[puta madre] Mes Critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Ven 22 Aoû 2014, 10:13

L'avantage des films diffusés sur TF1 à cet horaire, c'est qu'il n'y a aucune coupure pub!! :shock:
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Furie (1936) - 6,5/10

Messagepar puta madre » Ven 22 Aoû 2014, 17:58

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Furie
Fury — Fritz Lang — 1936
6.5/10

Challenge découverte été 2014

Premier film tourné par Fritz Lang sur le territoire américain, Furie illustre un phénomène encore tristement d'actualité à l'époque, celui des lynchages publics. Furie démarre comme une comédie romantique, en se concentrant sur l'histoire d'amour entre Spencer Tracy en working class héro qui va réussir par sa seule volonté et Sylvia Sidney toute choupinette avec ses grands yeux qui fondent lorsqu'elle les pose sur son chéri. Seule ombre au tableau: l'éloignement forcé de Sidney qui part occuper des fonctions d'enseignante. Très vite, l'intrigue va prendre une tournure plus sombre: Tracy est arrêté car pris pour un des kidnappeurs d'enfants qui fait la une de l'actualité. La rumeur va vite enfler, avec les villageois comparés l'espace d'un plan à des poules qui caquètent. Des villageois qui vont se transformer en une foule anonyme et violente. Le cinéaste va tendre à crédibiliser cette transformation et développer un discours sur la violence inhérente à l'être humain, discours qui passe également par l'humour (cf. la scène chez le barbier). Le cinéaste multiplie les images fortes, comme ce gros plan saisissant sur le visage glacé d'effroi de Sidney (qui rappelle furieusement sa période muette), ce travelling sur les hommes venus protéger le commissariat, ou d'autres lors desquelles le cinéaste fait avant tout passer l'émotion ou son message par l'image.

L'empathie avec le personnage de Tracy est totale pendant cette partie, qui se termine sur un fondu au noir qui nous laisse dans l'incertitude quant à son sort. Une première partie quasi-parfaite: exposition, montée en tension, rythme...je n'ai rien à lui reprocher. Je suis plus réservé sur la suite, qui se concentre sur la vengeance de Tracy. Car la démonstration de Lang a un côté un peu trop scolaire, tendance cour magistral, le film reposant sur des scènes de tribunal où le procureur va énoncer le discours du cinéaste plutôt que sur les actions de ses personnages. Ainsi, Tracy se contente de passer une bonne demi-heure à écouter les retransmissions du procès à la radio, ce qui dépersonnalise le drame, le rend moins incarné. On perd en efficacité et en implication. Il faut attendre le dernier quart d'heure pour que le personnage principal revienne sur le devant de la scène avec le dilemme moral qui va le travailler (avec un très beau plan de Tracy entouré par les visages en surimpression de ses bourreaux/victimes). Son revirement est un peu trop précipité, mais pas totalement implausible. Et si la scène finale offre un happy end trop net, je la préfère à la demi-heure impersonnelle qui a précédé.

Au final, Furie vaut surtout pour sa première moitié. Sur cette thématique des pulsions criminelles, Lang avait déjà signé et signera plus tard des oeuvres beaucoup plus fortes.
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Grand Attentat (1964) (Le) - 8/10

