[Velvet] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 06 Avr 2014, 21:57

Belle critique Velvet, approved total :super: :super: :super:

Le style Kitano est toujours aussi particulier avec ce mélange de genre et cette liberté de langages cinématographiques soufflant le chaud et le froid à chaque instant.

C'est aussi cette capacité de tirer la vie de la mort que je trouve magnifique dans ce film, et qui fait face avec force au misérabilisme qui pourrait envahir cette pellicule pourtant fortement mélancolique.

Un de mes Top 20 à vie, je pense (et il est souvent à deux doigts d'intégrer mon Top 10, fo que j'y réfléchisse ...)
Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20492
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Criminale » Dim 06 Avr 2014, 22:33

dunandan a écrit:Si tu mes 8 à celui-ci, les notes ultimes vont pleuvoir :mrgreen:


Et moi qui mets 9,5 :eheh: (Une de mes rares critiques en plus). Mon seul kitano avec Aniki et deux claques.
Avatar de l’utilisateur
Criminale
Alien
Alien
 
Messages: 6354
Inscription: Lun 15 Fév 2010, 09:11
Localisation: Bloc B3 Paname

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 06 Avr 2014, 22:36

Ben alors pour les autres, jusqu'à Aniki, tu mettras presque que des 10/10 :mrgreen: (mais c'est généralement plus du drame que du yakuza eiga ...)
Avatar de l’utilisateur
Dunandan
King Kong
King Kong
 
Messages: 20492
Inscription: Jeu 08 Sep 2011, 00:36

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 06 Avr 2014, 23:39

Très chouette ta review d'Hana-bi Velvet. Tu lui rends un bel hommage :chinese:
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21436
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar elpingos » Lun 07 Avr 2014, 08:17

Pour cette superbe critique d'un chef d’œuvre :

Image
Avatar de l’utilisateur
elpingos
Predator
Predator
 
Messages: 4639
Inscription: Ven 15 Avr 2011, 12:12
Localisation: Nantes

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Lun 07 Avr 2014, 08:21

Merci les gars. :wink:

dunandan a écrit:Un de mes Top 20 à vie, je pense (et il est souvent à deux doigts d'intégrer mon Top 10, fo que j'y réfléchisse ...)


Avec tout ce que j'ai vu ces derniers temps, va falloir que je fasse un petit tour dans mon top 50 pour faire un peu de rangement.
ImageImage
Avatar de l’utilisateur
Velvet
Batman
Batman
 
Messages: 1710
Inscription: Dim 16 Juin 2013, 17:34

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 11 Avr 2014, 10:41

Je ne peux que te féliciter pour tes critiques de Sonatine et d'Hana-Bi. :super:
I'm the motherfucker who found this place!
Avatar de l’utilisateur
Jimmy Two Times
Alien
Alien
 
Messages: 6319
Inscription: Ven 16 Juil 2010, 04:37

Heli - 8/10

Messagepar Velvet » Mar 15 Avr 2014, 14:38

Heli de Amat Escalante (2014) - 8/10


Image


Heli est un jeune père de famille qui travaille en usine, dans un coin paumé et aride du Mexique. Dans sa petite maison, il vit avec sa jeune sœur, son père, sa femme et son petit bébé. L’environnement est sec, presque vide de toute humanité, abandonné par les politiques de ce pays, qui ne soucient guère de ce petit peuple confronté à une misère sociale dégradante. Les seuls moments où les sommets de l’Etat viennent mettre les pieds dans cette cambrousse déserte, c’est pour se donner bonne conscience malgré leur corruption à peine cachée et pour faire l’apologie de leur combat contre la drogue qui détruit l’économie et la sécurité de leur pays. Heli vit presque dans une zone de non droit où la police est impuissante face aux meurtres ou face aux innombrables enlèvements et représailles de narcotrafiquants dont la violence n’a plus aucune limite comme nous le montrera Escalante dans une scène de torture coup de poing qui en mettra plus d’un mal à l’aise. La réelle force de cette œuvre, nouveau film d’un cinéma mexicain de plus en plus vindicatif à l’image de ses compères Carlos Reygadas et Michel Franco, ce n’est pas sa capacité à choquer, mais c’est bel et bien sa faculté à ne jamais tomber dans le misérabilisme putride et mendiant. Heli n’est pas un film sur la violence en elle-même mais est une œuvre qui traite de la vie qui doit cohabiter avec ce sentiment de peur où la mort frappe à chaque instant. Le plus effrayant voire le plus foudroyant dans Heli, c’est la distance avec laquelle Escalante fait résonner toute la cruauté de cette histoire, comme si cette violence n’était qu’un sentiment devenu familier ou quotidien dans les mœurs (les enfants qui regardent un homme torturé avec le plus grand détachement, le traitement de la vengeance personnelle) ou dans la culture populaire (les journaux télévisés pullulent de faits divers).

