Page 17 sur 27

American Gangster - 7/10

MessagePosté: Mer 07 Aoû 2019, 13:29
par Alegas
Image


Revu dans sa version longue. Vu que je n’avais pas revu ce Scott depuis sa sortie ciné, je ne saurais faire une réelle comparaison entre les deux versions, mais à part la fin différente je n’ai pas spécialement l’impression que ça transforme le film, qui reste un Scott agréable, mais jamais réellement transcendant. Sur le papier, il y avait sûrement moyen d’avoir un grand film sur le crime organisé, et c’est probablement ce qui a tenté Scott à faire l’aventure, mais à l’arrivée, American Gangster a beau être agréable à suivre, il n’y a jamais le petit truc qui va faire la différence. Globalement, on a un peu l’impression d’avoir déjà tout vu ailleurs, parfois en mieux, et de ce fait ça donne quelque chose de très automatique et sans surprises : dès le début du film, on sait déjà à peu près vers quoi ça va se diriger, avec les étapes habituelles (criminel qui va grandir socialement, filatures de plus en plus poussées des flics, etc..). Heureusement, American Gangster a d’autres arguments pour convaincre : le casting fait le job (Denzel fait du Denzel, et Crowe fait du Crowe, mais ils le font bien), le reconstitution est de qualité, et plus étonnant encore la durée qui pourrait paraître poussive passe finalement très bien. Formellement, Scott emballe son film proprement mais sans génie, et pour le coup je suis pas super convaincu par le choix du format du 1.85 qui ne sied guère à ce réal, mis à part sur The Duellists. Pas grand chose à redire de plus du coup : c’est du Scott très appréciable sur le moment, mais qui peine à rester en tête ensuite. Venant d’un nobody, j’aurais pu être plus enthousiaste.


7/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Mer 07 Aoû 2019, 13:35
par Jed_Trigado
Je l'avais rematé sur Netflix il y a quelques mois pour tenter de le réhabiliter, malheureusement dans sa version ciné encore, on sent qu'avec un scénariste de la trempe de Steven Zaillian, il y avait de quoi faire un meilleur film. Mais on reste hélas enfermé dans l'éternel schéma du gangster movie imposé par Scorsese depuis les Affranchis.

Pas désagréable a mater, mais sacrément anecdotique au final.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Mer 07 Aoû 2019, 13:40
par Alegas
Voilà, j'ai passé un bon moment mais je ne le reverrais pas avant très très longtemps (si je le revois un jour).

Big Brother - 4/10

MessagePosté: Mer 07 Aoû 2019, 15:59
par Alegas
Image


Ji ji (Big Brother) de Jackie Chan
(1989)


Mouais, j’avais envie de l’aimer ce film mais je ne peux pas m’empêcher d’y voir beaucoup de bonnes choses gâchées dans ce qui est, à mon sens, une occasion manquée. Sur le papier, le projet a de quoi entretenir de beaux espoirs : un Jackie Chan alors en plein succès, qui se retrouve avec un budget conséquent pour réaliser un film d’époque, plus précisément une histoire de gangsters dans le Hong-Kong des années 30, le tout évidemment avec la touche Jackie : des bonnes bastons vénères et de l’humour. Malheureusement, passée la première demi-heure qui laisse présager du bon, on se rend vite compte que le film va vite tourner en rond. Il y a à mon sens deux gros défauts qui viennent plomber le projet : d’une part, l’humour est omniprésent. A la limite, chez d’autres films de Jackie Chan, c’est beaucoup moins dérangeant, mais là dans un récit qui se veut quand même assez sérieux sur l’approche, ça passe tout de suite moins bien, en témoigne les séquences de vaudeville franchement bien saoulantes.

L’autre souci, c’est clairement la longueur du métrage : plus de deux heures, c’est beaucoup trop pour un Jackie Chan, et ça se ressent énormément à la fois sur le rythme (il y a une bonne heure bien pénible à suivre) mais aussi sur la générosité des combats (il n’y a bien que la climax qui soit réellement satisfaisant de ce côté là). C’est con car non seulement les fights, quand ils sont à l’écran, sont cools (tout ce qui se passe dans la fabrique, c’est ludique et bien chorégraphié), mais en plus côté reconstitution les moyens sont là : gros décors, jolis costumes, on sent qu’il y avait une volonté de rivaliser avec ce que pouvait proposer Hollywood à une certaine époque. Et puis, surprise : la mise en scène, même en dehors des combats, se révèle parfois assez classieuse au détour de quelques scènes, je pense notamment à la rénovation du night-club où on a un plan-séquence franchement pas dégueu du tout. Bref, le film a beaucoup de qualités, mais c’est malheureusement noyé dans un récit qui perd progressivement son spectateur. Au final, la première demi-heure est sympathique à suivre, la dernière demi-heure fait le taf côté bastons, mais le reste c’est pas vraiment la joie. De la part d’un film qui aurait pu être un sommet de la carrière de son acteur/réal, ça la fout mal.


