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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Lun 20 Juil 2009, 00:33
par Jeff Buckley
Scalp a écrit: Bein moi Depp à part Donnie Brasco et Las Vegas Parano, j'en suis pas fan.


Son meilleur rôle c'est dans Les Noces funebres : il double. 8)

Nan mais il se demerde dans Sleepy.
Et meme si t'aimes pas Edward c'est juste un Dieu dans ce film.
Donnie Brasco c'est la classe ultime.
POC il cabotine un peu trop mais quand on voit le niveau de Bloom dans ce film je vois pas trop quel acteur aurait pu etre bon dans ces metrages...
Tu peux lui reprocher ses choix de films et sa collab avec Tim mais rarement ses perf. Meme dans Sweeney il est bon : qui aurait pu mieux faire ?
Je l'ai aimé dans Neverland (filmde gay sans doute).
Il a sa vraie touch. C'est pas un grand comedien qui s'identifie au perso genre Ledger. C'est un grand acteur. Il met une partie de sa personnalité dans le role. C'est plus simple selon certains mais sa personnalité etant si riche et polymorphe il peut vivre sur ses acquis. Trop parfois. Mais quand je vois Delon... Humhum.

J'attends encore le grand film de Johnny. Son There will be blood par exemple. C'est pas gagné je sais.

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Lun 20 Juil 2009, 06:52
par Niko06
En fait peu importe la qualité du film, il est toujours exceptionnel! Tu oublies Blow, film mineur mais sa performance est énorme, ou Arizona Dream, ou Cry baby...

Mais sa plus grande performance d'acteur, il l'a donnée chez Tim Burton dans un film que tout le monde a tendance à oublier pour je ne sais quelles raisons, le chef d'oeuvre Ed Wood!!

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Lun 20 Juil 2009, 09:26
par zirko
Dire que je n'ai jamais vu ce Ed Wood. :?

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Lun 20 Juil 2009, 09:28
par Scalp
tu perds rien :eheh:

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Lun 20 Juil 2009, 10:30
par Niko06
pfff n'importe quoi! Ed Wood c'est son chef d'oeuvre à Burton, avec Batman Returns 8)

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Lun 20 Juil 2009, 11:40
par Scalp
arrete de mentir :mrgreen:

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Lun 20 Juil 2009, 12:27
par Niko06
alors ça c'est pas mon genre :D

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Lun 20 Juil 2009, 13:45
par Jeff Buckley
Niko06 a écrit: En fait peu importe la qualité du film, il est toujours exceptionnel! Tu oublies Blow, film mineur mais sa performance est énorme, ou Arizona Dream, ou Cry baby...

Mais sa plus grande performance d'acteur, il l'a donnée chez Tim Burton dans un film que tout le monde a tendance à oublier pour je ne sais quelles raisons, le chef d'oeuvre Ed Wood!!

Jme suis pas amusé à passer sa filmo en revue...
Je reconnais avoir oublié Ed Wood et j'estime que c'est l'un des 3 meilleurs Burton et evidemment l'un des tous meilleurs rôles de Depp. J'avais visionné qq jours plus tard Donnie Brasco et Johnny se retrouvait catapuler comme par magie dans mon top 5 acteurs. J'ai amendé mon avis avec le temps et réduit mon emballement. :nono:

SuperGrave - 5,5/10

MessagePosté: Sam 25 Juil 2009, 08:51
par Niko06
SuperGrave
de Greg Mottola

Image

Bon, les teen-movies c'est vraiment pas mon truc alors quand on voit que c'est l'équipe derrière des films comme En cloque Mode d'emploi, 40 ans toujours puceau ou Délire Express qui s'est attaqué à SuperGrave on peut penser que le traitement sera plus "adulte", un peu différent... en fait pas du tout, le film correspond tout à fait à l'idée qu'on se fait d'un teen-movie: des ados dont les seuls centres d'intérêt sont l'alcool et le cul, des gros frustrés d'un côté, d'autres qui s'éclatent de l'autre... bref les bons gros archétypes des familles pour un résultat étrange, parfois très drôle, parfois consternant mais toujours vulgaire et débile... En fait le seul but de ces garçons c'est de tirer un coup, et on va les suivre pendant toute une nuit dans leur quête à la moindre solution qui les mènera à leur graal. Entre situations délirantes et connerie assumée, on atteint des sommets mais c'est rarement passionnant.

