[Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Lun 06 Juin 2016, 20:58

Oublier la scène de l'hélico, c'est le signe distinctif de la maladie d'Alzheimer. Je m'inquiète pour toi. :chut:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Lun 06 Juin 2016, 21:01

Je devais ronquer gentiment plutôt. :mrgreen:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 09 Juin 2016, 11:59

Kamikaze - Didier Grousset (1986)


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On pourra dire ce qu'on veut de Luc Besson et de son parcours, il y a un truc chez lui que je défendrais toujours, qu'il soit réal ou producteur, il a toujours tentés des trucs et se fiche royalement du "qu'en dira t'on ?". Ça tombe bien Kamikaze, sa première production, est le reflet de cet état de fait par son pitch ahurissant (Michel Galabru en scientifique viré de son job décide de créer une machine permettant de tuer a distance les speakerines en direct :eheh:) et il se permet d'y mettre les moyens qu'il faut avec scope, casting classieux dans l'ensemble et score outrancièrement 80's du compère Eric Serra qui fera vomir les allergiques (mais que moi je kiffe, donc bon). Le genre de truc tellement improbable et rare dans notre industrie qu'il faudrait le défendre par principe.

Pourtant, je reste conscient du caractère bordélique de la chose, entre certaines séquences gentiment cheesy (la scène de repas avec Dominique Lavant et Richard Bohringer. :mrgreen:), la performance outrée de Galabru pour qui le mot "sobriété" n'existe pas (faut le voir péter des câbles devant sa télé, c'est des grands moments), un score utilisé n'importe comment mais ça me choque pas plus que ça parce que ça ose putain et ça va au bout de son délire !

7,5/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Jeu 09 Juin 2016, 12:04

Jamais entendu parler, ce pitch improbable quoi. :eheh:

(sinon c'est largement référencable :wink: )
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar pabelbaba » Jeu 09 Juin 2016, 13:06

Attention, Dominique Lavanant!

Casting de fou en effet... Pitch à la con... Merde ça doit vraiment être très bien! :eheh:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 09 Juin 2016, 13:16

Mon avis t'était bien entendu destiné. :mrgreen: :super:

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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Dunandan » Jeu 09 Juin 2016, 13:30

Moi aussi je suis fan :mrgreen:
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Lun 13 Juin 2016, 20:24

Fantômes en Fête - Richard Donner (1988)


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Du Donner en sous-régime qui se repose essentiellement sur la présence de Bill Murray, qui malgré la sympathie que j'ai pour le bonhomme, ne m'aura jamais fait un film. Et ça se confirme, l'artisan Donner a beau démontrer qu'il a du métier avec une réal' et une photo assez classe, jamais il n'arrive a me procurer ce petit supplément d'âme que j'attends d'une adaptation de conte - qui plus est transposé dans le contexte des 80's - privilégiant hélas l’hystérie casse-burne apportée par certains acteurs qui semblent tout droit sortis d'un mauvais Wong Jing. Regardable sans plus.

5,5/10

Panique Année Zéro - Ray Milland (1962)


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Semi-déception.

Tout commençait très bien avec une approche proto-Amblinesque du post-apocalyptique où une famille américaine lambda va se trouver plongée au milieu d'une crise nucléaire et va devoir s'organiser en conséquence pour survivre, vraiment toute la première moitié du film vaut le détour ne serait-ce que par son caractère précurseur, mais j'ai franchement tiqué sur le perso de Ray Milland dont le côté Américain conservateur qui trouve toujours réponse a tout et fait la morale aux autres m'a vite fatigué car je n'y croyais pas une seconde, on dirait qu'il est trompé de film en fait. Derrière ça, il y avait de quoi faire une fable sombre sur la nature humaine en exploitant le microcosme familial sur la durée, mais l'histoire accumule trop de facilités a mon sens et pire, j'ai détesté la fin.

5/10

Je Suis Une Légende - Ubaldo Ragona (1964)


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Plutôt surpris ma foi par cette adaptation, alors je flippais au début sur la surexploitation de la voix-off qui se limite a paraphaser ce qui se passe a l'écran et surtout sur Vincent Price condamné au soliloque (même s'il est impérial as usual). Heureusement, a partir du long flashback, mon intérêt a repris le dessus pour ne plus redescendre, du fantastique poignant, quoique maladroit (les vampires qui ressemblent plus a des zombies) mais qui propose des personnages touchants et une vision du monde désenchantée dont un certain George A Romero saura se souvenir quelques années plus tard pour créer la séminale Nuit des Mort-Vivants. :super:

7/10
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Business is Business - 8/10

Messagepar Jed_Trigado » Mer 15 Juin 2016, 20:26

Business is Business - Paul Verhoeven (1971)


