[Alegas] Mes Critiques en 2017

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Mar 05 Déc 2017, 14:30

Dionycos a écrit:Tout comme toi sur le cinéma de Jarmush. Je n'y arrive pas, j'ai envie de m'endormir devant ses films. Qu'est-ce que je me fais chier devant Ghost Dog...


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Jim et Andy - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 06 Déc 2017, 18:06

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Jim & Andy : The Great Beyond - Featuring a very special, contractually obligated mention of Tony Clifton (Jim et Andy) de Chris Smith
(2017)


Étant particulièrement fan du trop méconnu Man on the moon, qu'on ne cite clairement pas assez lorsqu'il s'agit d'évoquer le travail de Milos Forman, la perspective de voir des images inédites du tournage du film ne pouvait qu'attiser ma curiosité, d'autant plus lorsqu'il s'agit d'images qui dévoilent quelque chose de caché jusqu'ici par la production. En effet, dans l'optique de proposer le film en tant que potentielle œuvre oscarisable, cette dernière a préféré bloquer toute image du tournage, cachant aux yeux du monde la face caché de la performance de Jim Carrey, qui n'a jamais quitté son rôle jusqu'au dernier jour. Jim & Andy se veut donc d'abord être un making-of, expliquant les désagréments que peuvent apporter la fameuse méthode dite de l'actors studio, car autant à l'image on ne peut que constater la formidable prouesse de Carrey, capable de faire revenir Kaufman d'entre les morts le temps d'un biopic, autant on se rend vite compte que le bonhomme était tout simplement insupportable sur le tournage, provoquant gêne, colère et malaise permanent sans que personne ne remette l'acteur à sa place, lui qui était à l'époque la star qui valait des millions.

C'est donc un formidable journal de tournage que voilà, où l'on a vraiment de la peine pour un Milos Forman qui essaye tant bien que mal de gérer son acteur sans jamais y arriver vraiment, mais à côté de ça le film se veut aussi être une profonde analyse de ce qu'est être un acteur, exercice auquel Jim Carrey lui-même se prête, observant sa performance passée avec énormément de recul. Si le bonhomme est étrange à plus d'un titre (il faut l'entendre évoquer ce moment sur la plage où Kaufman aurait possédé son corps pour ne plus ressortir), il est surtout d'une confidence à toute épreuve, n'hésitant pas une seconde à se remettre en question, et à ainsi livrer une réflexion pertinente sur la question du jeu, autant sur le comment que sur le pourquoi. De ce fait, Jim & Andy devient un documentaire carrément indispensable pour quiconque aime Man on the moon, Jim Carrey et/ou s'intéresse aux méthodes d'acting. Un témoignage sincère sur les coulisses comme on aimerait en voir plus souvent.


7/10
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Film: Jim et Andy
Note: 9/10
Auteur: elpingos

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Chuck Chan » Ven 08 Déc 2017, 19:23

Petite note à cause du montage classique ? En tout cas, au vu du ressenti et de l'expérience, je lui donnerais plus.

Tu as très bien résumé : pour les fans du film, pour la sincérité et le recul de Jim Carrey, pour l'impact de l'actor's studio, pour compatir avec Milos et toute l'équipe du film... un documentaire à voir.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Ven 08 Déc 2017, 20:41

Globalement j'ai un vrai problème avec la notation des documentaires : je crois n'avoir jamais dépassé le 8. C'est un genre que j'apprécie beaucoup, mais le fait est que j'ai du mal à y voir des grands films que je pourrais mettre au même niveau que des fictions auxquelles je met 8 ou plus, du coup quand j'en aime bien un je reste sur les 7-7,5.
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Colline des hommes perdus (La) - 9/10

Messagepar Alegas » Ven 08 Déc 2017, 20:45

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The Hill (La Colline des hommes perdus) de Sidney Lumet
(1965)


