Autant j'avais hésité à faire une critique pour les deux précédents films tant il m'a semblé que tout avait été dit à leur sujet, autant là ça s'impose tellement ce troisième opus se révèle comme la plus belle conclusion qui soit, l'occasion donc d'exprimer toute l'affection que j'ai pour cette trilogie qui compte certainement parmi l'une des plus attachantes du cinéma à mes yeux.
Toy Story 3, comme les deux épisodes précédents, résonne comme une invitation à la nostalgie, un hymne aux jouets devenus
miscats avec le temps alors qu'ils étaient tout le centre de l'attention de l'enfant (mais qui retrouvent finalement un véritable sens à l'existence), ainsi qu'à la communauté. Mais évidemment, vu qu'Andy est devenu un jeune adulte, tous ces ingrédients qui ont constitué la saga se retrouvent prise dans un nouveau contexte, plus déprimant que jamais, à savoir la garderie pour enfants, organisée comme une véritable mafia où les non-élus ont une date de péremption vu la manière dont ils sont traités. Et je suis également étonné par la noirceur de certains passages ou personnages (pour le genre), tels que ce bébé en plastique oublié sur une autoroute ou la poubelle pensée comme la porte de sortie ultime.
Et il s'agit aussi du film le plus abouti de la trilogie formellement parlant, l'animation est criante de fluidité et la modélisation atteint un niveau de réalisme qui n'a pas trop à rougir face aux productions actuelles, sans oublier un humour ravageur et bourré de méta-références en rapport avec les jouets (comme Buzz en mode espagnol et Mr Patate qui utilise ce qu'il peut trouver pour y mettre ses accessoires
). En termes de rythme c'est aussi un sans faute, c'est plein d'idées puisées de partout (lorgnant entres autre vers le film noir, le western, et la SF) mais constituant au final un ensemble homogène (le plus bel exemple étant l'intro qui est un super hommage au ciné de genre ainsi qu'un hymne à l'imaginaire).
Bref,
Toy Story 3 est le genre de divertissement total, à fois profond, inspiré, dynamique, et attachant que l'on aimerait voir plus souvent, mais qui nous met aussi la boule au ventre, car ça parle de nous, de notre enfance, de notre évolution, et des séparations nécessaires avec les choses qui donnaient un sens à notre existence (et inversement pour les jouets). Mais là où c'est beau et optimiste de la part de Pixar, c'est que le fil de la communauté n'est pas complètement rompu et qu'il continue à exister, sauf que sera sans nous, adultes.
Note : 8.5/10