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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 01 Aoû 2013, 22:58
par osorojo
Tu sais, c'est aussi souvent une affaire de moment. Des journées de boulot trop longues, un état un peu moins réceptif suffisent à moins apprécier un film qu'on reverra plus tard à la hausse. Et curieusement, quand je repense à 4 mouches, je ne retiens que les scènes qui fonctionnent, pas les autres (du genre l'intro ou le petit jeu victime/tueur entre la nénette et le psycho quand elle se planque dans l'armoire).

Légende de la libido (La) - 5/10

MessagePosté: Sam 03 Aoû 2013, 16:04
par Jack Spret
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Une comédie basée sur le sexe qui se déroule en Corée du Sud ? Pourquoi pas. Malheureusement, vu la réputation qu'ils ont à ce niveau là, les blagues tombent pour la plupart à plat et relève des boutades de cour de récré plutôt que de la comédie pur jus. Mélange entre contre grivois doté d'une esthétique léchée pour une simple comédie (certains plans sont très beaux) et fable initiatique d'un héros en quête de virilité, La légende la libido se contente d'accumuler gags en dessous de la ceinture en cherchant à se perdre dans des multiples sous intrigues qui ne servent à rien. L'érotisme des scènes allié aux danses tout droit sorties de Bollywood apportent un vent frais aux deux heures du long métrage qui aurait pu facilement durer 30 minutes de moins. Aussitôt vu, aussitôt oublié.

5/10


Dillinger - 7/10

MessagePosté: Lun 05 Aoû 2013, 20:49
par Jack Spret
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Milius a toujours eu une tendresse toute particulière envers les personnages fantastiques et fantasmatiques, au charisme irréprochable. Quoi de plus normal, pour un premier film, que de retracer un faux biopic sur l'âge d'or de John Dillinger, Robins des bois moderne dans une époque où les réputations se forgent au nombre de morts à son actif. Le film est donc un faux biopic car l'on suit tout autant la montée en puissance du gang de Dillinger que la traque de la vermine durant l'ère de la Grande Dépression par l'agent fédéral Melvin Purvis. Les deux hommes étaient fait pour se rencontrer et Milius a parfaitement su saisir l'essence de ses deux personnages, faces d'une seule et même pièce. Par des scènes iconiques (la première arrestation pour Purvis, l'évasion pour Dillinger), le cinéaste a intelligemment montré que les deux hommes, aussi ancrés de chaque côté de la loi qu'ils le disent, peuvent parfois faire acte de cruauté ou de générosité.

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D'ailleurs, il est intéressant de voir à quel point le film ne fait aucune concession dans la violence. Certains personnages principaux, faisant partie des piliers de la bande, meurent sans qu'aucun hommage ne leur soit rendue, qu'aucune scène ne nous montre leur corps. Et les arrestations ne sont pas faites à coups de matraques et de menottes mais sont de véritables arrestations: le bandit ne pourra plus jamais faire de mal (la mort est toujours au rendez-vous). Milius parvient à rendre son histoire particulièrement rythmée grâce à une mise en scène inventive (la caméra qui suit longuement le même personnage durant une fusillade), une bande originale ultra jazzy aux petits oignons et un stock-shot central génial.

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Si ce n'est quelques erreurs de documentation (le FBI n'a porté ce nom qu'en 1935 alors que Dillinger est abattu en 1934), on peut clairement affirmer que Dillinger reste un modèle du genre, largement supérieur au raté Public Ennemies. Le gros point positif du film est bien entendu l'acteur principal ou, du moins, la manière dont il a choisi d'incarner Dillinger et dont Milius a choisi de le représenter (un homme loin du voleur romantique proposé par Mann). La ressemblance physique entre Warren Oates et l'éminent gangster est vraiment flagrante, donnant un air faussement documentaire à la bobine qui termine d'asseoir le film comme la bonne référence à caler entre un Bonnie & Clyde et un Bugsy.

