[Val] Mes Critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Désaxés (Les) - 8/10

Messagepar Val » Ven 25 Juil 2014, 10:41

LES DÉSAXÉS
The Misfits
- John Huston - 1961

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Aujourd'hui plus connu pour le côté mythique qui l'entoure, le film étant le dernier d'une bonne partie de ses interprètes, The Misfits est en quelque sorte le champ du cygne d'un certain cinéma américain et le portrait magnifique de personnages en marge, détruits et qui tentent d'oublier leurs blessures de différentes manières. En tête d'affiche, Marilyn Monroe, magnifique dans un rôle qui lui sied à merveille. En effet, on sait que l'actrice a énormément souffert de son image de bimbo écervelée et qu'elle rêvait qu'on lui offre un grand rôle dramatique qui lui permettrait d'exprimer sa fragilité et sa personnalité. C'est son époux d'alors, Arthur Miller, qui lui offre enfin ce rôle, une jeune femme fraîchement divorcée qui tente d'oublier son désespoir en s'enfuyant avec les premiers hommes venus.

A ses côtés, trois hommes donc, qui cachent chacun des blessures dans leur passé qui se révélera au fur et à mesure. Mais, pourtant, c'est clairement le personnage de Marilyn qui apparaîtra le plus sincère. C'est la seule qui refuse de se résoudre au cynisme, à être aigri. Elle est la seule qui tient à conserver ses idéaux, sa sensibilité et à ne pas se laisser bouffer par le désespoir. La scène où, après que ses compagnons aient capturer des chevaux sauvages, elle se met à leur hurler qu'ils sont des salauds en plein désert est bouleversante. On sent qu'elle ne joue pas totalement et qu'elle fait appel à son histoire personnelle pour trouver la note juste, qu'elle fait appel au souvenir des épreuves qu'elle a traversée et qui seront sans doute responsable de son suicide quelques mois plus tard. John Huston met magnifiquement en scène les décors du Nevada pour offrir un film profond, juste, sincère et bouleversant.

8/10
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Ven 25 Juil 2014, 13:53

C'est cool que tu critiques un John Huston, je posterai en rentrant mon avis sur le très chouette Fat City du même homme que j'ai vu hier :mrgreen:

Il a l'air sympa en tout cas The Misfits ! :super:
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 26 Juil 2014, 08:54

Monroe + Huston, un beau combo :D. Il me tente depuis un certain bout de temps, je finirai par le voir ^^.
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Sam 26 Juil 2014, 09:54

Je l'avais vu au forum des images celui-là, avec une présentation de jenesaipluki.

En effet, c'est une expérience spéciale avec un thème bizarre, des acteurs à contre-emploi et une résonnance particulièrement forte pour certains d'entre eux.
Image
Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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2046 - 7/10

Messagepar Val » Mar 29 Juil 2014, 09:51

2046
Id.
- Wong Kar-Waï - 2004

Image Image Image


En voyant 2046, la filiation avec d'autres films du cinéaste est évidente. On pense évidemment au précédent In the Mood for Love dont on devine que le personnage de Tony Leung est le même ici (une scène fait même explicitement référence à ce prédécesseur) mais on pense aussi à Nos Années Sauvages pour ce personnage passant de bras en bras ou encore à Chungking Express par les retrouvailles entre Tony Leung et Faye Wong. Ces éléments peuvent constituer une faiblesse pour le film, certains pourront ainsi trouver que le film radote des éléments que Wong Kar-Waï avait déjà exprimé d'une manière beaucoup plus spontanée et sincère à l'époque où il n'était pas devenu le « grand cinéaste célébré par la critique ». D'autres y verront un aboutissement formel et thématique.

Pour ma part, je suis assez mitigé et me range peut-être plus du côté de la première catégorie. Pourtant, difficile de rester de marbre devant cette nouvelle histoire d'amours contrariés vue par l'intermédiaire de cet écrivain de seconde zone passant de femmes en femmes sans réussir à se stabiliser avec l'une d'entre elles. Là où il me semble toutefois que le cinéaste apporte une nouveauté, c'est dans l'évocation du rôle des femmes dans son processus créatif, les amantes de Tony Leung devenant les héroïnes de ses romans de science-fiction (où l'on pense à Snowpiercer). A ce titre, le mélange réalité/fantasme fonctionne à merveille et permet à Wong Kar-Wai de se lâcher encore plus sur la forme et permet à 2046 d'être probablement son aboutissement formel. Peut-être cela se fait il à l'encontre de l'émotion, mais il demeure que 2046 reste un très beau voyage.