En voilà un film dont je n'attendais pas grand chose, je m'attendais même à du Lumet en mode mineur, et au final grosse surprise : c'est mon film préféré du réalisateur avec 12 angry men. Je suis d'ailleurs étonné par le fait que le film soit finalement rarement cité quand il s'agit de parler de la filmographie de Lumet, car là c'est clairement une œuvre dans la lignée de son premier, avec comme base scénaristique un huis-clos (certes, l'histoire ne se déroule pas dans une seule pièce, mais le fait de ne jamais sortir de la prison témoigne d'une volonté de créer quelque chose de claustrophobique) sur lequel Lumet va pouvoir s'amuser formellement. Alors c'est bien simple, techniquement il n'y a rien à redire. Comme dans 12 angry men, on sent le Lumet qui redouble d'inventivité pour transcender son récit par la maîtrise technique, et du coup le métrage enchaîne les idées de mise en scène, entre plan-séquence (le premier plan), caméra à l'épaule, changements de focale et montage qui change en fonction de ce qu'on tente de raconter.

Sur ce dernier point, le film est particulièrement brillant et immersif au possible, et il suffit de voir la première scène de la colline pour se rendre compte à quel point Lumet rapproche le spectateur des personnages, lui permettant de comprendre l'intense fatigue de ces derniers (et je parle même pas de la mort importante d'un protagoniste, où le montage semble suivre la chamade de son cœur qui va exploser). Formellement donc, c'est absolument brillant, c'est fait avec pas grand chose et pourtant quasiment tout passe par l'image, c'est du Lumet qui avait tout à prouver et qui le faisait admirablement bien. Côté script, là aussi c'est vraiment bon et on se retrouve avec un film de prison assez particulier puisqu'on se trouve ici dans une sorte de camp disciplinaire militaire, le tout en plein milieu du désert et avec une hiérarchie un brin sadique. Le plus étonnant, c'est de constater à quel point de nombreux codes du film de prison sont repris, mais qui se font vite oublier par l'écriture des personnages : du prisonnier au médecin en passant par le haut-gradé, le film permet constamment de se mettre à la place de chaque personnage pour comprendre la situation dans laquelle il se trouve. On garde donc une compréhension totale des enjeux, et en plus ça permet au film d'avoir beaucoup d'empathie pour certains personnages, et sur les dernières minutes on a autant envie de crier à l'injustice que Sean Connery.

Parlons-en de ce dernier : à la base Connery c'est pour moi plus une gueule, un charisme, qu'un véritable acteur, jamais il ne m'a réellement convaincu en jouant autre chose que ses registres habituels. Mais ça c'était avant, et là c'est bien simple il explose l'écran de plus en plus au fur et à mesure que le récit avance. Le bonhomme arrive à se faire oublier complètement et c'est un soldat torturé que l'on voit à la fin, et pas l'interprète de James Bond. La totalité des seconds rôles sont vraiment bons, en particulier Harry Andrews dans un rôle assez finement écrit : un gradé qu'on devine à la base pas trop mauvais mais qui, pour sauver la face d'un de ses propres choix hiérarchiques, va finalement devenir l'avocat du diable. Un super film, l'un des sommets de la carrière de Lumet, qui mériterait d'être plus connu, ne serait-ce que pour avoir ce qui est à mon sens le meilleur rôle de Sean Connery.


9/10
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Foreigner (The) - 2,5/10

Messagepar Alegas » Sam 09 Déc 2017, 14:53

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The Foreigner de Martin Campbell
(2017)


Une partie de moi se réjouissait de la rencontre entre Jackie et Martin Campbell, car quand bien même ce dernier une filmographie des plus inégales, il est parfois capable de signer des scènes d'action pas mal foutues qui se prêterait bien à l'agilité de Chan. Néanmoins, sa filmographie étant ce qu'elle est, et vu le pitch, une partie de moi craignait un Edge of Darkness bis (le film bien entendu, pas la série), à savoir un revenge movie pachydermique faisant office de bon remède contre l'insomnie. Manque de bol, c'est finalement la seconde option qui se révèle juste, et j'oserais même dire que Campbell se surpasse en livrant un film encore plus pénible à suivre que Edge of Darkness. C'est bien simple, The Foreigner est un film qui donne constamment l'impression que le personnage de Jackie Chan a été rajouté à la dernière minute, puisqu'on se rend vite compte que le récit est finalement un thriller politique, sur lequel vient se greffer de façon maladroite la revenge story de Chan. Le pire étant de constater que si on enlève ce dernier du film, ça ne change quasiment rien à la trame, qui se résout d'elle-même grâce à une sous-storyline impliquant des flics en enquête.

