#Réalisateur# Christophe GANS

Les débats sur les réalisateurs, les producteurs, les acteurs...

Modérateurs: Dunandan, Alegas

Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar Alegas » Ven 30 Nov 2018, 17:03

Une interview de 2015 de Gans, que j'ai trouvé sur Mad. Sans surprise, c'est super intéressant :

Invité à Lyon à l’occasion des Hallucinations Collectives 2015 durant lequel une Carte Blanche lui était consacré, l’ex-journaliste de Starfix et aujourd’hui réalisateur Christophe Gans s’est gentiment prêté au jeu de l’interview pour discuter avec nous de cinéma de genre, de pellicule, de numérique, films du moment et faire le point sur ses projets. Véritable encyclopédie de ciné ambulante et cinévore boulimique à côté de qui Tarantino ferait pâle figure, le temps file à une furieuse vitesse aussitôt qu’on se met à l’écouter. Entretien passionnant avec un homme passionné.



On suppose que quand on vous a proposé cette carte blanche au festival des Hallucinations Collectives, vous avez dû jubiler car le fait de présenter des œuvres que vous connaissez mais qu’on a peut-être pas découverts, c’est un petit peu une continuité dans votre métier de passionné de cinéma et de critique.

Oui, c’est ça. Ce qui m’a toujours plu dans ma position, c’est surtout de faire découvrir des films. Pour moi par exemple, la sortie et le succès de Crying Freeman m’a permis de faire HK [Video ndlr]. Et d’une certaine manière, le fait que le film a pu engendrer HK et pu engendrer la sortie de plein de films a en tout cas ouvert les yeux de ceux qui étaient mes producteurs et par ailleurs qui étaient distributeurs comme Samuel Hadida. Qu’il y avait peut-être un public désireux de voir des films d’inspiration asiatique. Et je pense que c’était quelque chose qui était vraiment passionnant. J’ai toujours essayé de casser la délimitation qui existe entre ma passion pour le cinéma et ce que j’essaie de faire en tant que cinéaste. Pour moi, c’est un ensemble, tout se répond. Ce n’est pas parce que je suis devenu réalisateur que je cesserai de défendre les gens, de monter au créneau, d’essayer d’expliquer pourquoi tel cinéaste mérite de la considération… Maintenant c’est vrai que j’ai plus tendance aujourd’hui à défendre les gens qu’à les critiquer. De par ma position de cinéaste c’est devenu plus difficile d’être ouvertement critique. Et les rares fois où ça m’est arrivé récemment, les gens étaient assez choqués de m’entendre dire que je n’aimais pas telle ou telle chose. Donc je fais attention à cela parce que je comprends que quand on devient réalisateur, d’une certaine manière on se retrouve avec un devoir de réserve. Surtout avec aujourd’hui l’amplification qu’on connaît sur les réseaux. C’est inutile de rentrer dans les polémiques et les controverses qui se révèlent stérile finalement.

Pour votre choix de programmation, est-ce que vous vous êtes heurté à la ligne éditoriale du Festival ?

Non, au départ dans ma Carte Blanche il y avait The Blade de Tsui Hark. Film que j’ai d’ailleurs sorti moi-même mais nous n’avons malheureusement plus les droits pour projeter le film en France. C’était un film que je voulais absolument projeter parce que c’est pour moi l’un des plus grands chefs-d’œuvres de l’Histoire du Cinéma et un des films les plus radicaux et les plus étonnants jamais faits en terme de technique. En tout cas, le plus grand film de Tsui Hark. Je l’ai remplacé haut la main par Hitokiri, qui est presque son pendant japonais mais j’espère qu’on puisse s’arranger un jour pour que The Blade soit projeté aussi.

D’autres films également ?

Non, les autres sont ceux que j’ai finalement choisis. J’avais tout de suite voulu passer La Chute du Faucon Noir et Les Frissons de l’Angoisse. Ce sont des films de chevet que je regarde tout le temps. Dans le cas de La Chute du Faucon Noir, c’est en plus un film qui a été peu vu en France. Avec à peine 200.000 entrées, ce qui est incroyable et je trouvais intéressant que ce film soit proposé pour une reconsidération car c’est à mon avis l’un des meilleurs films de Ridley Scott.

On connaît votre amour pour le cinéma de genre. Est-ce que cela fait partie des raisons qui vous ont poussés à accepter l’invitation du festival ?

Non, c’est surtout mon amitié pour Cyril [Despontin, ndlr]. Tu sais moi à la base, je continue à fréquenter des festivals, à aller à des projections de films donc je suis amené à croiser des tas de gens qui sont comme Cyril ou Fausto [Fasulo, ndlr] de Mad Movies des gens qui sont à la fois critiques mais également qui participent à la vie associative des fans de cinéma de genre, de transgression. Et donc d’une manière ou d’une autre quand ils viennent pour me dire « Tiens, on pourrait faire ça. Est-ce que tu serais d’accord ? ». Oui, je suis d’accord à partir du moment où il y a un contact avec le public. Ce qui est intéressant ici, c’est pas seulement de projeter des films, c’est ensuite aussi d’avoir une conversation avec le public et d’expliquer pourquoi le film est là. Je crois que c’est cela d’une certaine manière qui peut fixer dans la mémoire des gens l’intérêt d’avoir vu ce film à ce moment-là dans un festival.

Il y a peut-être aussi cette idée de proposer et transmettre des œuvres de cinéma qu’on n’a pas l’habitude de voir.

Absolument. La transmission chez moi a toujours été extrêmement forte puisque j’ai toujours rêvé que les films que j’aime soient vus et appréciés par les autres. C’était le but de StarFix mais ça a été le but de HK qui sont des entreprises faites pour que les gens découvrent à leur tour des films qui nous passionnent. Et aient l’impression de vivre leur temps, de vivre avec ce qui se fait de plus intéressant même aux antipodes de la planète. Aujourd’hui c’est moins le cas à cause d’Internet mais pendant un moment c’était difficile de voir certains de ces films. Comme je l’ai dit pendant la présentation de Hatokiri, moi je suis parti à Los Angeles voir le film. J’ai payé un billet d’avion pour aller voir le film. Il y avait une époque où on ne pouvait pas voir un film si on n’était pas prêt à payer une certaine somme pour prendre un billet d’avion et passer plusieurs jours à Los Angeles et voir l’unique projection de ce film au monde. Ce que je veux dire par là, c’est qu’aujourd’hui heureusement, le film est disponible en DVD et les gens peuvent le voir chez eux dans de bonnes conditions. C’est encore mieux évidemment de le voir ici sur grand écran. Mais il faut à un moment donné transmettre et voir les choses d’une manière positive. Il ne faut pas seulement voir les mauvais côtés de la globalisation d’aujourd’hui entraîné justement par l’expansion des réseaux mais il faut voir aussi l’avantage que peuvent avoir certains cinéphiles curieux de voir enfin certains films qui pour ma génération étaient difficile à voir.

Est-ce que vous prenez toujours autant de plaisir en 2015 à aller à des festivals alors que maintenant grâce à Internet, on peut voir les films plus facilement. Alors qu’il y a 30 ans c’était beaucoup plus compliqué et les festivals étaient vraiment des cavernes d’Ali Baba ?

Je crois que c’est clair, j’aime pas jouer au vieux con battant parce que pour moi, ce qu’il se passe aujourd’hui est toujours passionnant et je suis le dernier à dire que ce qu’on voyait hier était meilleur. Je ne suis pas de ce genre-là. Mais néanmoins, c’est vrai que la vie qu’on a connu en fréquentant les festivals, par exemple ce que cela représentait d’aller au festival de Milan tous les ans en Novembre, c’est quelque chose qui n'existe plus. Le festival de Milan était un festival composé d’une multitude de petites salles qui avaient chacune maximum 12 ou 15 places. Et on voyait à l’intérieur de ces petites salles des films hongrois, japonais, hong-kongais… parce que le prix de location de ces salles était ridiculement bas. Et donc aller à un festival qui se transformait en caverne d’Ali Baba. Et il est clair que ça me manque. D’une certaine manière je porte le deuil du festival de Milan. Pour moi le festival de

Cannes a beaucoup changé. Le marché du Film que j’ai commencé à fréquenter en 1972 car j’y habitais quand j’avais 12 ans, il y avait à l’époque une ambiance très particulière dans ce marché. Quand on a été amené à voir le premier film de Cronenberg, quand on a été amené à voir la première de Massacre à la Tronçonneuse à la Quinzaine des réalisateurs, ce sont des souvenirs que j’ai d’une ambiance très particulière à cette époque. Mais malheureusement je l’ai vécu et ce serait très difficile pour moi de communiquer le plaisir et la sensation unique que ça véhiculait de participer à ces festivals. Je pense que les gens qui aiment le cinéma aujourd’hui vivent à leur façon d’une manière toute aussi enthousiaste des festivals qu’on leur propose. Maintenant, c’est vrai que j’ai pu connaître des festivals qui étaient peut-être plus achalandés et prolixes simplement parce qu’il n’y avait pas Internet et que comme tu le disais, c’est des fois la seule façon de voir un film qu’on n'allait plus revoir pendant des années. Il y a des films que j’ai vus dans certains marchés du Film que je n’ai jamais retrouvé. Même en vidéo. Ces films ont disparu, je ne sais pas où ils sont. Et j’ai chez moi une vidéothèque d’à peu près 50.000 films, je peux te dire que j’ai beaucoup de films et que je sais où les trouver. Il y a certains films qui ont sombré et ne sont jamais remontés à la surface.

Vous êtes un peu l’un des seuls en France à réaliser des films à l’ambition rare. Est-ce difficile de réussir à s’imposer pendant la production d’un film ? On sait que par exemple plusieurs de vos projets ont été avortés.

Oui, mais les projets avortés c’est comme tous les metteurs en scène. Evidemment, en France ça prend une autre ampleur. Le fait qu’un Bob Morane ou Rahan n’ait pas pu se faire, c’est d’autant plus dommage parce que précisément on est en France. Mais aux USA, tous les metteurs en scène importants, aussi important que peut l’être David Fincher par exemple, ont derrière eux des cortèges de productions non réalisées qui nous font rêver. Quand Fincher a travaillé pendant des années sur Rendez-vous avec Rama d’après Arthur Clarke, le type qui avait écrit 2001 L’Odyssée de l’Espace, qui devait donc être un grand space-opera… moi un space-opera fait par David Fincher je voudrais vraiment voir ça. Mais malheureusement je ne le verrais pas, ça fait partie de ses fameux projets avortés. Ce que je veux dire par là, c’est que effectivement en France, quand on annonce Rahan et que Rahan ne se fait pas, ça la fout mal parce qu’il est évident qu’en France on a besoin de rencontrer un certain public qui a besoin au moins une fois par an de se taper un film comme ça. Curieusement, c’est moi qui les annonce. C’est-à-dire que je me sens des fois un peu seul et isolé, je dois t’avouer. Et je n’aime pas ça. J’aimerais bien qu’on soit un groupe de gens qui fassent des Rahan, des 20.000 Lieues sous les mers, des Bob Morane… Qu’il y ait plusieurs metteurs en scène qui ont le même fantasme. Et on est beaucoup à avoir ce fantasme de cinéma populaire d’après des classiques de la pop-culture européenne. Mais malheureusement, au fil des années, depuis le grand succès du Pacte des Loups, ce qui était un groupe de gens s’est finalement de plus en plus réduit. Et aujourd’hui quand je sors La Belle Et La Bête, je me sens dans une espèce de silence totale du reste de la production de genre en France. Et du coup ça met sur mon film et mon travail un éclairage qui est peut-être trop cru pour moi. C’est-à-dire que j’aimerais bien faire partie d’une vague, je n’ai pas envie d’être tout seul. Mais en même temps je suis ici parce que c’est mon pays, c’est ma culture. Parce que je pense qu’il y a de plus grandes choses à faire ici que si je partais aux Etats-Unis. Beaucoup de gens aimeraient me voir partir aux USA, ils sont nombreux à le dire « qu’est-ce qu’il fout là, qu’est-ce qu’il vient nous casser les couilles ici ! ». Il y a des gens qui aspirent à un statu quo au final, qui aspirent à ce qu’il ne se passe rien en France. C’est quelque chose qu’on réalise quand on lit les forums et certains articles. En fait il y a des gens qui pensent qu’on devrait finalement être l’inférieur des Américains. Je crois qu’il y a des gens qui ont décidés que ça devait se passer comme ça. Comme ça rien ne change. Leurs convictions ne sont pas mises en balance et rien ne vient les contredire. Et je trouve que c’est toujours dommage. J’en parlais avec Aja récemment qui a fait partie du jury de Gérardmer. Et Alexandre, lui est parti. Il a carrément fait les bagages et il ne reviendra pas.

Parce qu’il a réussi à s’imposer. Tous ses films réussissent là-bas.

Oui, il a réussi à s’imposer, il a réussi à être un vrai réalisateur qu’on appelle pour faire des films. Moi j’aime beaucoup son dernier film, qui n’a pas été son plus grand succès, Horns qui est vraiment son film que je trouve le plus singulier et le plus étonnant. Et sans doute le vrai début de sa carrière. Il arrête de faire des remakes et maintenant ça y est, il va faire des films d’Alexandre Aja. Je lui ai dit que j’avais vraiment adoré le film et c’est dommage qu’il ne soit pas avec nous ici. Son talent et son intelligence, puisque si vous le rencontrez un jour vous verrez que c’est un garçon extrêmement passionné et très équilibré en terme d’inspiration. C’est vraiment dommage que Horns ne soit pas un film français.

Mais est-ce que Silent Hill est un film français ?

Oui, c’est un film conçu en France. C’est un film franco-japonais, il a été tourné au Canada. Et tu as raison de souligner Silent Hill parce que c’est un film de studio. C’est ma seule expérience avec un studio américain puisque c’est Tristar qui a sorti le film et ils étaient dans le projet dès le départ, ils ont mis 1/3 du budget. Et pourtant, ça s’est très bien passé. Il n’y a eu aucun problème, aucune interférence de leur part. La seule chose, c’est qu’ils voulaient qu’il y ait un personnage masculin alors que je n’avais mis que des femmes dans le film. Mais sorti de ça, il n’y a pas eu de conflit avec eux d’aucune sorte. Donc oui, Silent Hill est un film de studio mais c’est aussi un film français conçu en France par un producteur et un réalisateur français.

Justement, pourquoi selon vous les décideurs du cinéma en France sont frileux à l’idée de financer des projets comme celui-là ?