La première scène du film, séquence de pendaison en pleine ville, est symptomatique de la férocité malveillante du rapport de force qui s’insère dans ses contrées isolées. Avec une mise en scène ultra cadrée offrant un écrin visuel magistral, comblé de nombreux plans séquences opaques et intraitables, Escalante arrive à faire parler les paysages où l’immensité des lieux s’oppose à l’absence d’avenir radieux pour une jeunesse éteinte psychologiquement parlant. Dans ce monde chaotique, il reste l’amour et le sexe comme seule possibilité d’échappatoire, notamment à travers ce personnage désenchanté et dramatiquement lumineux de la petite sœur d’Heli. A peine douze ans, et Estela est amoureuse de Beto, jeune militaire qui s’entraine pour les forces spéciales. Malgré son jeune âge, elle dégage une maturité attendrissante, on sent qu’elle doit porter le fardeau des responsabilités adultes sur ses frêles épaules. Ce petit couple, réellement amoureux, hypnotise durant la première partie du film grâce à son écriture minimaliste mais terriblement absurde. Malheureusement Beto, pour assurer leur avenir, commettra une erreur qui leur sera fatale, et à partir de ce moment « ils vont connaitre l’enfer » comme leur dira l’un de leurs ravisseurs. Si Escalante sait se faire cinglant d’un point de vue explicite, il apprend à être tétanisant dans les non-dits. Que ça soit par l’imagerie presque nihiliste d’une jeunesse esseulée, avec un humour noir sagement dosé, d’une institution politique à la renverse, par un style volontairement agressif, Escalante offre une œuvre sans compromis, au rythme lent et presque silencieux, à l’aura crépusculaire parfois bouleversante avec un majestueux plan final innocent de jouissance dans un monde de terreur.
ImageImage
Avatar de l’utilisateur
Velvet
Batman
Batman
 
Messages: 1710
Inscription: Dim 16 Juin 2013, 17:34

Tom à la ferme - 6/10

Messagepar Velvet » Mer 16 Avr 2014, 15:45

Tom à la ferme de Xavier Dolan (2014) - 6/10


Image


Tom à la ferme est un film paradoxal, comme si son réalisateur voulait prouver quelque chose par rapport à ses précédentes œuvres. Alors qu’il nous avait laissé coi devant un long métrage dense, presque trop, en la personne de Laurence Anyways, le réalisateur québécois revient avec Tom à la ferme, sorte de thriller psychologique sadomasochiste qui flirte toujours entre le clair et obscur préférant s’enfoncer dans les nombreux non-dits plutôt que dans l’exubérance habituelle du réalisateur. Tom, est un jeune publicitaire citadin vivant à Montréal. Son amant, Guillaume, tout juste décédé pour des raisons que l’on ne connait pas et qui resteront un mystère durant tout le film, se rend chez les parents du défunt pour assister aux funérailles. Ce citadin, un brin maniéré, crinière blonde au vent, est tout droit conduit dans une cambrousse paysanne sombre, où dominent la grisaille et la brume. Alors qu’il vient tout juste de rencontrer la mère de Guillaume, il n’est pas au bout de ses surprises puisqu’il sera amené à vivre une relation ambiguë avec le frère de la famille, Francis. Ce dernier, grand et costaud fermier semble ne pas être enclin à voir l’amant de son frère débarqué et c’est à ce moment qu’on ressent un élan d’homophobie vis-à-vis du personnage de Tom. Va s’ensuivre alors une relation dominé dominant à la fois de suprématie physique, de soumission psychologique et de compassion naturelle. Les soucis principal du film, malgré ses innombrables qualités, est de vouloir toucher de nombreux genres cinématographiques sans avoir la volonté d’aller jusqu’au bout de ses idées, s’évertuant à construire une ambiance presque claustrophobe tout en oubliant d’écrire des personnages dignes de ce nom. Et cela s’avère vite problématique pour un thriller psychologique dont les fulgurances esthétiques n’arrivent pas toujours à cacher un manque de profondeur évident où il est parfois difficile de savoir où le réalisateur veut nous emmener. Le film veut se rapprocher de la critique sociale avec son traitement de la différence sociale, des mœurs mais n’y apporte pas son grain sel ni un avis tranché, laissant sa caméra filmer cette zone malaisante.