Ça donne un film carrément étrange, où Chan est finalement plus un second rôle qu'autre chose, qui vient foutre le bordel une fois de temps en temps, pendant que la majorité du temps on va suivre Pierce Brosnan qui essaye de gérer à la fois Chan et l'intrigue politique, et qui du coup devient le réel personnage principal. C'est d'autant plus con que la partie politique, à défaut d'être originale, se tient plutôt bien (il y a même des trucs assez surprenants dont deux attentats bien méchants et de l'interrogatoire musclé sur la fin), et c'est finalement tout ce qui touche à Jackie Chan qui gâche tout :eheh: . A la limite, je veux bien passer sur le côté très limité de l'écriture autour de son personnage (tiens, comme par hasard c'était un ancien agent des forces spéciales, genre on pouvait pas avoir un nobody qui se surpasse) mais par moment ça abuse carrément des facilités, et par exemple on a Jackie Chan qui provoque un gunfight dans un appartement qui allait tout juste se faire envahir par des forces d'intervention, et quand cette dernière décide d'attaquer, Chan arrive à se casser par la porte d'entrée sans rencontrer la moindre résistance :lol: . Tout le film est écrit comme ça, on a une phase de traque en forêt avec un soi-disant soldat super entraîné qui se fait exploser par Chan en une minute, et je parle même pas du final complètement con où le mec vient de perdre ce qui restait de sa famille, mais c'est pas grave : sa collègue de boulot de vingt ans sa cadette tombe amoureuse de lui à la fin et du coup tout va bien :eheh: .

Du coup, vu le film, je ne serais pas surpris d'apprendre qu'à la base le film parlait juste de Brosnan et que suite aux rajouts de financiers chinois tout ce qui touche à Chan a été rajouté de façon ultra grossière, à mon sens c'est l'explication la plus plausible pour expliquer ce truc. Formellement, c'est du Campbell des mauvais jours, mais je pense que ça doit beaucoup au fait que le montage est complètement à la ramasse : par moment on sent qu'il y a des longs plans comme Jackie Chan les apprécie, mais c'est toujours cuté pour rajouter des inserts inutiles. Du coup, de tout le film, je ne retiendrais que le combat sur le toit de la maison, avec le plan de grue où Chan se rattrape à un tuyau en tombant, car bon le combat dans le forêt où les pièges sont disposés exactement à l'endroit où les gardes passent, à un moment c'est bon quoi :lol: . A éviter donc, même pour les complétistes.


2,5/10
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Chronos - 8/10

Messagepar Alegas » Dim 10 Déc 2017, 17:50

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Chronos de Ron Fricke
(1985)


De la courte filmographie de Ron Fricke, Chronos est certainement son film le moins cité, celui que l'on a un peu trop tendance à oublier. La cause ? Sûrement le fait que Fricke, en 1985, n'avait pas la popularité qu'il obtiendra la décennie suivante avec Baraka (pour rappel il était avant tout un directeur de la photographie, avant d'être un réalisateur), mais surtout la durée même du film, puisqu'on se retrouve ici avec un moyen-métrage qui était conçu à la base exclusivement pour une projection dans des salles IMAX. De ce fait, comme certains films du même acabit (je pense notamment au film d'Annaud, Les Ailes du courage), Chronos est aujourd'hui plus complexe à se procurer que les films suivants du réalisateur. Pourtant, avec ce film, il y a déjà là toutes les promesses qui seront tenues dans Baraka et Samsara. Sur la base de ce qui était certainement une commande de documentaire pour promouvoir les écrans IMAX, Fricke livre là une base de réflexions sur notre civilisation, de ses origines à aujourd'hui, pour finalement autant la célébrer d'un point de vue visuel que de la critiquer sur le fond. Formellement, on sent déjà une grosse avancée par rapport à Koyaanisqatsi, l'ambition picturale est déjà d'un tout autre ordre, Fricke cherchant à magnifier constamment ce qu'il filme.