7/10


Bucher des vanités (Le) - 7/10

MessagePosté: Mar 06 Aoû 2013, 15:15
par Jack Spret
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Four monumental lors de sa sorties en salles, Le bûcher des vanités est un De Palma jugé extrêmement mineur alors qu'il possède tous les atours d'un très bon film. Souvent rattaché à des œuvres plus dures et plus crues, l'adaptation du roman de Tom Wolfe (un beau bébé de 700 pages) semble être au service d'un humour décapant et d'une satire sociale qui, bien que rabotée dans la demie-mesure, parvient à sortir des éclairs de finesse dans le traitement des minorités raciales et la lutte des classes. Adoptant le ton de la farce cinglante, la caricature du système judiciaire est à pleurer de rire et on jubile de voir tomber toutes ses têtes couronnées au profit du pouvoir et de l'argent.

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Le cinéaste s'entoure d'un casting au poil, où chaque personnage parvient à vivre malgré les allées et venues dans les différentes sous-intrigues, les coupures visibles au niveau de l'adaptation et les moments de folie qui les rendent si attachants et terriblement humains (le pétage de câble de Sherman, l'introduction de Peter, le sermon du juge,...) grâce à des prestations hors-normes (Tom Hanks et F. Murray Abraham sont mortels !). Avant le tournage, les stars allaient et venaient sur le plateau avant d'être remplacés à tour de rôle et c'est ce joyeux bordel, cette débrouillardise dans le respect du planning, qui donne ce côté certes téléfilmesque mais rafraîchissant et convaincant. Malgré un sujet plus sombre qu'à l'accoutumée chez De Palma, il nous gratifie tout de même d'un plan séquence d'ouverture digne du tour de force (quelle maîtrise !)

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Chaque pilier de la justice à l'américaine (policière et divine) est une vraie caricature, exagérée à l'outrance pour le plus grand bonheur des répliques qu'ils balancent avec panache (la palme revenant au procureur, juif raciste au lead naturel adepte du bon mot). La scène finale où le verdict du jugement est prononcé vaut à elle seule le visionnage du film tant tout ce beau monde s'amuse et où le réalisateur se complaît à filmer un joyeux bordel prendre vie (on pense beaucoup aux comédies de Scorsese). L’accueil critique assassin fait au film relève tout particulièrement de sa capacité à traitement des inégalités raciales aux Etats-Unis (et plus particulièrement à New York) avec moquerie et sans prendre de gants, ce qui n'est pas du goût de l'Amérique puritaine et pudibonde (rien que les attouchements lascifs du couple adultère a du les faire trembler d'effroi, Melanie Griffith étant terriblement excitante dans son rôle de maîtresse insatiable).

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Si les fans du cinéaste pour son côté touche à tout seront aux anges tant Le bûcher des vanités ne ressemble à aucun autre de ses films (hormis ses touches personnelles comme le 360° et le split screen, toujours au rendez-vous), les adeptes de la noirceur inhérente à l'oeuvre de De Palma devront passer leur chemin car si l'humour est grinçant et noir au possible, on reste dans la farce un poil lubrique où il fait bon de taper à coup de bâtons sur les doigts du système judiciaire et de Wall Street.

7/10


Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Mar 06 Aoû 2013, 17:14
par Pathfinder
Tain, je l'adore celui la!

Lone ranger (The) - 7/10

MessagePosté: Ven 09 Aoû 2013, 15:54
par Jack Spret
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Après avoir essoré la franchise Pirates des Caraïbes et l'avoir vidé de sa substantifique moelle, la bande à Verbinski (comprenant entre autres Jerry Bruckheimer et Walt Disney) se penche sur le cas d'un héros typiquement américain, le Lone Ranger. Ce cowboy masqué, accompagné de son fidèle ami Tonto, représente un duo très singulier dans l'imagerie du pays. A eux deux, ils incarnent l'histoire et les traditions séculaires, le yankee cultivé et le Comanche sauvage, la justice et et les Natives Americans. Si le genre se prête à les faire se détester pour nourri des intrigues toujours plus violentes, le divertissement familial les fait se réunir en une équipe soudée où chacun apprend de la culture de l'autre pour donner naissance à une nouvelle définition de la justice. Et de l’exécution punitive du scalp au jugement et plaidoyer d'une cour, le juste milieu est la vengeance dont fera preuve le candide John Reid.

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Le film étant estampillé Disney, le tandem ne nourrira aucunes scènes violentes, la seule pouvant être mise à leur crédit perdant de son impact par l'utilisation de blagues permettant d'adoucir leur acte (la scène de la grange). Mais ce qui est surprenant, c'est que tous les personnages qui graviteront autour d'eux ne subiront pas le même traitement et paraissent tout droit sortis d'un véritable western adulte et mature, les morts expéditives et violentes n'étant jamais suggérées. Même les personnages récurrents sont présents, coincés entre le clin d’œil introduit au forceps (la prostituée incarnée par Bonham Carter qui ne sert strictement à rien) ou le pilier de l'intrigue qui apporte ce souffle sanguinolent à la pellicule (William Fichtner impérial en gangster édenté). Un mélange entre respect du genre et de ses codes et assainissement du contexte pour la cause juvénile (les Comanches passent pour des rigolos fumeurs de pipe).

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Véritable manne financière, le personnage du Lone Ranger a vu déjà moults adaptations sous tous les supports envisageables depuis sa création en 1933. C'est en se réappropriant son univers dans les grandes largeurs (on a heureusement échappé à la 3D) que Gore Verbinski et son sens inné du spectacle tonitruant va pouvoir s'en donner à cœur joie en alignant les scènes d'actions aussi rares que jubilatoires. Rares car le film est terriblement long pour ce qu'il raconte, s'attardant sur de menus détails peu utiles et surexplicatifs plutôt que de laisser l'atmosphère et les personnages agir au lieu de parler. Et si le film s'ouvre et se clôture sur de véritables grands huit aussi bien pyrotechniques que rythmiques (la poursuite en train sur du Rossini est jouissive), l'ennui pointe le bout de son nez et se distille au gré des 149 minutes que dure le long métrage.

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Côté interprétation, on pouvait s'y attendre sans mal, Johnny Depp fait du Johnny Depp. Ou plutôt du Jack Sparrow. A base de mimiques, sa prestation n'a rien d'exceptionnelle et il se contente de surfer sur sa vague de popularité. Un peu à la manière d'Hans Zimmer qui nous ressort ses violons et ses tambours pour tenter d'insuffler un souffle épique qui est noyé dans les tonnes d'images vues et revues que sa musique nous inspire. Arnie Hammer, quand à lui, profite de la chance opérée par son rôle chez David Fincher pour se créer son trou et multiplier les expériences. La figure du playboy dans le blockbuster estival ne lui va pas trop mal et il apporte un vent de fraîcheur au monde poussiéreux du western avec sa bouille de jeune adulte et sa vigueur dans l'action. Mais le gros problème de Lone Ranger provient de la tentative d'apporter de la dramatisation au passé des personnages. Tonto aurait donc mérité un autre interprète que Depp pour apporter cette noirceur propice à son caractère et à sa quête de vengeance. Mais le PG 13 a encore frappé !

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Heureusement que les paysages à fort potentiel sont là pour donner un peu de vie et de profondeur lors de certains scènes décisives (l'attaque nocturne des Comanches, l'envoi de l'éclaireur dans la gorge). Pas aussi intense que promis, pas aussi ridicule que prévue, Lone Ranger se regarde avec grand plaisir sans pour autant appeler à une suite évidente (la fin est d'ailleurs très claire sur ça). Cependant, la filiation méconnue entre le Lone Ranger et le Frelon Vert (déjà adapté par Gondry très récemment) pourrait donner des idées à certains producteurs cupides qui verrait là l'occasion d'opérer un dyptique complètement pourri qui ferait fuir les fans des deux films distincts. Espérons que la soif de l'or ait ses limites.

7/10


Sabre de la bête (Le) - 7/10

MessagePosté: Ven 09 Aoû 2013, 17:48
par Jack Spret
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Second film de Gosha et seconde incursion dans le Japon féodal, le cinéaste prouve que 3 samourais hors-la-loi n'était pas un coup de chance. Alliant toujours une gestion de l'espace intelligente et un portrait de l'ère Tokugawa à la fin de son règne, Le sabre de la bête peut se percevoir à première vue comme une vulgaire série B. Mais les deux opus de Kiba qu'il tournera par la suite montre que ses premières tentatives de chambara soulèvent une critique sociale des plus virulentes. Derrière sa figure de ronin, traqué comme une bête blessée, se cache un fervent adepte du changement. Et si dans le temps présent, l'intrigue se montre assez faiblarde comparé à son premier éclat, c'est dans les flashbacks qu'il faudra aller chercher la véritable force du film, prouvant ainsi qu'il est davantage documenté que ce qu'il ne laisse paraître.

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Fait paria de son clan à cause de ses partis pris et de ses idées novatrices, Gennosuke a une vision trop avant-gardiste pour les chefs de clan et le shogunat, trop friand d'être assis sur un pouvoir qui paraît indétrônable. Et l'idée de Gosha est révolutionnaire, aussi bien dans le traitement de la condition du samouraï que dans sa capacité à rivaliser avec les plus grands noms du genre. Il va mêler la nature à l'homme, transformant ainsi son ronin en une bête sauvage qui n'a que ses crocs pour se défendre (la métaphore est réutilisée plusieurs fois, le titre faisant foi). Ainsi caché dans la montagne, il va fouler aux pieds ce que tant cherche à récupérer. Et si l'or est le pivot du cinéma de Gosha, le fait qu'il le fasse circuler dans la rivière, tel le sang dans les veines des dirigeants honteux, est aussi originale que géniale.

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Mais derrière tous ses beaux atours de second degré de lecture scénaristique se cache un film bien moins réussi que celui dont il souffre la comparaison, à savoir 3 samouraïs hors-la-loi. Alors que ce dernier parvenait à mêler subtilement dramatisation des scènes, caractérisation des personnages et combats maîtrisés, Le sabre de la bête se perd dans son pseudo concept, faisant ainsi se réunir tous les personnages au même endroit dans un final un peu abrupt. Ses facilités de script cachent également de faibles chorégraphies, excusables par le côté honorable bafoué des samouraïs (ils se battent comme des animaux). Les acteurs sont cependant tous très bons et certains dialogues sont d'une justesse qui m'impressionnera toujours.

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Le sabre de la bête reste indispensable pour se rendre compte du talent futur du réalisateur. Bouleversant tous les codes et s'appropriant le genre pour le modeler à sa manière, il s'inscrivit d'emblée comme une valeur sûre à suivre de très près.

7/10


Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Ven 09 Aoû 2013, 18:11
par Dunandan
Très intéressante ton analyse sur le sous-texte narratif du film :super:

Je me rends compte que j'ai raté plein de petits trucs lorsque je l'ai vu, mais bon je l'avais vu sur mon ordinateur faut de mieux ^^.

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Ven 09 Aoû 2013, 20:31
par angel.heart
Ah ça... On connaît tous ce vieux proverbe : "Mate les films sur ton ordi et le sous-texte disparaîtra..." :chinese:

:mrgreen:

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Ven 09 Aoû 2013, 22:09
par Mark Chopper
:eheh:

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Ven 09 Aoû 2013, 22:11
par Dunandan
Salaud :eheh: !

(Ben ils parlaient tout le temps, j'avais les yeux virés sur les petits sous-titres :chut:)

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Ven 09 Aoû 2013, 22:19
par Mark Chopper
Quelle idée aussi de lire tous les sous-titres...

On dirait ceux qui ne comprennent pas l'intérêt de la VO : "Ah bah je ne peux pas regarder un film et lire en même temps !" :eheh:

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Ven 09 Aoû 2013, 22:46
par Dunandan
Ouais mais il est en japonais ce film bande de buses :eheh: !

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Ven 09 Aoû 2013, 22:55
par Mark Chopper
Et ? Je peux mater un film dans une langue que je ne comprends pas en zappant quelques sous-titres, ça ne m'empêche pas de bien le comprendre.

Un bon film pourrait même être compris en VO pure.

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Ven 09 Aoû 2013, 22:56
par Scalp
Exagère pas non plus Mark.