Tom à la ferme est un film en perpétuelle suspension, qui retient ses coups pour parfois les loger au bon moment et au bon endroit comme lors de cette crise de folie d’une mère désemparée devant la paresse d’une substantielle petite amie face à la mort de son fils. Mais c’est parfois trop peu pour un film qui semble préférer se contempler dans son atmosphère acide au lieu d’étoffer son récit de rebondissements qui auraient été les bienvenues. Xavier Dolan a du talent, en tant que formaliste et directeur d’acteur, c’est indéniable et son style se veut littéralement épuré. Fini les passages turbulents clippesques, les couleurs criardes qui dégueulassaient l’image à outrance, les ralentis en slow motion, la musique assourdissante à tout bout de champ, Tom à la ferme se veut sans doute plus adulte, plus mature peut-on dire vulgairement, sans être jamais académique. Le réalisateur québécois sait élargir l’espace tout en rétrécissant le cadre pour mieux asphyxier cet environnement sale et noir, à la violence soudaine et à la perversité dissimulée. Dans Laurence Anyways, malgré un trop plein de longueurs et des ellipses pas forcément ultra bien gérées, Xavier Dolan avait réussi brillamment à créer un couple amoureux éclatant, alors qu’avec Tom à la ferme, le duo formé par ce fermier pervers en proie à des doutes solitaires et ce publicitaire perdu et manipulable, laisse un gout d’inachevé. Pas que l’écriture soit mauvaise, car la finesse de certaines scènes accroît le doute entre le lien qui unit ces deux jeunes hommes, mais à trop vouloir se cacher derrière les mystères peu avares en révélations, l’épaisseur des personnages semble se rétrécir pour nous offrir un spectacle parfois désincarné, avec un réalisateur ne sachant pas toujours quoi faire de son sujet. Peut-être trop sage malgré une maîtrise formelle formidable, Tom à la ferme est un film prenant à défaut d’être étonnant, malheureusement alourdit par une linéarité qui le dessert.
Critiques similaires
Film: Tom à la ferme
Note: 7,5/10
Auteur: Moviewar

