[Olrik] Mes critiques écrites en direct de la Black Lodge

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[Olrik] Mes critiques écrites en direct de la Black Lodge

Messagepar Olrik » Ven 23 Fév 2018, 21:15

Critiques pondues dans la Black Lodge en 2018 :
The Square
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Square (The) (2017) - 8/10

Messagepar Olrik » Ven 23 Fév 2018, 21:15

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En Suède, dans un musée d’art contemporain, The Square (le carré) est le nom d’une exposition et d’une œuvre sur laquelle sont inscrits ces mots :
The Square est un sanctuaire où règnent confiance et altruisme.
En son sein, nous sommes tous égaux en droits et en devoirs.

La « confiance », l’ « altruisme », le conservateur d’un musée d’art moderne, Christian, va en faire l’expérience à son désavantage lors d’une des toutes premières scènes. Proprement arnaqué dans la rue par un trio d’individus qui lui fait perdre son portable et son portefeuille, il ne va avoir de cesse d’essayer de surmonter ce traumatisme originel on oscillant entre absence de confiance envers les autres et tentatives de faire le bien. Ainsi, ayant pu localiser grâce à un logiciel où se situait son portable volé (il sait qu’il se trouve dans un HLM de banlieue sans savoir précisément dans quel appartement), il décide d’abord d’inonder les boites aux lettres de l’immeuble en distribuant une lettre de menace intimant de déposer ses biens dans une supérette sous peine de représailles. Cela fonctionnera mais aura aussi pour effet une conséquence fâcheuse, qui mettre a mal la confiance et l’altruisme. Malgré tout, Christian essaiera de réparer ses torts en montrant qu’il est bien à sa place dans « The Square ».
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C’est toute la beauté du personnage magnifiquement incarné par Claes Bang, tour à tour fieffé salopard puis père de famille divorcé touchant par sa naïveté et sa bonté. Il aura fort à faire car au milieu du « square » de la société suédoise ou de son petit monde guindé de l’art moderne, rien ne lui sera épargné. Il y a donc d’abord ce vol de portable mais aussi les préjugés sociaux, les employés peu fiables, les Mad Men 2.0 ou encore les happenings qui font voler en éclats une ouverture d’esprit qui n’est qu’apparence. Le happening que l’on aperçoit sur l’affiche du film et dans lequel un artiste interprète un singe au milieu d’une société le souligne bien : l’homme n’est qu’un animal un peu plus évolué. Au début, lorsque l’artiste fait son entrée, ça pouffe, ça s’amuse d’assister à quelque chose qui promet d’être cocasse, surprenant, originââl quoi ! Mais il suffit que le bouchon soit poussé un peu loin pour que le chaos s’installe avec un transfert d’animalité entre l’artiste et son public.
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Même chose pour les différentes conférences de presse souvent le théâtre d’une certaine cacophonie dérisoire, aggravée par la pédanterie conceptuelle qui y est exhibée (à noter que l’une de ces conférence permet de retrouver ce bon vieux Dominic « McNulty » West).
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Même chose enfin pour le « carré » du lit dans lequel peut s’ébattre un couple. Savoureuse scène entre Christian et la journaliste américaine (jouée par Elisabeth Moss), journaliste qui possède d’ailleurs dans son appartement un curieux animal de compagnie puisqu’elle possède un singe (apparemment un bonobo, ce qui serait raccord annonciateur de la libido de la demoiselle mais aussi de celle de Christian, capable de rabouler la première venue à la fin d’une fête arrosée). Au pieu, au moment de faire l’affaire, c’est tout « confiance » et « altruisme », encore que le champ-contrechamp donne à voir des visages transpirants et boursouflés les assimilant plus à des bêtes qu’à un glorieux échantillon gentrifié de la société. Et puis, lorsqu’il s’agit de virer la capote et d’aller la mettre dans la poubelle de la salle de bain, ça vire au psycho-drame (vous verrez pourquoi).
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Et dans la sphère familial, c’est le même topo : père divorcé, Christian doit à un moment récupérer ses deux filles. Elles sont toutes mignonnes, l’une d’elle est blonde et constitue le parfait opposé à une petite fille utilisée pour les besoins d’une vidée sur Youtube faisant la promotion de l’exposition The Square (vidéo absolument divine). Mais leur arrivée bordélique dans l’appartement de Christian (appartement tout en lignes droites, très « carré » dans sa décoration) fait comprendre que là aussi, Christian va devoir se sortir les doigts pour restaurer un climat de confiance et d’altruisme.