Messagepar puta madre » Sam 23 Aoû 2014, 14:31

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Le Grand attentat

Dai Satsujin — Eiichi Kudo — 1964
8/10

Challenge découverte été 2014

Inspiré d'un fait historique, Le Grand Attentat mise sur une reconstitution sobre, factuelle des évènements, soulignée par une voix-off qui vient sporadiquement nous donner des précisions pour mieux appréhender les tenants et aboutissants des évènements qui se déroulent à l'écran. Le film commence sur l'arrestation de rebelles présumés préparer une action contre le premier ministre. Une arrestation qui va déclencher une réaction en chaîne aboutissant au grand attentat du titre. Le réalisateur mise avant tout sur la lenteur et son film s'avère d'une incroyable sobriété, où même les scènes de combat évitent tout spectaculaire et chorégraphie recherchée. Ainsi, le climax qui dure une bonne vingtaine de minutes cherche avant tout à faire ressentir le chaos en multipliant les points de vue ou en utilisant une caméra à l'épaule où la boue vient éclabousser l'objectif. Un climax où jamais l'héroïsme des personnages ne sera glorifié puisque ce combat mise avant tout sur la tension, les enjeux du coup d'état ayant bien été exposés auparavant et l'issue de la bataille demeurant incertaine jusqu'à la dernière minute.Dans le reste du métrage, le réalisateur compose des plans qu'il fait durer et qui mettent en avant les lignes horizontales, verticales ou horizontales, les compositions géométriques ou les jeux entre premier plan et arrière-plan.Malgré la profusion de personnages, l'intrigue reste claire (la voix off aide beaucoup). Tous les personnages possèdent leur part d'ombre et aucun n'est totalement noir ou blanc: l'un d'eux n'hésite pas à violer la fille du chef, un autre va tuer ses enfants afin de leur éviter d'être inquiétés suite à l'attentat...tandis qu'un personnage a priori irrécupérable va pouvoir se racheter en prenant part au coup d'éclat final. Le Grand attentat constitue une étude de caractère captivante, visuellement très travaillée et à la lenteur jamais préjudiciable.
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Emmurée vivante (L') - 8/10

Messagepar puta madre » Mar 09 Sep 2014, 13:11

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L'Emmurée vivante
Sette note in nero — Lucio Fulci — 1977
8/10

Je ressors d'autant plus emballé par cette Emmurée vivante que je ne suis traditionnellement pas un inconditionnel du travail de Lucio Fulci... Réalisé avant que celui-ci ne devienne le pape du gore, L'Emmurée vivante n'a pas besoin d'artifices sanglants pour capter l'attention sur toute sa durée. Si l'on devine très tôt la véritable nature des visions qui assaillent son héroïne, le film parvient à tenir en haleine lors de l'enquête entourant la mort d'une jeune femme emmurée vivante. L'intrigue est très bien construite, avec des révélations disséminées à intervalles réguliers et une fausse piste bien gérée sur l'identité du tueur. Le métrage dégage une tension quasi-permanente, le danger semblant constamment rôder avec un assassin susceptible de frapper à tout moment. Fulci emballe quelques beaux moments de suspense, notamment toute la dernière partie où l'héroïne est traquée dans une maison puis dans une église. Il parvient à rendre inquiétante la pièce centrale où le corps a été trouvé, rien qu'en filmant une lampe, un miroir, un fauteuil ou un trou dans le mur. Le cinéaste fait une utilisation astucieuse de la musique de Fabio Frizzi (celle-là même qui a été reprise par Tarantino dans Kill Bill vol. 1) et de son crescendo lors de la poursuite dans l'église qui se termine de manière inattendue par la chute de l'assaillant et lors de la révélation finale. Le film contient quelques passages sanglants (dont l'introduction au maquillage moyennement convaincant) mais ça reste soft comparé aux oeuvres à venir du réalisateur. Il fait une utilisation intensive du zoom, une figure stylistique qui peut vite devenir lassante, mais qui fonctionne bien ici puisqu'il met en valeur le regard perplexe, inquiet ou angoissé de l'héroïne. Un personnage interprété par une Jennifer O'Neill qui porte tout le film sur ses épaules et s'avère terriblement magnétique avec un jeu pourtant peu démonstratif. Une très bonne surprise, donc.


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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mar 09 Sep 2014, 13:20

Tu me donnes envie de le retenter, parce que j'en ai un souvenir un peu plus laborieux ^^
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Mar 09 Sep 2014, 16:16

J'en attendais pas grand-chose au vu de ta note et celle de Scalp, et j'ai vraiment adhéré. Pas un grand film mais le suspense a fonctionné à fond avec moi...
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Vengeance dans la peau (La) - 7/10

Messagepar puta madre » Mer 10 Sep 2014, 20:09

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La Vengeance dans la peau
The Bourne Ultimatum — Paul Greengrass — 2007
7/10

La Vengeance dans la peau a longtemps été mon épisode favori de la saga Bourne. La révision de l'intégralité de la série m'a fait revoir mon jugement: c'est désormais La Mort dans la peau qui a droit à ce titre.