Sorte de mélange improbable entre la nuit cauchemardesque d'After Hours et la comédie de base à la American Pie, le film est une succession de dialogues bien trop vulgaires pour être réalistes. Menés par un leader virtuel interprété par Jonah Hill qui en fait des tonnes dans le graveleux et qui accumules les répliques inattendues et franchement énormes mais seulement quand il se sent en position de force, la bande de 3 losers comme on n'en voit pas beaucoup va passer une nuit plutôt mouvementée faite de rencontres insolites... Michael Cera est complètement transparent jusqu'à sa scène avec Becca où il est enfin drôle tellement il est pathétique, par contre des trois c'est bien Christopher Mintz-Plasse qui impressionne le plus en jouant Fogell!

Fogell, ou plutôt McLovin!! Lui il est énorme! Sorte de geek, à la fois timide et carrément excentrique quand il est avec ses potes, il vole la vedette à tous les acteurs à chaque apparition. Il faut le voir angoisser au liquor store, suivant une fille dans le couloir du lycée avec un regard de psychopathe ou se désinhiber complètement lors de la soirée... ce sont de grands moments de comédie. Mais les personnages qui vont se révéler les plus drôles sont des seconds rôles, à savoir le duo de flics (Seth Rogen et Bill Hader). Eux sont extraordinaires! Complètement barges, irresponsables, franchement l'image de la police en prend un coup! Leurs répliques sont extraordinaires (Oh shit! The cops!), ils sont pathétiques à souhait et en deviennent même parfois touchants. Mais avant tout ils sont le véritable ressort comique du film, sans eux ce serait beaucoup moins drôle!

En fait le gros problème de SuperGrave c'est qu'il parle avant tout aux adolescents... si on a dépassé l'âge requis, il nous fera surtout sourire (ou un peu plus si certaines scènes nous rappellent quelques souvenirs...) et on rira vraiment grâce aux personnages adultes ou à des gags burlesque qui font toujours mouche.
Mais c'est pas vraiment le fou rire que j'aurais espéré... de plus le film est trop long, deux heures pour une comédie c'est trop, le dernier acte peine vraiment à conclure en s'étalant à n'en plus finir et la conclusion avec cette déclaration d'amour entre potes est vraiment étrange... Reste quelques très bons moments mais dans l'ensemble ça ne vole pas beaucoup plus haut que tous les teen movies qui inondent les salles. Certes c'est mieux écrit que la moyenne mais bon... peut mieux faire.


5.5/10

Crash - 9,5/10

MessagePosté: Sam 25 Juil 2009, 08:59
par Niko06
Crash
de David Cronenberg

Image

Vilain petit canard dans la filmographie du réalisateur canadien, Crash avait en son temps choqué la Croisette, récoltant tout de même un prix spécial du jury grâce à, en partie, Francis Ford Coppola. Souvent mal aimé, y compris des fans de la première heure du réalisateur (qui n'ont sans doute rien compris à son oeuvre en voyant dans ce film un étrange objet prétentieux), ce film tient pourtant une place essentielle, une oeuvre charnière qui marque un tournant très important... et jamais l'expression "film de la maturité" n'aura pris autant de sens! En effet, toutes les nombreuses thématique de Cronenberg, ses obsessions, étaient jusque là étalées à l'écran sous forme de métaphores par l'utilisation du fantastique et du gore. En adaptant le livre d'anticipation culte de James Graham Ballard, il trouve le matériau de base idéal pour affronter frontalement ses obsessions, les ancrer dans un réalisme cru et signer ce qui est, avec Vidéodrome, son plus grand film. Mais le rythme langoureux et les tendances cyberpunk érotiques en font un film paradoxalement beaucoup plus difficile d'accès...

La mise en place se fait rapidement: un couple à la dérive, à la limite de la séparation... chacun couche à droite ou à gauche avec n'importe qui, à la recherche d'un frisson de plaisir, un plaisir qu'on nous montre presque animal. Un terrible accident de voiture va pourtant tout changer. L'excitation crée par des cicatrices ou par le mélange de chair et d'acier apporte quelque chose de nouveau dans la vie du couple, la rencontre avec une sorte de secte vénérant les accidents de la route et leurs conséquences également... Tout est résumé ici, Cronenberg va s'évertuer à nous montrer un spectacle à la fois malsain car très morbide et destructeur mais aussi terriblement érotique, et pas seulement par le biais des nombreuses scènes de sexe...