ImageImage
Avatar de l’utilisateur
Velvet
Batman
Batman
 
Messages: 1710
Inscription: Dim 16 Juin 2013, 17:34

Noé - 6/10

Messagepar Velvet » Mer 16 Avr 2014, 18:59

Noé de Darren Aronofsky (2014) - 6/10


Image


Après le succès écrasant de Black Swan, Darren Aronofsky prend son courage à deux mains pour signer un film courageux, demandant beaucoup de pugnacité, et suscitant une once de respect malgré ses défauts d’interprétations gâchant presque la totalité de sa densité épique. Noé a au moins cette qualité d’avoir sa propre originalité, forgeant visuellement et narrativement une œuvre unique mais cohérente avec l’univers du réalisateur de Requiem for a dream ou The Fountain. Malheureusement devant ce film dramatique aux allures de blockbuster avec ses quelques moments spectaculaires notamment durant ce climax du déluge assez impressionnant de souffle, Noé peine à insuffler une avancée épique à son récit. Aronofsky, on doit lui reconnaitre, arrive à créer sa propre mythologie et impose ses propres questionnements quant au cycle de la vie et au double vivant de tout un chacun. Que son propos se rapproche ou s’éloigne des écrits véritables, là n’est pas forcément le plus important, notamment pour les profanes comme moi. Au lieu de filmer un péplum mystique prêchi prêcha biblique, Aronofsky arrive à s’extirper de la lourdeur du récit pour créer une véritable quête humaine sombre et existentialiste cruelle. Mais à force d’écrire un film qui souvent se positionne à hauteur d’hommes, le réalisateur touche parfois ses limites à trouver de réels enjeux notamment dans une première partie de film qui manque terriblement d’impact émotionnel. Cette première moitié de film, très personnalisée esthétiquement, avec un univers post apocalyptique de toute beauté, voit Noé et sa famille essayer de survire non pas à Dieu et à son déluge prochain, mais aux autres êtres humains, dans un récit qui ne laisse, au début, aucune place aux doutes face à la bêtise des humains, souvent assoiffés de sang et n’ayant peu de respect pour la faune et la flore qui les entourent. Noé, humain comme un autre, est choisi par le Créateur, non pas à travers des messages explicites mais avec des visions et des indices que lui insufflent le Créateur. Cette sensation de la peur de la fin du monde rappelle le film de Jeff Nichols, Take Shelter. Comme souvent, chez Aronofsky, le film joue beaucoup sur les changements de rythme, avec un graphisme au multiple facette parfois inspiré (le déluge, le fantastique plan rappelant le radeau de la méduse, le très beau plan tout en flamme où Noé voit l’humanité s’enflammé par sa corruption et sa folie) et ratée (les veilleurs, Adam et Eve en couleurs jaunes fluorescentes). Si la première partie du film s’intéresse plus à l’avenir de l’humanité, plaçant l’histoire de cette famille dans une globalité, et à la construction de l’arche où vont venir toute sorte d’animaux et d’humains en quête de survie, la deuxième partie, elle, va devenir un huis clos familial oubliant presque tout ce qui s'était déroulé auparavant (les animaux et la nature aux oubliettes) où Noé devra prendre des décisions cruciales, entre obstination mystique et sentiment profondément humain. Au moment où les enjeux dramatiques et familiaux commencent à fleurir, le film se resserre autour des personnages et donc autour de l’incarnation des acteurs, et c’est sans doute ça, la faille du film, un casting clairement pas au niveau de la densité dramaturgique du film, à commencer par les deux frères Shem et Ham, entre l’un au regard hagard et ahuri durant tout le film, et l’autre top model, tel un poteau inintéressant. Doit-on parler de Emma Watson, qui foire tous les scènes dans lesquelles elle apparait en en faisant des caisses, enlevant toute force émotionnelle aux scènes cruciales ou doit on s’épancher sur Russell Crowe, gardant la même mimique durant toute la durée du film. Seule lueur d’espoir dans un casting qui a échoué comme une arche contre les rochers, Jennifer Connelly, tout en subtilité et finesse, qui arrive avec un rien à nous faire ressentir les états d’âmes perturbés d’une mère humaine, qui par amour et égoïsme assumé, souhaite le seul bonheur de son fils, quitte à pardonner son mari d’être à l’origine de tant de mort. Malgré son sujet qui peut paraître lointain et poussiéreux, Aronofsky écrit un film empreint d’une actualité qui touche notre société d'aujourd’hui. Notre rapport à la nature, nos doutes face aux choix qui nous sont proposés quant à l’avenir de notre famille, notre lien à la religion et à la mysticité, notre détachement face à l’extrémisme de certains dogmes religieux, et l’enjeu de notre radicalité face à nos multiples croyances.


Et quid de la fin qui laisse clairement un gout amer à tout un film, dans une scène finale qui voit Dieu répondre favorablement à l’humain, et rend alors complètement flou le propos du film. Alors que Noé, simple humain, était le seul maître à bord de ses choix malgré les indices « providentiels » du Créateur, à quoi bon mettre en lumière une bénédiction « divine », avec cet arc en ciel dégueulasse visuellement, qui en filigrane signifie ( je grossis les traits vulgairement) « Noé, c’est bien je suis content de toi, tu es complice du génocide humain comme je te l’avais demandé mais comme tu as sauvé deux filles que toi et tes frères pourront bourrer et salement engrosser, tu fais de moi un Créateur comblé. »
Critiques similaires
Film: Noé
Note: 8,5/10
Auteur: elpingos
Film: Noé
Note: 6,75/10
Auteur: caducia
Film: Noé
Note: 3,5/10
Auteur: Jimmy Two Times
Film: Noé
Note: 4/10
Auteur: Scalp
Film: Noé
Note: 8/10
Auteur: Waylander