Malheureusement, je ne pense pas qu’ils soient frileux. Je crois que les gens attendent qu’il y ait des gens qui viennent et fassent ce genre de film d’une manière profitable. Moi j’ai un avantage, c’est que mes films ont marché. C’est un avantage énorme, La Belle Et La Bête a fait par exemple une belle carrière internationale. Donc si tu veux, on peut avoir l’argent pour faire ce genre de film à condition que ça marche. Il y a eu un coup fumant dans ma carrière, c’est que mon deuxième film [Le Pacte des Loups, ndlr] a été un très grand succès international. Pas seulement en France. Et d’une certaine manière, une fois que t’as fait un grand succès dans ta carrière, basiquement tu peux tourner ad vitam æternam. Les gens penseront toujours que tu seras amené à le refaire un jour ou l’autre. D’une certaine manière, j’ai cette médaille qui me pend sur la poitrine qui est « J’ai fait Le Pacte Des Loups ». Mais comme je le dis, le problème aujourd’hui du cinéma de genre en France n’est pas profitable pour des tas de raisons. Parce que les gens ne le font pas d’une manière commerciale. Par exemple, la vague des French Frayeur c’était en fait uniquement pour nourrir des catalogues de vente à l’étranger et la grille de programme de Canal+. Et non pas dans l’espoir que ces films marchent vraiment en salles en France. On le sait bien. Personne n’a jamais cru qu’ils le feraient. Et c’est quand même dommage. Quand j’ai fait Le Pacte des Loups, je me suis dit « l’histoire de la Bête du Gévaudan est une histoire commerciale ». Et je vais le faire d’une façon qui va fédérer un grand public. C’est un film qui revendiquait cette histoire-là. Quand j’ai fait La Belle et La Bête, j’ai décidé de le faire en français pour fédérer cela aussi. Le film a fait pratiquement 2 millions d’entrées mais simplement parce qu’il essaie d’être adressé au public français d’une manière assez ouverte. Je crois qu’il y a aussi la volonté de faire un film qui aille aux devant des gens en les touchant. Beaucoup de films se font aujourd’hui en France dans l’absence totale de considération du public. Et ça donne parfois lieu à des très bons films, attention. Je veux dire qu’il y a des films qui ont le droit d’exister sans que le public rentre en ligne de compte. Moi je vois et j’aime toutes les formes de cinéma. Mais je crois que dans le cinéma de genre, par sa nature, est un genre qui s’adresse au public. C’est un genre populaire. Ce n’est pas un genre d’auteur. Les films de genre sont des films qui éclatent les gens. A un moment donné, il faut l’accepter. Ou alors on n’en fait pas. Je crois que celui qui a compris ça de la manière la plus pragmatique, c’est évidemment Besson. Quand il fait Lucy, il fait vraiment le film commercial d’une manière décomplexée. Et il a raison. Les chiffres lui donnent raison.

Vous êtes un passionné de cinéma. Est-ce que vous avez eu l’idée de reprendre votre plume après votre expérience en tant que critique, pour écrire des livres sur le cinéma ?

C’est marrant parce que quand on me dit « Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été cinéaste ? », j’aurais été historien de cinéma, très clairement. J’aurais écrit des livres sur le cinéma. Simplement, ça prend beaucoup de temps. Et c’est pas l’envie qui me manque puisque récemment, j’ai fait une grosse intro de 20 pages dans un livre qui est sorti sur Hideo Gosha. Ça m’a plu de travailler là-dessus mais ça prend du temps. Et mon écriture aujourd’hui est consacrée à mes scripts et mes projets. Je passe beaucoup de temps à écrire parce qu’évidemment, quand je me lance dans un projet j’en ai 3 autres qui sont concomitants. Parce qu’aujourd’hui, si on veut qu’un film réussisse il faut quasiment en avoir 4 sous le bras en espérant qu’il y en ait 1 qui sorte du lot.

Vous avez supervisé la copie du dernier film d’Hideo Gosha qui n’était pas encore visible en France, Les Loups. Est-ce que c’est une activité que vous allez réitérer par la suite ?

Oui, à partir du moment où ça croise ma passion pour un réalisateur ou un certain type de cinéma. Il y a le Blu-Ray des Loups qui sort, un audio-commentaire à faire, bien sûr que je réponds présent. En plus, c’est HK qui le sort donc cela va de soi. Ce qui m’intéresse c’est que les gens que j’admire soient reconnus le plus possible. Je ne suis pas dans une optique self-centrée, pas dans une optique « essayons de donner au public la possibilité d’apprécier des choses que moi je mets au-dessus du reste ». Il y a aussi quelque chose de très fort chez moi. Quand un film m’intéresse, j’essaie de regarder tous les films que le mec a fait. C’est comme ça que je procède en terme cinéphilique, c’est pour ça que j’ai tant de films chez moi. S’il m’arrive de tomber sur un film qui me plaît, je vais vouloir voir absolument toute sa filmographie. Je passe parfois des mois à récupérer tous les films, sur divers supports et dans diverses copies et je les regarde en les remettant dans l’ordre chronologique. Je me fait des cycles chez moi. Et il arrive que le film que j’ai aimé soit le seul bon film. C’est rarement arrivé. Mais la plupart du temps, je m’aperçois que c’est la surface émergée de l’iceberg. On tombe sur un film, on l’apprécie et que derrière ce film il y a pleins de promesses d’autres films passionnants. Et je crois qu’aujourd’hui grâce à Internet et la disponibilité des films, c’est ce que tous les cinéphiles devraient faire. Ça éviterait d’oublier certains réalisateurs.

