#Réalisateur# King VIDOR

Les débats sur les réalisateurs, les producteurs, les acteurs...

Modérateurs: Dunandan, Alegas

#Réalisateur# King VIDOR

Messagepar buchanan » Mer 03 Oct 2007, 12:54

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Né au Texas de parents immigrés, King Vidor se passionne très tôt pour le cinéma. Il travaille comme projectionniste dans sa ville natale, tout en réalisant des courts métrages et des documentaires amateurs. Déterminé à graver les échelons, il s’installe à Hollywood en 1915, où il devient figurant, accessoiriste, caméraman, puis scénariste et assistant metteur en scène (il travaille entre autres pour D.W. Griffith sur Intolérance en 1916). A partir de 1918, il réalise plusieurs films muets avec peu de moyens, dont The Jack-Knife Man en 1920, qui est sans doute la moins méconnue de ses réalisations durant cette période. Il se fait ensuite remarquer par la MGM où il entre en 1923 et pour laquelle il réalisera plusieurs de ses œuvres cultes.

En 1925, il met en scène le très lucratif La Grande parade (le plus grand succès du cinéma muet), un film dénonçant la guerre et ses ravages avec l’un de ses acteurs fétiches, John Gilbert. Le réalisme des scènes de tranchées mélangé à une histoire d’amour fait rapidement de King Vidor le spécialiste des grandes fresques épiques. Il poursuit sur sa lancée avec La Foule en 1928, montrant l’écrasement de l’individu moderne dans la grande ville, puis Mirages la même année, une satire sur le milieu du cinéma. Grâce à ces trois films, il devient l’un des réalisateurs les plus prisés d'Hollywood. L’une des caractéristiques du metteur en scène est de donner corps à des films à la fois prenants et réalistes, avec un style proche du documentaire, tout en s’affranchissant au maximum des contraintes définies par les studios. Passionné par les avancées technologiques, King Vidor est aussi considéré comme un pionnier dans l'histoire du septième art.

En 1929, il réalise l’humaniste Hallelujah sur la vie des Noirs d’Amérique, qui en plus d’être l’un des premiers films parlants de l’histoire du cinéma, est aussi tourné avec des acteurs de couleur. Il s’essaye ensuite au western, qui deviendra l’un de ses genres de prédilection, avec Billy the Kid (1930) suivi de La Légion des damnés (1936). Vidor continue sans relâche de témoigner des ravages de la crise de 1929 et des tensions liées aux rapports entre les différentes classes sociales, au travers de divers mélodrames, dont Notre pain quotidien (1934) - qu’il finance entièrement par lui-même -, Stella Dallas (1937), La Citadelle (1938) ou encore bien plus tard Ruby Gentry (1952). Artiste engagé en faveur des plus démunis, ses films sont constamment accompagnés d'une portée idéologique fidèle à ses convictions. S'intéressant à divers domaines artistiques, il décide d’étudier la peinture après la sortie de son premier film en technicolor, Le Grand passage (1940).

En 1944, King Vidor donne naissance à la troisième partie de sa trilogie intitulée "la guerre, le blé, l’acier", avec Une Romance américaine, un film à mi-chemin entre le documentaire et la fiction centré la production de l’acier (un sujet particulièrement en adéquation avec son temps, l'Amérique étant à ce moment en guerre). Malheureusement, une grande partie de cette œuvre est supprimée par les producteurs, poussant Vidor à quitter la MGM. Ce qui ne l’empêche pas de réaliser ensuite plusieurs de ses meilleurs films, comme les westerns Duel au soleil (1946) et L'Homme qui n'a pas d'étoile (1955), le premier avec Gregory Peck, le second avec Kirk Douglas. Si "Duel au soleil" est entré dans l’histoire du cinéma de par sa production extrêmement chaotique, le film reste néanmoins l’un des plus beaux westerns jamais tournés.

