Star Trek 6/10« Une franchise sent le cramoisi, faut appeler J.J ! » Voilà donc, à peu de choses près, le leitmotiv actuel des producteurs à Hollywood.
Après avoir remis sur pied la franchise Mission impossible et avant de s’atteler au lifting de Star Wars, le p’tit binoclar s’est penché sur le cas Star Trek. Ringardisé par des décennies de pyjamas jaunes et de films à la qualité très aléatoire, la série végétait au fin fond d’une cave de la Paramount. Mais c’était sans compter sur la nouvelle poule aux œufs d’or, réanimateur en chef des sagas cramées jusqu’à l’os. J.J a bien compris que pour se faire aimer de tous, il fallait brosser dans le sens du poil tant les fans hardcores que les profanes. On pourra donc lui reconnaitre cette qualité de fédérer des publics hétérogènes. Mais pour cela, le bonhomme doit disposer de moyens conséquents. Et fort de son passé sur des séries à succès pour midinettes, il réussit à débloquer, très facilement, de belles enveloppes lui permettant de calibrer ses produits. Car au-delà du simple faiseur, J.J est surtout une machine à engranger du pognon respectant scrupuleusement un cahier des charges formaté pour emporter le jackpot à chaque fois. Pas de surprise donc, le reboot de Star Trek sera un succès !
Et même au-delà d’un certain cynisme vis-à-vis du réalisateur, je dois reconnaitre qu’il s’agit d’un divertissement de qualité. Le film n’est pas un chef d’œuvre (
écriture facile, casting de belles gueules horripilant) mais je dois lui concéder son sens du rythme (
impossible de s’ennuyer) et une esthétique renversante (
énorme maitrise des sfx). Conçu pour être apprécié par toute la famille, il faut quand même se coltiner quelques belles concessions. Ca commence donc par les acteurs et hormis Simon Pegg (
seul et unique bon ressort comique) et Eric Bana (
charismatique à souhait alors que je le traitais d’endive il y a peu), le reste pue le casting pour attirer le jeune. Comprenez, j’ai une belle caboche mais pas plus. Autre point irritant, un je ne sais quoi de ton léger, assimilable à du soap familial qui vérole le film lorsque ça ne pète plus à l’écran. Cela reste discret mais suffisamment perceptible pour agacer un brin.
Blockbuster propret de son état, Star Trek 2009 reste un joli tour de force visuel, aussi généreux que droit dans ses pompes . Ce qui est déjà pas mal à une époque ou le sens du spectacle semble être une denrée de plus en plus rare.
Pour le plaisir, mais en faisant abstraction du vert bien sur!