ImageImage
Avatar de l’utilisateur
Velvet
Batman
Batman
 
Messages: 1710
Inscription: Dim 16 Juin 2013, 17:34

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dionycos » Mer 16 Avr 2014, 19:46

Excellente critique, je la rejoins en tous points, mais je serais un peu plus virulent sur la note.
La deuxième partie est bien plus intéressante en terme de thématiques et d'enjeux dramatiques, c'est certain. Mais les acteurs sont vraiment mauvais et gâchent quand même cette partie. Emma Watson confirme encore une fois qu'elle ne sait vraiment pas jouer (elle n'aura été bien que dans The Bling Ring, dans un rôle taillé sur mesure j'ai envie de dire). Les deux fils sont insupportables (Ham) et insipides (Shem). Russel Crowe joue de la même façon pendant 2h20. Heureusement que Connelly assure à peu près oui.

Et puis le message du film, aussi riche, intéressant et emprunt d'actualité soit-il, il reste quand même assez lourd dans son traitement.

Et totalement d'accord avec toi sur la fin, c'est assez gerbant. Je trouve que le film aurait dû se terminer sur
La conversation entre Watson et Noé sur la plage, ou alors sur le plan de la main de Noé qui touche celle de sa femme dans la terre.
Le côté bénédiction de Dieu à la fin, c'est juste pas possible. Et l'arc en ciel est moche :mrgreen:
Image
Homeward bound. I wish I was
Avatar de l’utilisateur
Dionycos
Alien
Alien
 
Messages: 7057
Inscription: Lun 26 Sep 2011, 15:38

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Mer 16 Avr 2014, 20:09

Oui sur le plan de la main de Noé sur celle de sa femme, ça aurait été plus beau et plus humain.
ImageImage
Avatar de l’utilisateur
Velvet
Batman
Batman
 
Messages: 1710
Inscription: Dim 16 Juin 2013, 17:34

Love Exposure - 10/10

Messagepar Velvet » Ven 18 Avr 2014, 14:30

Love Exposure de Sion Sono (2008) - 10/10


Image


Love Exposure raconte l’histoire infernale d’un amour véritable, rendu presque impossible par une société japonaise qui ne cesse de refréner ses ardeurs en se cachant derrière une religion écrasante, inhibant ses pulsions charnelles, avec comme moteur la peur de dévoiler ses sentiments et la dislocation de la sphère familiale, dans un modèle social gangrené par la manipulation malveillante d’une branche sectaire prête à tout pour utiliser l’esprit malmené d’une population sous le coup de la dissolution. Malgré sa longue durée, 4h de films qui file à toute berzingue dans une cohérence cinématographique blufflante, on sort du film presque frustré de voir le générique prendre fin tant l’empathie est impressionnante de symbiose avec le récit de ces jeunes adolescents hauts en couleurs et qui découvrent le monde adulte en passant par les étapes de la vie dans l’affranchissement de soi-même et la découverte des péchés et de la sexualité, qui fait l’homme ou la femme que nous sommes. Sion Sono embrasse avec magnificence la radicalité et la jovialité de cette jeunesse un peu tarée.