The Square méritait-il sa palme d’or ? N’ayant pas vu les autres films en compétition à Cannes, je ne saurais le dire. Ce qui est sûr, c’est que son humour et sa satire de l’art contemporain m’ont tapé dans l’œil dès les premières scènes, Östlund excellant dans cette manière de faire jaillir dans une atmosphère très sérieuse un petit rien incongru qui va peu à peu prendre de la place et rendre la scène bouffonne, à l’image de l’artiste singe au milieu de la luxueuse salle de réception et qui va faire voler en éclats ce square gentrifié à l’opposé du square désiré par l’œuvre éponyme (même chose pour le spectateur lors d’une scène atteint du syndrome de la Tourette). Deux heures vingt-cinq absolument drôles, captivantes et appelant une attention particulière concernant la suite de la carrière d’Öslund. En attendant son prochain métrage, je file voir son précédent, Force Majeure, apparemment bien plus digne d’intérêt que l’expositon arty présente dans The Square.
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Note: 4,5/10
Auteur: osorojo

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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar caducia » Sam 24 Fév 2018, 12:04

Vu également hier, il y a de bonnes trouvailles mais ça part un peu dans tous les sens, et le personnage du conservateur n'est pas des plus passionnants. Il est clair que l'art contemporain est un sujet à creuser. :eheh:
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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar Olrik » Sam 24 Fév 2018, 12:21

Christian est un homme finalement assez ordinaire mais c'est ce qui fait son charme je trouve, capable de susciter à la fois la pitié et le sarcasme du spectateur. Bonne chose qu'il ne soit pas trop charismatique.
Et pour le côté "ça part dans tous les sens", disons que le film a une richesse qui s’accommoderait volontiers d'un deuxième visionnage, c'est sûr.
Une bonne découverte en tout cas. Tout comme celle du travail de Terry Notary pour interpréter des singes à l'écran (Skull Island, Planet of the Apes...). La scène de la réception est franchement réussie.
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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar Olrik » Sam 28 Avr 2018, 19:21

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Alors qu’il était photographe à Look, Kubrick se voir confié en 1949 un reportage photo sur le poids moyen Walter Cartier. Intitulé Prizefighter, le reportage fait le portrait du boxeur dans son quotidien avant de plonger le spectateur dans la journée du boxeur, le jour d’un combat. Tout le long des dix-neuf photos, on sent un regard incisif qui a su déjà se forger un sens de la composition certain, montrant quel prodigieux photo-journaliste aurait pu faire Kubrick.

Mais voilà, commençant à se lasser et surtout ayant toujours eu l’intuition qu’il allait faire un jour du cinéma, il décide de faire sa première incursion dans l’image en mouvement avec The Day of the Fight, court documentaire de 12 minutes dans lequel il suit une nouvelle fois Walter Cartier lors d’un jour de match. L’entreprise coûta à Kubrick 3900 $, soit ses économies constituées lors de ses années à Look. Pas grave, c’est en réalité bien peu pour enfin poser un pied dans le cinéma et se constituer une expérience qui ne va cesser de s’affirmer pour s’achever, cinquante ans plus tard, sur Eyes Wide Shut. Par la suite définitivement atteint par le virus du cinéma, il démissionna de Look pour s’y consacrer pleinement.

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Voir ce tout premier film, c’est forcément être un peu fasciné par ce premier pas effectué dans le domaine du cinéma à l’âge de 22 ans. Et c’est toute la difficulté de l’apprécier à sa juste valeur, indépendamment de tout ce que va devenir la carrière de Kubrick. Il serait bien sûr exagéré de dire que tout Kubrick est en germe dans ces douze minutes. Néanmoins, dès les premiers plans on sent cette volonté de cadrer, de proposer des plans parfois sophistiqués qui permettent de capter l’attention du spectateur. Le travail est déjà chiadé, et le montage, alternant sans s'appesantir les différents moments de la journée (le réveil, la visite à l’église, le déjeuner, les préparatifs du combat, le combat), suscite sans cesse l’attention du spectateur.

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Autre intérêt : l’humain. Loin du cliché bien connu selon lequel Kubrick serait le cinéaste glacial d’une humanité désincarnée, on voit déjà combien l’homme avec ses contradictions, ses doutes, la sympathie qu’il peut inspirer mais aussi l’étrangeté qu’il peut dégager (étrangeté ici représentée par le fait que Walter est sans cesse montré en compagnie de son frère jumeau, première occurrence du double dans l’œuvre à venir) attire le réalisateur. Dès ses premiers reportages pour Look, c’est l’être humain qui a attiré Kubrick (nul photos de paysages dans ses reportages), être qu’il n’avait pas fini de scruter par l’œil de son objectif, aussi bien pour en dégager sa monstruosité ou sa touchante vulnérabilité.

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Enfin, il y a cette particularité du film qui permet de voir Kubrick lui-même à l’image. Si l’on met de côté un caméo involontaire dans Shining (un reflet sur une vitre qui permet d’apercevoir le réalisateur), c’est probablement le seul film où l’on peut distinguer Kubrick dans la personne de ce jeune homme en costume qui s’assoit au premier rang une caméra à la main :
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Plus tard, on l’aperçoit entre les jambes de Cartier :
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Symboliquement, il y a un peu dans ce ring comme la métaphore des combats que vont constituer ses longs métrages à venir. Pour l’instant limité au genre du documentaire, genre qui permet une infiltration et une maîtrise de la réalité, mais une maîtrise incomplète car dépendante de certains paramètres que le réalisateur ne peut plier à sa volonté, Kubrick est encore en-dehors de l’espace du ring, s’efforçant d’optimiser sa mise en scène dans les contraintes de la mise à l’écart. Avant le premier round, sa caméra permettra au spectateur de se trouver à la place de l’entraîneur :

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Et plus tard, on a droit à une étonnante contre-plongée :
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On imagine le jeune Kubrick, voyant les combattants au corps-à-corps tout près des cordes juste en face de lui, y aller au culot et poser sa caméra quasiment à leurs pieds le temps d’une poignée de secondes. c’est le seul moment où l’on a la sensation d’être plongé dans l’action et de voir le film documentaire se muer le temps d’une courte parenthèse en une fiction permettant le contrôle total de ce qui doit être montré. C’est peu et fascinant car annonçant ceci :
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Le Baiser du tueur : Kubrick gère une salle de combat peuplée d’une poignée de figurants, pas de problème donc pour monter directement sur le ring et styliser le combat comme il l’entend.

Ou encore cette scène :
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Capture d’une scène de Barry Lyndon, à la fois un des films les plus réputés de l’auteur pour sa maîtrise technique, et le film dans lequel la soi-disant froideur de Kubrick vis-à-vis de l’homme est la plus contredite.


Et au-delà de la boxe, on pourrait citer une pléthore d’autres rings, d’autres combats : Dax VS Broulard, Bowman VS Hal, Jake VS Danny et Wendy, Alex VS ses Droogs, Joker VS Hartman ou Bill VS Alice.