En tant que réalisateur, à quel genre aimeriez-vous toucher au cinéma par la suite ? Est-ce que Fantômas, Le Cavalier Suédois ou même Bob Morane sont toujours d’actualité ?

Bob Morane, ça revient. C’est incroyable [rires]. Les deux genres qui me plaisent le plus et que je n’ai pas pu faire, c’est le western et le film de samouraï. Mais les projets ne meurent jamais vraiment. J’ai évidemment beaucoup de projets, certains qui sont bien connus mais les gens ne savent pas à quel point j’ai travaillé. Il s’est passé parfois 5 ans entre mes films mais je n’ai en fait jamais arrêté de travailler mes scripts. Il y a beaucoup de projets, je n’en parle pas beaucoup parce que je ne veux pas ajouter les insultes aux blessures. Je ne veux pas que les gens qui déjà regrettent que je n’ai pas fait Rahan découvrent qu’en fait je travaillais aussi sur ça. Ça les rendrait dingues. Les films, je les ai vu, mais j’étais seul dans la salle en quelque sorte. Je les ai préparé, écrit, souvent storyboardé. Il y en a même certains qui sont allés jusqu’à la construction des décors mais n’ont pas pu se faire. Comme Bob Morane. Mais d’une certaine manière, est-ce que ces projets sont vraiment morts ? Peut-être pas. Dans le cas de Bob Morane, il est revenu récemment lors d’un dîner chez un ami, il y avait un producteur Canadien et brusquement j’ai découvert que c’était lui qui avait repris les droits de Bob Morane et qui voulait le remettre d’aplomb. Donc Bob Morane n’est pas tout à fait mort, Bob Morane respire encore. Quant à Fantômas non, c’est cuit parce que j’aime énormément le script qu’on a produit mais qui ne correspondait pas à ce que le producteur [Thomas Langmann, ndlr] voulait. Et les films, on ne les fait pas seul. On les fait avec un producteur. Et quand tu sens que le producteur n’est pas sur la même longueur d’onde, il vaut mieux ne pas faire le film. Parce que faire un film contre son producteur, c’est pas bien.

Donc le projet peut retomber dans les mains d’un autre réalisateur ?

Oui mais les gens se tiennent à l’écart parce que je crois qu’ils ont tous compris que ça allait être compliqué de faire le film dont ce producteur rêve. Moi, j’ai essayé. Il y a eu 24 versions différentes du script produits sur 2 ans. J’ai donc fait preuve d’une grande patience et de beaucoup d’enthousiasme sur le projet. Mais il y a un moment où je me suis dit d’ailleurs sans amertume que je suis quelqu’un qui a l’habitude de voir les projets même les plus étonnants capoter. Je me suis alors dit « on va arrêter là, c’est pas un souci ». Donc personnellement non, je n’aurais pas trop envie d’y retourner. Pour résumer un peu la situation, je crois que le problème de Fantômas c’est qu’il y a les bouquins de Souvestre et Allain et il y a la série de De Funès qui est quand même un sacré caillou dans la chaussure. Moi je l’adore bien sûr, je les ai vus à l’époque. Et il y a aujourd’hui la vague des super-héros et super-vilains qui donnent forcément à ce projet un éclairage très particulier. Donc comment arriver à combiner le respect, l’orthodoxie, le passage par Louis de Funès plus finalement l’influence dont on ne peut plus se passer aujourd’hui de DC Comics et Marvel ? Ça me semble être un travail de haute voltige.

Est-ce le cas pour Nemo aussi ? C’est définitivement mort ?

Non, Nemo n’est pas définitivement mort. Il y a des projets qui semblent être compliqués à cause des questions de droits, comme Onimusha hélas. C’était un gros projet mais c’est une grosse licence d’une grosse société japonaise donc c’est difficile. Et aussi le fait que la production s’arrête, ce qui n’était la faute de personne, a entraîné pas mal de dégâts au Japon parce que c’était un film en grande partie fait par des Japonais au niveau des costumes, direction artistique, acteurs… J’étais assez triste parce que j’aurais adoré faire mon film de samouraï et de ninja mais c’est comme ça. Celui-ci ne risque pas de repartir mais rien n’empêcherait par exemple Rahan, Bob Morane ou 20.00 lieues de repartir.

Où vous situez-vous dans le débat opposant la pellicule et le numérique ? Ça ne vous dit plus en tant que cinéaste de tourner en pellicule ?

Non. Mettons que demain je tombe sur un projet où sa nature et sa texture réclament le 35mm, je retourne en 35mm. Ça serait comme de faire un film en noir et blanc, c’est la même démarche. Le 35mm est un support particulier, le numérique est un support particulier. Ils font partie des choses auxquelles on a accès, utilisons-les non pas dans une posture fétichiste mais dans une posture artistique. C’est le sujet qui guide le style et pas l’inverse. Moi ils me font rire les mecs qui disent « Faut tourner en 35mm !». Arrêtez, dites plutôt que votre film a besoin d’être tourné en 35mm et ne commencez pas à flatter la connerie ambiante. C’est comme les gens qui écrivent « Les effets spéciaux d’autrefois c’était mieux que les effets spéciaux d’aujourd’hui ! ». Arrêtez les mecs [rires] ! Moi j’ai vécu les transparences pourries, arrêtez ! Vous ne vous rendez pas compte. C’est une attitude que je trouve passéiste réactionnaire, c’est comme mettre un bulletin à Le Pen. C’est réactionnaire. Et t’as évidemment des jeunes corniauds pour sucer la bite de ces gens-là [rires] ! Je trouve ça ridicule ! D’ailleurs les gens qui reprochent les effets spéciaux d’aujourd’hui ne savent même pas où ils sont. C’est comme quand j’ai sorti les premières images de SIlent Hill de Head Pyramid, les gens ont dit « on voit trop le numérique ! » Manque de bol, c’était un mec dans un costume [rires] ! Et même quand on a montré les photos du mec en costume avec le casque enlevé, les mecs n'y ont pas cru ! L’imbécilité ambiante est incroyable, réellement les mecs ne veulent pas en démordre. C’est pour ça que quand je vois Tarantino dire qu’il va tourner en 35mm ou que t’as Nolan qui dit ne jamais utiliser le numérique, tu parles ! Mon cul sur la commode [rires] ! Arrêtons !

Vous aimez leurs films malgré tout ?

Oui, bien sûr. Mais simplement je n’aime pas cette attitude démago. Pour moi chaque film est une entité en soi qui réclame qu’on considère ses tenants et ses aboutissants. J’aime aussi des films tournés en 16mm, en Super 8. Récemment, Xavier Dolan tourne en format vertical… Tout le monde a le droit de réinventer sa grammaire ! Plus il y a des moyens à ta disposition, plus tu peux trouver des moyens qui s’y prêtent. Mais faut arrêter de dire qu’un truc est mieux qu’un autre, c’est les films qui décident. Et tu crois pas que Hitchcock aurait adoré vivre à l’ère du numérique ? Kubrick aussi. Bien sûr qu’ils auraient adoré !

Est-ce qu’il y a quelque chose que vous n’avez pas encore vu au cinéma ? Quelque chose que vous espérez voir, est-ce que vous pensez que tout a été fait ?

Non, on n’est qu’au début du grand voyage. Justement, la souplesse du numérique va nous permettre d’aller vers des voyages qu’on n’osait pas espérer pouvoir faire. Je ne serais sans doute pas là pour le voir mais ce qui nous arrive dessus va être vraiment démentiel.

Justement, est-ce que cette nostalgie de la pellicule vient du fait que le cinéma en tant qu’art a été trop pressé d’écrire son histoire alors qu’il vient de naître ?

Non, je pense que ça vient des gens qui savent qu’un jour ils vont mourir et donc qui ne verront pas la suite. Et donc ils préfèrent dire que la suite va être moins bonne. Dans tous les grands mouvements artistiques, il y a eu des gens pour s’opposer à la nouveauté. Pourquoi au moment de la peinture, de l’architecture… les gens refusent le progrès ? Parce qu’ils savent qu’ils vont crever, tout simplement et qu’ils ne verront pas la suite des évènements. Les êtres humains veulent avoir raison au-delà de leur mort. Ils pensent que l’art doit se limiter à notre durée de vie mais c’est faux. J’espère qu’on a vu que les balbutiements du cinéma. Et je souhaite que la suite soit grandiose. Et ça s’est passé dans tous les courants artistiques, quand on a vu arriver par exemple certains très grands peintres novateurs ils se faisaient chier sur la gueule parce qu’ils n’avaient pas envie que ces mecs-là s’installent.

Comme l’arrivée du parlant.

Oui ! Comme l’arrivée de la couleur, qu’est-ce qu’on n’a pas entendu ! Après ça ne t’empêche pas d’avoir tes propres goûts. Moi personnellement je préfère les films en noir et blanc mais je ne vais pas au nom de ça imposer au monde que le noir est blanc est meilleur que la couleur. Barry Lyndon vaudrait rien en noir et blanc ! [rires] Mon goût ne doit pas infléchir sur la vision objective que je peux avoir de la grandeur d’un art.

Qu’est-ce que vous pensez des nouveaux films d’arts-martiaux, comme Tsui Hark qui utilise les effets spéciaux ?

