir pour confirmer ou pas cette première impression...

6/10

[puta madre]

Quadrophenia (Franc Roddam – 1979)

Adapté, à l'instar de Tommy, d'un opéra rock des Who, Quadrophenia se caractérise par le traitement réaliste de sa chronique adolescente, là où le film de Ken Russell optait pour un psychédélisme outrancier.

Situé à Londres dans les années 60, Quadrophenia suit le quotidien de Jimmy, un adolescent qui passe ses journées dans un travail de bureau qui l'ennuie et ses nuits à traîner avec sa bande de Mods, entre fêtes, drogues, menus larcins et rixes avec la bande rivale des Rockers.

Le film tire sa force de la reconstitution de la vie et des moeurs des adolescents de l'époque: tout sonne vrai, que ce soit les décors, les costumes ou l'interprétation par de jeunes acteurs criants de vérité (certains feront carrière comme Ray Stevenson ou Timothy Spall, il y a même une apparition de Sting dans un rôle secondaire mais néanmoins crucial).
Cette véracité est renforcée par la réalisation de Franc Roddam, qui donne à son film un style brut, pris sur le vif, presque documentaire. Il parvient à rendre palpable cet environnement et la reconstitution des émeutes de Brighton, où les Mods et les Rockers se retrouvaient pour en découdre, sont particulièrement immersives.

Malgré ce réalisme poussé, le film se définit par le caractère intemporel de ses thématiques: rébellion adolescente, premiers émois sexuels, rejet des autorités judiciaire et parentale (qui se résume ici à deux parents avachis devant la télé), fascination pour des fausses idoles ou pour un mode de vie qui s'avérera un miroir aux alouettes, déception liée au passage à l'âge adulte... L'intrigue du film pourrait se dérouler à n'importe quelle époque sans beaucoup d'ajustements.

Etrangement pour un film adapté d'un opéra rock, Quadrophenia ne comporte aucun passage chanté: la musique est soit intra-diégétique, soit elle vient commenter les actions de Jimmy. Ce dernier procédé arrive assez tard au cours d'un film qui s'en passait très bien jusque-là, pendant une dernière partie plutôt laborieuse qui met du temps à parvenir à sa conclusion désenchantée.

Cette dernière partie est le seul (gros) bémol de cette chronique adolescente jusqu'alors très réussie.

7/10

[puta madre]

Un galop du diable (George Marshall – 1953)

Résumé Wikipédia: New York, au cours des années 1920, le joueur et beau parleur Nelson (Dean Martin) croise le chemin du bookmaker "Jumbo" Schneider (Sheldon Leonard). Nelson doit beaucoup d'argent, il est menacé de mort (les pieds cimentés puis jeté à la mer) à moins de truquer une course de chevaux dans le Maryland pour gagner le pactole. Naturellement, Nelson se dirige vers le Maryland avec son cousin Virgil Yokum (Jerry Lewis) à sa suite.

C’est avec la très bonne impression laissée par Le Tombeur de ces dames que j’étais allé voir ce Galop du diable.
Or, si sur Le Tombeur de ces dames, Jerry Lewis était seul maître à bord (réalisateur, scénariste, acteur principal), il doit ici partager le temps de présence avec Dean Martin dans un film réalisé et scénarisé par d’autres…et ça s’en ressent au niveau des zygomatiques !

Car après une introduction qui nous présente le contexte du film (la prohibition) de manière décalée, le film ronronne gentiment dans sa première heure. Le scénario prend le temps d’exposer les enjeux narratifs et les personnages avant de laisser libre cours à un humour plus débridé dans sa dernière demi-heure. Les gags s’avèrent peu inventifs, voire poussifs pour certains (le travestissement en femmes voilées).
A retenir de cette première heure : le personnage du jockey anglais complètement coincé mais qui va se désinhiber lorsque les deux héros le saouleront de force et l’imitation complètement hilarante qu’en fait Jerry Lewis (la tirade de Roméo et Juliette prononcée avec son faux accent british, c’est énorme !)
La complicité entre Lewis et Martin m’avait semblé plus apparente dans leurs autres films, sûrement parce qu’ils passent ici un temps assez réduit ensemble.