A cela s'ajoute le fait que des idées formelles sont ici spécialement pour transcender le propos, et du coup on a peut-être le film le plus expérimental de Fricke à ce jour, proche de certains délires de Koyaanisqatsi, notamment sur différents effets de vitesse qui vont permettre d'obtenir des visions inédites, que ce soit la vision du passage d'une journée dans un mausolée en quelques secondes, ou encore un long ralenti sur des anonymes au milieu d'un escalator, qui donnent l'impression d'être blasés de leur propre existence. Autre point important du film : le montage, élément cher à Fricke et qui atteint ici un certain paroxysme en adéquation avec la bande-son : tout le passage qui s'accélère sur la civilisation humaine incapable de s'arrêter donne une réelle impression éreintante pour le spectateur. Un très beau film expérimental donc, que je ne peux que conseiller aux amateurs de ce genre de films, et puis au passage, ça peut donner de sacrées idées de lieux à découvrir, Fricke n'ayant pas son pareil pour nous faire découvrir des lieux magnifiques pas forcément toujours mis en avant autre part.


8/10
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Musée des merveilles (Le) - 4,5/10

Messagepar Alegas » Dim 10 Déc 2017, 21:08

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Wonderstruck (Le Musée des merveilles) de Todd Haynes
(2017)


J'avais bien aimé Carol, mais je suis même pas certain de le revoir un jour, tout ça pour dire qu'un nouveau film de Todd Haynes ce n'est pas non plus une grosse attente de mon côté, mais ça se tente quand même avec curiosité. D'autant que là le pitch vendait un truc pas trop mal à base de deux storylines dans deux époques différentes, où l'on suit le destin commun de deux enfants. Sauf que n'ayant vu aucune image et vu l'affiche je m'attendais à un film presque fantastique avec interactions d'un gamin sur la storyline de l'autre et vice-versa à travers des failles temporelles dans un musée, et au final je me retrouve avec un drame tout ce qu'il y a de plus classique dans le mauvais sens du terme :mrgreen: . Car bon, en soi l'idée des deux histoires est pas trop mal, le truc c'est que le concept montre vite ses limites étalé sur deux heures. Vu la direction que ça prend, on se doute rapidement que les deux gosses sont liés l'un à l'autre par un lien quelconque, le premier venant à l'esprit étant familial on commence a établir le fait que la gamine de début de siècle soit la grand-mère du gosse des années 70, et ça ne loupe pas, sauf qu'on s'en doute au bout de quinze minutes et que la révélation arrive au bout d'une heure et demie et est à moitié vendue comme un twist :roll: .

Avec ce film donc, il y a la désagréable impression du tout ça pour ça, ou comment un film qui part avec de bonnes bases et quelques qualités (la direction d'acteurs notamment) en vient à se planter dans les grandes largeurs à cause d'un récit inutilement étiré. Pour le coup, on sent que le travail d'adaptation du bouquin n'est pas réussie, et le film se trimballe des éléments inutiles qui ne font que l'alourdir pour pas grand chose (le coup du loup notamment). Au final, ce qui marche le mieux dans le film, c'est tout ce qui touche au personnage de Michelle Williams, c'est là où il y a le plus d'émotion, mais manque de bol elle apparaît en tout et pour tout une dizaine de minutes. Formellement Haynes s'emmerde pas trop, c'est très convenu alors que ça aurait pu avoir des raccords intéressants sur les transitions entre timelines. Le coup du noir et blanc et du muet sur la storyline de début de siècle, c'est une fausse bonne idée et ça fait plus gadget qu'autre chose. Un drame au récit lourdingue et trop attendu, sans avoir lu le bouquin de Selznick je suis à peu près sûr que ça méritait une meilleure adaptation (c'est pas Hugo Cabret quoi).