Pour moi, le film d’art martial qui a réussi à finalement aller au-delà de ce que Hong-Kong a créé, qui a réussi à lui donner un souffle nouveau et même à transcender c’est The Raid 2. The Raid 2, c’est incroyable. The Raid 2, c’est le moment où je me suis dit « ça y est Hong-Kong, c’est passé. Hong-Kong c’est les années 80, c’est fini .» Mais je dirais que ce qui m’importe le plus c’est la qualité des films que la qualité des effets-spéciaux ou la qualité de la 3D. Par exemple, un des films que j’ai préféré cette année c’est Kingsman. Dans Kingsman, les effets-spéciaux sont un peu foutraques. Mais ça ne pose pas de problème. On peut très bien vivre avec un film où il y a un décollage d’avion sur une transparence un peu ratée à partir du moment où il y a bon esprit. Dans Kingsman, il y a bon esprit. Matthew Vaughn est un type qui visiblement transpire l’amour du cinéma qu’il met à l’écran. Il adore les James Bond, Chapeau Melon et Bottes de Cuir et ça se voit. Quand j’ai vu le film 3 fois en 1 semaine, je me suis dit « le mec est cool, je m’en fous de savoir que ses effets spéciaux sont un peu pourries ». Je vais pas payer mon billet pour aller voir des effets spéciaux parfaits.

Mais quand on va voir un Nolan, on est un peu plus exigeant.

Oui mais Nolan c’est moins bien que Matthew Vaughn, c’est purement personnel. Pour moi, l’important c’est le film et c’est le rapport émotionnel qui s’établit entre lui et moi. A travers les images, je sens Matthew Vaughn, je vois bien que c’est un mec qui aime les mêmes choses que moi ayant grandi dans le même environnement pop. Et quand je vois son film, je me dis que c’est jamais narquois. Ce qui est pas le cas de Kill Bill. Là, ça se moque pas de ce que j’aime. Ça le transcende dans un aspect ludique et étonnant tout en restant émotionnel dans son rapport à la pop culture.

Et vous avez aimé les derniers James Bond ?

Casino Royale, oui. Ça s’est un peu nolanisé après. Faut arrêter. Moi j’aime bien tous les comic-books, j’aime ce qu’on appelle chez DC Comics la tendance « Vertigo », la tendance sombre. Mais on peut pas réduire tout à ça. Je pense que c’est bien d’avoir de temps en temps des films comme Amazing Spiderman 2 qui est formidable et qui est un vrai comic-book. Avec le fun, la vibration des couleurs qui rappellent les dessins de Steve Ditko qui est pour moi un grand maître du comic-book. J’en ai un peu marre maintenant, le dernier teaser de Spectre m’a pas emballé particulièrement. J’espère adorer le film mais voir ces silhouettes sombres, ces paysages de glaciers désaturés de couleur… je me dis « Oh là là là… ». Par contre la bande-annonce de Mad Max Fury Road, je l’ai regardé 50 fois dans la semaine, j’ai les yeux qui jouissent ! Il y a des couleurs, ça me tape ! C’est beau et dément. Mais encore une fois, les gens ont largement le droit de préférer Christopher Nolan à Richard Donner, c’est pas grave. Mais je me sens un peu obligé de dire « Kingsman c’est mieux que Kill Bill », c’est clair. Parce que Kill Bill j’ai l’impression qu’il se moque de ce que j’aime alors qu’avec Kingsman, j’ai l’impression d’être avec un copain dans la salle. Même si je ne suis pas du tout réticent avec le cinéma de Tarantino. J’adore Jackie Brown qui est pour moi l’un des plus grands films des dernières années. C’est un film magnifique, à me foutre les larmes aux yeux, c’est son grand chef-d’œuvre. J’aime beaucoup aussi Reservoir Dogs, Inglourious Basterds. Mais Kill Bill c’est difficile parce que ça brasse la mythologie du cinéma asiatique et c’est un peu hard pour moi. Tarantino se moque, il l’a dit dans ses interviews « Bruce Lee, c’était un peu grotesque ». Je suis allé voir le film lors de la projection de presse et j’étais à côté des critiques de Cosmopolitan qui se marraient comme des bossus en regardant le film. Et ça m’a un peu chagriné. Cela dit, il y a un bon côté, celui d’avoir permis la sortie de tas de films et on ne sera jamais assez reconnaissants à Quentin d’avoir apporté ça. Même si objectivement je trouve le film narquois, c’est tout. Le film est indigne de la passion que je connais.

C’est-à-dire que vous avez l’impression que le film méprise le genre précisément auquel il vise à rendre hommage ?

Il préfère être du côté des ricaneurs, des cancres. Mais Kingsman est exactement le contraire, c’est Kill Bill réussi. J’étais choqué pour Kill Bill, je suis sorti enragé. Le 2ème est sans conséquence, on se demande même si le film avait des raisons d’exister. C’est surtout le 1er et cet espèce de mauvais esprit.



Propos recueillis au Cinéma Comoedia de Lyon le 6 Avril 2015 par Easy Door.
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar francesco34 » Ven 30 Nov 2018, 18:28

50000 films :eheh:
même en comptant juste 1h30 par film, ça fait 8 ans 1/2 non stop de visionnage...
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar Dunandan » Ven 30 Nov 2018, 18:32

C'est plus que ma médiathèque je pense... :mrgreen:
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar angel.heart » Ven 30 Nov 2018, 18:55

Amazing spider-man 2 est formidable. Kingsman, c'est Kill Bill réussi...

Lui qui avait déjà dit que Carlito's way était une sombre merde...

C'est pas franchement un mec à qui je demanderais conseil sur un film...
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar osorojo » Ven 30 Nov 2018, 19:00

Il est amusant à lire, son franc parler est rafraichissant, après forcément on pourra pas être d'accord avec un mec aussi tranché sur tout ^^
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar Alegas » Ven 30 Nov 2018, 19:03

Puis bon, on a tous des avis sur un ou plusieurs films qui divergent énormément de ce qui se dit habituellement sur ces mêmes films.
A côté de ça, qu'on soit d'accord ou non, son argumentation est toujours intéressante.
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar angel.heart » Ven 30 Nov 2018, 19:18

Mouais, tu serais peut-être moins indulgent si ça venait d'un mec pour lequel tu n'as aucune sympathie. Non?

Les goûts, ça ne se discute pas. Ce qui me pose problème c'est sa radicalité.

Je ne sais pas si tu as encore en tête son avis sur le De Palma, mais perso c'est le genre de chose qui, à mes yeux, lui fait perdre toute crédibilité.
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar Alegas » Ven 30 Nov 2018, 19:25

Si, je me souviens bien de son avis sur L'Impasse, ça m'avait fait marrer lorsque je l'avais découvert. :mrgreen:

Sinon, est-ce que je ne serais pas du même avis si ces préférences venaient plutôt d'un Lars Von Trier ou d'un Verhoeven ? J'en sais rien, mais bon j'ai quand même tendance à faire la part des choses entre ce que fait un réal professionnellement et ce qu'il kiffe. Gaspar Noé par exemple j'adore ses films mais il a des goûts que je ne comprend pas du tout parfois (notamment Haneke).

Après voilà, tant que l'argumentation tient debout, je suis pas contre de la radicalité, je préfère ça plutôt qu'un gars qui kiffe tout sans nuance.
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar angel.heart » Ven 30 Nov 2018, 19:43

Mais justement, je trouve que son argumentation est loin de toujours tenir debout.

Franchement, si L'impasse était sorti cette année, qu'il était légitimement en tête du classement des bkriens et que Scalp avait balancé cet avis accompagné d'un bon gros 0 :

CARLITO'S WAY m'a abasourdi: c'est son pire film. C'est effrayant de bout en bout. Voir la pétasse de Martin Bregman,Penelope Ann Miller,filmée avec des filtres de merde comme un film des années 70 avec Barbra Streisand réalisé par Arthur Hiller,tu te demandes "Comment le cinéaste qui m'a fait aimé le cinéma en est arrivé à cette daube infâme? c'est monstrueux,c'est le zéro absolu du cinéma.
(...) Tant qu'il se complaisait dans son cynisme mais qu'il restait sur la frange, c'était parfait car il faisait des films en réaction contre le reste de la production américaine. CARLITO'S WAY est un film dans la m..... C'est insupportable. J'en ai autant pour le DRACULA de Coppola. Quand je vois ce genre de films,je me demande si j'aime encore le cinéma.
Et puis heureusement,quelques jours après,je vois un bon film et je me dis que ce n'est pas moi qui débloque!"


Tu n'aurais fait aucune remarque? :voleur:
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar Alegas » Ven 30 Nov 2018, 19:52

Bon là ok mais bon c'était il y a vingt ans, il a un peu mûri entre temps. :mrgreen:
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar francesco34 » Ven 30 Nov 2018, 20:36

J'aime pas L'impasse moi non plus... m'enfin pas à ce point là :mrgreen:
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar pabelbaba » Mar 10 Sep 2019, 10:21

Au détour d'une interview, j'ai appris que le dessinateur de BD Thierry Ségur (La Légende des Contrées Oubliées notamment) était son storyboarder depuis toujours.

Info sans grand intérêt, si ce n'est qu'au moins on sait ce qu'il a fait tout ce temps et comme Gans ne sort plus de films, il s'est remis à la BD. :chut: Il revient avec un Conan dans la collection lancée par Glénat l'an passé.
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar Alegas » Ven 31 Jan 2020, 15:38

Interview de Gans.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

J’ai deux projets de films d’horreur avec Victor Hadida. Je travaille sur l’adaptation du jeu vidéo Project Zero (connu sous le nom de Fatal Frame aux Etats-Unis, NDLR). Le film se passera au Japon. Je ne veux surtout pas déraciner le jeu par rapport à son cadre de maison hantée japonaise. Et on travaille également sur un nouveau Silent Hill. Le projet sera toujours ancré dans cette ambiance de petite ville américaine, ravagée par le puritanisme. Je pense qu’il est temps d’en faire un nouveau.


:shock: :shock: :shock: :bluespit: :bluespit: :bluespit: :bluespit:
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar Mark Chopper » Ven 31 Jan 2020, 15:44

Tu fais comment pour t'enflammer quand Gans annonce un projet ?

Ce sera annulé, comme toujours. Et il finira par tourner une comédie avec Dubosc.
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Re: #Réalisateur# Christophe GANS

Messagepar pabelbaba » Ven 31 Jan 2020, 15:51

Heureusement il y a un peu de suspens sur l'identité du partenaire de Dubosc. :chut:
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