10 CLOVERFIELD LANE
"Don't leave me! You don't know what's out there !"
Partagé après son visionnage lors de sa sortie au ciné, mon avis a quelque peu évolué depuis, après sa révision en bluray. 10 Cloverfield Lane est un film plutôt mal aimé, enfin du moins, sa moyenne ne dépasse pas .... la moyenne. Son pitch est plutôt simple : Après un accident de voiture, Michelle se retrouve enfermée dans un bunker. Son ravisseur est clair : il lui a sauvé la vie, car dehors, l'air est devenu irrespirable suite à une attaque inconnue. Michelle doute, et mettra toute en oeuvre pour réussir à s'échapper.
Et là, on se dit, "mais quel lien avec Cloverfield ?" Et j'aurai envie de répondre : "Où est le problème ?". L'histoire se passe au même moment que les événements du premier Cloverfield. On imagine que l'attaque de New-York a eu lieu, et que d'autres villes sont également attaqués par une force d'origine extra-terrestre. Et c'est là où le film me semble intéressant : faire vivre d'autres personnages dans l'univers de Cloverfield, sans pour autant être au cœur du combat. Les trois personnages ne savent rien, on ne sait rien d'eux, et on imagine, Cloverfield oblige, que quelque chose se trame. En attendant, sans vue à l'extérieur du bunker, on ne peut que se fier aux faits, gestes et dires des différents protagonistes.
Michelle, excellente Mary Elizabeth Winstead, pense avoir été enlevée par un malade nommé Howard (Flippant John Goodman), qui se met facilement en colère, et qui, potentiellement, n'en n'est pas à son premier enlèvement de jeune fille (fausse photo, message d'appel au secours, ...) Il ment, c'est une certitude pour elle. A ses côtés, Emmett, entré dans le bunker de son plein gré suite à une attaque extérieure (flash lumineux mais sans explications supplémentaires). Au fur et à mesure que l'histoire avance, on doute, on change d'avis, mais si tout était vrai au final ? Les preuves s'accumulent : il y a un danger dehors, mais il y en a un aussi à l'intérieur. Et ce dernier est bien présent, visible, proche ...
Dan Trachtenberg fait de l'excellent boulot. Le film est classe, et on se sent oppresser à plusieurs reprises. Le jeu sur les sons est d'ailleurs une des grandes qualités du film (la piste atmos doit être impressionnante). Entre les grondements sonores inconnus, et les petits bruits qui se baladent ici ou là, tout est là pour nous immerger dans ce bunker. A noter les scènes très Lostienne sous fond de musique sixties ou seventies.
Le film a sûrement divisé à cause de son dernier quart d'heure. Mais ce lien était logique. Alors oui, 10 Cloverfield Lane n'est pas le film auquel on s'attend après avoir vu Cloverfield. Mais c'est justement ça qui me semble intéressant. Nous faire voir d'autres destins qui vivent plus ou moins loin du danger découvert sur le premier opus, et les laisser découvrir le danger extérieure tout en faisant face au danger intérieur, à ce qu'ils vivent à un moment donné. Les trois personnages nous font douter durant tout le film : attaque, pas attaque ? Howard est-il un psychopate dangereux violeur ? ... On le sait, un danger rode à l'extérieur, Cloverfield oblige. Le problème que je pointerai du doigt sur ce dernier quart d'heure est le côté too much (elle s'en sort quand même bien facilement ...). Une vision, une silhouette d'un Monstre au loin, juste la radio .... Garder le mystère tout en faisant un lien direct, rapide et efficace avec le premier opus aurait été plus intelligent. Mais bon, très honnêtement, je n'ai pas boudé mon plaisir.
7/10