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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

MessagePosté: Ven 26 Oct 2018, 19:55
par Alegas
Oui pardon c'était l'original dont je voulais parler.
A la base j'étais partant pour le découvrir aussi, mais vu ta critique je sens que la note sera pas si différente de cette version.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

MessagePosté: Ven 26 Oct 2018, 21:13
par lvri
Ouais, pas sur en effet.

Fanfaron (Le) - 6,5/10

MessagePosté: Dim 04 Nov 2018, 16:39
par Alegas
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Il sorpasso (Le fanfaron) de Dino Risi
(1962)


Premier film de Dino Risi que je découvre, et je suis plutôt convaincu. Sans y voir un classique instantané, c’est un film qui m’a vraiment surpris à bien des égards, et d’autant plus que je ne savais strictement rien de l’histoire avant visionnage. Pour le coup, c’est vraiment un road-movie dans ce que le genre a de plus pur : en plus de proposer un voyage géographique pour le spectateur, on développe avant tout un voyage intérieur, une évolution constante des personnages, et dans ce cas précis c’est réellement le moteur du récit. On suit donc deux protagonistes que tout oppose : l’un est le charmeur à l’italienne, grande gueule qui va forcer un jeune étudiant timide à la vie professionnelle toute tracée à le suivre durant 24 heures dans la campagne qui borde Rome. D’un postulat de base tout simple, et qui aurait pu être simpliste entre les mains de beaucoup de scénaristes, Risi propose une histoire où les deux personnages, deux clichés ambulants, vont se transformer peu à peu sous nos yeux, l’un s’inspirant de l’autre, et vice et versa. Cela peut paraitre idiot, mais c’est finalement un exercice assez difficile à réaliser en gardant ses personnages convaincants, et pour le coup Risi y arrive particulièrement bien : en plus d’avoir une évolution logique, avec les conséquences que cela apporte (le final, prévisible mais évident), ça permet aussi d’avoir énormément de scènes où les personnages, et notamment l’étudiant, vont se remettre en question à travers les interactions sociales de celui qui peut être considéré comme son parfait contraire.

Un pur road-movie donc, mais qui doit beaucoup aussi au témoignage de l’Italie du début des années 60 qu’il apporte. On y confirme nombre de clichés, mais c’est toujours au service d’un dépaysement garanti et qui vient poser les bases de la comédie à l’italienne, genre qui s’épanouira complètement les années suivantes. Si côté réal je n’ai rien remarqué de transcendant, le film vaut vraiment le détour à mon sens pour sa direction d’acteurs, et notamment du duo : si Vottorio Gassman vole quasiment chacune des scènes du métrage, Jean-Louis Trintignant n’est vraiment pas en reste, et ça me surprend d’autant plus que c’est un acteur qui, généralement, me laisse assez froid en terme d’interprétation et de présence. Alors que là, le rôle d’étudiant sans vie sociale lui va à merveille, et chose étonnante son doublage italien ne m’a jamais gêné. Et puis mention spéciale à la jolie Catherine Spaak qui séduit le spectateur en l’espace de quelques plans. Pas un grand film à mes yeux, mais assurément un road-movie solide et intéressant à analyser.


6,5/10

Septième sceau (Le) - 3/10

MessagePosté: Mar 06 Nov 2018, 18:40
par Alegas
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Det sjunde inseglet (Le Septième Sceau) de Ingmar Bergman
(1957)


Bergman jusqu’ici ça a été la confirmation de ce j’imaginais avant de m’attaquer à sa filmo : du film au facteur chiant poussé à fond les ballons avec une forme pas trop mal, et c’est pas avec ce soi-disant chef-d’œuvre que je vais changer d’avis. Car bon, autant Persona et La nuit des forains avaient su retenir mon attention via quelques aspects (la forme expérimentale pour l’un, la prestation des acteurs pour l’autre), autant là dès les dix premières minutes je savais que je n’allais pas mettre la moyenne tellement ça va dans le délire filmique que j'exècre. Pourtant le potentiel est là : un film en plein Moyen-Âge où un chevalier arrive à convaincre la Mort de lui laisser plus de temps à vivre, le temps d’une partie d’échecs qui lui permettra de traverser des contrées ravagées par la Peste. Malheureusement, c’est réalisé par Bergman, et donc déjà le Moyen-Âge c’est un peu à la façon dont le pense Rohmer, et donc devant cette reconstitution en carton on pense soit au Chevalier de Pardaillec, soit au spectacle de fin d’année d’une classe de maternelle. J’ai rien contre le minimaliste, mais encore faut-il que ce soit bien géré, et là on sent bien que Bergman s’en contrefout de ses décors.

Le truc, c’est que ça ne touche pas que l’environnement, et donc il faut voir le jeu des acteurs qui donnent l’impression de ne pas trop savoir où ils sont. C’est bien simple : seul Max Von Sydow a l’air habité par son personnage, le reste, des troubadours à la Mort, c’est du récitation de textes. Et puis vient le rythme du film : ça dure 1H30 mais ça donne l’impression d’en faire le double, et forcément quand il n’y a pas grand chose à raconter ça n’aide pas vraiment. Car bon le propos sur la religion et la Peste, non seulement il y a bien mieux ailleurs, mais surtout ça ne prend finalement qu’une petite portion du métrage, et à côté de ça on doit se taper des storylines improbables comme celle du troubadour qui va se taper la femme du forgeron. J’ai vraiment eu l’impression de mourir à petit feu devant ce truc donc je ne comprend décemment pas la réputation, et au final même la forme de Bergman ne m’aura pas sauvé l’expérience : on trouve bien quelques jolis plans, mais globalement le film souffre de son côté ultra cheap, et c’est pas en jouant sur les contrastes du noir et blanc que ça va cacher la misère. Pour Bergman, je crois que je tenterais peut-être un jour Les fraises sauvages, mais après je m’arrêterais là histoire d’éviter de perdre mon temps.


3/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

MessagePosté: Mar 06 Nov 2018, 18:59
par Mark Chopper
J’ai vraiment eu l’impression de mourir à petit feu devant ce truc donc je ne comprend décemment pas la réputation


Idem. Et dire que je l'ai vu à la même époque que Stalker...

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

MessagePosté: Mar 06 Nov 2018, 19:15
par Val
Donc si vous n'aimez pas, c'est forcément nul ?

Alegas a écrit:Pour Bergman, je crois que je tenterais peut-être un jour Les fraises sauvages


Judicieuse idée, c'est clairement le meilleur pour commencer.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

MessagePosté: Mar 06 Nov 2018, 19:21
par Mark Chopper
Donc si vous n'aimez pas, c'est forcément nul


J'ai dit ça ?

(question rhétorique)

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

MessagePosté: Mar 06 Nov 2018, 19:22
par Val
Non, c'est vrai, mais c'est un peu ce qui ressort de la critique. (Et la référence à Tarkovski que tu me ressort souvent n'aide pas :mrgreen: )

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

MessagePosté: Mar 06 Nov 2018, 19:25
par Alegas
Il y a des films qu'on peut ne pas aimer et dont on peut quand même comprendre la réputation, c'est mon cas par exemple avec Kurosawa.

Mais là, franchement, je vois vraiment pas où est le grand film.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

MessagePosté: Mar 06 Nov 2018, 19:27
par Val
Après, ce n'est pas forcément le Bergman que je préfère mais je ne comprends pas sa réputation de cinéaste chiant/austère qu'il se traîne. A titre de comparaison, je trouve que Bergman est l'anti-Haneke par excellence.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

MessagePosté: Mer 07 Nov 2018, 12:13
par Mr Jack
Mark Chopper a écrit:
J’ai vraiment eu l’impression de mourir à petit feu devant ce truc donc je ne comprend décemment pas la réputation


Idem. Et dire que je l'ai vu à la même époque que Stalker...


Comment tuer mon envie de découvrir le film. :eheh:

Anon - 5,5/10

MessagePosté: Mer 07 Nov 2018, 14:42
par Alegas
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Anon de Andrew Niccol
(2018)


Il commence à être sérieusement loin le temps où je plaçais des espoirs dans les projets d’Andrew Niccol. Le bonhomme a beau avoir des budgets pas dégueux (20 millions pour celui-là) et des acteurs solides à sa disposition, il peine encore à livrer des métrages à la hauteur de ses débuts. Comme In Time, avec qui il partage plus ou moins les mêmes qualités et défauts, Anon commence avec un concept prometteur : dans un futur proche, les yeux humains sont dotés d’un système informatique où absolument tout est analysé, permettant ainsi de contrôler aussi bien les délits que les informations, jusqu’au jour où un inspecteur est confronté à un hacker qui peut contrôler et modifier ce que les autres voient. De ce postulat de départ, Niccol livre un film d’anticipation plutôt plaisant, mais qu’on sent assez limité dans sa proposition. Visuellement déjà, si le fait que le film soit terne et minimaliste ne soit pas spécialement gênant (c’est le cas de la plupart des films du réal, ça fait clairement parti de sa patte), le gimmick du POV tourne assez vite en rond. Ça surprend les premières fois, puis après c’est tellement utilisé que ça en devient redondant, d’autant que formellement c’est vraiment pas dingue, ça fait très maniéré et trop propre, comme un giallo (l’arme du tueur toujours au centre de l’écran, mouvements trop fluides, jamais on a l’impression de voir réellement à travers un œil humain), là où il aurait certainement fallu quelque chose de plus réaliste.

