MINDHUNTER de David Fincher [NETFLIX]

[Mr Jack]

Ca reste du conditionnel, pour le moment. J'attends la même itw avec Fincher himself.

[Val]

Le truc inutile du jour : je viens de capter que Holt McCallany jouait déjà dans Alien 3 :

[Jed_Trigado]

Et dans Fight Club aussi.

[ril]

Le truc inutile du jour : je viens de capter que Holt McCallany jouait déjà dans Alien 3 :

Il l'avais dit dans l'interview sur tmc, il parle couramment francais aussi

[Val]

Enfin fini la saison et je rejoins la longue liste des conquis par le show. Je dois bien admettre avoir mis 2-3 épisodes pour vraiment entrer dedans, l'ensemble étant tout de même assez austère et effectivement sans réel fil rouge. C'est donc à la longue que l'on se prend d'intérêt, voir d'affection, pour ces personnages et leur quête. En terme d'écriture, c'est du haut niveau avec une restitution minutieuse et impressionnante de la complexité des situations et des dilemmes moraux qui se posent aux protagonistes de la série. Rien n'est simple et on comprend bien comment l'évolution de leur étude les amène à repenser leurs positions sur tel ou tel sujet.

En ce sens, la fin de la saison (a partir de l'épisode 8) est fascinante avec Holden qui devient de plus en plus borderline.

Jonathan Groff est parfait dans ce rôle de premier de la classe un peu candide qui devient de plus en plus méprisant et incontrôlable une fois l'efficacité de ses théories et méthodes démontrée. Mais la révélation est, selon moi, Holt McCallany, magistral en Bill Tench, parvenant à donner un côté "massif" et pourtant tout en finesse au personnage qui est clairement le plus attachant de la série. Mais il faut dire que tout le casting est parfait.

D'un point de vue formel, c'est du grand art bien que les épisodes 3 et 4 soient un peu en dessous. La patte Fincher est bien présente et le travail sur la photographie est dingue. C'est aussi, il me semble, la première fois que la liberté de format offerte par Netflix est vraiment utilisée sur le plan scénaristique. Alors que les chaînes de télé imposent des durées d'épisode généralement fixe, Netflix a l'avantage d'être libéré de cette contrainte. Toutefois, cette possibilité n'a, a ma connaissance, jamais été vraiment utilisée dans une série pour moduler le récit jusqu'a Mindhunter et cet arc de trois épisodes en milieu de saison avec cet épisode 6 qui dure à peine plus d'une demi-heure, ce qui permet d'intégrer un rythme différent à ce milieu de saison. Je serais curieux de voir ce que pourrait donner une vraie utilisation de cette liberté de format, avec par exemple une série qui alternerait des épisodes d'1h20 puis de 30 minutes, un peu comme des chapitres de différentes longueur dans un roman. C'est une piste à explorer qui peut donner des choses intéressantes.

[Mr Jack]

C'est aussi, il me semble, la première fois que la liberté de format offerte par Netflix est vraiment utilisée sur le plan scénaristique. Alors que les chaînes de télé imposent des durées d'épisode généralement fixe, Netflix a l'avantage d'être libéré de cette contrainte. Toutefois, cette possibilité n'a, a ma connaissance, jamais été vraiment utilisée dans une série pour moduler le récit jusqu'a Mindhunter et cet arc de trois épisodes en milieu de saison avec cet épisode 6 qui dure à peine plus d'une demi-heure, ce qui permet d'intégrer un rythme différent à ce milieu de saison. Je serais curieux de voir ce que pourrait donner une vraie utilisation de cette liberté de format, avec par exemple une série qui alternerait des épisodes d'1h20 puis de 30 minutes, un peu comme des chapitres de différentes longueur dans un roman. C'est une piste à explorer qui peut donner des choses intéressantes.

J'ai ressenti la même chose mais en me disant vraiment que chaque double épisode était une proposition d'un réalisateur : un bloc divisé en deux épisodes ; chacun propose son film et l'assemblage forme un tout cohérent avec un vrai fil rouge à savoir la mise en place de la méthodologie et la destinée des personnages.

Mais au-delà de ça, j'ai aussi ressenti cette liberté totale dont tu parles...dans la saison 3 de Twin Peaks. Lynch a fait son film découpé en 18 parties avec des partis pris de toutes parts : visuels, narratifs, dans la forme, le fond, tout. Et j'ai pas le souvenir d'un tel sentiment où la frontière entre cinéma et séries, qui à la base ne partagent pas du tout le même format, s'effaçait totalement. Pour Netflix c'est inédit je pense que t'as raison mais on est peut-être au début de quelque chose (j'espère).

[Dionycos]

Mea culpa.
J'ai fini la saison hier soir, et je change totalement d'avis : c'est de très très haute volée.