4,5/10
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Crime de l'Orient-Express (Le) (1974) - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 11 Déc 2017, 19:12

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Murder on the Orient Express (Le Crime de l'Orient Express) de Sidney Lumet
(1974)


Vu la nouvelle adaptation qui va arriver en salles, et vu que je ne m'étais jamais penché auparavant sur les transpositions des romans d'Agatha Christie à l'écran, je me suis dit que ce Lumet était une valeur sûre à tenter. Œuvre de commande qui permettra au réalisateur de diriger un casting quatre étoiles tout en lui donnant l'occasion par la suite de signer des films plus osés (en l’occurrence Dog day afternoon et Network), ça s'avère au final très moyen, pour ne pas dire carrément anecdotique. Pourtant il y avait matière à ce que Lumet transcende la commande : le récit se déroulant intégralement dans un train, on pouvait imaginer que la mise en scène de Lumet se prêterait bien à l'exercice, avec des jeux de focales et de montage. Malheureusement, c'est comme si Lumet était totalement bloqué dans ses ambitions formelles, et du coup on a un film où le train lui-même est mieux mis en valeur que les personnages qui y évoluent. Mais surtout, le gros problème du film vient dans le fait qu'il s'avère être une adaptation tout ce qu'il y a de plus mollassonne, trop littéraire dans son déroulement et son écriture, et c'est d'autant plus surprenant de la part d'un Lumet qui aime généralement passer les informations par l'image avant tout.

Le film est à l'image de son héros principal, beaucoup trop bavard la plupart du temps (la loooongue explication de Poirot sur la façon dont il résout le meurtre, ça doit bien durer plus de vingt minutes :roll: ), et limite excentrique lorsqu'il ne le faut pas. Puis bon, je ne pourrais pas faire de comparaisons avec le bouquin de base, mais la résolution du meurtre est un brin ridicule alors que je suis pas certain que ce soit l'objectif. Côté casting, il y a du bon et du moins bon. Personne ne s'illustre réellement (Bergman méritait pas spécialement son Oscar pour le coup) et quelques-uns s'avèrent moins bon qu'à l'accoutumée, je pense notamment à Perkins et Finney (qui en fait clairement trop dans son rôle, mais peut-être que le personnage est voulu comme ça). Une adaptation formellement trop simpliste qui donne l'impression de copier/coller le contenu du livre sur un écran sans véritable réflexion derrière, de la part de quelqu'un comme Lumet, c'est forcément une déception.


5/10
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Star Wars : Episode VII - Le Réveil de la Force - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 12 Déc 2017, 23:26

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Star Wars : The Force Awakens (Star Wars : Le Réveil de la Force) de J.J. Abrams
(2015)


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"These are your first steps"

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Contrairement à ce que peuvent penser beaucoup de personnes aujourd'hui, la conception d'une troisième trilogie Star Wars ne date pas du rachat de Lucasfilm par Disney. Au contraire, l'idée a toujours été présente dans l'esprit de George Lucas, lui qui déclarait il y a bien longtemps que sa volonté était d'offrir trois trilogies aux histoires radicalement différentes, et où les seuls personnages communs seraient les deux droïdes R2D2 et C3PO. Depuis, évidemment, l'idée a évoluée en quelque chose de plus commercial, et si la prélogie a bien aboutie sur nos écrans, la trilogie qui devait donner suite à Return of the Jedi a finalement été abandonnée par son créateur, certainement à cause des critiques reçues depuis 1999 (voire même bien avant) sur la façon de gérer sa création. Reste que la perspective de connaître la suite des aventures de Luke Skywalker, Han Solo et la princesse Leïa a nourri durant plus de trente ans des fantasmes gigantesques, la preuve étant le fameux Univers Étendu qui a permis, avec des cycles comme le Nouvel Ordre Jedi, a de nombreux fans à l'époque de ne pas s'arrêter à ce que proposait la trilogie originale.

