Honkytonk Man de Clint Eastwood - 1982
On décrie pas mal la filmo de Clint depuis
Gran Torino, mais quand on se penche sur ce qu'il a fait de la fin des 70s jusqu'à
Pale Rider, c'est quand même pas la joie non plus.
Pour ce
Honkytonk Man, il nous sort sa fibre américano dramatique, qui avait plutôt bien marché avec
Breezy et qui cartonnera plus tard avec
Sur la Route de Madison. En l'occurrence, on a droit ici à la version musicale des
Raisins de la Colère.
Ca aurait pu faire un chouette road movie avec Clint qui prend sous son aile son neveu, lui apprend la vie et trouve en lui le fils qu'il n'a jamais eu. Ca aurait été classique, mais avec Clint le classique est généralement classe tout court. Malheureusement, le scénario s'embarrasse de persos bien lourdingues. En premier lieu le papy, qui sert tellement à rien qu'il disparaît quand il devient vraiment trop un boulet.
Ensuite il y a la gamine, dont le perso est intrinsèquement horripilant et n'apporte rien au récit ni aux autres personnages, si ce n'est cette scène pas drôle et limite gênante quand elle est découverte dans le coffre.
Au milieu de tout ça, la relation entre Clint et son neveu n'avance jamais. Ce dernier se contente de le regarder jouer et ânonner dans un micro, ou de le sortir de quelques emmerdes, mais ça n'a aucune conséquence sur l'un ou sur l'autre. Clint poursuit son délire et le gamin ne change pas d'un iota et retourne chez ses parents avec une guitare et en étant déniaisé. Impossible de savoir ce qu'il a appris de ce trip.
D'autant que l'acting n'est non plus déglingo. Son fiston, qui joue le rôle du neveu, est transparent comme le t-shirt blanc de Sabrina plongé dans une piscine et Clint, soucieux de montrer que son perso est malade, a l'air constipé du début à la fin.
Du coup on se raccroche à quelques trucs sympas, comme l'ambiance, très réussie, avec une belle reconstitution, ou comme la présence du scientifique de
Tonnerre Mécanique dans un petit rôle. Au final ça donne un road movie très moyen.
5/10