The Day of the Fight n’est certes pas l’équivalent d’un long métrage de Kubrick. Mais il est le premier film dans lequel dans lequel il a touché la corde entourant le ring. Une fois qu’il l’aura franchie, ce sera à la fois gracieux et puissant, un savant mélange de Cassius Clay et de Tyson. Le spectateur n’aura pas fini de subir des décrochages de mâchoire, et pour son plus grand plaisir.

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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar maltese » Sam 28 Avr 2018, 19:30

Très intéressant :super: Tu comptes y aller d'une rétrospective Kubrick?

(sinon, petite erreur de date dans le premier paragraphe concernant l'année du reportage)
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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar Olrik » Sam 28 Avr 2018, 19:36

maltese a écrit:Très intéressant Tu comptes y aller d'une rétrospective Kubrick?

En un premier temps je vais aller jusqu'à Fear and Desire (que j'ai toujours redouté de voir mais là, ça y est, j'ai envie). On verra après. En ce moment je suis plongé dans les Archives Stanley Kubrick et cela me donne une grosse envie de tout me refaire chronologiquement.

maltese a écrit:(sinon, petite erreur de date dans le premier paragraphe concernant l'année du reportage)

1849 ! :shock: Il faut évidemment ajouter un siècle :
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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar Alegas » Sam 28 Avr 2018, 20:48

Olrik a écrit:
maltese a écrit:Très intéressant Tu comptes y aller d'une rétrospective Kubrick?

En un premier temps je vais aller jusqu'à Fear and Desire (que j'ai toujours redouté de voir mais là, ça y est, j'ai envie).


Bon courage. J'adore Kubrick mais celui là hormis 2-3 trucs c'est difficile d'y trouver des choses à défendre.
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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar lvri » Sam 28 Avr 2018, 21:32

Très intéressant Olrik :super:
Perso, je vais commencer une rétro de Kubrick d'ici peu, mais ce sera avec Les Sentiers de la Gloire (je zappe les 3 premiers).
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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar Mark Chopper » Sam 28 Avr 2018, 21:34

Pourquoi zapper L'Ultime Razzia ?
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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar Val » Sam 28 Avr 2018, 21:37

Même Le Baiser du tueur mérite le coup d'oeil je trouve. Et L'Ultime Razzia est effectivement un excellent film.

Sinon, voilà un texte très intéressant. Et, moi qui pensait pourtant (très) bien connaître Shining, je n'avais jamais entendu parler de ce reflet. :shock: Je vais essayer de le dénicher maintenant^^.
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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar lvri » Sam 28 Avr 2018, 21:48

Mark Chopper a écrit:Pourquoi zapper L'Ultime Razzia ?


Simplement parce que je ne l'ai pas (tout comme Le baiser du Tueur et Fear and Desire). Maintenant, les DVD ne sont vraiment pas excessif après vérif... Ça pourrait se tenter !
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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar Olrik » Sam 28 Avr 2018, 21:57

Alegas a écrit:Bon courage. J'adore Kubrick mais celui là hormis 2-3 trucs c'est difficile d'y trouver des choses à défendre.


"Inepte et prétentieux" dixit Kubrick. On verra bien mais je ne me fais pas trop d'illusions effectivement.

@Ivri : Je rejoins Mark et Val. Passer à côté du Baiser du tueur et surtout d'Ultime Razzia serait dommage. Des deux le Baiser du tueur est le plus dispensable, Kubrick le considérait comme à peine meilleur que Fear and Desire (petite exagération de sa part là). Ultime est en revanche un excellent film noir.

@ Val : C'est pas du sûr à 100% mais tout de même :
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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar lvri » Sam 28 Avr 2018, 22:12

Je vais suivre vos conseils ! :super:
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Re: [Olrik] Mes critiques pondues dans la Black Lodge en 201

Messagepar Val » Sam 28 Avr 2018, 23:30

Ah oui il faut le chercher en effet ce reflet. :mrgreen:
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