En abandonnant toute forme d'univers fantastique, Cronenberg dérange car le second degré est abandonné. Pourtant si sur la forme il y a bien un changement radical de style, qui se traduit par une mise en scène très froide qui se pose en contrepoids d'un propos brûlant, sur le fond on retrouve cette analyse sur le rapport de l'être humain à son corps et sur la mutation de ce dernier. Ici on est face à une mutation qui s'apparente à celle de Tetsuo, un mélange chair/machine qui trouve son apogée lors des accidents, quand le métal entre dans le corps. En fait on se rend compte qu'il n'a pas abandonné ses métaphores et que ces moments de violence sanglante sont des représentations d'actes sexuels extrêmes.

Mais le traitement est plus subtil que dans le film de Tsukamoto, les "mutations" qu'on y voit sont des représentations de notre esprit car elles n'apparaissent pas à l'écran... on ne nous montre que des blessures. Mais à ce fétichisme pour les accidents qui découle de l'évolution technologique, sujet de fond du roman, Cronenberg ajoute sa propre perception d'une société qui court peu à peu à la déshumanisation, principe effrayant mais réaliste, qui modifie considérablement la vision que nous avons de notre corps qui devient peu à peu un simple objet... au même titre qu'une automobile par exemple! On ne s'étonnera pas alors de la façon dont sont traités les scènes de sexe dans le film, sans humanité, sans sentiment, simplement montrés comme des instants de pure jouissance et sans différencier des rapports hétérosexuels ou homosexuels.

Aucune morale, Cronenberg pervertit les principaux fantasmes masculins, la femme et la voiture, et les mélange dans un film bizarre, dans lequel les personnages sembles vides dans une existence qui n'a plus de sens et pour lesquels il ne vont ressentir de sensations vraies que par des expériences extrêmes.
Le constat qu'il dresse sur notre société est sans appel: les hommes et les femmes n'ont plus goût à rien et le plaisir ne passe plus que par l'autodestruction. Il n'y a qu'à voir cette scène où des cascadeurs recréent l'accident mortel de James Dean... ou comment mettre en scène sa propre mort revient au paroxysme du plaisir... Le final est d'ailleurs sans appel et vient confirmer tout cela, le message y est terriblement pessimiste, extrême...

Avec un casting en tous points parfaits grâce à des acteurs tous prodigieux, Cronenberg réussit son entreprise avec brio. Tous ses personnages désincarnés, poussés simplement par leurs pulsions presque animales, font vivre ce tableau désenchanté. L'érotisme est présent dans chaque image, dans chaque rapport homme/femme, homme/homme, femme/femme ou humain/tôle froissée. C'est très dérangeant car il s'agit là d'un sujet pas complètement surréaliste, le corps déshumanisé façon Cronenberg est à la fois effrayant et excitant, un chemin que suivra également Marina de Van quelques années plus tard dans son fantastique Dans ma Peau dans son étude du rapport au corps mutilé...
Mais pour apprécier un film comme Crash, il faut se laisser aller, s'abandonner aux images et aux sensations qui nous font plonger dans cette vision de la folie... Alors cet objet à première vue froid et auteurisant devient une oeuvre majeure et inoubliable.


9.5/10

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Sam 25 Juil 2009, 09:02
par jean-michel
oui pas le genre qui m'intéresse et pour moi les comédies lycéennes , c'est john hughes dans les années 80 qui à fait les meilleurs. Sinon pour johnny deep le film qui ma le plus marqué c'est "the brave" avec marlon brando!! :love:
crash c'est un film dérangeant mais c'est justement ce qui est plaisant! le dépassement de l'interdit morale!

Miami Vice - 9/10

MessagePosté: Sam 25 Juil 2009, 09:08
par Niko06
Miami Vice
de Michael Mann

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Miami Vice, ou comment transformer une série TV des années 80, symbole de la cool attitude en une œuvre définitive, un monument qui prouve une fois de plus que Michael Mann est un des plus grands réalisateurs contemporains. Par la même occasion il démontre que l’une des théories irréfutables du cinéma (pas de bon film sans bon scénario) ne s’applique pas forcément à son travail. Car comme Collateral avec son histoire bateau magnifiée pour en faire un film très fort, le point fort de Miami Vice n'est pas son scénario, convenu et sans surprise. Le charme ne vient pas non plus son duo d’acteurs, la paire Colin Farrell/Jamie Foxx faisant pitié après avoir réuni sur une même affiche Robert De Niro et Al Pacino au meilleur de leur forme. D’autant plus que l’un comme l’autre ont déjà eu de bien meilleurs rôles (le Nouveau Monde et Ray) que ceux de 2 flics des stups à Miami… et pourtant !