4/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Mer 07 Aoû 2019, 18:02
par pabelbaba
L'espoir renaît pour le Foreigner! :mrgreen:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Mer 07 Aoû 2019, 18:49
par Alegas
Ah parce que t'aimes bien celui-là ?

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Mer 07 Aoû 2019, 18:51
par pabelbaba
Il est bien trop long, mais Anita Mui et Jackie, je craque. C'est du 6/10.

Mensonges d'État - 6/10

MessagePosté: Jeu 08 Aoû 2019, 14:07
par Alegas
Image


Body of lies (Mensonges d'état) de Ridley Scott
(2008)


Je l’avais déjà vu il y a une dizaine d’années dans des conditions assez déplorables, en VF sur un dvdrip moisi, et j’avais copieusement détesté à l’époque. De toute évidence, je n’étais clairement pas dans un bon mood car à la revoyure j’ai vraiment pas l’impression de voir le même film. Alors entendons-nous bien : comme le film précédent et suivant, c’est du Ridley Scott en mode automatique, ça n’a jamais la puissance de ses meilleurs films, mais ça se laisse quand même regarder. Dans le cas de Body of lies, c’est vraiment le sujet qui va rendre la vision agréable. On est dans du thriller post-9/11 assez classique en apparence, mais toute l’écriture du personnage de DiCaprio se révèle franchement réussie, avec cette histoire d’agent de terrain tiraillé entre son devoir, symbolisé par le perso de Russell Crowe, et sa conscience qui lui dit de faire ce qu’il y a de mieux pour le pays qu’il infiltre, symbolisé par Mark Strong.

C’est donc un film qui va vraiment se concentrer sur les relations entre personnages, et finalement tant mieux car dès que Scott cherche à faire de la tension ou de l’action, c’est clairement pas ce qu’il y a de plus réussi. Les climax, c’est donc plutôt les séquences dialoguées avec Crowe : pendant que DiCaprio est dans des situations de vie ou de mort, Crowe est l’américain moyen qui fait sa vie d’un côté et qui gère la lutte anti-terroriste à des milliers de kilomètres avec un téléphone. La relation entre les deux marche bien, même si Scott ne fait pas toujours dans la subtilité quand il s’agit de dépeindre la manipulation de l’un sur l’autre. Par contre, c’est qu’il y a de plus réussi dans le film, c’est clairement tout ce qui touche au perso de Mark Strong, qui trouve là un super rôle qui concentre finalement quasiment tout le propos du métrage. C’est limite s’il n'éclipse pas DiCaprio, ce dernier étant bon mais c’est quand même loin d’être l’une de ses meilleures performances. Du reste, pas grand chose à redire, c’est du film sympa sur le moment, mais malheureusement oubliable pour du Scott.


6/10

Banlieusards (Les) - 7/10

MessagePosté: Ven 09 Aoû 2019, 17:46
par Alegas
Image


The 'Burbs (Les Banlieusards) de Joe Dante
(1989)


Découverte sympathique que ce Joe Dante, que j’ai tenté majoritairement pour la présence de Tom Hanks, mais qui se révèle bien fourni en qualités. La filmographie de Dante, au-delà d’être une déclaration d’amour de cinéma (en tout cas, sur les films que j’ai vu, j’ai l’impression que c’est du cinéma ayant pour principale cible les cinéphiles) c’est aussi la possibilité d’analyser tout un mode de vie américain. A partir de là, The 'Burbs est un peu à Dante ce que E.T. est à Spielberg, ou ce que Edward Scissorhands est à Burton : l’occasion de donner une place importante aux banlieues résidentielles au sein d’un métrage, et, dans le cas de Dante, de gratter le vernis par l’humour pour découvrir ce qu’il y a en dessous. On se retrouve donc avec une sorte de relecture comique du Rear Window d’Hitchcock : une histoire plutôt déjantée où quelques membres d’un voisinage vont s’allier pour essayer de prouver le meurtre présumé d’un de leurs compères par d’autres voisins récemment arrivés. Une idée de départ transcendée par la nature des personnages principaux, belle bande de bras cassés qui, malgré leurs bonnes intentions (ou pas) vont complètement galérer pour percer le mystère de la maison d’à côté.

Il en résulte un film complètement 80’s dans son approche et son feeling, c’est clairement dans l’esprit des Dante de la même époque ou même de certains films de Landis, bref si on rentre dans le délire c’est un bon divertissement récréatif. Formellement, Dante s’amuse comme un petit fou, c’est bourré de références cartoon, au cinéma d’épouvante ou au western, de ce côté là le film est vraiment très fun. Par contre côté rythme, le film perd un peu de son intérêt une fois qu’on découvre l’intérieur de la fameuse maison : non seulement on perd le petit côté semi-fantastique qu’il y avait jusqu’ici, mais surtout ça neutralise une grande partie des interrogations des personnages, qui provoquait la majorité de l’humour et des situations rocambolesques. Heureusement, ça se rattrape sur le climax final bien fun et la galerie de personnages particulièrement savoureuse, en témoigne celui interprété par Bruce Dern. Un petit film hautement sympathique qui conclut très bien les années 80 de son auteur.


7/10

Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec (Les) - 2/10

MessagePosté: Lun 12 Aoû 2019, 15:51
par Alegas
Image


Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec de Luc Besson
(2010)


Vu sur Netflix par curiosité malsaine, à chaque fois j’arrive à me dire que Besson a peut-être la possibilité de livrer de l’honnête grand spectacle français, et à chaque fois je vois du potentiel gâché par la constante habitude du bonhomme à répéter ses tics d’écriture et de mise en scène. Pour le coup, je partais pas négativement sur ce film : je n’ai jamais lu la BD, la BA était pas dégueulasse de mémoire, et côté direction artistique ça avait l’air d’en jeter. Franchement, pendant les vingt premières minutes, malgré quelques défauts, j’étais presque prêt à y croire, mais dès qu’Adèle retourne à Paris le film s’effondre de minute en minute. Alors déjà, j’ai cru comprendre que la BD se voulait par moment assez dark dans le ton ou quelques éléments violents. Dans le film, rien de cela : Besson livre un film purement familial dans le mauvais sens du terme. Non seulement on simplifie les personnages au maximum, mais on fait aussi de même pour les storylines qui se lient entre elles de façon bien poussives. Et puis Besson se sent obligé de faire plus une comédie qu’un film d’aventure, et il en résulte un truc complètement vain où on tente de faire rigoler soit par des postiches (Gilles Lellouche avec des grandes oreilles, ou Mathieu Amalric impossible à reconnaître sous ses prothèses) soit par des répliques d’un Besson persuadé d’être le roi du jeu de mots, ce qui donne lieu à de grands moments de solitude (“- Ce qu’il vous faut, ce n’est pas un expert du crétacé, mais du jurassique. - Vous m’excuserez, mais je n’ai pas le temps d’aller dans le Jura.” :shock: Et ça, c’est un exemple parmi tant d’autres :evil: ).

Le pire, c’est que les acteurs ont l’air quand même bien conscients de la pauvreté des répliques et du script en général, et du coup quasiment personne n’a l’air d’y croire. Lellouche, c’est bien simple, quand la seule caractéristique de ton personnage est de vouloir toujours manger, ça pose le niveau, Jean-Paul Rouve sort son numéro habituel faute de pouvoir faire mieux avec son rôle de chasseur plus clown qu’autre chose. Au final, seul Nahon s’en sort correctement, lui qui apparaît cinq minutes à l’écran, quand à Louise Bourgoin c’est un peu la catastrophe ambulante : autant je pense qu’elle est capable de bien jouer (il suffit de voir comment elle s’en sort dans le Bezançon sorti l’année suivante) autant quand elle est dirigée par Besson c’est la foire au surjeu, ce qui rend ses quelques scènes dramatiques particulièrement drôles :eheh: (faut dire que le coup de la soeur paralysée à cause d'une épingle pendant une partie de tennis, ça aide pas :eheh: ). Et puis côté rythme, c’est quand même bien radin, très avare en séquence d’aventure. Pour le coup, le début en Egypte n’est pas du tout représentatif du reste du métrage. Globalement, c’est tout le film qui a un gros souci d’écriture, en témoigne le final, qui ne prend même pas la peine de boucler l’histoire et qui se termine sur le bad guy, apparu pendant dix minutes au début puis qui réapparaît au dernier plan du film, pour dire un truc du style “mon plan se déroule comme prévu” puis fin. :shock: T’es sérieux gros Luc ?! :shock: :shock: Tu peux pas au moins finir correctement ton histoire au lieu d’en teaser la suite ?! Heureusement, on a une scène post-générique pour apprendre que Rouve finit coincé dans un enclos à gorilles, c’est vrai que c’était vachement nécessaire niveau narration :roll: .