Côté script, là aussi ça joue un peu trop rapidement les cartes, et passée la scène dans le métro le film ne surprend guère et gère assez mal ses révélations (la découverte de l’identité du bad guy c’est très mal amené et ça tombe comme un cheveu sur la soupe). Encore une fois, il y a du bon concept (le climax à base de court gunfight à l’aveugle) mais Niccol en fait le strict minimum. Clive Owen c’est un acteur que j’aime beaucoup, mais là il est en mode automatique, ni bon ni mauvais, pour le coup côté casting la surprise vient plutôt d’Amanda Seyfried, actrice pas géniale au demeurant mais qui est convaincante ici en femme fatale, et puis sa jolie plastique est dévoilée le temps de quelques plans et ça c’est toujours un bon point :mrgreen: :love: . Bref, c’est toujours pas avec ce film que Niccol va confirmer, et de mon côté je pense qu’il n’y a désormais rien à attendre du bonhomme, au mieux du film sympathique à regarder mais oubliable, ou alors du script pour d’autres réals (il co-signe le prochain Ang Lee, à voir ce que ça peut donner).


5,5/10

Sonatine, mélodie mortelle - 4/10

MessagePosté: Ven 09 Nov 2018, 18:21
par Alegas
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Sonachine (Sonatine, mélodie mortelle) de Takeshi Kitano
(1993)


Bon je crois que là j’ai la confirmation officielle : Kitano, c’est loin, très loin d’être ma came. Pourtant, c’est pas faute de bien comprendre l’intention, et sur le papier cette histoire de yakuzas qui doivent se mettre à l’écart après un coup qui n’a pas bien tourné aurait pu me plaire, mais comme très souvent au cinéma, c’est pas tant le scénario qui compte que la façon dont il est traité, et là clairement le traitement à la Kitano ça me laisse complètement indifférent. Déjà sur la mise en scène, c’est à mon sens simpliste au point que ça donne l’impression que la forme est mise de côté. A l’exception de quelques mouvements de grue, qui sont généralement les meilleurs plans du film (la séquence des sumos, le plan où Kitano rentre dans le building pour en finir), c’est du plan fixe tout ce qu’il y a de plus bête, et même pas travaillé avec ça, c’est généralement l’acteur au milieu du cadre, avec une photo simpliste, bref à nouveau j’ai beaucoup de mal à voir en Kitano un formaliste. A la limite, il y a bien la scène de l’ascenseur que j’ai trouvé intéressante, mais c’était plus pour une question de montage qu’autre chose.

Mais il y a aussi la question de l’interprétation, et là c’est réellement le point qui m’a agacé dans ce métrage. Encore plus que dans Hana-Bi ou Aniki, j’ai sans cesse eu l’impression de regarder un film sur des demeurés. Je comprend bien l’intention de décalage, avec des persos mutiques et sans émotions alors que des carnages sont faits autour d’eux, mais soit c’est censé provoquer une réflexion et dans ce cas j’ai envie de dire que le film tourne rapidement en rond, soit c’est censé faire rire et là pour le coup c’est complètement raté sur moi. Au mieux, j’ai eu quelques sourires esquissés, mais c’était plus souvent sur des situations (la grenade dans la voiture) plutôt que sur les dialogues ou le jeu d’acteur. Je veux bien comprendre que ce soit une patte liée à son réal, mais bon voir Kitano et ses collègues tirer la gueule pendant 1H30 c’est clairement pas mon trip, et la soi-disant poésie qui en découle ne me touche aucunement. La musique d’Hisaishi, je vois pas trop ce qu’elle a d’exceptionnelle, je préfère nettement son travail chez Miyazaki, là je ne retiens aucun thème. Bref, je sens que je vais arrêter les frais là avec ce réal : là où chez un Kurosawa je trouve parfois des films qui se distinguent des autres, là j’ai vraiment l’impression de voir le même film chiant et joué de la même façon. Dans le meilleur des cas, si je trouve la motivation, je tenterais un jour L’été de Kikujiro, mais c’est pas demain la veille.


4/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

MessagePosté: Ven 09 Nov 2018, 18:48
par lvri
Dommage que tu n'accroche pas.
Pour le jeu de Kitano, je trouve que ce type fait énormément passé d'émotions sans broncher. On peut ressentir autant de colère que de tristesse sans aucun artifice. Ça reste un ressenti très personnel évidemment.
Tu n'as pas aimé le thème final de Hisaishi ? Peut-être trop eighties voire nineties dans la sonorité ?

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2018

MessagePosté: Ven 09 Nov 2018, 18:52
par Alegas
C'est peut-être les sonorités effectivement, je préfère quand il part dans quelque chose de plus symphonique. Là c'est trop épuré pour moi.