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Re: [Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

MessagePosté: Sam 06 Juil 2019, 09:35
par pabelbaba
Pas vu mais tu donnes quand même envie. Sinon Gang Master est très bien, j'avais fait une critique à l'époque.

Empereur du Nord (L') - 8/10

MessagePosté: Mer 10 Juil 2019, 12:57
par Jed_Trigado
L'Empereur du Nord - Robert Aldrich (1973)


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Ça faisait un moment que je m'étais pas fait un petit Aldrich, c'est pas faute d'en avoir encore un paquet en stock a découvrir, mais celui-là me faisait de l’œil depuis très longtemps, ne serait-ce que par sa base, son casting et surtout qu'il est une authentique oeuvre de cassure, puisqu'il enchainera sur Plein la Gueule qui va amorcer une ère plus légère et comique (même si restant assez cohérente avec ses idéaux politiques).

Je m'attendais a un pur rollercoaster façon Runaway Train où Marvin et Borgnine (qui n'a pas fait souvent le bad guy et pourtant dieu qu'il est bon dans ce registre !) se tirent la bourre tout le long du film, mais ce côté "Bip-bip & Le Coyote" est amoindri par le contexte social qui prend une large partie du temps de projo, ici la Grande Dépression avec ses vagabonds qui vont de ville en ville sans le moindre sou, alors que font ils ? Vivre de chapardages et de fraudes, tout en appréciant leur liberté. Le film nous les montre comme une communauté solidaire, jamais dans la complainte et surtout ne se prenant jamais pour des criminels, j'adore notamment le fait que Marvin soit traité comme une légende vivante, reconnu partout où il va et faisant carrément de l'activité de resquillage un défi en soi, n'hésitant jamais a provoquer Borgnine (et c'est très jouissif faut le dire :mrgreen:). Mais derrière ce portrait compatissant envers une certaine classe sociale, Aldrich se permet une alternative saugrenue avec le troisième perso "important" de l'histoire, celui de Keith Carradine, infect en prolo opportuniste qui se rêve en légende vivante, cassant de fait le soupçon de manichéisme que l'on aurait pu avoir. Un bon point pour le coup.

Comme je le disais plus haut, L'Empereur du Nord est une œuvre de transition dans le sens entier du terme, a la base de la scène d'intro qui est quand même très violente mais des nombreux contrepoints légers sont infusés tout au long, par la configuration de l'action qui est similaire a un Marx Brothers (ou n'importe quel cartoon), un humour de situation assez fendard (la scène du flic qui se fait humilier :eheh:) et aussi un score très guilleret, ce qui lui donne un fumet assez a part dans la filmo du bonhomme. Une réussite intéressante donc. :super:

8/10

Piranha 2 : les tueurs volants - 1/10

MessagePosté: Ven 16 Aoû 2019, 06:13
par Jed_Trigado
Piranha 2 : Les Tueurs Volants - Ovidio G Assonitis & James Cameron (1981)


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C'est vraiment un petit filou Cameron, il avait prouvé son amour de notre patrimoine cinématographique en remakant officiellement du Claude Zidi, mais il ne nous avait jamais dit qu'il était également fan des Bronzés ! Sauf que visiblement les droits devaient être trop chers et a appelé son film Piranha 2 pour éviter le procès, car niveau ambiance et situations c'est tout comme. :chut:

Imaginez un bon tiers de séquences dans un club Med où différents touristes beaufs vont vaquer a leurs occupations (en dessous de la ceinture essentiellement), glander ou faire juste les teubés, d'ailleurs il y a même un cuistot qui a le droit a un râteau Jean-Claude Duss approved ! Bref, on se demande bien si on est devant le film promis, car ça ne fait même pas l'effort de monter la sauce ou de présenter des persos, du coup quand les créatures arrivent ça tombe comme un cheveu sur la soupe. Mais le pire, reste l'idée saugrenue des piranhas volants, qui peut paraitre spectaculaire sur le papier mais qui s'avère désastreuse, comme si Cameron voulait transgresser la fameuse règle des Dents de la Mer (et qu'avait appliqué a la lettre Joe Dante pour le premier Piranha) en faisant de la mer l'unique objet de terreur : là c'est oper bar, les piranhas peuvent survivre des jours entiers planqués dans des cadavres ou carrément faire des fights mano a mano avec des humains (la scène avec le pêcheur black sur la plage, ça va être dur de m'en remettre :mrgreen:), quand en plus la finition des SFX est cheap au possible, ça leur donne une saveur inégalée.

Après l'ensemble reste quand même foutrement chiant, surtout quand il tente de se raccorder au premier film avec une espèce d’enquête moisie pour déterminer l'origine des piranhas, ou alors Lance Henriksen en clone de Roy Scheider qui demeure horriblement sous-exploité alors qu'il surclasse de loin le casting composés de pélos du coin. J'étais prêt a mettre la bulle, mais j'ai apprécié la bande son de très bon niveau et pour cause, c'est le solide Stelvio Cipriani (crédité sous un nom d'emprunt) a la baguette, c'est toujours ça de pris.

1/10

Re: [Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

MessagePosté: Ven 16 Aoû 2019, 06:52
par pabelbaba
Très belle accroche! :super: :mrgreen:

Re: [Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

MessagePosté: Ven 16 Aoû 2019, 07:47
par Jed_Trigado
Je savais que ça te parlerait. :eheh:

Clefs de bagnole (Les) - 7,5/10

MessagePosté: Mar 20 Aoû 2019, 12:44
par Jed_Trigado
Les Clefs de Bagnole - Laurent Baffie (2003)


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Les Clefs de Bagnole est typiquement le genre de film où sa réputation joue contre lui, que ce soit le pitch absurde mais aussi la présence de Laurent Baffie (qui largement payé sa campagne de pub très provocante avec le fameux "N'y allez pas, c'est une merde"), certains y voient l'un des trucs les plus infâmes jamais tournés, tandis que d'autres respectent l'audace et la poésie constante de la démarche. Pour ma part, sa découverte il y a quelques années m'avait surpris dans le bon sens du terme avec une réelle proposition de comédie a la française, ludique, ma foi assez intelligente dans l'emploi du méta et surtout rythmée (mis a part La Cité de la Peur, je n'ai jamais revu ça).

Mon avis ne change guère, l'objet s'avère décousu par moments, techniquement inégal mais bon sang que ça nous change des comédies lugubres qu'on peut se taper dans notre patrie, Baffie fait preuve d'une finesse d'observation des codes du cinéma assez inédite (quand on voit le "personnage" médiatique qu'il est, ça fait bizarre), il va jusqu'au bout de son délire quitte a laisser le spectateur sur le carreau (les séquences animées ou le tout dernier acte où il tombe prisonnier de son concept), de plus la majorité du cast joue le jeu a fond : voir le vrai Depardieu engagé pour juste faire de la figuration pour un rôle de fromager (énorme ce gag :eheh:) et les autres caméos font plaisir (la scène du hold-up a l'amiable avec Bigard, c'te moment d'humour génialement absurde :eheh:). Dommage que la carrière de Baffie ce soit arrêté avec ce fait d'armes, car pour le coup, on sent une vraie sincérité et des envies formelles.

7,5/10


Une itw très interessante de Baffie a propos de l’accueil mitigé du film, ne serait-ce que sur son financement


Re: [Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

MessagePosté: Mar 20 Aoû 2019, 12:52
par pabelbaba
Je crois que je n'ai vu que des extraits de ce truc et tous seuls, ils ne marchent pas du tout. :chut: :eheh:

Re: [Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

MessagePosté: Mar 20 Aoû 2019, 12:55
par Jed_Trigado
Je me rappelle encore très bien de la BA a l'époque où Baffie faisait le tour des plateaux télés et effectivement, je comprends que le public n'ait pas eu envie de se déplacer, jamais on ne l'a vendu sur son aspect méta mais juste sur le fait que le pitch de base était idiot. D'où ma surprise en voyant le résultat final.

Re: [Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

MessagePosté: Mar 20 Aoû 2019, 12:57
par pabelbaba
Il est dispo sur youtube, je regarderais sans doute.

Carbone - 7/10

MessagePosté: Dim 08 Sep 2019, 17:51
par Jed_Trigado
Carbone - Olivier Marchal (2017)


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On pouvait dire qu'on partait de loin avec ce projet, faire un simili-Scarface a la française autour des magouilles sur la taxe carbone avec en plus un casting pas très bandant, j'ai vu plus alléchant. Mais voilà, c'est oublier que Marchal, le polar ça reste son domaine et nous le montre bien.

Déjà la mise en place de la magouille est habilement vulgarisée dans les dialogues (ouf de savoir qu'un tel système brassant autant d'argent pouvait être poreux a ce point), le rythme y est très étudié, on enchaine assez rapidement de la situation désespérée qui s'abat sur Magimel en patron de PME qui veut sauver sa boite, a celle de l'escroc culotté pourvu d'un esprit de revanche sur la vie (la partie concernant sa vie perso est basique mais bien amené). Ensuite, Carbone montre qu'on peut donner un budget correct sur un film de genre et le montrer a l'écran, c'est sobre mais pas téléfilmesque et surtout on croit a la débauche d'argent et d'excès qui entourent les persos (on passe pas son temps dans des apparts austères quoi :mrgreen:). Après ça n'invente pas la poudre en termes de situations, Marchal reste centré sur ses habituelles références (De Palma comme je le disais plus haut qui est ouvertement cité).

Les deux derniers points qui me rendent l'ensemble assez sympathique, c'est les dialogues et la direction d'acteurs n'ont pas été mis de côté : mis a part Idir Chender fatiguant de surjeu, l'ensemble du cast tient la barque (même si Smet sert absolument a rien), si j'avais pensé dire un jour que je trouverais Michael Youn carrément juste dans un rôle (sérieux qui plus est), je ne l'aurais pas cru. Enfin, ça devient rare ce genre de récit raconté en a peine 1h40 sans qu'il ne semble manquer quelque chose, là où d'autres auraient joué la carte de la grosse fresque.

Un polar carré qui pète pas plus haut que son cul, du coup j'attends le prochain film de Marchal avec impatience.

7/10

Re: [Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

MessagePosté: Dim 08 Sep 2019, 18:40
par pabelbaba
Le cast de celui-là est effectivement dégueulasse. Du coup ça rend curieux.

Re: [Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

MessagePosté: Dim 08 Sep 2019, 19:18
par Mark Chopper
La curiosité dans ce cas précis est un vilain défaut.

Re: [Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

MessagePosté: Dim 08 Sep 2019, 19:31
par Alegas
Souviens toi de Doctor Strange pabel. Tu sais qui il faut écouter entre Mark et moi. :mrgreen:

Complètement d'accord avec la critique de Jed : ça ne réinvente rien mais c'est carré et efficace. :super:

Re: [Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

MessagePosté: Dim 08 Sep 2019, 19:36
par Mark Chopper
Oui Pabel, suis ton instinct : mon avis ou celui d'Alegas, fan de Magimel.

Re: [Jed_Trigado] Mes daubes de 2019

MessagePosté: Dim 08 Sep 2019, 19:41
par Jed_Trigado
Magimel est en mode automatique certes, en reprenant son allure de gangster dandy dans Truands, mais il est honorable. Rien que les quelques scènes où il apparait défoncé a l'écran, c'est justifié par le récit mine de rien.