Contrairement à certains, ce n'est pas que l'intrigue soit une redite des deux volets précédents ou la construction en un gigantesque flashback qui me gêne. Il s'agit plutôt des scènes à la CIA, qui ne servent pas à grand chose, l'opposition entre David Strathairn et Joan Allen servant uniquement à faire basculer cette dernière encore un peu plus du côté de Bourne. Par ailleurs, le premier quart d'heure est assez laborieux, multipliant les scènes uniquement destinées à réintroduire les personnages, nous rappelant à trois reprises de la bouche de trois personnages différents que Marie est morte, imposant une visite inutile chez son frangin... Bourne lui-même connaît très peu de développement, mis à part à la fin où son geste de miséricorde lorsqu'il épargne un adversaire va finir par lui sauver la vie. Un geste qui confirme son évolution de tueur de sang-froid à quelqu'un de plus humain.

Heureusement, le film se rattrape avec trois monstrueuses scènes d'action: celle de la gare de Waterloo où Bourne téléguide à distance les faits et gestes d'un journaliste, et qui marie à merveille les points de vue des différentes parties en présence (CIA/Bourne/le journaliste); la poursuite à Tanger qui se termine LE plan du film, celui de la caméra qui suit Bourne alors qu'il saute d'un immeuble à un autre en passant par la fenêtre; la poursuite en voitures finale, plus courte que celle de La Mort... mais qui s'achève sur un carambolage dantesque qui fait la nique à n'importe quelle cascade en CGI.
Greengrass signe une mise en scène encore plus maîtrisée que sur le volet précédent. Les défauts mineurs ont été ici gommés et le combat à mains nues, bien que shaky et cut, n'en demeure pas moins parfaitement compréhensible. Mis à part ces grosses séquences, ça manque un peu des micro-péripéties qui faisaient de La Mémoire... ou La Mort... une traque quasi-continue.
Niveau bad guys, Bourne a affaire aux deux plus impressionnants hommes de main jusqu'à présent. Même si l'on se doute de l'issue des combats, tous deux en imposent face à Bourne. Par contre, Scott Adkins est honteusement sous-employé et on peut regretter qu'il ne se frite pas contre le héros. Au casting, ça fait plaisir de revoir cette vieille trogne de Scott Glenn, qui est lui aussi sous-employé. David Strathairn campe un méchant de service convaincant.

Le film ne se termine pas sur une grosse séquence d'action comme on pouvait s'y attendre, mais sur une confrontation psychologique avec le médecin incarné par Albert Finney. Une espèce de Mengele adepte du lavage de cerveau afin de créer de parfaites machines à tuer. C'est bien la seule scène où l'on se demande si Bourne va sortir vivant ou non de la pièce. Le tout dernier plan, qui reprend le plan inaugural de La Mémoire dans la peau, de Matt Damon flottant dans l'eau, conclue la trilogie de manière élégante. Le remix d'Extreme Ways qui illustre le générique de fin est loin d'être emballant.

Malgré ses défauts, La Vengeance dans la peau ne se situe qualitativement pas loin du deuxième volet, un divertissement tendu dont les dernières scènes apportent une conclusion satisfaisante à cette trilogie.
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Homme qui tua Liberty Valance (L') - 8/10

Messagepar puta madre » Dim 14 Sep 2014, 18:16

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L'Homme qui tua Liberty Valance
The Man who shot Liberty Valance

John Ford — 1962 — 8/10
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Un très beau western. A travers ce film, John Ford rend à nouveau hommage à ceux qui ont fait l'Ouest, qui ont bâti l'Amérique. Il construit cette fois son récit autour de deux hommes, deux conceptions différentes de la Justice. D'un côté, James Stewart en lettré qui souhaite civiliser ses semblables, éduquer hommes, femmes, enfants et rendre la justice dans les tribunaux. De l'autre, John Wayne en homme d'action pour qui la poudre et les poings font loi. Entre ces deux hommes, un ennemi commun, Liberty Valance, et une femme. Chacun va s'opposer au premier et tenter de séduire la seconde à sa manière.

L'Homme qui tua Liberty Valance possède une forte ambiance nostalgique qui transparaît dès la séquence d'introduction. Celle-ci nous présente la plupart des personnages plus de vingt après les faits principaux, à l'occasion du retour du personnage de Stewart sur le lieu de ses exploits passés, où il est venu dire un dernier adieu à son ami disparu. Cette fibre nostalgique va imprégner toute l'oeuvre, avec cette sensation palpable d'assister aux derniers jours de l'Ouest sauvage. Une vision de l'Ouest avec ses qualités (la camaraderie entre les villageois) et ses mauvais côtés (la prolifération de bandits qui sèment le désordre). Le film est servi par un très beau noir et blanc, très lumineux, même lors des séquences nocturnes. Il renforce l'aspect "il était une fois" du film, le caractère révolu de cette période d'innocence à jamais perdue.

Les deux acteurs principaux sont parfaits. James Stewart livre une prestation impeccable, ce qui n'étonnera personne, tandis que John Wayne se révèle également très bon dans un rôle taillé sur mesure pour lui. Il semble bien s'amuser lors des passages où il se moque de Stewart, notamment la scène où il défie Stewart au tir et rit devant l'incapacité de ce dernier à atteindre sa cible. La scène où Wayne va brûler la maison qu'il avait construite en prévision de son mariage est tout bonnement superbe. On peut y lire le désarroi sur les traits de l'acteur. Un acte fort où il réduit à néant son travail d'amour pour Vera Miles. Comme l'introduction nous l'a montré, cette cabane restera délabrée, comme un autel à l'amour qu'il continuera à porter toute sa vie à cette femme.

Le personnage principal féminin incarné par Vera Miles est peut-être le maillon faible du film: l’actrice a du mal à faire quelque chose de ce personnage pourtant essentiel au récit. Lee Marvin, lui, s'en sort impeccablement, ce qui n'étonnera non plus personne, restituant l'aspect veule et grande gueule de son Liberty Valance. Quant à Edmond O'Brien, il livre une prestation savoureuse en imprimeur qui va prendre Stewart sous son aile. John Carradine fait une courte apparition, et vole la vedette avec un jeu très théâtral qui sied bien au ton adopté par son personnage pour faire élire son candidat.

On pourra reprocher au film sa vision trop idéalisée des relations entre les villageois, ainsi que des scènes humoristiques un peu datées où la foule va éclater de rire en se tapant sur les cuisses, notamment la scène de l’élection. Cette scène est suivie d'un flashback dans le flashback. Une scène géniale, d'une grande modernité qui nous permet de revoir des évènements contés peu avant sous un autre angle. Non seulement elle interroge notre perception, John Ford avouant très clairement nous avoir manipulé, mais elle ternit l'image quasi-immaculée du personnage de Stewart qui finalement a bâti toute sa carrière sur un mensonge. La toute fin se distingue par sa tonalité douce-amère, Stewart et sa femme étant partagés entre fierté de tout ce qu'ils ont accompli et tristesse de voir leur ami et le vieil Ouest disparaître.
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Assassin habite au 21 (L') - 7,5/10

Messagepar puta madre » Lun 15 Sep 2014, 16:00

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L'Assassin habite... au 21

Henri-Georges Clouzot — 1942 — 7.5/10
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Pour sa première réalisation, Henri-Georges Clouzot signait un dynamique divertissement policier au style inspiré par les whodunit à la sauce britannique. Le cinéaste instaure une ambiance inquiétante lorsqu'il film les rues de Paris où rode un mystérieux assassin, ambiance contrebalancée par les scènes au sein de la pension où s'est infiltré le héros, au ton proche de la comédie. Le ton ironique est instauré d'emblée lors d'une séquence d'introduction où le Ministre transmet ses consignes au Préfet, qui les transmet au Commissaire de police, lequel les retransmet à l'inspecteur incarné par Pierre Fresnay (séquence reprise d'ailleurs dans un album d'Adèle Blanc-Sec et dans l'adaptation qu'en a tiré Luc Besson).

Pour ce coup d'essai, on sent déjà Clouzot en pleine possession de ses moyens. Il signe entre autres plans notables un traveling en vue subjective de l'assassin en train de suivre puis embrocher avec son arme une de ses victimes, ou un interrogatoire où des ombres expressionnistes sont projetées sur le mur. L'Assassin... est emmené par le très sympathique couple Pierre Fresnay-Suzy Delair. Pierre Fresnay incarne un inspecteur ironique, énergique et rusé. Suzy Delair une emmerdeuse à la voix de crécelle et au verbe haut d'abord assez crispante puis de plus en plus attachante. Le film est peuplé par un certain nombre de personnages hauts en couleur où ressortent Noël Roquevert et Pierre Larquey, deux seconds couteaux brillants, qui apportent un aspect grandiloquent à leurs échanges.

Malgré ses tentatives de brouiller les pistes quant à l'identité du tueur, l'intrigue s'avère assez prévisible, l'astuce utilisée ici ayant été employée à de nombreuses reprises par la suite. L'humour passe par des dialogues acérés particulièrement jouissifs. Le personnage de Suzy Delair est le principal vecteur d'humour (le passage où elle veut absolument craquer les points noirs sur le visage de Fresnay est très drôle), mais les relations entre les différents locataires de la pension apportent par moments un petit côté vaudeville pas désagréable. Le film souffre par endroits d'un côté sur-dialogué, une caractéristique de pas mal de films de l'époque. Un défaut qui peut également être imputable à Clouzot dont les réflexes de scénaristes prennent ici le dessus.

La carrière de Clouzot démarrait sous de très bons auspices avec ce premier film annonciateur du réalisateur majeur qu'il deviendra par la suite.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Lun 15 Sep 2014, 16:09

2 belles critiques Puta ! :)

Toujours pas vu le premier, il faut que je comble mes lacunes en Ford. J'ai quasi rien vu du mec. Je commencerais bien par celui là :super:

Pour le Clouzot, Suzy Delair m'avait passablement saoulé :mrgreen: Mais c'est un bon petit film, comme tu le dis, pas encore une pépite du niveau de ce qu'il fera ensuite, mais un moment sympa :)

ps : tu te cherches niveau couleurs ? :mrgreen:
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Lun 15 Sep 2014, 16:31

Liberty Valance, c'est le haut du panier de la filmo de Ford, donc tu ne risques pas d'être déçu en commençant par celui-là.
Il possède une filmo sacrément riche, constituée de nombreux excellents films: de quoi t'occuper un bon moment! :D
Sinon, oui, tu es observateur, je recherche la bonne teinte de bleu, mon code couleur n'ayant pas changé depuis le début: en blanc les découvertes, en bleu des films déjà vus précédemment :wink:
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Corps de mon Ennemi (Le) - 6/10

Messagepar puta madre » Mer 17 Sep 2014, 13:05

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Le Corps de mon ennemi

Henri Verneuil — 1976 — 6/10
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Le Corps de mon ennemi suit un personnage tout juste sorti de prison à travers trois époques différentes: les évènements qui l’ont conduit à être condamné, le déroulement de son procès et la traque de l'assassin qui a commis le crime duquel il a été accusé. Tout l’intérêt du film réside en cette juxtaposition temporelle, en ces allers-retours entre passé et présent. Or, la partie contemporaine est loin de se hisser à la hauteur des scènes qui se déroulent dans le passé.

Les flashbacks vont nous décrire l'ascension sociale du personnage de Jean-Paul Belmondo, le mépris et l’hypocrisie des riches vis-à-vis de ce parvenu, ainsi que sa relation amoureuse conflictuelle avec Marie-France Pisier. La dimension sociale passe par l’opposition avec la riche famille bourgeoise de Bernard Blier. Un grand manitou qui a fait main basse sur les différentes activités de la ville fictive où se déroule l'action (football, industrie). Cet aspect social se traduit également par le regard que porte Belmondo face aux changements urbains qui affectent sa ville natale, Verneuil accentuant le contraste entre les maisons anciennes en cours de démolition et les buildings et barres d'immeubles tout juste sortis de terre.