Il m'aura fallu 4 épisodes pour pleinement rentrer dedans, et pour que mes réserves initiales (sur lesquelles j'ai suffisamment débattu sur ces dernières pages) s'estompent peu à peu. Plus on avance dans la saison, plus les personnages se dessinent, se dévoilent, évoluent, pour devenir de vrais protagonistes que l'on a envie de suivre. L'évolution de Holden sur l'ensemble de la saison est ce que je retiens le plus au final, c'est assez fascinant de voir comment le mec a changé en 10 épisodes : grosse prise de confiance, voire d'arrogance, et véritable trouble qui s'installe chez lui au contact de ces tueurs avec qui il noue des relations très proches, trop proches. A ce titre, toute la séquence finale de la saison est magistrale, et sublimée par la mise en scène de Fincher (ce moment où Kemper se lève de son lit ). J'avais envie d'applaudir devant mon écran. Du grand art.

La série a également un côté buddy movie vraiment cool qui s'installe, là aussi, progressivement. On s'attache bien à cette équipe qui sillonne les Etats-Unis, et également à Wendy.

Gros point fort également avec tous les entretiens avec les tueurs, tous réussis, qui fascinent et glacent le sang.

En bref, j'ai adoré, et ça fait clairement partie des toutes meilleures nouvelles séries de l'année. C'est très prometteur pour la suite, d'autant plus que Fincher a annoncé vouloir continuer à s'impliquer sur le show dans les saisons à venir.

[osorojo]

Je suis en train de mater la série et jusqu'ici je kiffais, mais alors l'épisode 8 avec le chatouilleur, c'est comme passer de seven à Navarro quoi. Et je suis d'accord avec Mark, même si j'aime bien le côté enquête, je trouve que la série s'enlise dans la banalité quand elle quitte le fil rouge qui lui sert de prétexte pour contenter les fans de cop shows.

J'espère que les deux derniers vont renouer avec l'excellence des deux premiers, parce que bon, le principal chatouilleur, la crise de jalousie et la copine volage, pfff, ça commence à sacrément modérer mon enthousiasme (sans parler de miss fringe et son chaton, sérieux...).

[logan]

L'épisode 8 je le trouve pas si inutile, ca montre comment mener ses obsessions se concentrer sur des détails pour traquer quelqu'un peut mener à des dérives et briser la vie d'un mec Alors oui le postulat peut prêter à sourire, mais faut aller derriére.

[Mr Jack]

Bah ué il met en application la méthode et puis y'a le dilemme moral qui va importer pour Holden. J'aime bien cet épisode moi aussi, il pose une problématique c'est pas le 2.07 de Stranger Things, quoi.

[osorojo]

Ouais, fin bon, l'épisode dans son ensemble est complètement absurde. Tiens agent holden, vous allez venir faire un cour aux enfants sur les sérial killers en devenir qui violeront leur maman après leurs devoirs dans 5 ans ... Sérieux...

Et à côté de ça, Holden cultive sa jalousie, sa meuf semble le tromper et la reine des profiler amadoue un chaton. Putain, l'épisode de ouf.

[Val]

Pareil, je ne comprends pas pourquoi l'épisode se fait bâcher. Il me semble au contraire primordial dans l'évolution du personnage principal en plus de poser des questions essentielles liées à la naissance du profilage.

[osorojo]

Si tu trouves pas ça absurde qu'on invite un agent du FBI en train de faire des recherches pour mettre en place le profiling à intervenir dans une école pour demander à des gamins de 10 ans de dénoncer leurs petits copains qui auraient des comportements déviants, alors ouais, on a vraiment pas vécu l'épisode de la même manière. Moi je trouve ça complètement surréaliste en plus d'être très con. Après les itw avec des salopards de la pire espèce qui font froids dans le dos, ça fait un peu escapade chez Jacques Martin pour laisser respirer les ménagères.

[Val]

Bah je t'avoue que je ne connais pas vraiment le fonctionnement interne du FBI^^ mais ça ne m'a pas vraiment choqué. Que l'on pousse des gamins à s'entre-dénoncer, cela ne m'étonnerait même pas.

[Dionycos]

Je l'ai trouvé extra cet épisode 8 moi, dans mes favoris de la saison avec les 2 derniers. Malgré son côté stand alone de prime abord, il développe des choses très pertinentes et utiles pour la fin de saison, notamment tout ce qui tourne autour de l'évolution de Holden. Un épisode qui montre bien comment son job déteint sur lui, sur son analyse des comportements humains en général. J'ai trouvé tout le débat autour de ces attouchements passionnants à suivre. Absolument pas une perte de temps à mon sens.

Et sa relation avec sa copine est également intéressante et totalement utile dans l'évolution dû personnage. La dernière scène de l'épisode 7, avec le trouble des talons hauts, c'était top. Je trouve ça important d'explorer la sphère privée des personnages et de voir comment leur vie professionnelle, perturbante au possible, peut déteindre sur eux.