Heureusement, le rythme s’emballe sur la dernière demi-heure. Tout d’abord avec une scène hilarante où Lewis doit chanter en playback un air romantique sur une radio, qui passera ensuite de l’opéra, puis un reportage sportif, etc…les mimiques de l’acteur s’adaptant à ce qui passe sur les ondes. La scène de rescousse dans l’hôtel et la course hippique qui s’ensuivent exploitent bien le talent comique de l’acteur, qui peut enfin se donner à fond dans les pitreries.

Ce final permet de finir sur une bonne impression ce film qui bénéficie d’une très agréable patine visuelle.

5/10

[puta madre]

Saw VI (Kevin Greutert – 2009)

Saw VI, ou le titre qui a suscité le plus de jeux de mots de l'histoire du cinéma...et certains étaient beaucoup plus inspirés que le film lui-même!
Ça fait bien deux ans que j'avais vu le 5...autant dire que j'étais pas forcément impatient de connaître la suite des aventures de Jigsaw. Ce numéro 6 reprend la recette de son prédécesseur: 1/3 de pièges et tortures diverses, 1/3 d'enquête mollassonne et 1/3 de flashbacks sur les coulisses des meurtres.
Niveaux enjeux, on n'en a rien à faire du sort de l'agent d'assurance (décrit comme un gros enfoiré, mais pas tant que ça finalement), des enquêteurs (alors que celui du 5 était assez charismatique) ou du tueur (qui tire toujours la même tronche). Le kidnapping de la journaliste blonde, j'ai pas compris à quoi il servait.
Les scénaristes transforment Jigsaw, présenté comme un psychopathe malsain dans les premiers films, en un redresseur de torts aux méthodes un peu extrêmes: les victimes sont des vilains agents d'assurance qui se font de l'argent en sacrifiant la santé de leurs clients. (bah oui, Jigsaw il a assez de thune pour se louer des entrepôts et construire des pièges qui doivent lui coûter bonbon, mais il a besoin de l'argent de son assurance pour se payer son traitement expérimental contre le cancer: wtf???!!!).
Les pièges, qui faisaient grincer des dents dans les épisodes précédents, sont très gentils en comparaison: à part la séquence d'intro bien sanglante (j'ai vu le director's cut, je sais pas ce que ça apporte par rapport à la version salle) et une liquéfaction à l'acide, il n'y a rien de très croustillant à se mettre sous la dent. La réutilisation du piège à loup sur la fin est efficace et annonce un règlement de comptes entre tueurs intéressant pour le prochain film.
Bref, Saw VI, c'est du niveau des épisodes 2, 4, et 5: pas terrible, sauf qu'ici on est lésés niveau pièges sadiques.

Ah oui, le film contient une séquence post-générique avec une gamine: je ne sais pas qui c'est, est-ce que quelqu'un peut éclairer ma lanterne?

3,5/10

[Scalp]

Meilleur passage du film ce gif

[Mark Chopper]

(bah oui, Jigsaw il a assez de thune pour se louer des entrepôts et construire des pièges qui doivent lui coûter bonbon, mais il a besoin de l'argent de son assurance pour se payer son traitement expérimental contre le cancer: wtf???!!!).

Les pièges, on dirait Fort Boyard version gore au bout d'un moment. C'est clair que ça demande du budget et de l'organisation.

[puta madre]

C'est clair: d'ailleurs plus la série progresse, moins les pièges deviennent crédibles.
Dans le 7, on va découvrir que Jigsaw se faisait aider par une équipe d'ouvriers pour les mettre en place!

[pabelbaba]

Yeah, les maçons du cœur dans Saw!

[puta madre]

Three strangers (Jean Negulesco – 1946)

Réalisé par Jean Negulesco à partir d’un scénario co-écrit par John Huston, Three Strangers devait à l’origine servir de suite au Faucon Maltais, avant que des problèmes de droits ne l’interdisent, la Warner ne pouvant réutiliser le nom des personnages du livre de Dashiel Hammett. Le casting réunit néanmoins deux des interprètes du Huston (Sydney Greenstreet et Peter Lorre) à nouveau autour d’une histoire de statuette.