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Du coup, à partir du rachat par Disney, la suppression pure et simple de l'Univers Étendu et la mise en chantier d'une nouvelle trilogie, l'excitation se confondait avec l'appréhension : est-ce que Disney allait continuer les travers de Lucas, ou est-ce que la génération nourrie par l'univers Star Wars allait reprendre les choses en main et les respecter ? La promotion de ce septième épisode, certainement l'un des films les plus attendus de ces dernières décennies au niveau mondial, a mis quasiment tout le monde d'accord : il n'était pas question ici de succéder à la bouillie numérique de la trilogie, mais bien de retrouver un esprit Star Wars oublié, celui de la trilogie originale, autant dans l'esprit que dans la conception. A défaut d'être réellement réjouissant, le choix de J.J. Abrams en tant que réalisateur a le mérite d'avoir une certaine logique. Car qu'on aime ou pas le bonhomme, il a su prouver sa capacité à relancer des franchises avec son Star Trek, et surtout il fait partie de cette génération nourrie au cinéma des années 80, idolâtrant le mythe Star Wars quitte à n'avoir aucun recul sur ce dernier.

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C'est à partir de là qu'arrive le paradoxe de ce septième film : The Force Awakens part toujours avec de bonnes intentions, mais les applique avec un dévouement tellement aveugle qu'il n'en ressort quasiment rien de nouveau. Nombreux auront été les spectateurs à cibler du doigt le schéma narratif reprenant quasiment à l'identique celui du film de 1977, et si l'idée de reprendre les grandes lignes apparaît sur le papier comme quelque chose de logique (après tout, la trilogie originale a toujours été un récit campbellien, normal de reprendre cette base) le décalque est tellement peu inspiré à l'écran que ça en devient parfois ridicule. Un héros perdu sur une planète désertique, un droïde aux données vitales à protéger, une découverte progressive de la Force, un Empire, une Rébellion, une machine destructrice de planètes, une cantina, le copier/coller est évident. Encore une fois, c'est un point qui aurait pu être aisément pardonnable si le film cherchait à côté à atteindre des horizons jamais frôlés dans l'univers Star Wars, mais que nenni : à l'exception d'une séquence de flashbacks où la Force agit comme une faille temporelle mystique, la totalité des éléments du récit apparaissent trop sages, témoignant de l'incapacité de Abrams d'être autre chose que l'élève studieux reproduisant son modèle. A ce titre, les planètes visitées dans cet opus donnent toujours l'impression d'avoir déjà été vues ailleurs, et de ce côté là même la prélogie avait plus de culot en offrant plus de rêve à l'écran.

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Néanmoins, il faut rendre à César ce qui appartient à César, car il y a énormément de choses positives qui découlent de ce film. Tout d'abord, au-delà du fait qu'Abrams soit incapable d'inventer quelque chose dans cet univers, il a tout de même l'énorme mérite, lui et Kathleen Kennedy, de revenir à une manière de concevoir Star Wars. Beaucoup appelleront ça du fan-service, mais c'est surtout de l'amour pour le Star Wars d'origine, celui qui ne baignait pas constamment dans le numérique, celui où la direction artistique héritée des pulps SF côtoyait des héros sortis de western ou de récits de chevalerie, celui où tout paraissait possible. Et si le défi n'est pas complètement relevé, il y a dans ce film une note d'intention évidente pour le reste de la trilogie, appelant à la fois les vieux comme les futurs fans, quelque chose d'inter-générationnel. D'autant que la mise en scène prend un sérieux coup d'envol avec ce film : jamais un Star Wars n'a autant été dans le mouvement et pour le coup le style de J.J. Abrams, dénué de la plupart de ses gimmicks (les flares sont assez rares), s'accorde parfaitement à l'action (bon par contre il y a parfois des idées de merde, genre le dernier plan est absolument affreux alors que c'était clairement un des trucs à ne pas rater). Alors clairement, ça manque d'un vrai réalisateur pour avoir des séquences d'action réellement mémorables, ici les combats que ce soit au sabre ou en vaisseau sont assez anecdotiques, malgré une envie de bien faire (pour le coup c'est assez diversifié, entre le climax dans les bois enneigés ou la course-poursuite dans une épave de star-destroyer).