Pourtant malgré ces défauts qui handicaperaient n’importe quel réalisateur, Mann réussit l'impossible, en magicien de l’image! Il faut dire que de la part de celui à qui on doit déjà Heat (peut-être le plus beau polar de l’histoire), Ali (le seul vrai bon rôle de Will Smith et un le meilleur biopic jamais tourné), Révélations (son meilleur film), le Dernier des Mohicans, Collateral et Manhunter, ça n’est pas vraiment une surprise !
Une caractéristique de l’œuvre de Mann est que c’est un réalisateur qui affectionne particulièrement de revenir sur ses travaux, ainsi on ne compte plus les director’s cut et versions alternaives de ses films, Miami Vice n'échappe pas à la règle...

Ainsi son téléfilm L.A. Takedown est un véritable brouillon de Heat avec des scènes reprises à l’identique et donc Miami Vice, série TV qu’il a produit et porté avec passion suite à l’échec de son premier long métrage, et qu’il revisite pour le cinéma quelques 20 ans plus tard ! Miami Vice la série c’était le fun avant tout, les années 80, les flics habillés en costume Armani, T-shirt et mocassins au volant d’une Ferrari Daytona 365 ou d’une Testarossa blanche (!), c’est le playboy Don Johnson et Philip Michael Thomas, c’est in the air tonight de Phil Collins, c’est la plage, le soleil, les superbes filles… ça sent bon la détente. Miami Vice le film c’est un autre monde… en partie. Dans le film le playboy devient un bad boy (Colin Farrell, symbole d’auto-destruction), les tenus sont bien dans les années 2000, l’action se passe en majorité la nuit, la ville est le troisième personnage principal… mais Sonny roule toujours en Ferrari et on entend une reprise rock plutôt réussie d’in the air tonight. Nostalgie quand tu nous tient…. Mais au jeu des comparaisons ça s’arrête là, tant le film prend une dimension supérieure à la série, et ce dès l’intro.

Michael Mann annonce vite la rupture, avec la série bien sur, mais également avec ce qu’a l’habitude de voir au cinéma un spectateur basique de blockbuster estival. Car Miami Vice a été vendu à sa sortie comme un gros film tout public, normal car le budget énorme (150 millions de dollars) devait être rentabilisé, ça a été une erreur terrible car le spectateur lambda du mois d’août ne s’attendait pas à ça et le film a été un échec… Pas assez d’action, c’est le reproche qui a été fait, mais comme quelqu’un qui aime le cinéma de Mann n’est pas forcément un spectateur moyen, il sait ça n’est pas du Tony Scott (avec toute l’affection que je lui porte) et pourtant c'est le choc! Miami Vice, version salles, commence sans générique par la scène dans la boîte sur du Linkin Park, les habitués des guitares hyper saturées, des longues notes limites interminables qui faisaient le charme des précédents films du réalisateur sont perdus…

Mais le charme opère vite, impossible de quitter l’écran des yeux tant la maestria de Mann est grande. Et ce qui aurait pu être le naufrage artistique d’un réalisateur de génie (production difficile avec des catastrophes naturelles, remplacement du staff, l’overdose de Colin Farrell, les problèmes d’ego des acteurs principaux, la pression énorme du public, la déception en salles…) devient un des meilleurs films policiers américain depuis Heat !
Michael Mann transforme l’œuvre de base en continuant ses expérimentations à la caméra HD, qu’il maîtrise parfaitement depuis Collateral, ce qui donne au film un cachet unique, une esthétique de documentaire au grain très prononcé où le ciel devient violet quand la nuit tombe, où les corps prennent des couleurs verdâtres et où le spectateur est immergé. Il en profite pour insérer plusieurs de ses thématiques : une histoire d’amour tragique comme dans le dernier des mohicans, des excès de violence soudains comme dans le solitaire, une frontière invisible entre le bien et le mal comme dans Heat… Certains y verront un réalisateur qui se repose sur des réussites passées... J’y vois une volonté de faire du grand cinéma. Un cinéma d’esthète, efficace, violent, réaliste et inspiré.

Les scènes d’anthologie s’accumulent, qu’elles soient impressionnantes comme les 2 grosses fusillades (la première qui s’apparente plus à une exécution est d’une violence inouïe, filmée de la banquette arrière d’une voiture, les corps des passagers sont carrément déchiquetées) ou fugaces comme des regards de Farrell à travers une vitre, des échanges remplis d’émotion entre les 2 flics, ou encore 2 scènes d’amour auxquelles on croit, loin de ce genre de scènes aseptisées qu’on a l’habitude de voir sur grand écran.
Au niveau de l’interprétation, Farrell et Fox jouent juste même s’il manquent cruellement d’expressions, mais leurs rôles n’en demandent pas forcément, mais c’est surtout Gong Li qui porte le film. Ses apparitions sont autant de moments magiques. Sa beauté hante la totalité du film, son personnage calculateur qui finit par se laisser dominer par son désir et par l’amour est de loin le plus complexe de tous, le plus dramatique aussi. Le reste du casting est excellent avec en tête John Ortiz qui campe un José Yero froid et sadique.

S’il n’a pas rencontré le succès qu’il mérite, Miami Vice reste une immense réussite, excellent polar et exercice de style fascinant, il fait partie de ces films qu'on peut revoir en boucle si on accroche. Et la Director's Cut est cette fois un plus, car même si le rythme y est un peu moins soutenu, la relation entre Colin Farrell et Gong Li y est encore plus belle.


9/10

Public Enemies - 9/10

MessagePosté: Sam 25 Juil 2009, 09:32
par Niko06
Public Enemies
de Michael Mann

Image

Voilà LE véritable évènement de l'été! Mann a déjà fait tourner beaucoup de très grands acteurs, cette fois il dirige le nouveau golden boy d'Hollywood, Christian Bale, et celui qui n'a plus rien à prouver tant il a déjà accumuler les performances dans sa carrière, l'immense Johnny Depp, l'acteur le plus doué de sa génération. Il revient également au film en costumes, genre qu'il n'avait visité qu'une fois dans sa carrière, dans le monumental le dernier des Mohicans... Mais cette fois direction les années 30 à la rencontre de John Dillinger, gangster légendaire, connu comme une sorte de Robin des Bois moderne. Le personnage avait déjà été l'objet d'un long métrage de John Milius avec Warren Oates dans le rôle titre, ici le film de Michael Mann ne déçoit jamais. A la fois film de gangster sublime, flirtant entre référence old school et modernisme extrême, et pure jouissance visuelle, s'il n'atteint pas le culte instantané de Heat, il se pose là sans rougir de la comparaison avec les Incorruptibles ou les Sentiers de la Perdition (même si la comparaison avec ces deux-là ne tient que pour l'époque à laquelle se déroule les faits, sur la forme c'est le jour et la nuit).

Alors que Miami Vice avait déjà divisé les spectateurs, entre ceux qui n'y voyaient que du vide et ceux qui ont compris qu'il s'agissait d'un exercice de style définitif, il semble que Public Enemies suive la même voie... La faute sans doute à un style qui dérange. En effet Mann utilise la HD depuis Ali et à chaque fois ça choque une partie du public qui n'arrive pas à se faire à cette image différente. Alors quand en plus on trouve cette esthétique bien particulière dans un film d'époque, ça suffit pour laisser du monde sur la touche... Il est vrai que l'aspect est spécial et pour la première fois ça m'a même gêné sur une scène (la fin de la fusillade dans les bois) qui semblait presque accélérée, le rendu était même proche d'un téléfilm... mais ce sont seulement trente petites secondes qui font de l'ombre au tableau, car pour le reste... qu'est-ce que c'est beau!!!

On avait jamais vu ça! Jusqu'à aujourd'hui les années 30 ne nous paraissaient réalistes qu'à travers des décors et des costumes, grâce à Public Enemies et le réalisme permis par l'utilisation de la HD et de la caméra à l'épaule on se sent immergé dans cette belle époque comme jamais avant! La reconstitution est parfaite jusque dans la façon de s'exprimer, les véhicules, les armes... tout a été traité avec le plus grand soin. Et puis Michael Mann c'est quand même un des plus grands esthètes contemporains, avec l'appui précieux de Dante Spinotti à la photo, le résultat est à tomber... des séquences de braquages aux scènes plus intimistes, ça transpire le grand cinéma à tous les instants. Et bien entendu, pour mettre en scène la longue course contre la mort de l'ennemi public n°1, un homme qui vivait dans le moment présent sans jamais douter une seule seconde de sa capacité à se sortir de n'importe quelle situation, Mann réussit à créer cette sensation d'urgence dans chaque plan, c'est magnifique.

Car dans Public Enemies la tension va crescendo, au fur et à mesure que Dillinger va à la rencontre de sa fin qu'il sait inévitable (et nous aussi) sans jamais le déclarer. Comment tenir le spectateur en haleine quand on connaît tous la fin? L'exercice du biopic historique est toujours difficile car les enjeux sont connus d'avance, et pourtant Public Enemies fonctionne à la perfection, sans aucun temps mort. Bien sur il y a des baisses de rythme, ce n'est pas un film d'action! En fait ce n'est ni vraiment un polar ni un film de braquages... c'est plutôt un portrait, une étude d'un personnage historique à la moralité extraordinaire pour l'époque dans laquelle il vivait, non seulement en marge de la population mais également en marge de la pègre à qui il faisait même du tort...

Et pour réussir un tel portrait, d'une personnalité aussi complexe, il fallait bien le talent de Johnny Depp. Loin de l'interprétation de Oates, il apporte un charme incroyable au personnage, et malgré sa cicatrice c'est une sacrée belle gueule! C'est bien simple, le but de Mann est de rejoindre tous ces grands films de gangsters qui ont fait les beaux jours d'Hollywood et dans lesquels on éprouvait de la sympathie pour des truands. Ça fonctionne à fond pour Public Enemies, Dillinger on l'aime, et les flics qui veulent sa peau on les déteste, un peu comme le peuple américain à cette époque. Depp sort vraiment le grand jeu une fois de plus, il est juste parfait dans ce rôle... tellement parfait qu'à côté de lui le reste du cast fait presque pâle figure! Bale on l'a rarement vu aussi sobre (mais tant mieux ça lui va bien), Cotillard semble vraiment effacée, c'est dommage car son personnage méritait mieux. Les plus petits rôles bénéficient d'interprètes excellents qui auraient presque mérité d'être plus présents... en particulier Stephen Graham qui compose un Baby Face Nelson incontrôlable, Billy Crudup, Bill Camp, John Ortiz, ... quel casting!!

Plusieurs scènes d'anthologie magnifiées par la HD, la mise en scène de Mann qui nous plonge au coeur de l'action sur un rythme de folie et qui se pose calmement dans les moments intimistes. Une histoire d'amour tellement belle car vraie, des sentiments purs, une volonté de vivre le moment présent sans réfléchir à demain... Public Enemies est un hymne à la liberté, thème récurrent dans l'oeuvre de Mann, tout comme l'abolition de cette frontière si fine entre le bien et le mal. Il faut voir l'évolution de ce personnage incroyable qui garde du début à la fin le même code de conduite, la même classe aussi. On peut y voir un parallèle évident avec le personnage de Robert De Niro dans Heat, les deux prononçant d'ailleurs une phrase similaire: "We're having too good a time today. We ain't thinking about tomorrow." Libre à sa façon, il le sera jusqu'à la fin alors qu'il était déjà entré dans la légende, vivant chaque moment avec la même intensité, qu'il s'agisse d'un braquage de banque ou d'une histoire d'amour...

Magnifique portrait d'un personnage hors du commun, Public Enemies ne déçoit pas. Une histoire passionnante, une mise en scène presque en avance sur son temps, une ambiance magique (quelle musique!!!), des acteurs flamboyants avec à leur tête un Johnny Depp divin. La légende de John Dillinger ne pouvait pas trouver meilleure interprétation.


9/10

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Sam 25 Juil 2009, 10:31
par Scalp
no comment ...

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Sam 25 Juil 2009, 10:32
par nicofromtheblock
Ce qui est bien avec Public enemies, c'est qu'il m'a fait réévalué Miami vice à la hausse.
Même si Miami vice n'était pas top, en y repensant, il reste meilleur que ce dernier ...