Et puis vient un autre point noir : les effets visuels. De la part d’un nobody sur un budget modeste, j’aurais été indulgent, mais là de la part d’un mec qui a les moyens pour faire quelque chose de correct, c’est quand même assez honteux. Le ptérodactyle, c’est visuellement une grosse blague, le passage où Bourgoin l’apprivoise on se croirait réellement dans une prod Asylum :shock: . Le délire autour des momies est un peu mieux réussi, mais l’intégration dans les décors du Louvre, c’est clairement pas ça. Entre ça et Valérian, Besson prouve qu’il faut qu’il se tienne à distance des adaptations de BD, c’est clairement pas son truc (mais bon, si j’étais méchant je pourrais dire que le cinéma aussi depuis une vingtaine d’années :mrgreen: ).


2/10

Cerveau (Le) - 3/10

MessagePosté: Mar 13 Aoû 2019, 13:36
par Alegas
Image


Le Cerveau de Gérard Oury
(1969)


C’est pas fameux du tout, de loin le pire film d’Oury que j’ai pu voir. J’ai vraiment eu l’impression de mater un métrage signé par quelqu’un à qui le succès lui est monté à la tête, et vu qu’Oury ressortait de La grande vadrouille, je ne serais pas étonné qu’il se soit reposé sur ses lauriers sur Le Cerveau. Que le film soit de nouveau un buddy-movie, ça passe encore, le duo Belmondo/Bourvil fait qu’on a pas l’impression d’une redite, par contre c’est vraiment la multiplication des moyens financiers qui vient corrompre le métrage dans sa globalité, prenant le pas sur l’efficacité narrative et humoristique. Dès le début avec la chanson pop, on sent que Oury et les prods derrière le projet ciblent plus large, au-delà des frontières françaises, tendance qui va clairement se confirmer avec le casting : Eli Wallach a beau avoir une présence relative, il reste la menace principale, quand à David Niven, c’est limite s’il n’a pas le même temps de présence à l’écran que Bourvil et Belmondo. A la limite, si ça avait été bien géré, la décision de vouloir un film plus international aurait pu ne pas poser problème, mais malheureusement ce choix entraîne des conséquences regrettables.

C’est bien simple, la démesure est cherché dans quasiment chacun des aspects du métrage, et pas forcément dans les bons. On fait un récit bigger than life qui finissent par dépasser les figures “simples” que sont les deux acteurs français, on cherche à la fois à faire une comédie, un film d’aventure, une romance et un film de casse, et puis la cerise sur le gâteau : on nivelle l’humour par le bas en faisant un truc complètement gogol, histoire d’être certain de faire rire un peu partout, quelle que soit la nationalité. C’est particulièrement visible chez Wallach, son personnage ne faisant rien à part crier et faire de grands gestes, ça en devient particulièrement lassant. Plus le film avance, plus le récit lasse, ce dernier se contentant d’étaler le budget confortable plutôt que de solidifier les personnages et la structure narrative, on est clairement loin de l’efficacité de La grande vadrouille ou de La folie des grandeurs. Reste Bourvil et Belmondo, dont l’alchimie fonctionne clairement, mais ça fait quand même peu.


3/10

Cartel - 4/10

MessagePosté: Mar 13 Aoû 2019, 17:05
par Alegas
Image


The Counselor (Cartel) de Ridley Scott
(2013)


J’aurais essayé de lui donner une seconde chance, mais bon, c’est toujours le même bilan à l’arrivée : il y a des bonnes choses mais sinon qu’est-ce que c’est chiant ! Pourtant sur le papier c’est peut-être bien le film de Scott le plus alléchant de ces dernières années : l’adaptation d’un script de Cormac McCarthy, un sujet intéressant, un casting plus qu’alléchant, mais à l’arrivée on a un film qui se pose bien là dans le genre pompeux qui tourne rapidement en rond. Je lis souvent que la piètre qualité du film serait à mettre sur le dos de Scott, mais à mon sens la faute est partagée : oui, Scott adapte de façon mollassonne son matériau de base, en livrant à l’écran un tunnel de dialogues, mais pour le coup je trouve que la faute vient aussi de McCarthy lui-même, qui commet la faute que certains écrivains font lorsqu’ils s’improvisent scénaristes, à savoir écrire exactement de la même façon qu’ils le font pour un ouvrage littéraire, sans prendre en compte les tenants et aboutissants du médium cinématographique.