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Là où le style d'Abrams colle moins, ça va être dans la gestion du rythme : le réalisateur est connu pour donner à ses films un rythme télévisuel, où le spectateur ne s'ennuie jamais, et là en l’occurrence ça se fait au détriment des personnages vu que Abrams gère moins bien les séquences où il faut se poser et développer. Il en résulte des ventres mous (toute la séquence du cargo avec les monstres donne la cruelle impression d'être rajoutée à la va-vite) et surtout des personnages pas spécialement marquants. Alors oui, ils sont immédiatement sympathiques, et sont souvent la source de bonnes idées (le statut de traître pour Finn, d'ailleurs le coup du sang sur le casque c'est assez génial comme idée, Kylo Ren qui est tenté par le côté clair de la Force, etc...) mais ça manque cruellement de charisme alors qu'en un seul film Luke, Leïa et Han étaient de vrais icônes. D'ailleurs, gros point fort sur cet opus qui remet les compteurs à zéro en faisant des anciens héros ce qu'ils auraient dû initialement devenir à la fin de la trilogie originale, et si Leïa n'est pas assez développée pour convaincre réellement il suffit d'un plan sur Luke pour péter la classe en dernier jedi exilé.

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Sur les antagonistes, Kylo Ren est un très gros potentiel (les Chevaliers de Ren !), et pour le coup c'est assez inédit une telle menace qui doute énormément d'elle-même, il faut vraiment voir comment ce sera traité par la suite mais j'ai envie d'y croire, par contre pour le reste c'est clairement pas assez développé avec en particulier Snoke et Phasma qui donnent surtout l'impression d'être des personnages posés là pour être utilisés plus tard. Côté BO, c'est peut-être bien la première fois que John Williams me déçoit sur un Star Wars, il n'y a qu'un seul nouveau thème qui fonctionne vraiment, celui de Rey, et le reste fait vraiment composition en mode automatique. Clairement un film introductif, avec les qualités et défauts que ça sous-entend. Vu l'inspiration de la trilogie originale, je n'aurais pas craché sur un film qui se suffise à lui-même, mais là en l’occurrence c'est la première fois qu'un Star Wars va autant dépendre de sa suite. Mais pour le coup, vu l'implication de Rian Johnson, qui m'a l'air d'être un réalisateur conscient de l'héritage mais qui a une volonté de changement, je suis très confiant sur ce qui va suivre. Réponse dans quelques heures.


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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar pabelbaba » Mer 13 Déc 2017, 07:41

6,5 c'est bien payé pour ce que t'en dis.
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Allez, Mark, c'est Sophie qui te demande de revenir!
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar lvri » Mer 13 Déc 2017, 10:03

Alegas a écrit:ça manque cruellement de charisme alors qu'en un seul film Luke, Leïa et Han étaient de vrais icônes


Si on prends l'épisode 4 seul (la trilogie n'était pas prévu à l'origine), Luke est loin d'avoir du charisme. C'est un héro simplet tout propre sur lui qui prendra de l'ampleur dans le 5. En fait, seul Han est bien construit dès le début.

Alegas a écrit:ici les combats que ce soit au sabre ou en vaisseau sont assez anecdotiques, malgré une envie de bien faire


On reparle du combat en mousse de Darth Vader vs Obi-Wan ? :chut:

Sinon, c'est vrai que tes commentaires font plus négatifs que ta note. En te lisant, j'ai plus l'impression que tu aimes bien ce film, mais que certains points "t'empêche" de lui donner une meilleure note.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Mer 13 Déc 2017, 14:08

lvri a écrit:C'est un héro simplet tout propre sur lui qui prendra de l'ampleur dans le 5.


Ça ne l'empêche pas d'être attachant et de dégager quelque chose, notamment dans le climax final. Tout le contraire d'un Finn ou Rey quoi.

lvri a écrit:
Alegas a écrit:ici les combats que ce soit au sabre ou en vaisseau sont assez anecdotiques, malgré une envie de bien faire


On reparle du combat en mousse de Darth Vader vs Obi-Wan ? :chut:


Quasiment 40 années de différence, budget incomparable, âge des acteurs qui n'est pas le même, pour le coup je vois vraiment pas le rapport.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mark Chopper » Mer 13 Déc 2017, 14:28

Surtout quand on voit certains combats de la prélogie qui claquaient bien.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Mer 13 Déc 2017, 14:44

Oui que ce soit le fight avec Dark Maul ou le climax Obi-wan/Anakin, la prélogie avait pas trop à rougir de ce côté là.
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