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Aniki, mon frère - 8/10

MessagePosté: Lun 08 Aoû 2011, 17:53
par osorojo
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Aniki mon frère | Un Yakuza à Los Angeles | 8/10


Ca faisait trop longtemps que j’avais délaissé Kitano, un des réalisateurs que j’affectionne tout particulièrement. Depuis Zatoichi, j’ai un peu laché ses sorties et je ne sais pas pourquoi, mais j’avais laissé également passer Aniki Mon Frère. Certainement craintif de me retrouver devant un sous Kitano, bouffé par un système trop fort pour lui. En effet, Kitano aux Etats Unis, ça décontenance, on est forcément un peu apeuré.

Et bien il n’y a pas de quoi, on est devant un bon cru Kitanesque. Alors pour moi, ce n’est clairement pas son meilleur film, Sonatine et Hana Bi restant chefs de fil avec Kikujiro qui a également une place à part dans mon cœur, mais il tient bien la route et livre la came. Du Kitano sanglant qui remplace les joutes verbales par des règlements de compte bien nerveux à coup de bastos. Les poches de sang repeignent les murs et les hommes tombent en masse sous les traces de poudre d’Aniki et ses sbires. Le pitch est sympa, un yakuza intransigeant préfère s’exiler plutôt que de fusionner avec un clan ennemi et retrouve son frère à Los Angeles. Dès lors, rejoint par son ancien lieutenant, il va commencer une guerre de territoire pour prendre le contrôle et entre en rivalité avec les gangsters déjà en place.

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On va donc voir notre fine équipe franchir les différents échelons du banditisme, éliminant pour commencer des dealers de seconde zone jusqu’à aller se frotter à la mafia. Les différents gunfight sont énormes, spécialement les premiers ou Aniki et son lieutenant font parler leur expérience. C’est sec, sanglant, bien violent, pas de doute, c’est Kitano aux commandes et ça fout la pêche !

Alors bon, c’est dommage que les autres membres du gang soient pas aussi convaincants que Beat Takeshi et Susumu Terajima (qui est lui bien furieux dans son rôle de lieutenant over loyal) même si c’est marrant de voir Foreman dans un autre rôle que celui de toutou d’un toubib boiteux.

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En bref, du bon film de Yakuza qui tâche avec une musique entrainante et des scènes qui prouvent encore une fois que le monsieur gère son sujet. J’ai passé un super moment, ça m’a rappelé pourquoi je suis fan de Kitano et ça m’a carrément donné envie de me prendre Outrages en BR. DAMN le budget est déjà bien défoncé ! (J’ai du coup bien envie de me faire un cycle Kitano pour me revoir certains films genre Sonatine, Violent Cop, Kids Return, Hana Bi et Jugatsu !).

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Lun 08 Aoû 2011, 17:59
par Scalp
Le Kitano que je préfère.

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Lun 08 Aoû 2011, 18:47
par Heatmann
tin aniki ca fait quelque temp que jme dit quejvais me le refaire, apres avoir mater plein de omar epps recement :super:

Impasse (L') - 10/10

MessagePosté: Lun 08 Aoû 2011, 19:41
par osorojo
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Carlito's Way | L'impasse | Poisse en milieu mafieux | 12/10


Quelle baffe. De celle que l’on adore recevoir, non parce qu’elle vous met un coup de sang mais parce qu’elle vous rappelle tout simplement ce que le cinéma évoque pour vous. Carlito’s Way est un film magistral, à tous les niveaux.

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La mise en scène tout d’abord est somptueuse. D’une précision chirurgicale, De Palma manipule l’image comme un orfèvre fond l’or pour le sublimer. Chaque mouvement de caméra est calculé, nécessaire à la mécanique de la séquence qui l’incorpore faisant de l’espace investi par l’image un acteur à part entière du film. Rien n’est inutile, chaque mouvement initié se révèle dans sa suite, à chaque fois aussi surprenante que magique. De palma possède un sens du cadre impressionnant et surtout un sens du mouvement qui tient du génie. Deux scènes sont les témoins de cette virtuosité dont on peut le qualifier. La première, l’une des plus importantes du film, le premier gunfight qui va précéder une heure de dialogue se doit d’être d’une efficacité redoutable dans le sens où elle va donner confiance au spectateur, lui faire comprendre que l’heure qui vient va servir à mettre en place un final monstrueux. Ainsi De Palma prend son temps et tourne cette scène comme si elle était unique, instaurant avec habilité un suspens qui va monter crescendo avec ce petit jeu autour du billard jusqu’à la mise en action de l’ancien Carlito, homme de la situation en tueur efficace et burné. L’autre scène qui me vient à l’esprit est la course poursuite entre Carlito et les hommes de la mafia, qui commence par une séquence de fou tournée dans un train et se termine dans l’escalator de la gare. La caméra virevolte pendant ces séquences telle une danseuse étoile sur scène, donnant encore une fois une fluidité aux personnages et leurs actions qui est vraiment impressionnante. Le générique d’ouverture et la séquence finale qui se répondent à la perfection et terminent le film avec une classe ultime finiront de convaincre les derniers réfractaires que De Palma ne fait pas les choses à moitié.

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A réalisation somptueuse, scénario habile qui sait se faire simple pour mettre à l’honneur le sujet du film : un Carlito en quête de rédemption, à la recherche d’une vie banale dans laquelle suffiraient à son bonheur une famille, un boulot stable et quelques rayons de soleil. Le script est une adaptation de deux romans, Carlito’s Way et After Hours. Il a été écrit en consultation avec l’auteur des deux livres et remanié intégralement pour pouvoir servir de matériau de base au film. On sent vraiment cette implication en amont ; elle a véritablement abouti à cette fluidité qui caractérise le film. On ressent ce boulot de préparation à travers chaque décors, chaque endroit où prennent place les différentes séquences, comme par exemple toutes celles tournées dans la boite de nuit que De Palma a voulu semblable à un bateau, symbolisant ce rêve cher à Carlito. Al Pacino, qui est à l’origine du projet, est habité par son rôle et prête ses traits à son personnage pour ne faire plus qu’un avec lui et nous offrir une prestation qui m’a littéralement envouté. Sa gestuelle, son regard, sa diction, tout est en harmonie pour insuffler à Carlito un charisme ravageur et une classe qu’il emportera outre tombe.

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Le reste du casting lui assure une répartie de haute volée, donnant à l’ensemble une cohérence dans la perfection qui fait plaisir à voir. Penelope Ann Miller est magnifique, sublimée par un script qui lui propose une histoire d’amour qui n’en fait pas trop, simple et belle, juste comme elle. Sean Penn est méconnaissable dans son rôle de pourriture opportuniste dépassée par les évènements et la rancune. Les seconds rôles sont également au top et donnent vie au passé de Carlito avec beaucoup de panache. Mention spéciale à Benny Blanco from the bronx, miroir évident de ce que fut Carlito, un homme dur qui ne fait pas dans la dentelle et sait se faire respecter.

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Carlito’s Way est un film comme on en rêve à chaque fois que l’on appuie sur le bouton rouge de notre télécommande. De Palma nous soigne chaque plan, ne nous entourloupe à aucun moment avec un twist de petit malin ou une histoire qui se complique inutilement et nous livre un chef d’œuvre dont la beauté plastique égale celle de son actrice principale. Un véritable bonheur visuel.

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Lun 08 Aoû 2011, 19:43
par Scalp
attention je lâche ça pour la première fois mais là triple :

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Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Lun 08 Aoû 2011, 19:48
par osorojo
Oh punaise, un combo de Scalp Approved, je suis comblé :mrgreen: 8)

D'autant plus que ça a clairement été une révélation pour moi ce film en matière de mise en scène :) Il m'a vraiment touché, comme peu l'ont fait avant lui :] (Je sais ça fait nian-nian, mais c'est ouf quoi cette claque de malade mental !!). C'est le genre de film qui te donne méga envie de choper une cam et d'aller tourner des trucs, peu importe quoi :bluespit:

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Lun 08 Aoû 2011, 19:51
par Scalp
Ah bein moi c'est top 5 ce film, je m'en lasse pas, le génie de De Palma est à son apogée, alors sur le fond le film est super riche avec des thématiques bien raconté mais putain la forme, c'est un film a montrer à tout ceux qui se disent réalisateur.

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Lun 08 Aoû 2011, 20:00
par Heatmann
jolie le 12/10 et emplement meriter en effet :love: ca fait plaisir a lire ca

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Lun 08 Aoû 2011, 23:50
par osorojo
Ouais mais Scalp il a compté que 10/10 dans le référencement :mrgreen:

Bon après mes 3 Scalp approved, j'vais jouer au vilain canard avec ma prochaine critique. Je viens de voir Forty Guns et même si c'est un film joliment mis en scène, avec des séquences très sympas, j'ai trouvé le tout un peu inégal et les acteurs pas fantastiques ^^ Un petit 7.5 quoi, pas plus Image

Quarante Tueurs - 7,5/10

MessagePosté: Mar 09 Aoû 2011, 00:18
par osorojo
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Forty guns | Amour vache | 7.5/10


Premier film de Fuller que je vois et je dois dire que je reste un peu sur ma faim. Je l'ai vu cité à plusieurs reprises à propos des westerns à ne pas louper et j'ai donc décidé de découvrir le genre avec. Alors c'est sur que le film jouit d'une réalisation inventive, les plans sont travaillés et malins, en témoigne par exemple la capture qui me sert d'introduction à ma critique. Les mouvements de caméra sont très fluides et plusieurs séquences font mouche, le premier duel, l'embuscade et le final étant clairement au dessus du lot. Final qui ne manque pas de fougue en nous prenant complètement au dépourvu. Je parle évidemment du dernier duel, parce que la toute fin est, à mon sens, vraiment moyenne et vient aseptiser ce duel choc.

Le script est également très sympa même si hyper touffu dans la première partie du film. J'ai eu pour ma part un peu de mal à cerner tout le monde, et du coup certaines scènes n'ont certainement pas eu l'effet escompté sur moi étant donné que je cherchais à bien distinguer les différents protagonistes. Mais après une petite demie heure, les enjeux sont clairement définis et tout devient très limpide. J'ai bien aimé certains aspects du script qui vous prennent complètement au dépourvu, vous faisant lâcher des WTF impromptus.

Le problème, et je crois que c'est ce qui a gaché mon plaisir, je m'en rends compte en écrivant la critique, ce sont pour moi les acteurs, que je n'ai vraiment pas trouvé crédibles. En tête de file cette femme forte incarnée par Barbara Stanwyck qui m'a complètement laissé froid (la façon dont elle monte sa monture (chasse cette pensée fallacieuse de ton esprit, de suite !) :/). Étant donné qu'elle est un peu le personnage central du film, ça fout un coup à l'enthousiasme. Les autres m'ayant pas spécialement convaincus non plus, ça m'a un vraiment gêné et je suis resté un peu à distance du film.

C'est bizarre, parce qu'en écrivant cette critique je trouve vraiment beaucoup de points positifs au film, comme son script audacieux qui ne cesse de surprendre et la réalisation de Fuller qui est vraiment ingénieuse (la séquence Charlie Savage est très chouette, le premier duel avec son dénouement inattendu et même toute la séquence chez Jessica, avec les quarante mecs attablés autour de leur patronne) donc je crois que c'est vraiment l'acting, un peu trop appuyé à mon gout, un peu forcé qui a fait que je suis resté un peu froid devant le film. Peut être également cette première partie qui pose vraiment vite tous les persos et la toute fin qui aurait pu ne pas exister. Le film aurait grave gagné en impact s'il s'était fini juste après le dernier duel, sans la réplique de Griff Bonnell.

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 09 Aoû 2011, 00:27
par jean-michel
Carlito's Way | L'impasse

Excellente critique de ce film vu il y a longtemps!! tien a racheter! :super:

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 09 Aoû 2011, 00:31
par osorojo
Le Blu ray est vraiment pas mal. Une belle qualité d'image qui met en valeur le travail photographique fait pour le film. Pas beaucoup de bonus, mais le peu qu'il y a est vraiment intéressant :)

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 09 Aoû 2011, 10:42
par Eikichi Onizuka
L'impasse j'en entend que du bien et je ne l'ai jamais vu. Hop je le mets sur ma liste de film à voir :D
Et si y'a un 12/10, quel film mérite 11/10 ? :mrgreen:

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 09 Aoû 2011, 11:07
par pabelbaba
Pour 40 Guns, si t'as le DVD Carlotta, regarde les bonus qui traitent du montage. Ca m'a appris un tas de trucs et permis d'avoir plus de recul sur ce film qui désarçonne à la première vision.

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 09 Aoû 2011, 13:07
par Scalp
Bein ça va 7,5 comme note.