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Main au collet (La) - 5,5/10

MessagePosté: Ven 31 Mai 2019, 11:53
par Alegas
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To catch a thief (La main au collet) de Alfred Hitchcock
(1955)


Ça faisait longtemps que je n’avais pas découvert un Hitchcock, et celui-là traînait depuis quelques années sur mes étagères. A l’arrivée, c’est la déception qui prime : ça se regarde, mais c’est quand même loin de mériter sa réputation honorable. Globalement, on a pas mal l’impression de voir un film que Hitchcock aurait tourné pendant ses vacances dans le sud de la France. On sent un plaisir certain dans la fabrication du métrage, Hitchcock filmant dès qu’il le peut les superbes paysages qu’il a à sa disposition, mais à côté de ça il y a un gros manque d’implication sur l’histoire, et c’est précisément ce point qui empêche d’être To catch a thief plus que ce qu’il n’est. Déjà côté pitch, on ne va pas se mentir, c’est du archi-classique pour du Hitchcock avec une énième histoire de faux-coupable avec une histoire d’amour pleine de faux-semblants et de manipulations. Et puis autant la première demi-heure passe plutôt bien, autant on se rend vite compte que le rythme reste pépère tout le long du film. On nous promet la traque d’un voleur, traque qui sera finalement mise de côté pendant une partie non négligeable du récit dès que la love-story commence, et même si le film se clôt sur une bonne note avec un climax qui ne cherche pas forcément le spectaculaire, on n’oublie que ça ne bougeait pas des masses quelques scènes auparavant.

Même côté mise en scène, c’est pas spécialement la joie, ça manque de scènes vraiment marquantes et sur ce point il n’y a bien que le climax qui donne l’impression de voir autre chose qu’un film de vacances. Heureusement, le film se rattrape sur son casting : tout le monde a l’air content d’être là, Cary Grant livre son numéro habituel qui fonctionne bien ici, Grace Kelly sublime chaque scène où elle apparaît, et puis on a Charles Vanel dans un rôle assez important, et ça c’est toujours un bonus 8) . Une autre qualité du film : l’écriture des dialogues et de certaines situations. Pour le coup, le film fait la part belle au côté lubrique d’Hitchcock, avec une longue liste de répliques pleines de sous-entendus, et des situations assez surprenantes pour un film de cette époque (le passage où Cary Grant fait tomber un jeton de casino dans le décolleté d’une bourgeoise :mrgreen: ). Bref, un divertissement sympathique mais vraiment sans plus, on est loin des grandes réussites du réalisateur.


5,5/10

Chopper - 6,5/10

MessagePosté: Lun 03 Juin 2019, 16:38
par Alegas
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Chopper de Andrew Dominik
(2000)


Plutôt surpris de cette découverte tant ce premier long-métrage de Dominik tranche singulièrement avec ce qui suivra dans la suite de sa filmographie. A plusieurs reprises, j’ai pensé aux débuts du cinéma de Refn, notamment les Pusher, où on retrouve cette même envie de mise en scène brute, avec la performance d’acteur en colonne vertébrale du métrage. D’ailleurs, ce n’est pas la seule filiation que j’ai trouvé avec la filmo de Refn, Chopper m’ayant souvent fait penser à du Bronson avant l’heure, le côté méta en moins (ça me parait évident que Refn a vu le film de Dominik avant de faire le sien). Le film est clairement divisé en deux parties bien distinctes : une première en mode film de prison où on va peu à peu comprendre le phénomène qu’est Mark Chopper, et une seconde où on se concentre plus sur sa vie au civil, et notamment la relation particulière qu’il a envers la drogue.

La première moitié en prison pose direct l’ambiance, avec toute une mise en scène très froide (les décors immaculés jouent énormément dans ce ressenti) et surtout une écriture assez inattendue : d’une part parce que ça s’affranchit de beaucoup d’habitudes du film carcéral (le meurtre en pleine cour sans que personne ne bronche, dans plein de films on aurait eu une baston à plusieurs alors que là c’est rapide et sec) mais aussi parce que Dominik se permet limite de flirter avec le fantastique au point que ça en devient déstabilisant (le passage avec Chopper en mode Terminator, prenant des coups de couteau dans le bide sans broncher :shock: ). Et puis cette partie se finit avec une séquence des plus marquantes : le mec qui se fait couper les oreilles juste pour changer de prison c’est quand même bien tordu :eheh: . Malheureusement, la seconde moitié est bien moins inspirée, et autant le retour au civil est intéressant à suivre (avec Chopper qui devient paranoïaque sur tout, en particulier ses oreilles :mrgreen: ), autant tout ce qui amène à sa sorte de vendetta contre les dealers/drogués c’est pas hyper captivant, la faute au récit qui part un peu en live (il y a des scènes, on ne comprend vraiment pas pourquoi elle s’enchaînent entre elles, on a l’impression de passer du coq à l’âne, le film m’a un peu perdu de ce côté là).