Il en résulte un objet assez étrange, parfois fascinant dans ce qu’il tente de faire, mais souvent vain. On sent une réelle volonté scénaristique, à savoir sonder la psychologie de personnages qui sont d’habitude, dans ce genre de films, traités de façon plus conventionnelle, et en faire des figures tragiques, mais la sauce ne prend pas, et pour cause : au bout de l’énième dialogue où les personnages s’expriment comme des étudiants sortants d’un master philosophie (et ce, quel que soit le sujet : le sexe, les rapports hommes/femmes, la mort, les prises de pouvoir, etc…), l’artificialité du film ne fait que nous sauter à la gueule. Surtout qu’au niveau du discours/propos, on pige assez rapidement ce que ça veut signifier, et donc vient rapidement une répétitivité évidente. C’est con car l’histoire derrière cette artificialité sait parfois retenir l’attention, notamment quand il s’agit d’assister à la descente aux enfers du personnage de Michael Fassbender.

Sur cette storyline, on sent l’envie de raconter quelque chose, de vouloir créer de l’émotion et de l’empathie (Fassbender est excellent dans ses ultimes scènes), mais c’est au mieux vingt minutes sur plus de deux heures en version longue, bien peu donc. Après, je n’irais pas jusqu’à dire qu’il y a tout à jeter dans l’approche de McCarthy et Scott, je retiendrais notamment quelques dialogues (celui de Bruno Ganz en particulier), une violence sèche bienvenue (la décapitation du motard) et surtout le personnage de Cameron Diaz, cette dernière s'avérant assez surprenante dans ce contre-emploi (et pas juste pour la scène de la voiture :mrgreen: ). Un film pas complètement honteux en soi, mais dont j’ai bien du mal à comprendre les défenseurs qui y voient un Scott majeur, surtout quand certains de ces mêmes défenseurs viennent critiquer le côté pompeux des voix-off de Malick :chut: .


4/10

Jusqu'au bout du rêve - 7/10

MessagePosté: Mer 14 Aoû 2019, 14:32
par Alegas
Image


Field of dreams (Jusqu'au bout du rêve) de Phil Alden Robinson
(1989)


Un peu compliqué de parler de ce film là, et pour cause j’ai l’impression que tout le métrage repose sur la capacité du public à accepter un tel récit et traitement. Clairement, ce n’est pas un film que je conseillerais à tout le monde. D’une part parce qu’il faut accepter l’histoire pour le moins absurde si on la pitch grossièrement (un fermier entend une voix dans ses champs, lui demandant de construire un terrain de baseball pour que des fantômes puissent venir faire un dernier match :mrgreen: ), mais aussi parce qu’il y a un traitement sans aucune once de cynisme, ça se prend très au sérieux sur ce que ça raconte, et ce jusqu’au bout. Du coup, j’ai l’impression que soit ça passe, soit ça casse. Soit on adhère au délire et on accepte de traverser cette jolie fable bigger than life, soit le rejet arrivera rapidement (car bon, j’ai beau apprécier le film, je suis bien conscient qu’il peut être complètement ridicule aux yeux de certains).

De mon côté, en voyant quand même les limites d’une telle proposition, je me suis attaché aux personnages et à la quête improbable de Costner. Et autant le début est pas spécialement captivant, autant dès que les personnages secondaires sont de la partie (James Earl Jones et Burt Lancaster) ça devient vraiment plaisant et touchant à de nombreuses reprises (toute la storyline de Lancaster est réussie). La grosse limite du métrage selon moi, c’est clairement la mise en scène dans sa globalité. Je comprend l’envie de faire quelque chose de simple, mais si c’est pour aboutir à une scène comme la chute de la petite fille qu’on croirait tout droit sortie d’un téléfilm France TV, ça fait plus sortir du délire qu’autre chose. Idem pour la direction d’acteurs très hésitante, Costner, Jones, Liotta et Lancaster s’en sortent bien, mais le reste, et en particulier la belle-famille, au secours. Un film particulier dont la qualité va vraiment dépendre de la capacité du spectateur à accepter la naïveté à l’état pur.


7/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Mer 14 Aoû 2019, 16:24
par Mark Chopper
Team Robin Scherbatsky pour ma part.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2019

MessagePosté: Mer 14 Aoû 2019, 16:26
par Alegas
Je ne me souviens plus du délire autour de ce film dans la série, je veux bien que tu me rafraîchisses la mémoire. :mrgreen: