[Jed_Trigado] Mes critiques 2015

[Jed_Trigado]

Tant qu'a faire, rue toi plutôt Lesson of the Evil ou même As The Gods Will qui sont bien plus réussis pour rester dans les Miike récents.

Yatterman, je sens que ça pourrais te plaire aussi.

[pabelbaba]

Je n'ai aimé aucune de ses adaptations de manga. Donc une adaptation de série animée...

[Mark Chopper]

Mais non, le film japonais récent qu'il faut conseiller à Pabel, c'est HK : Forbidden Super Hero !

[Jed_Trigado]

T'as pas aimé Fudoh ou Ichi the Killer ?

[pabelbaba]

Fudoh, j'en ai même plus de souvenir (sauf si c'est le film avec la nana qui envoie des pics avec sa chatte... ) et Ichi, c'était trop tout, limite indigeste. Faudrait peut être que je retente, mais ça ne me fait pas des masses envie.

Franchement, je retiens DOA (je vais revoir le 2) et City of Lost Souls dans les vieux trucs, Django dans les nouveaux.

Sinon je j'ai listé Mr Slibard.

[Jed_Trigado]

Philadelphia Security - Lewis Teague (1982)

Un vigilante avec Tom "Moustache" Skeritt qui joue un épicier italien en tête d'affiche, ça donne pas spécialement envie, pourtant Philadelphia Security est ce genre de série B venues de nulle part et qui mériterait d'être plus connues, essentiellement pour son script qui dilue habilement ses prises de positions morales en affichant un contexte plus réaliste que d'habitude : les voyous sont partout certes et Skeritt joue le citoyen excédé qui veut "faire le ménage" mais les actions sont plus structurées, les citoyens s'organisent en milices de quartier et la police surveille de près leurs actions, donc pas question de tuer ou se substituer a la loi. La première moitié du film voit donc la création de cette milice née pour pallier aux manquements de la loi, le tout sous un mélange de violence crue et d'humour beauf, puisque le film s'attache a vraiment montrer l'aspect communautaire bon enfant de ces commerçants qui s'allient entre réunions et provocations viriles (la baston dans le bar ), on avance donc avec ce sentiment de voir un film bâtard pourtant a mi-film, le script prend une ampleur inattendue puisque les hautes sphères politiques, ainsi que les médias s'ajoutent a l'histoire, achevant de faire du film moins une apologie réac' (même si le film reste "droitier" quoi qu'on en pense, le tout restant du point de vue de Skerritt) qu'une analyse sociétale pas si conne que ça, même si certaines pistes sembles apposées a la va-comme-jte-pousse, notamment sur les préjugés racistes autour de la petite délinquance ou la Mafia qui est vue comme bienfaitrice (là on est pas loin de Big Racket niveau suçage de teub).

Mieux, Philadelphia Security se bonifie au fur et a mesure que le temps avance car l'histoire devient de plus en plus ambiguë dans le bon sens du terme, et les gens que l'ont pensaient raisonnables ne sont pas a l'abri d'un dérapage, d'ailleurs on sent que le réal est loin d'encourager ses personnages a sortir de la loi. Cette idée est parfaitement imagée dans cette mêlée générale en fin de métrage qui rappelle la guerre civile nawak du Justicier de New York, sauf qu'aucune arme a feu n'est utilisée accentuant le côté crédible de la chose, les citoyens ne sont pas des soldats et n'ont certainement pas envie de se faire coffrer pour détention d'arme. Je voulais mettre moins au départ, mais la dernière scène est tellement couillue en termes dramatique pour un vigilante 80's, que je ne risque pas de l'oublier de sitôt....Un film rare hélas mais dont la découverte en vaut AMHA la chandelle.

7,5/10

[pabelbaba]

Tu le vends bien...

...mais Skerritt en lead...

[Jed_Trigado]

En fait, il est pas mal quand il castagne du truand, par contre quand il essaye de nous faire croire que c'est un authentique italien du bled, c'est une autre paire de manches...

[pabelbaba]

Oh putain...

[Val]

C'te tagline !

[Jed_Trigado]

Enquête sur une Passion - Nicolas Roeg (1980)

Avec Bad Timing (titre autrement plus symbolique que son retitrage français), Roeg trouve le sujet parfait pour mettre en branle son talent pour déconstruire la narration, l'histoire d'un couple dont l'issue tragique est connue d'avance et qui va être racontée sous la forme d'une étrange enquète où le souvenir est le moteur de tout : un indice concret peut déboucher sur un souvenir anodin et vice-versa. L’enquête en soi n'est qu'un moyen pour proposer le portrait d'un couple qui n'était pas fait pour vivre ensemble (d'ailleurs le personnage de Keitel peut être vu comme une sorte d'arbitre moral), Roeg joue a fond sur les oppositions et les exploite a son paroxysme, l'homme étant d'un sérieux inébranlable, rationnel au possible avec un désir de contrôle total alors que sa femme, elle vit dans l'excès, la débauche et le m'en foutisme ce qui va on s'en doute causer pas mal de problèmes pour la suite. Comme le réalisateur, on va passer une grande partie a comprendre le pourquoi d'une telle attirance et le pourquoi du comportement extrême de ces deux personnages, bien que le récit va progressivement prendre le parti de la femme, comme Ne Vous Retournez Pas, on sent que Roeg n'apprécie guère les gens calculateurs et réfléchis, allant jusqu’à suggérer en eux une forme de barbarie inavouée les rendant au final plus dangereux qu'ils n'en ont l'air.

Tourné dans une Vienne hypnotique, Bad Timing doit également pas mal de son attrait par sa mise en images d'une beauté hallucinante, faisant de la capitale autrichienne une fois encore un personnage de son film car elle conditionne comme jamais les tempéraments de ses personnages (les retrouvailles dans l'université où le fond du décor se floute au fur et a mesure que les deux amants déballent leur sac, quelle idée superbe. ), se perdant dans une ville dont ils ne semblent pas se faire a l'idée d'y vivre (le fait notamment qu'aucun ne parle allemand est évident) et rendra leur déchéance sentimentale encore plus forte. A contrario d'autres films de Roeg, j'ai trouvé le film plus aisé a suivre (j'ai pas eu besoin de Thoret pour le coup ), la narration déconstruite fait toujours sens a mes yeux, on ne se perd jamais vraiment a essayer de recoller les fragments du temps, au contraire on se plait a apprécier ce chaos finalement très mental où l'on va d'une idée a l'autre sans forcément s'accrocher a une logique structurelle, de plus, la présence de Theresa Russell qui sera la muse du cinéaste dans les années 80 donne un attachement supplémentaire au film, tant elle incarne a la perfection son cinéma (et qu'elle donne beaucoup de sa personne, comme dans la plupart des films où elle joue en fait ). Je conclurais sur les rares points négatifs de l'ensemble : la BO qui fera sourire les plus jeunes a cause de la présence de deux titres de The Who qui figurent dans les Experts (je m'attendais a voir débarquer William Petersen et David Caruso a tout moment), un rythme pas forcément soutenu (on sent passer la deuxième heure, même si la révélation finale vaut le détour) et un Art Garfunkel bon acteur mais a la tronche franchement pas cinégénique.

8,5/10

[Jed_Trigado]

J'ai maté la première partie du Monde sur le Fil et je vais lâcher l'affaire pour la suite. Voir de la SF "K Dickienne" adaptée par Fassbinder pour la télé est intriguant, malgré des contraintes budgétaires imposant un univers futuriste assez dépouillé et l'emploi du 16mm, c'est visuellement léché (Michael Ballhaus a pas attendu Scorsese pour pondre des travellings de guedin), mais j'ai eu l'impression de voir un beau livres d'images qui illustre un script absolument boursouflé et incompréhensible multipliant les dialogues et les personnages, du coup, j'ai passé plus de temps a m'attarder sur la réalisation que sur l'histoire, ce qui est embêtant pour un récit aussi ambitieux, un film aurait largement suffi a mon sens.

[Jed_Trigado]

Le Kid de Cincinnati - Norman Jewison (1965)

Ouais je ne retiens pas grand chose de ce film considéré comme culte chez les joueurs de poker, si l'ambiance tamisée et enfumée des salles de jeu est là avec de la belle pépée (Ann-Margret ) et des bonhommes bien sapés qui jouent leur fric sur tout n'importe quoi, c'est moins le cas de ce qui touche au jeu même, le traitement "super-héros du gambling" fait sourire et les parties sont chiantes au possibles car on ne comprend jamais ce qu'il se passe, en plus du syndrome Casino Royale où forcément a chaque main tu te retrouves avec des combinaisons de ouf (il faut dire qu'a part le hold'em, aucune autre variante du poker est basée sur la psychologie). Même McQueen ne se foule pas trop en faisant le minimum, c'est dommage, avec un script plus équilibré et des personnages un peu moins monolithiques, j'aurais plus accroché.

5/10

Max La Menace - Peter Segal (2008)

Grâce a Max la Menace, je comprends mieux pourquoi Carrell ne m'a jamais fait rire, il ne suffit pas d'être coiffé comme un playmobil et d'avoir un balai dans le derche tout en balançant des répliques outrées, là c'est un festival pendant deux heures. Si le début fait illusion avec son avalanche de seconds rôles sympas (The Rock en espion gay ), dès que Carrell est en binôme avec Hathaway, ça s'enfonce de plus en plus dans la médiocrité, en plus, il faudrait arrêter de donner autant de brouzoufs a des réals de comédies si c'est pour torcher des séquences d'actions moches et mollassonnes. Mais ce qui m'a fait le plus mal dans tout ça, c'est de voir le nom de Dean Semler a la photo, le pauvre il a renoncé quoi !

2/10

SPL : A Time for Consequences - Soi Cheang (2015)

La fausse suite tardive du hit de Wilson Yip tient plutot bien ses promesses, en dehors d'une poignée de fautes de gout comme le look de Louis Koo qui a visiblement le même coiffeur que Ryuichi Sakamoto et des ficelles scénaristiques bien grosses (la fin m'a déçu entre autres ainsi que la surexploitation de l'usage du téléphone portable). Soi Cheang retrouve la verve brutale et too much de Dog Bite Dog en reprenant a son compte le principe du premier SPL en exacerbant a fond la violence et le pathos, sauf qu'il est moins doué que Yip sur ce dernier point mais il y gagne un talent formel ébouriffant en plaçant des plans séquences assez sympa (celui de l'émeute dans la prison par exemple) et en proposant un fight final superbement pompier avec musique classique et montage alterné. C'est pas subtil pour un sou, mais on est jamais lésé sur le contenu et puis voir le trop rare Wu Jing dans un premier rôle positif me fait plaisir.

ps : il y a le directeur de prison le plus badass du monde dans ce film, je connais pas l'acteur mais bordel il sait se battre.

7/10

[Mark Chopper]

Louis Koo j'ai cru qu'il imitait Alan Rickman dans Harry Potter

Sinon, je ne suis pas aussi enthousiaste que toi... On les sent passer les deux heures quand même et Tony Jaa qui essaie d'être acteur, c'est atroce. Il aurait fallu se concentrer sur les persos de Wu Jing et Simon Yam plutôt que de nous infliger cette histoire avec sa gamine malade.

Sans parler de cette fin qui nous fait croire qu'elle va être aussi dark que le premier film et qui se la joue happy end. Et le coup du trisomique avec le portable, pitié

Par contre, deux énormes points forts : la scène de l'émeute avec Soi Cheang en état de grâce (ce plan séquence de malade ) et le directeur de la prison on fire

Ce mec est une révélation en effet. Enfin une raison d'espérer en Ip Man 3 vu qu'il joue dedans.

[Jed_Trigado]

Je suis d'accord sur la storyline de Jaa, mais bon disons qu'on pouvait pas trop y couper sinon le rapport avec le premier film aurait été moins évident.

Et ouais cet acteur, il est dément, le plan où il évite de se cogner la tête contre une statue au dernier moment pour mieux se recoiffer derrière, quelle grâce.