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Comme au Bomcast, on s'est mis un point d'honneur a mettre en valeur les cinéastes dont on assure les rétrospectives (hum), j'ai fait les choses en bien pour Paul Verhoeven en rematant ses films hollandais. Business is Business (médiocre traduction de Wat Zien ik ? qui veut littéralement dire "C'est quoi ce bordel ?") possède le rôle ingrat du premier film, celui censé montrer un réalisateur tatillon et d'ailleurs, je ne suis pas étonné de voir qu'il est très sous-estimé même de la part de son auteur qui n'en garde qu'un relatif attachement, pourtant c'est mettre en sourdine sa qualité première : son insolence. En effet, qui d'autre que lui aurait pu se permettre de rire d'un sujet aussi dur que la prostitution ? Le pire, c'est que le salopard t'arrache de sacrées barres de rires (la mise en scène des passes avec les lubies étranges des clients, comme celui qui a besoin d'être effrayé pour jouir :eheh:) et t'offre en prime, des personnages carrément attachants, le duo de putes aux tempéraments complémentaires y est pour beaucoup dans la réussite du film. On nage entre émotion simple et absurde rigolard de bout en bout.

Niveau réalisation, on est certes encore loin de sa période US pourtant Jan De Bont apporte déjà sa touche de chef op' avec pas mal de cadrages dynamiques (il y a notamment une dispute filmée comme un film d'action, si j'extrapolais je dirais qu'il y a du Speed avant l'heure. :mrgreen:), qui sonnent très "Nouvelle Vague" sans jamais paraitre HS avec le sujet. Au final, cette unique incursion dans la comédie pour Paul est une vraie réussite en ce qui me concerne et je trouve ça bien dommage qu'il n'ait pas persévéré dans le genre (même si je trouve que la plupart de ses films sont des comédies détournées) car il y est comme un poisson dans l'eau.

8/10
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Turkish Delices - 9/10

Messagepar Jed_Trigado » Jeu 16 Juin 2016, 19:12

Turkish Délices - Paul Verhoeven (1972)


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Second long-métrage et déjà Paul Verhoeven tutoie le sublime avec qui est pour moi son œuvre la plus émouvante et la plus libertaire, sorte de film romantique saupoudrée d'une vulgarité joyeuse digne d'un Bertrand Blier des grands jours. Là encore l'insolence est le mot d'ordre, a travers le perso de Rutger Hauer, un artiste bohème qui chie (au sens propre comme au figuré, comme souvent chez Paulo, ça fait pas dans la soie :eheh:) sur les conventions sociales auquel il sera confronté tout le long du film, que ce soit professionnellement avec ces mécènes qui ne veulent pas accepter ses idées transgressives ou dans sa relation amoureuse, avec sa femme qui est issue d'une classe sociale aisée et pourvue d'une certaine morale, chose qui va provoquer pas mal de situations cocasses surtout quand il est confronté a sa belle-mère hypocrite. Mais c'est surtout le film qui symbolise pour moi le mieux la notion de libération sexuelle au cinéma, jamais les corps n'ont auront été aussi joyeusement dénudés (Monique Van de Ven :love:) et filmés avec autant de simplicité, il a beau être explicite par moments, cette absence de complexes a être le plus cash a l'écran sans jamais tomber dans la provoc' me laisse admiratif. Bref, c’était une autre époque.....

Derrière ça, Paulo prend du galon techniquement et offre de jolies séquences, notamment la scène centrale de la plage filmée en contre-jour et surtout la scène de l'inauguration de la statue où De Bont se lâche complètement sur les travellings compensés donnant une énergie et une tension assez amusante a la chose (surtout quand l'enjeu de la scène est de dissimuler une paire de nichons a la vue de la Reine :mrgreen:). Mais je pense que la raison pour laquelle Turkish Delight est mon preferé de sa période hollandaise, outre ses personnages marginaux mais toujours attachants quoi qu'il arrive, ce sont pour ses quinze dernières minutes qui sont ce que Verhoeven aura fait de plus tragique dans sa carrière, malgré nous avoir bien fait rire, la réalité nous rattrape, nous travaille et nous laisse sur le carreau dans une séquence finale tout en symbolisme pudique. Sous le vernis beauf, se cache en réalité une émotion a fleur de peau en fin de compte....

9/10
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Katie Tippel - 8,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Ven 17 Juin 2016, 20:52

Katie Tippel - Paul Verhoeven (1974)


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Après le succès commercial notable, sans parler de l'exposition qu'il eu a l'étranger, de Turkish Delight, Paul Verhoeven parvient débloquer un budget conséquent afin de tourner un film historique se déroulant dans la Hollande des années 1800, narrant le parcours d'une jeune paysanne forcée par un contexte tendu de s'installer dans une grande agglomération avec sa famille et qui par la force des choses, va apprendre malgré elle que son corps est un moyen pour arriver a ses fins. Je vous vois venir, en effet, on est pas loin du constat de Showgirls tourné vingt ans après dans une société et une époque différente, sauf que la grande différence qu'apporte Katie Tippel sur son cadet, réside dans l'extrême candeur de son personnage principal : elle subit plus qu'elle ne contrôle son destin, semble finalement toujours désintéressée et croit naïvement a la bonté du genre humain en toutes circonstances. Monique Van de Ven rempile - a raison - nous faisant croire sans mal a l'innocence de son personnage, secondé par un Rutger Hauer qui campe trait pour trait le même perso que Kyle MacLachlan dans Showgirls, le mec trop beau gosse pour l'on puisse lui soupçonner de mauvaises intentions, ça donne un côté diptyque avec son précédent film assez interessant, où encore une fois on est basé sur une histoire d'amour a sens unique, sauf que cette fois la femme est plus a prendre en pitié que l'homme.

Verhoeven comme a son habitude ne nous épargne rien de la cruauté du genre humain, avec une bourgeoisie bien trop contente de tirer parti d'un climat tendu pour mieux faire des pauvres des esclaves totalement assujettis a leur volonté, qu'elle soit d'ordre sexuel (essentiellement) ou dominatrice en leur faisant assurer des tâches ingrates. Mais le vrai parti-pris interessant du film est d'avoir osé raconter son histoire sous la forme d'un pur rise and fall, précurseur de Barry Lyndon partageant la même finalité désabusée, sauf que si le Kubrick malgré sa beauté plastique était d'une longueur indécente, Verhoeven apporte la concision nécessaire pour rendre son récit captivant de bout en bout, d'autant que la reconstitution historique est vraiment crédible tant lorsqu'il s'agit de filmer la misère que la richesse. D'une franchise totale, sur les motivations de l'Homme en général (sex and money), Katie Tippel nous indique enfin le Paulo misanthrope qu'il ne cessera d'être par la suite en pointant ses contradictions profondes et son hypocrisie crasse.

8,5/10
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Scalp » Sam 18 Juin 2016, 10:52

Au vue des notes je crois que je vais devoir faire des critiques.
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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Sam 18 Juin 2016, 11:05

Non merci.
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Showgirls - 9,5/10

Messagepar Jed_Trigado » Sam 18 Juin 2016, 20:30

Showgirls - Paul Verhoeven (1995)


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Ah, Showgirls.... Osez le mentionner en bien dans une conversation cinéphile et vous voilà taxé de pervers et de machiste ! :mrgreen:
Consideré par beaucoup comme l'aberration filmique des années 90 en particulier à Hollywood qui en à rejeté le contenu sulfureux à la limite de la pornographie. Pourtant, le film de Verhoeven vaut bien mieux que sa réputation peu flatteuse. Tout d'abord, il se situe à l'apogée de sa confiance avec les financiers qui après le succès impressionnant de Basic Instinct (300 millions de recettes pour cette commande indigne) lui donnent les mains libres pour un projet qui aurait dû selon les producteurs surfer sur la lancée de son précédent film : Eszterhas au script et beaucoup de sexe à la clé. Mais c'est mal connaitre Paulo qui n'allait pas réitérer son erreur et va faire plier l'industrie à son profit, il impose un contrôle artistique total et une classification suicidaire d'un point de vue commercial, le NC-17, qui interdit le film à toute forme de promo mais qui permet par contre d'y aller franco sur le cul.


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Passons le côté anecdotique pour mieux analyser le contenu de Showgirls : la première chose qui tranche avec ses précédents films américains, c'est qu'il n'appartient pas aux codes d'un genre bien précis comme dans sa période hollandaise qui étaient à la croisée des genres (souvent le drame et la comédie). Cette absence de contraintes rend le film plus direct mais moins acceptable aussi, si Paul avait abordé le propos de Showgirls par le biais d'un polar ou d'un autre genre codé, le film aurait beaucoup moins choqué je pense (regardez aujourd'hui comme on encense un Robocop ou un Starship Troopers alors qu'ils sont beaucoup durs dans leur peinture du monde que Showgirls). Avec cette affirmation, on peut dire qu'il s'agit du plus hollandais de ses films américains d'autant qu'il est le prolongement thématique de Katie Tippel sorti 20 ans plus tôt : une héroine évoluant dans un univers qui n'est pas le sien en se servant de son corps pour arriver à ses fins.
Showgirls c'est quoi : une oeuvre misanthrope et vulgaire. Un regard sur le vice qui ronge l'Amérique et sa ville la plus représentative, Las Vegas. J'ai même tendance à croire que Verhoeven n'est allé aux States que pour faire ce film, tant il était impossible ou du moins inutile de placer l'action en dehors des USA. Car Vegas est une ville paradoxale au sein d'un pays qui s'est toujours porté défenseur de bonne morale. Et notre ami hollandais va se charger de lui renvoyer à la gueule certaines vérités avec force et provocation.


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De manière complaisante, on découvre un univers où la morale n'a pas lieu mais où les apparences semblent importantes. Le sexe devient plus qu'un simple stimulant mais clairement un enjeu de taille pour réussir dans le milieu. J'ai beaucoup apprécié le fait que Paulo ne tombe pas dans le féminisme de bas étage et au contraire nous la joue "tous pourris" : les hommes sont des gros débiles haut placés qui pensent avec leur bite et les femmes sont soit naïves ou calculatrices. Un dialogue édifiant entre Cristal et Nomi crève l'abcès en disant qu'au fond elles ne sont que des putes, danseuses ou pas, qui montrent ce qu'il faut voir quand on le leur demande. Showgirls démonte les rouages d'un monde où ce genre de comportement est devenu normal et symptôme donc d'une société malade à force d'excès.
Personne n'est épargné que ce soit le directeur beau gosse joué par Kyle Mac Lachlan (très bon choix cela dit en passant) dégoutant de sournoiserie et de bêtise ou Glenn Plummer (lui aussi excellent), petit videur qui fait n'importe quoi pour se taper de la gonzesse (la scène où il avoue ne pas aimer sa nana mais qu'il va l'épouser juste parce qu'elle est enceinte, elle fait assez froid dans le dos je trouve).
Traiter du monde de la danse, n'est qu'un artifice pour dissimuler l'apparente vulgarité de Vegas, même si la mise en scène des chorégraphies est sublime, d'autant certaines vont très loin dans la représentation sexuelle (le coup de langue en gros plan sur l'avant de la culotte de Berkley :shock: ) ou alors la cultissime séquence de lapdance où Nomi baise littéralement son client (détail très amusant qui renvoie à une scène similaire entre Rutger Hauer et Jennifer Jason Leigh dans La Chair et le Sang). Le climax est vraiment le moment fort du film et peut être le plus juste concernant la réalité, un tel acte pourrait être étouffé de cette manière sous prétexte que la personne incriminée est célèbre. On peut tout se permettre au pays de l'Oncle Sam tant que l'on contribue au business, en gros voilà la vraie morale (si il y a) de Showgirls.

Une oeuvre unique, intrigante, couillue, sensuelle, mais pourtant très chic esthétiquement, avec un beau travail (son meilleur et de loin) de Jost Vacano en scope qui filme La ville du vice avec la démesure qu'on lui connait.

9,5/10


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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques en 2016

Messagepar Jed_Trigado » Dim 19 Juin 2016, 18:59

Mark Chopper a écrit:
Jed_Trigado a écrit:
Monk Comes Down the Mountain - Chen Kaige (2015)


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Je vais la faire courte : J'ai eu le même sentiment que devant The Midnight After, par le passif très "auteurisant" de son réal qui décide d'investir pleinement le film de genre et mieux, de toucher l'essence d'un cinéma HK révolu en réalisant une kung fu comedy a l'ancienne, de l'acteur principal que je connaissais pas qu'on croirait sorti d'un Michael Hui des grands jours, les combats sur-câblés magnifiquement dingues et le scénar sans queue ni tête qui modifie ses enjeux pratiquement tout les 15 minutes, franchement j’étais comme a la maison. Mais avec en prime un budget maousse qui permet d'avoir une prod design de malade et une réal hyper-soignée, ce qui est loin d'être un détail tant le précédent essai de Kaige dans le domaine, Wu Ji était un supplice.

S'il y a un film HK/Chinois a découvrir ces derniers temps, c'est bien celui-là, bordel ça me change de ces films bien solennels en costume. Gros bonus qui fera plaisir aux vieux cons comme moi : c'est Yuen Wah le grand méchant du film ! :bluespit: :super:

7/10


Je valide cet avis au mot près et la note qui va avec... Merci pour le conseil. Enfin un KFP réussi, totalement inattendu vu le C.V. de Chen Kaige. Je ne connais pas l'acteur principal, mais ce serait sympa de le voir bosser pour Stephen Chow je trouve.

Par conséquent, les amateurs du genre (Pabel, Angel, Oso...) peuvent tenter l'aventure pour une soirée sympa.

Je viens de voir que le film est désormais disponible sur les plateformes de VOD françaises sous le titre méga original de The Master of Kung-Fu (a ne pas confondre avec le très sympathique film de Ho Meng-Hua). Reste a voir si Sony sortira le titre sur support physique par la suite.
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