Le 17 a été annonçé officiellement à Paris, par Reed Hastings, le créateur de Netflix, la mise en production de BigBug, que va financer la plate-forme. Ce film va être produit par Eskwad et votre serviteur. Il fera partie d’une collection de films européens, un par pays, dans leur langue d’origine.
Toute mon équipe est sur le pied de guerre, déco, son, image, costumes, montage, etc.
Le casting sera composé de Claire Chust, Elsa Zilberstein, Alban Lenoir, Manu Payet, Isabelle Nanty, Youssef Hadji, Claude Perron, François Levantal et deux adolescents : Marysol Fertard et Helie Thonnat.
Il s’agit d’une comédie de SF, en lieu clos, avec des humains et des robots, androïdes et mécaniques.
J’ai vécu pour ce projet, (toute proportion gardée) un peu la même histoire que Scorsese avec The Irishman. J’ai traîné ce script en France pendant 4 ans, me suis vu rejeté par tous, comme l’avait été en leur temps Délicatessen et Amélie Poulain. Et comme Amélie, Brigitte Maccioni de UGC en est tombée amoureuse et a voulu le produire. Mais elle n’a pas réussi car visiblement des robots dans une comédie française, ça ne rentre pas dans une case.
Et un jour David Kosse de Netflix m’a écrit de Londres me demandant si je n’aurais pas un projet. Le “oui” avec un grand sourire est revenu 24 heures après !
Et depuis nous vivons un rêve. Équipes enthousiastes, liberté totale, budget suffisant. Le fait que BigBug ne sortira pas en salle n’est pas un problème, car contrairement par exemple à TS Spivet qui était tourné en 3D dans les grands espaces américains, celui-ci se prête particulièrement au petit écran, au format télé. Et je dois avouer que l’idée de ne pas avoir à affronter la sortie salle, avec les chiffres couperets qui tombent à 10h du matin, est plutôt un soulagement. Et savoir que 138 millions d’abonnés pourront le voir est extrêmement excitant !
Non, les plate-formes ne vont pas tuer le cinéma, car les choses s’empilent, se complètent, ne se remplacent pas. Le cinéma n’a jamais tué le théâtre, il y a même encore des films en noir et blanc…
Début du tournage le 20 avril, pour une sortie en mars 2021.
Et après, 2 autres projets de long métrages qui cette fois excitent les producteurs, 1 projet de série, et pour les 20 ans d’Amélie un faux documentaire totalement délirant et poilant !
Avez-vous senti venir le colossal succès public dans les semaines ayant précédé la sortie ?
Non, je n'ai eu aucun signe avant-coureur du succès. Ne serait-ce parce qu'à la livraison de la version définitive du scénario, le producteur qui avait financé le développement dans l'idée de le produire a cassé le contrat en disant que ce film ne marcherait jamais, qu'on ne pouvait pas s'identifier à un personnage aussi inconsistant, qu'une idée ne faisait pas une histoire… On a ensuite été voir un autre producteur, qui disait lui que le projet était trop parisien et élitiste. On a donc commencé à avoir des doutes. Mais, par chance, la productrice Claudie Ossard (Delicatessen, 37°2 le matin…) a fait lire le scénario à Brigitte Maccioni chez UGC, qui a été très émue en le lisant (Brigitte Maccioni vient d'être nommée, ce mois-ci, présidente du groupe, NDLR). Donc UGC a financé le projet. Là-dessus, le film est tourné, fabriqué, mixé, et on se dépêche pour qu'il soit présentable au Festival de Cannes 2001. Gilles Jacob le voit, mais trouve que c'est du René Clair raté, donc Amélie Poulain n'est pas pris à Cannes. UGC décide du coup de le sortir sans attendre, au mois d'avril. Et il s'est produit à la sortie un phénomène auquel on ne s'attendait pas, sachant qu'on avait plutôt eu des indices indiquant qu'on avait peut-être écrit un film trop singulier.
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