Jean-Paul Belmondo restitue bien les deux facettes de son personnages: renfermé dans la partie présente, charmeur dans les flashbacks, mais toujours avec un côté classe et ironique quelle que soit l'époque. Marie-France Pisier constitue, elle, un atout charme indéniable. Bernard Blier incarne un personnage faible malgré tout son pouvoir. Le film est peuplé par toute une galerie de seconds couteaux coutumiers du polar français, parmi lesquels on retiendra Claude Brosset en copain travelo. La réalisation d'Henri Verneuil manque de relief et l'unique scène mouvementée du film, la tentative d’assassinat de Belmondo, est loin d’être convaincante. La musique de Francis Lai est plutôt sympa.

Au final, cette histoire d'imbroglios financiers peine à décoller en raison d’une partie centrale plutôt molle du genou.

Sinon, à titre personnel, le film m'a permis de découvrir la ville de Lille telle qu'elle était il y a presque 40 ans. J'ai pu notamment reconnaître l'immeuble dans lequel je travaille, nettement plus propre à l'époque!
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Eléphant ça trompe énormément (Un) - 7/10

Messagepar puta madre » Jeu 18 Sep 2014, 16:17

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Un Eléphant ça trompe énormément

Yves Robert — 1976 — 7/10
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Un classique de la comédie française qui ne m'avait jamais plus attiré que ça. La critique élogieuse d'Elpingos m'a incité à lui donner sa chance... Au final, si je suis moins enthousiaste que lui, je reconnais avoir passé un bon moment en compagnie de cette bande de copains.

Le film repose pour beaucoup sur un excellent casting, composé de quatre acteurs complémentaires et à la bonne humeur communicative. Chacun représente un stéréotype masculin: le dragueur qui trompe sa femme de manière éhontée (Victor Lanoux), le macho viril (Claude Brasseur), le fils à maman hypocondriaque qui a peur de son ombre (Guy Bedos)... Le personnage le plus stéréotypé sera celui qui va réserver la plus grosse surprise. Mais c'est Jean Rochefort qui incarne le personnage central. Le film est composé d'un immense flashback, qui va nous apprendre comment il a fini par se retrouver en peignoir sur le rebord d'une fenêtre d'un immeuble parisien. Il interprète un homme tenté par une aventure extraconjugale avec une séduisante femme en rouge incarnée par Annie Duperey. Sa voix-off semi-distancée apporte un commentaire ironique sur les évènements dont nous sommes témoins tout en créant une espèce d'intimité avec lui. Annie Duperey, personnellement, je trouve qu'elle a le sex appeal d'un bout de bois. En tant que créature de rêve, c'était râpé pour moi, mais elle adopte un air hautain tout à fait réjouissant face à un Rochefort qui perd ses moyens.

Le récit est composé en une succession de tranches de vie nous présentant ces personnages à travers leurs relations avec les femmes ou face à leurs interrogations à l'approche de la quarantaine. Marthe Villalonga, une actrice que je supporte peu habituellement, est ici fort drôle en mère envahissante qui fout la honte à son rejeton. Elle apporte beaucoup d'énergie dans les quelques scènes où elle apparaît. La musique de Vladimir Cosma créé une ambiance légère tout à fait adaptée, notamment dans les scènes où Rochefort imagine son bonheur avec Duperey, accompagnée de cris de mouettes en fond sonore. Le quiproquo avec la collègue de bureau qui va se venger sur la voiture de Rochefort sans qu'il comprenne pourquoi se révèle fort drôle.

Une très sympathique comédie dont la fin en points de suspension donne envie de découvrir la suite sans tarder...
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar elpingos » Jeu 18 Sep 2014, 16:39

Yes content qu'il t'ait plu :super:

Logiquement, tu verras, la suite devrait accentuer ta bonne impression ...
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Ven 19 Sep 2014, 07:51

En fait, j'ai déjà vu la suite (l'inconvénient de rédiger ses critiques avec un mois de retard! :mrgreen: ) et j'ai été fortement déçu.
Mon problème vient de l'absence de continuité concernant le personnage de Rochefort: c'est comme si la fin du premier n'avait jamais eu lieu! L'inversion des rôles trompeur/trompé avec sa femme est sympa, mais l'ensemble dégage beaucoup moins de charme qu'Un Eléphant. J'y reviendrai au moment de ma critique.
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