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Casino - 10/10

MessagePosté: Ven 29 Juin 2012, 11:46
par elpingos
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CASINO
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Martin Scorsese (1995) | 10/10



Masterpiece de Martin Scorsese qui signe ici le film parfait, ample et majestueux, d'une maîtrise totale et portée par des acteurs au firmament.
Après l'échec de son film précédent, Scorsese se redonne les moyens de la réussite : il réunit son équipe des Affranchis, Nicholas Pileggi sur un scénario de mafia, et De Niro et Pesci comme personnages principaux, peut-être le rôle de leur vie, qui trouvent en une Sharon Stone magnifique une alter ego féminine parfaite. Ces 3 là incarnent 3 lions féroces projetés dans une jungle 70s de Las Vegas avec chacun 3 caractères : la majesté pour le 1er, la sauvagerie pour le 2e et la séduction pour la 3e. Scorsese racontent ces 3 destins intimes et dramatiques, entremêlés pour le meilleur et pour le pire dans un schéma d'ascension et de chute; une recette classique certes, mais tellement efficace. Casino est une fresque grandiose de 3h, épopée flamboyante et symbolique, érigée par un orfèvre au sommet de son art qui réussit le croisement des genres : mafia donc, western par moment, documentaire au début (pour coller au plus prés de cette histoire vraie), tragédie, mais aussi radioscopie d'une époque et d'une nature humaine animale et ambigüe. La relative simplicité du récit est donc rehaussée par ce cocktail de styles et surtout est sublimée par la caméra de Scorsese qui enchaîne les scènes d'une beauté hallucinante avec des effets de travellings, de plans séquences et de ralentis. Surtout Scorsese prend son temps, étire ses scènes et magnifie ces décors de lumière, théâtre de fascination.
Grâce à cette perfection à tous les niveaux et à chaque instant, ce film brillant sur la trahison, les jeux de pouvoir et d'amour est un classique immédiat, qui se regarde les yeux écarquillés, le cerveau en ébullition et l' émotion au fond de la gorge. Chef d’œuvre.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Ven 29 Juin 2012, 12:14
par comICS-soon
Putain d'gros approved pour ce putain d'gros film ! :love:

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Empire du soleil - 9/10

MessagePosté: Lun 02 Juil 2012, 14:51
par elpingos
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EMPIRE DU SOLEIL
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Steven Spielberg (1987) | 9/10



Un autre de mes Spielberg préférés et un film qui vieillit très bien en plus de proposer une forme de cinéma, qui n'existe plus vraiment, mélange d'aventures et de drame avec un contrepoint historique. Spielberg a osé prendre le risque de traiter cette histoire avec son point de vue original et marquant. En révélant un jeune acteur, Christian Bale déjà formidable, il choisit de se placer à hauteur d'enfant et de projeter ainsi un jeune héros dans l'enfer d'un camp japonais de la 2nde guerre mondiale. Amblin oblige, on pourrait s'attendre à une aventure enfantine mais la dureté des situations et la toile de fond en font plutôt un drame qui aborde avec gravité les notions de perte, de solitude, d'entre aide et de survie.
Spielberg est certes passionné par la guerre et l'enfance et en les mélangeant ici il ne cède pas pour autant à un romantisme mal venu. Bien au contraire il filme avec justesse des conditions de vie extrêmement dures avec déjà un Bale marqué, cerné, la peau sur les os. Et ce qui donne à ce film une formidable profondeur c'est la fascination constante et presque naïve de ce gamin pour la guerre et pour ces figures adultes, aviateurs japonais ou chefaillons de camp, soldats US ou parents de substitution. Son regard reste toujours rempli d'innocence mais l'image est forte. Car cet enfant est le spectateur-victime d'un monde qui bascule dans la folie et qui impose de nouveaux repères dictés par la survie. En nous emmenant dans les "aventures" de ce gamin-là et en le faisant grandir dans cet enfer qui ressemble presque par moment à un faux parc d'attraction, Spielberg pose une réflexion forte sur le paradoxe de la nature humaine : capable de détruire tout ce qui l'entoure ou au contraire de tout reconstruire grâce à la force de l'imagination.
Un film brillant qui vaut autant pour l'intelligence de sa proposition que pour la qualité de sa réalisation, de son écriture et de son interprétation. Un film enfin qui parle de la guerre sans la montrer, qui parle de la folie des hommes sans les accabler et un film qui prend aux tripes avec son mélange d'horreur et de beauté.

IP5, l'île aux pachydermes - 7/10

MessagePosté: Ven 06 Juil 2012, 11:01
par elpingos
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IP5, L'ILE AUX PACHYDERMES
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Jean-Jacques Beineix (1992) | 7/10



Avant dernier film de Beineix, IP5 est une œuvre totalement atypique, sorte de road movie initiatique et transgénérationnel, qui mélange drame, humour, philosophie et fantastique. C'est peut-être avec Diva le seul film de Beineix que j'apprécie. Ici à travers ce récit il compose une œuvre étrange, baroque et mélancolique, porté par un Yves Montand énorme, dont c'est ici le dernier rôle. Il livre, avec ce personnage de vieil homme des bois mi-sage mi-original, une interprétation assez fascinante, fascinant aussi ses 2 acolytes d'un voyage (Olivier Martinez et Sekkou Sall, très bons). Le petit jeu de tchatche qui s'installe entre eux est assez intéressant. Si certains clichés dans le fond de l'histoire et certains raccourcis scénaristiques sont à déplorer, le film vaut franchement le coup pour les scènes de dialogue entre ces 3 personnages et leurs confrontations, transgénérationnelles et interculturelles. Ça parle d'amour, de vie, de destin et c'est bien rythmé et jamais chiant. Le film est à ce niveau très réussi. Et la réflexion va encore plus loin dans la dernière partie du film à mesure que l'odyssée avance en ajoutant une dimension contemplative et naturaliste. Le récit en s'enfonçant au plus profond de la forêt touche petit à petit au mystique. On n'est certes pas loin du kitsch new age et de la philosophie de comptoir mais Beineix réussit à donner à ces instants de grâce et d'émotion une sincérité vraiment touchante et emporte le film dans des contrées inexplorées du cinéma. Car Beineix est un original et il sait filmer, et grâce à un trio d'acteurs prenant et de très belles images, métaphores de civilisations, il livre une œuvre certes imparfaite, qui pour certains s'avèrera j'imagine complètement opaque, mais qui pour d'autres véhiculera humblement une émotion assez fascinante.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Ven 06 Juil 2012, 11:09
par Heatmann
ah bah j'avais louper t'as critique d'Empire du soleil :super: :love: top 3 spielby de moi ( avec war horse et indy 1 , suivent munich et private ryan pour mon top 5)

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Ven 06 Juil 2012, 13:00
par elpingos
Merci Heat !

Mon top 5 perso (pas tapé) ça serait plutôt : Indy 1, Jaws, A.I., Rencontres du 3e type et Empire du soleil. Pas vu War horse encore... Bientôt logiquement. Mais bon Spielberg c'est quasiment du sans faute...

Cheval de guerre - 8/10

MessagePosté: Sam 07 Juil 2012, 14:07
par elpingos
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CHEVAL DE GUERRE
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Steven Spielberg (2012) | 8/10



Petite critique à chaud du dernier Spielberg. C'est vraiment du très très bon. Bon clairement les reproches que je vais émettre c'est les passages obligés de ce genre de film orienté familial : légère surdose de bons sentiments, musique un peu trop présente dans les moments forts et quelques ficelles d'un point de vue dramatique. Mais à part ça, franchement, c'est vraiment impeccable. Déjà d'un point de vue réal c'est du très très haut niveau. Spielberg confirme s'il en était besoin qu'il maîtrise complètement toutes les palettes de son art. Les scènes brillantes s'enchaînent tout au long du film et même lorsqu'il verse dans le spectaculaire, il le fait sans emphase et sans mauvais goût. C'est vraiment impressionnant. Ensuite son histoire se suit sans aucune perte de vitesse. Les 2h20 du film passent en un éclair, grâce à une gestion du rythme et un renouvellement de l'histoire quasi constant qui enchaîne émotion, action et drame. Tout est parfaitement maîtrisé, sans fausse note, bien aidé aussi par une interprétation sans faille. Bien sûr il ne faut pas s'attendre à un scénario complexe et surprenant, mais le script est suffisamment adulte et équilibré pour qu'on ne puisse que se laisser séduire.
Très beau film donc, grandiose et maîtrisé.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Sam 07 Juil 2012, 15:10
par Heatmann
et ben voila , tu l'as vue maintenant :wink:

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Sam 07 Juil 2012, 15:27
par Alegas
En fait, y'a que Logan qui l'a pas aimé celui là.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Sam 07 Juil 2012, 15:33
par Heatmann
ouai bon lui c'est un cas a part, il ne pouvais pas se le permettre

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Sam 07 Juil 2012, 15:36
par Scalp
Logan y préfère les films à la con avec des perso teubé qui rachète un zoo.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Sam 07 Juil 2012, 15:38
par elpingos
Heatmann a écrit:et ben voila , tu l'as vue maintenant :wink:

Ouaip, à force d'en parler... :wink:

Controverse de Valladolid (La) - 6,5/10

MessagePosté: Dim 08 Juil 2012, 11:30
par elpingos
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LA CONTROVERSE DE VALLADOLID
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Jean-Daniel Verhaeghe (1992) | 6,5/10



Adaptation du roman de Jean-Claude Carrière et scénarisé par ce dernier, La controverse est un téléfilm qui revient sur le débat historique qui divisa l'Eglise en 1550 sur le statut des Amérindiens durant la colonisation. Une assemblée fut réunit et opposa 2 débatteurs, le dominicain Bartolomé de Las Casas (Jean-Pierre Marielle) et le théologien Juan Ginés de Sepúlveda (Jean-Louis Trintignant), arbitré par le légat du Pape (Jean Carmet); le but étant d'interroger la nature humaine des peuples autochtones, pour décider ou non du bien fondé de leur esclavage au regard du Dieu chrétien...
Cette histoire frappe par la justesse des débats et par la sincérité et l'honnêteté intellectuelle des décideurs, interprétés magnifiquement avec passion : Jean Pierre Marielle l'humaniste, Jean-Louis Trintignant le conservateur, et Jean Carmet en animateur et juge divin. Trois interprètes fascinants qui incarnent leurs personnages avec justesse et passion.
Et malheureusement avec le sous-texte du scénario et des dialogues brillants, c'est bien là la seule qualité de ce téléfilm. Car même si on ne peut qu'être admiratif devant les qualités éducatives d'un tel téléfilm (qui rafla à l'époque la majorité des 7 d'or) la mise en scène ne suit pas et le réalisateur rend une copie extrêmement moyenne qui ne rend pas justice aux comédiens. Le décor de huis clos d'église, assez froid par nature, est très mal exploité et les débats sont bien bien trop raccourcis pour en restituer l'éloquence et la solennité. Pire, en ratant le traitement des moments clés de cette controverse, le réal rate sa dramatisation et gâche la puissance formelle du roman d'origine.
Malgré cela, le téléfilm reste tout de même une entreprise très louable et salvatrice, essentiellement portée par des acteurs et des dialogues brillants. Il a aussi le mérite de proposer une illustration de ce débat historique si décisif historiquement, en plus d'interroger forcément sur l'ambition diminuée aujourd'hui des œuvres télévisuelles.
Une œuvre rare et intelligente

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Dim 08 Juil 2012, 14:37
par Alegas
Fais gaffe, d'après un certain modo les téléfilms ne peuvent pas être référencés.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Dim 08 Juil 2012, 14:38
par Scalp
Rho l'autre.