La nuit de la Saint Sylvestre, une femme (Geraldine Fitzgerald) invite chez elles deux inconnus (Greenstreet et Lorre). Alors que les deux hommes s’imaginaient passer un bon moment avec la jeune femme, celle-ci leur révèle la véritable raison de son invitation : faire un vœu auprès de la statuette de la déesse Kwan Yin, qui ne sera exaucé qu’à trois parfaits inconnus…
Cette introduction est de loin la meilleure du film, par l’atmosphère mystérieuse qu’elle dégage et le doute qu’elle fait planer sur le caractère magique de la statuette, Fitzgerald croyant voir la statuette bouger les yeux juste au moment où une panne d’électricité vient éteindre les lumières dans la pièce.
La suite sera beaucoup plus conventionnelle, puisqu’on n’entendra quasiment plus parler de la statuette avant la fin, le film préférant suivre chacun de ses protagonistes dans trois histoires séparées, montées séquentiellement. Chacune de ces sous-intrigues développe une histoire plus ou moins policière : Lorre se retrouve en cavale pour un crime dont il est innocent, Fitzgerald essaie de récupérer les faveurs de son mari par tous les moyens et Greenstreet se retrouve sans argent à la suite de magouilles qu’il a initiées.

Le scénario permet à Huston de développer l’une de ses thématiques fétiches : l’échec d’un groupe d’individus qui provoque sa propre perte. Si l’on ne s’ennuie pas, il ne se passe pas grand-chose de franchement intéressant entre l’introduction et la toute fin. Le film réserve quelques passages comiques, lorsque Greenstreet tente de se faire épouser par une riche veuve qui croit que son mari communique avec elle depuis l’au-delà.
C’est regrettable que le film ne profite pas davantage de l’alchimie entre Lorre et Greenstreet, qu’on ne voit quasiment pas ensemble. Geraldine Fitzgerald s’en sort bien dans son rôle de femme vénale, qui voue un culte à la déesse Kwan Yin.
Visuellement, le film est somptueux, avec un très beau noir et blanc, mais Negulesco abuse du même effet (des espèces de vaguelettes floutées) pour marquer la transition entre les différentes scènes.
Au final, même si on ne voit pas passer les 90 minutes du film, les péripéties proposées ne sont guère palpitantes une fois passée son intrigante scène d’introduction.

5,5/10

[puta madre]

Bilan Septembre

Top 3


1 - La fille de Ryan
2 - No pain no gain
3 - Le stratège


Flop 3


1 - Saw VI
2 - Les Miller, une famille en herbe
3 - Transamerica Express


Redécouvertes notables


Barry Lyndon / (500) jours ensemble


Actrice du mois


Cate Blanchett pour sa prestation dans Blue Jasmine

Films de septembre

La fille de Ryan (David Lean – 1970) : 8/10
Association de malfaiteurs (Claude Zidi – 1987) : 4/10
Un monde fou, fou, fou, fou (Stanley Kramer – 1963) : 5/10
Fedora (Billy Wilder – 1978) : 6/10
Ondine (Neil Jordan – 2009) : 7/10
Le dernier pub avant la fin du monde (Edgar Wright – 2013) : 6/10
Transamerica Express (Arthur Hiller – 1976) : 5/10
Sept fois femme (Vittorio De Sica – 1967) : 6/10
Greenberg (Noah Baumbach – 2010) : 6/10
Le monde selon Garp (George Roy Hill – 1982) : 7/10
Opération diabolique (John Frankenheimer – 1966) : 6/10
Déjà vu (Tony Scott – 2006) : 6/10
No pain no gain (Michael Bay – 2013) : 8/10
Elysium (Neill Blomkamp – 2013) : 6/10
Conjuring: Les dossiers Warren (James Wan – 2013) : 7/10
Destination Murder (Edward L. Cahn – 1950) : 5/10
Barry Lyndon (Stanley Kubrick – 1950) : 9,5/10
Copains pour toujours 2 (Dennis Dugan – 2013) : 6/10
Riddick (David Twohy – 2013) : 6/10
(500) jours ensemble (Marc Webb – 2009) : 8,5/10
Le stratège (Bennett Miller – 2011) : 7/10
Fight Games (Michael Dowse – 2011) : 6/10
Les Miller, une famille en herbe (Rawson Marshall Thurber– 2013) : 5/10
2 guns (Baltasar Kormákur – 2013) : 6,5/10
Blue Jasmine (Woody Allen – 2013) : 6/10
Saw VI (Kevin Greutert – 2009) : 3.5/10
Three Strangers (Jean Negulesco – 1946) : 5,5/10

[Logan]

Fais ta critique pour Barry Lyndon

[Scalp]

Comme t'es prévisible toi.

[Logan]

Grave

[puta madre]

C'est prévu, mais faudra être patient, vu la lenteur avec laquelle je rédige mes critiques