On passe du rire hilarant en voyant une bande de losers magnifiques s’entrainer à prendre des photos sous les jupes des filles grâce à des techniques d’arts martiaux (voiture téléguidée qui passe sous un « tunnel » de jupes) à la haine la plus viscérale d’une fille qui mettra à mal la virilité de son père après que celui-ci l’ait battu année après année. Sono Sion, derrière un script burlesque qui marie parfaitement traitement comique et dramatique, dégage de presque chacune de ses scènes un romantisme insoupçonné, captivant de férocité faisant exploser les unes après les autres des barrières d’émotions brutes, celles qui nous font vivre, qui nous rendent plus fort, celles qui nous poussent à aimer, celles qui nous poussent à croire en nos propres rêves. Sono Sion se sert d’une absurdité de tous les instants, d’un aspect outrancier drolatique (l’érection non contrôlée à chaque vision de Yoko), d’un comique de situation généreux pour mettre en place cette histoire d’amour pas très banale, à l’image de la première rencontre entre Yoko et Yu lors d’une baston générale sur l’une des places de la ville. Ce qui s’avère être magnifique, c’est la liberté totale qu’impose le réalisateur à son film, comme si tout était dans l’exagération sans que cela ne soit jamais ridicule.

Love Exposure est un film somme de genre cinématographique où l’on passe d’une baston aux coups de poings pétaradant parfaitement cadrée, à une scène de coucherie lesbiennes, à des scènes de repas familiaux, à des confessions de saloperies aux Dieux des pervers, à des scènes contemplatives aux regards émouvants dans une camionnette perdue sur une plage. Derrière cette touche de n’importe quoi, Love Exposure dégage un sentiment d’imperfection, une dose de naturelle à fleur de peau qui ne peut susciter que l’admiration. Love Exposure propose un développement singulier avec cette histoire d’un jeune homme ayant perdu sa mère étant petit et qui voyant son père se détacher de lui va essayer de multiplier les péchés pour retrouver une once de relation avec son père et trouver l’amour de sa vie sous les jupes des filles, essayant de capter la photographie de la culotte qui le fera vibrer à jamais. Un jour, ayant perdu un pari, il se déguisera en femme yakusa et tombera nez à nez avec son âme sœur sans qu’elle le sache.

A partir de là, une quête effrénée et chevaleresque à l’éloignement et au rapprochement de ses deux êtres va bousculer tout un film. En 4h, on passe par toutes les émotions, grâce à un sens du rythme rarement pris en défaut, doté d’une capacité à ne jamais se répéter tout en arrivant à se renouveler perpétuellement en changeant les points de vue avec des cassures de ton symptomatiques sans que cela soit dérangeant. Tantôt dynmaique, tantôt introspective, tantôt contemplative, tantôt horrifique, tantôt épique, la mise en scène de Sion Sono défie toute loi de gravité. Love Exposure ne serait pas Love Exposure sans son casting. Quel putain de casting. Entre Koike, magnétique perverse et manipulatrice à la complexité émotionnelle mortelle, Yu avec son air candide, son rire navrant et attachant et puis Yoko, impossible de ne pas tomber amoureux de la somptueuse et fougueuse Yoko, et son sourire à tomber à la renverse, et ses airs de guerrières écolières. Difficile de parler d’un tel film, foisonnant d’idées visuelles, qui allie grotesque assumé jubilatoire (la conférence des pervers) et classe hypnotique épousant une forme de liberté ravageuse, une générosité dans l’intention qui fait mouche, une folie attendrissante qui nous donne qu’une seule envie : repartir pour 4h de Love Exposure.
Critiques similaires
Film: Love Exposure
Note: 8/10
Auteur: Mr Jack
Film: Love Exposure
Note: 4/10
Auteur: logan
Film: Love Exposure
Note: 10/10
Auteur: Dunandan
Film: Love Exposure
Note: 10/10
Auteur: angel.heart
Film: Love Exposure
Note: 3/10
Auteur: Scalp

ImageImage
Avatar de l’utilisateur
Velvet
Batman
Batman
 
Messages: 1710
Inscription: Dim 16 Juin 2013, 17:34

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Ven 18 Avr 2014, 14:41

Au top Velvet :super: :super: :super:

Image
J'approuve ! :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21436
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Ven 18 Avr 2014, 14:51

Merci. :lol: :lol:
ImageImage
Avatar de l’utilisateur
Velvet
Batman
Batman
 
Messages: 1710
Inscription: Dim 16 Juin 2013, 17:34

PrécédenteSuivante

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 5 invités



Founded by Zack_
Powered by phpBB © phpBB Group.
Designed by CoSa NoStrA DeSiGn and edited by osorojo and Tyseah
Traduction par phpBB-fr.com
phpBB SEO