Avide de nouveauté, King Vidor n’hésite pas à s’attaquer à d’autres genres, comme le thriller avec le très noir La Garce en 1949, où Bette Davis campe une femme remplie de haine. La même année, il offre l’un de ses plus beaux rôles à Gary Cooper dans Le Rebelle. A travers ce personnage d’architecte idéaliste, Vidor s’attaque une fois de plus à l’un de ses thèmes favoris : la lutte de l’individu contre le collectif. Sa carrière s’achève avec deux très grosses productions au casting exceptionnel : l’adaptation de Tolstoï Guerre et paix (1956) et le péplum biblique Salomon et la reine de Saba (1958), montrant par la même occasion à quel point la religion est une thématique fétiche du réalisateur. Le cinéaste choisit de consacrer les 25 dernières années de sa vie à la peinture, l'écriture et la philosophie, avant de s’éteindre en 1982 à l’âge de 88 ans. En 1979, il obtient un Oscar pour l'ensemble de son œuvre. Il laisse derrière lui une carrière à la fois longue, éclectique et brillante, qui inspira grandement des cinéastes comme David Lean ou Martin Scorsese.





Filmographie :

1919 : Le Tournant (The Turn in the Road)
1919 : Better Times
1919 : The Other Half
1919 : Poor Relations
1920 : L'Honneur de la famille (The Family Honor)
1920 : The Jack-Knife Man
1921 : The Sky Pilot
1921 : Love Never Dies
1922 : The Real Adventure
1922 : Dusk to Dawn
1922 : La Conquête d'une femme (Conquering the Woman)
1922 : Peg de mon cœur (Peg o' My Heart)
1923 : La Victoire mutilée (The Woman of Bronze d'après La Rivale)
1923 : La Sagesse de trois vieux fous (Three Wise Fools)
1924 : Capricciosa (Wild Oranges)
1924 : Le Bonheur en ménage (Happiness)
1924 : Wine of Youth
1924 : Son heure (His Hour)
1924 : La Femme de Don Juan (The Wife of the Centaur)
1925 : Fraternité (Proud Flesh)
1925 : La Grande Parade (The Big Parade)
1926 : La Bohème
1926 : Bardelys le magnifique (Bardelys the Magnificent)
1928 : La Foule (The Crowd)
1928 : Une gamine charmante (The Patsy)
1928 : Mirages (Show People)
1929 : Hallelujah !27
1930 : Dulcy (Not So Dumb)
1930 : Billy the Kid
1931 : Le Champion (The Champ)
1931 : Scène de la rue (Street scene)
1932 : Cynara
1932 : L'Oiseau de paradis (Bird of Paradise)
1933 : The Stranger's Return
1934 : Notre pain quotidien (Our Daily Bread)
1935 : So Red the Rose
1935 : Soir de noces (The Wedding Night)
1936 : La Légion des damnés (The Texas Rangers)
1937 : Stella Dallas
1938 : La Citadelle (The Citadel)
1939 : Le Magicien d'Oz (The Wizard of Oz), de Victor Fleming, pour les séquences du Kansas en noir et blanc, non crédité
1940 : Le Grand Passage (Northwest Passage)
1940 : Camarade X (Comrade X)
1941 : Souvenirs (H.M. Pulham, Esq.)
1944 : Une romance américaine (An American Romance)
1946 : Duel au soleil (Duel in the sun)
1948 : La Folle Enquête (On Our Merry Way) coréalisé avec Leslie Fenton
1949 : Le Rebelle (The Fountainhead)
1949 : La Garce (Beyond the Forest)
1951 : Lightning Strikes Twice
1952 : Japanese War Bride28
1953 : La Furie du désir (Ruby Gentry)
1955 : L'Homme qui n'a pas d'étoile (Man Without a Star)
1956 : Guerre et Paix (War and Peace)
1959 : Salomon et la Reine de Saba (Solomon and Sheba)
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Re: #Réalisateur# King VIDOR

Messagepar Alegas » Mer 18 Nov 2020, 19:33

La Foule visible sur le site d'Arte.

Découvert le film aujourd'hui, et c'est tout simplement sublime. Je recommande chaudement.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: #Réalisateur# King VIDOR

Messagepar Val » Mer 18 Nov 2020, 20:01

1925 : La Grande Parade (The Big Parade) : 6/10
1946 : Duel au soleil (Duel in the sun) : 5/10
1949 : Le Rebelle (The Fountainhead) : 7/10
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