Mais malgré cette baisse de régime, le film arrive quand même à être toujours intéressant grâce à sa plus grande qualité, à savoir Eric Bana dans le rôle de Chopper. Pour un premier grand rôle, le mec confirmait déjà toute l’étendue de son talent. On est pas juste en face d’un mec cinglé, mais plutôt d’une personnalité extravagante et bourré de nuances et de contradictions. Bana est juste captivant, arrivant à livrer une figure tragi-comique unique (faut le voir raconter ses bobards sur la façon dont il tue un dealer sur un parking :eheh: ). Un premier film prometteur, que je conseille surtout pour la prestation hallucinée d’un Eric Bana au sommet de son art (quel dommage que sa carrière, à 2-3 exceptions près, n’ait pas été du même niveau).


6,5/10

Innocents (Les) - 6,5/10

MessagePosté: Jeu 06 Juin 2019, 15:36
par Alegas
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The Innocents (Les Innocents) de Jack Clayton
(1961)


Celui-là, c’était couru d’avance que j’aime : du cinéma d’épouvante gothique à la mise en scène ultra moderne pour l’époque, forcément ça me parle. Mais étrangement j’en ressors quand même un poil déçu, car autant formellement je n’ai rien à redire, autant du côté du script ça m’a pas passionné des masses. Le film démarre super bien, avec une intro qui met direct dans l’ambiance (la chanson sur l’écran noir et le générique avec les mains jointes, ça fait son effet :love: ) et des bases de script posées rapidement et efficacement (j’aime bien notamment la façon dont on isole scénaristiquement le personnage principal avant même qu’elle n’aille dans la maison). Dès qu’on rentre dans le manoir, les évènements déclencheurs commencent rapidement : on pige vite fait qu’il y a quelque chose qui cloche chez ces gamins, et les apparitions fantomatiques se font de plus en plus angoissantes. Ces dernières sont d’ailleurs très réussies, on ne cherche pas à en mettre plein les yeux, et le côté marquant va surtout venir de leur simplicité : une femme de dos au détour d’un couloir, une silhouette en plein soleil, un visage dans un reflet de vitre (super bien foutue cette scène d’ailleurs, on se demande comment ils ont pu arriver à un tel rendu visuel), etc…

Malheureusement, je trouve que plus le film avance, plus il perd en intérêt du côté de l’histoire. Le fait d’avoir une mise en scène aussi avant-gardiste fait que c’est assez frustrant d’avoir une histoire aussi classique. Après, ça se tient du début jusqu’à la fin, mais le fait est que je savais grosso modo vers quoi le récit m’emmenait, et que seul le rebondissement final m’a surpris sur ce point (rarement vu une fin aussi dark dans une production de l’époque). La mise en scène, je le répète, mais ça tue tout. C’est d’une classe absolue, avec des cadres qui épousent parfaitement la dimension gothique du récit et des décors. Gros boulot sur les placements de caméra (certains ont clairement inspiré Del Toro pour son Crimson Peak) et sur la photographie, avec sa superbe gestion du noir et blanc. Ça me surprend d’autant plus que le seul autre film de Clayton que j’ai vu, The Great Gatsby, était hyper basique dans sa réalisation. Un super film d’épouvante, un classique évident du genre, mais qui manque d’un petit plus côté script et rythme pour me convaincre pleinement.

6,5/10

French Cancan - 5,5/10

MessagePosté: Mar 02 Juil 2019, 20:58
par Alegas
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French Cancan de Jean Renoir
(1954)


Avec celui là, que ce soit par le sujet (la création du Moulin Rouge) ou par la tête d’affiche (Gabin, capable de me vendre un film par sa seule présence), j’avais bon espoir qu’il rejoigne La grande illusion dans la courte liste des films de Renoir que j’apprécie. Malheureusement, ça reste du Renoir, et encore une fois je n’accroche pas plus que ça. J’espérais naïvement quelque chose de l’ordre des Enfants du Paradis (ok je place la barre haute, mais le sujet s’y prête) et au final j’ai quelque chose qui ressemble beaucoup à la Règle du jeu : un récit intéressant qui se transforme peu à peu en farce sur les classes sociales et le monde du spectacle. Jamais je n’ai été captivé par l’histoire que Renoir me racontait, et pire encore : jamais je ne me suis senti proche du personnage principal, que ce soit à cause de ses convictions ou de la mise en scène distante comme toujours chez Renoir. Malgré les couleurs à l’image, c’est un film froid, avec peu d’émotion (et pourtant, côté relations entre personnages, le matériel ne manque pas) et ça me conforte encore une fois dans l’idée que Renoir était davantage un intellectuel qu’autre chose : chez lui, le cadre est porteur de sens, mais pas d’émotion. Du coup, c’est aussi un des rares films où je trouve Gabin transparent :| . Il est là, mais sans grande conviction apparemment, mais bon faut dire aussi qu’il est pas aidé par une écriture qui préfère s’intéresser à la recréation de la fameuse danse du french cancan ou aux amourettes d’une des danseuses, plutôt qu’aux déboires du personnage pour mettre le projet de sa vie en place. Au final, seules deux scènes du film me restent en tête : la fête qui finit en fiasco, où Renoir travaille le théâtre burlesque de la vie au sein d’un futur grand lieu du divertissement, et le dernier acte où ça n’hésite pas à cadrer bien large pour montrer le nombre de figurants et les imposants décors. Pour le reste, c’est quand même pas bien passionnant et très oubliable, malgré la reconstitution de qualité et quelques caméos de grandes stars de l’époque (Piaf notamment).


5,5/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Lun 29 Juil 2019, 18:28
par Mark Chopper
170 : The Counselor, Ridley Scott, 2013, Truc VOST : 4/10


Mais pourquoi remater ce machin ?

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Lun 29 Juil 2019, 18:32
par Alegas
Parce que je me fais une rétro Ridley Scott depuis l'année dernière avec madame. Et je joue le jeu jusqu'au bout. :mrgreen:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Lun 29 Juil 2019, 18:34
par Mark Chopper
J'espère qu'elle a lavé ton pare-brise façon Cameron Diaz après ça.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Lun 29 Juil 2019, 18:41
par Alegas
J'ai pas de voiture. :(

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Lun 29 Juil 2019, 19:35
par Jed_Trigado
Ou alors tes fenêtres, mais là bon je pense que les voisins ont du se réjouir du spectacle. :chut:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Lun 29 Juil 2019, 22:19
par Mr Jack
Ou alors Mark parlait de manière imagée. :chut:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Lun 29 Juil 2019, 23:17
par Alegas
Ça va un peu trop loin là. :mrgreen:

Grande année (Une) - 4/10

MessagePosté: Jeu 01 Aoû 2019, 20:16
par Alegas
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A good year (Une grande année) de Ridley Scott
(2006)


Celui-là je m’attendais au pire du pire de Ridley Scott, et pour le coup le film ne fait pas mentir la sale réputation qu’il se traîne. En soi, le fait qu’il puisse s’agir du pire film de la carrière de son auteur peut se discuter, mais par contre c’est clairement le plus WTF sur le papier. Imaginez un peu le réalisateur de Alien et Blade Runner qui filmerait une comédie romantique dans le sud de la France (clichés carte postale inclus évidemment), opposant Russell Crowe à Didier Bourdon, et vous aurez déjà une petite idée de ce que le film peut réserver. Pour le coup, c’est vraiment affolant de voir à quel point Scott tombe vraiment bas : non seulement la mise en scène est transparente au possible, mais en plus le script fait tout son possible pour cocher les cases de la romcom insipide et creuse, notamment à travers des personnages qui sont soit des clichés ambulants (la totalité des français), soit des perso fonctions (Crowe en tocard qui ne pense qu’à l’argent, mais qui va apprendre à profiter de la vie et de ce qu’elle a d’essentiel :roll: ). Bref, c’est pas la joie du tout, et les seules scènes vraiment intéressantes sont les flashbacks avec Albert Finney, le reste c’est pas que c’est nul à chier, ça se regarde, mais jamais sans intérêt, et ce n’est pas la love-story avec Marion Cotillard à laquelle on ne croit jamais qui va me faire mentir. L’un des rares mérites du film est quand même de provoquer involontairement le rire pour n’importe quel spectateur français : d’une part parce que Didier Bourdon qui joue le vigneron dans une prod américaine, c’est priceless :mrgreen: , mais aussi parce que A good year offre un moment de cinéma rare, à savoir l’arrivée de Crowe en France sur Moi Lolita d’Alizée (et là, pour le coup, je ne m’explique pas ce choix complètement WTF :eheh: ). Clairement un film insignifiant dans la carrière de Scott, à éviter ou oublier au plus vite.


4/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Jeu 01 Aoû 2019, 23:07
par Mark Chopper
l’arrivée de Crowe en France sur Moi Lolita d’Alizée


:eheh:

(Ridley avait juste envie de picoler à l'oeil)

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Jeu 01 Aoû 2019, 23:13
par Val
:shock:

J'ai envie de le voir maintenant. :eheh:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Ven 02 Aoû 2019, 06:22
par pabelbaba
C'est vrai que ça devient tentant... :chut: