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[oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Sam 26 Jan 2019, 13:14
par osorojo
ENTER THE VOID.

Mule (La) - 5,5/10

MessagePosté: Sam 26 Jan 2019, 13:15
par osorojo
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☉ LA MULE
[ Clint → 2019 ][ 5.5/10 ]
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J’avais pourtant envie de la caresser dans le sens du poil cette mule prometteuse, dernier destrier en date du blondinet virtuose de la gâchette qui a su, au fil de sa carrière, prouver qu’il était aussi habile avec des objectifs et un bout de pellicule qu’il cultivait à merveille sa décontraction si particulière à l’écran.

Seulement, aussi surement que mes tempes perdent peu à peu leur teinte originelle, l’ami Eastwood a pris de l’âge et relativisé dans le même temps ses préoccupations, parfaitement identifiables puisque son personnage, franc des cordes vocales, les porte sans faire dans le sous-entendu.
Elles semblent simplement moins vives qu'à l'accoutumée, le discours politique est présent mais passablement érodé, voir simpliste, l'acteur / réalisateur fait désormais dans la leçon de vie en se faisant l’écho plus fourni d’un Diesel nourrit aux punchlines faciles : le plus important, c’est la famille.

L’intention est louable, et je serais bien malhonnête de dire qu’elle ne m’a pas touché. Quand un bonhomme, qui a tant accompli, te martèle du haut de ses 88 piges qu’il regrette en partie sa vie parce qu’il n’a pas su se focaliser sur ce qui lui semble maintenant le plus important, c’est forcément émouvant. Et quand il conclut tristement avec un « I could buy everything, but i couldn’t buy time », l’effet est là.

Mais la manière avec laquelle Clint déroule sa diatribe est tristement moins convaincante. Redondance des dialogues, lieux communs éculés, il manque à sa mule le panache d’un Million Dollar Baby, la narration efficace d’un Mystic River ou encore l’inspiration visuelle de l’Homme des hautes plaines. Ici l’œil du cowboy solitaire est bien vitreux, impossible de reconnaître sa touche, habituellement faite d’une photographie précise, souvent académique certes, mais éclairée avec goût et portée par un coup d’œil qui fait sensation. Sa mule est, elle, générique, sans envolée formelle, tout juste fonctionnelle, comme pour épouser sa narration on ne peut plus scolaire, qui consiste en une énumération de brefs road trip trop pépères. A part un clébard curieux, un chien fou qui se calme après trois margaritas et deux tueurs à gage au cœur d’artichaut, pas grand-chose à se mettre sous la dents pour sortir d’une piste tranquille qui promettait d’être plus chaotique.

A tel point qu’on en vient à se dire que le point de vue exclusif qu’Eastwood réserve à son octogénaire courageux dessert en partie son film. Aucun personnage n’existe réellement en dehors de ce dernier, sa famille, pourtant élément central, n’est introduite qu’en de rares occasions et par un montage maladroit : la plupart des séquences qui sortent des trajets sous coke donnent l’impression d’être insérées à la va-vite dans la timeline, sortant de nulle part, sans silence ni temps de construction. Du dialogue stéréotypé, puis des échanges encore moins inspirés, et rien d’autre. Et en quatrième vitesse s’il vous plait, que l’on puisse retrouver Earl et son pickup. Du coup, compliqué de s’impliquer totalement quand le cœur du film se met enfin à battre et que papy cokaïne se décide à braver l’interdit pour faire ce qu’il évite depuis 60 piges : se consacrer à ses proches.

Au moment de quitter le ranch pour faire le point, il m’a semblé que cette mule fut un peu fade et le sentiment qu’elle me laisse est à double sens.
Je suis sorti de la séance à la fois amer parce que je n’y ai rencontré ni la sensibilité visuelle d'Eastwood, ni son sens du spectacle, mais pourtant comblé d’avoir pu apprécier une nouvelle fois le jeu du bonhomme : on a tous voulu être Clint quand il dérouillait du salaud avec un cigarillo au bec aussi certainement que l’on espère finir comme lui dans une paire d’années : sévèrement arthrosé et un brin sénile mais toujours blindé de cette classe cool qui l’a toujours défini.

Petites fugues (Les) - 8/10

MessagePosté: Dim 03 Nov 2019, 21:56
par osorojo
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☉ LES PETITES FUGUES
[ Yves Yersin → 1979 ][ 8/10 ]
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Un petit mot pour mettre en lumière une jolie découverte.

Le point de départ de Les petites fugues est simplissime : un employé vieillissant d'une concession agricole, qui semble avoir toujours bossé là, s'offre une pétrolette et avec elle un échappatoire à la prison de son quotidien. Entre émancipation tardive et découverte d'une liberté qui laisse place à l'ivresse, Michel Robin est on ne peut plus touchant en apprenti retraité qui décide de profiter du moment présent, au détriment du labeur qui a rythmé jusqu'ici sa vie. Le voir se la couler douce en embrassant chaque rencontre comme le début d'une petite aventure ludique est un petit délice.

A mi-chemin entre fiction et documentaire, Les petites fugues file le sourire en même temps qu'il émeut. Un petit film mélancolique à mettre devant tous les yeux, je vous encourage à y jeter un oeil à l'occasion, quand vous aurez envie de vous poser un moment devant une petite bobine faussement innocente qui navigue au mélange à 2% entre feel good movie et réalisme tendre.


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Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Dim 03 Nov 2019, 22:53
par pabelbaba
Sympa. Il dure vraiment 2h20?

Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Dim 03 Nov 2019, 23:31
par osorojo
2h10 plutôt mais ué, plus de 2h ^^

Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Dim 03 Nov 2019, 23:41
par Val
Oh, mais ça a l'air calibré pour ma personne ce petit film. :D
Tu aurais un ticket ?

Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Mer 06 Nov 2019, 10:17
par maltese
Ca me fait penser à Alexandre le Bienheureux que j'ai revu récemment, je retrouve un peu le sentiment que j'ai devant ce film dans ta critique. C'est peut-être plus axé comédie, mais il y a tout de même aussi une poésie et un hymne à la douceur de vivre, avec un génial Philippe Noiret et des répliques mémorables comme "Il faut prendre le temps de prendre son temps", ou "Je suis en vacances pour la vie!".

Tentant en tout cas :super:

Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Mer 06 Nov 2019, 10:40
par osorojo
Ne l'ayant pas vu, je ne peux confirmer ou infirmer, mais ça fait longtemps que je veux le voir Alexandre le bienheureux ^^ Je le tenterai bientôt je pense, les pitchs sont en effet assez similaires, même s'il n'est pas question ici de faire l'apologie de la paresse, au contraire.

Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Mer 06 Nov 2019, 12:13
par pabelbaba
A l'époque des panos, je voulais en faire un sur la glandouille et la procrastination, mais passé Alexandre le Bienheureux et La Bostella, ben j'avais pas grand chose d'autre à mettre dedans. :eheh:

Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Mer 06 Nov 2019, 14:38
par maltese
On peut rajouter The Big Lebowski; le film en lui-même n'est pas de tout repos, mais son personnage principal est tout de même un symbole ultime de la glande :mrgreen:

Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Mer 06 Nov 2019, 16:19
par pabelbaba
C'est pas faux... :mrgreen:

Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Mer 06 Nov 2019, 17:00
par elpingos
( Clerks )

Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Jeu 07 Nov 2019, 08:41
par pabelbaba
C'est bon, 5 films, on a notre pano! 8) :mrgreen:

Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Jeu 07 Nov 2019, 11:45
par maltese
J'te rajoute Les Sous-doués et Office Space (avec son titre français qui le fera mieux, 35 heures, c'est déjà trop :mrgreen: ).

(je cherche depuis hier :eheh: )

Re: [oso] Mes bafouilles arthrosées en 2019

MessagePosté: Jeu 07 Nov 2019, 12:16
par Criminale
pabelbaba a écrit:C'est bon, 5 films, on a notre pano! 8) :mrgreen:


Du coup pour rester dans le theme il suffit de se dire tous les jours que tu feras le pano le lendemain ?