Wassup Rockers, Larry Clark (2005)
Première fois que je regarde un Larry Clark, le connaissant surtout par le biais de Gus Van Sant, avec qui il partage ce même intérêt de filmer l'adolescence à la manière du "Cinéma-vérité", dans leur quotidien, en nous faisant donc suivre des tranches de vie qui n'ont apparemment pas de fil narratif fixé d'avance, avec des acteurs amateurs. A la base, ce n'est pas trop ma came, mais j'avais bien apprécié la proposition d'
Elephant de ce dernier. Mais je dois dire que je suis resté circonspect par le manque de subtilité de ce film, avec de gros clichés qui traînent sur les communautés ethniques, alors que l'intention du cinéaste serait justement de s'en démarquer. C'est vrai que c'est assez réussi pour ce qui concerne ces latinos qui ne partagent en rien les stéréotypes qu'on pourrait leur prêter, mais d'autre part les traits sont durcis pour les autres, au point que ça en devient réellement irritant. Sinon, j'ai apprécié la liberté de ton qui se dégage peu à peu de cette bobine, nous faisant ainsi adhérer à la mentalité "rock" de ces jeunes qui au fond ne se soucient que de vivoter sans trop réfléchir à leur style ou leurs motivations. Malheureusement, ça devient rapidement lassant sur la durée. Larry Clark a une de ces obsessions dérangeantes pour filmer les poils pour évoquer la puberté, et entre le jeune moustachu de 14 ans (ils le sont tous d'ailleurs, et c'est bien moche) qui chope à chaque fois des meufs, du skate, et puis vers la fin, un épisode "400 coups" qui se conclue sur un petit clash assez symbolique entre le ghetto et Beverly Hills, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent (il faut dire qu'ils glandent beaucoup, ce sont des adolescents quoi), faute par exemple de personnages plus caractérisés auxquels on pourrait s'attacher davantage (quelques scènes de complicité se démarquent quand même du lot), et peut-être d'une histoire plus consistante ou prenante (finalement c'est assez gentillet dans la forme, ça flirte avec les limites sans trop les dépasser). Une expérience de cinéma mitigée pour ma part, et ce n'est pas ce genre de film qui va me rendre nostalgique de cette période bien ingrate.
Note : 4/10