7/10
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Jeu 31 Juil 2014, 23:35

Juillet 2014

Films vus : 25
Nb de découvertes : 18
Revu : 7

100) Bunny Lake is Missing (Bunny Lake à disparu) de Otto Preminger (1965) [DVD, VOST] : 8,5/10
101) Shadow of a Doubt (L'Ombre d'un doute) de Alfred Hitchcock (1943) [Blu-Ray, VOST] : 5/10
102) Doctor Zhivago (Le Docteur Jivago) de David Lean (1965) [Blu-Ray, VOST] : 6/10
103) Dead Man de Jim Jarmusch (1995) [DVD, VOST] : 8/10
104) East of Eden (A l'Est d'Eden) de Elia Kazan (1955) [Blu-Ray, VOST] : 8,5/10
105) The Squid and the Whale (Les Berkman se séparent) de Noah Baumbach (2005) [DVD, VOST] : 4/10
106) Parents de Bob Balaban (1989) [DVD, VOST] : 7/10
107) Kanashimi no Belladonna (La Belladone de la tristesse) de Eiichi Yamamoto (1973) [Enregistrement Arte, VOST] : 8/10
108) Loulou de Maurice Pialat (1980) [Arte HD] : 7,5/10
109) Duo luo tian shi (Les Anges déchus) de Wong Kar-Waï (1995) [Blu-Ray, VOST] : 8/10
110) Kozure ôkami: Ko wo kashi ude kashi tsukamatsuru (Baby Cart 1) de Kenji Misumi (1972) [DVD, VOST] : 6/10
111) Dirty Harry (L'Inspecteur Harry) de Don Siegel (1971) [Blu-Ray, VOST] : 7/10
112) Cheun gwong tsa sit (Happy Together) de Wong Kar-Waï (1997) [Blu-Ray, VOST] : 5/10
113) Le Grand Pardon de Alexandre Arcady (1981) [France 2 HD] : 3/10
114) The Misfits (Les Désaxés) de John Huston (1961) [Blu-Ray, VOST] : 8/10
115) Jeux Interdits de René Clément (1952) [HD1] : 8/10
116) Mercredi, folle journée de Pascal Thomas (1999) [Arte HD] : 5/10
117) Magnum Force de Ted Post (1973) [Blu-Ray, VOST] : 7/10
118) The Enforcer (L'inspecteur ne renonce jamais) de James Fargo (1976) [Blu-Ray, VOST] : 4/10
119) Fa yeung nin wa (In the mood for love) de Wong Kar-Waï (2000) [DVD, VOST] : 9/10
120) Double Indemnity (Assurance sur la mort) de Billy Wilder (1944) [Blu-Ray, VOST] : 9/10
121) Dracula père et fils de Edouard Molinaro (1976) [DVD] : 4/10
122) Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat (1986) [Blu-Ray] : 9/10
123) 2046 de Wong Kar-Wai (2004) [DVD, VOST] : 7/10
124) De Bruit et de fureur de Jean-Claude Brisseau (1988) [DVD] : 10/10

Découvertes marquantes :
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Jeu 31 Juil 2014, 23:39

J'ai vu que t'avais mis 10 au Brisseau. Va vraiment falloir que je tente ses films, ça fait un moment que j'en ai envie ! T'en as vu plusieurs il me semble de sa part, non ?
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Jeu 31 Juil 2014, 23:42

Je n'avais vu que Noce Blanche que j'avais beaucoup aimé mais là, gros gros choc que De Bruit et de fureur. Je vais essayer d'en dire un petit quelquechose demain matin si je trouve les mots, mais ça m'a totalement bouleversé. C'est d'une violence et d'une lucidité incroyable. Je ne sais pas si ça vaut réellement 10/10 (sans doute pas), mais c'est une note qui signifie gros coup de cœur.
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Jeu 31 Juil 2014, 23:50

Pour le coup, un petit avis m'intéresserait, effectivement :)

Pour la note, on s'en fout, t'as bien raison de faire péter le 10 si ça t'a chamboulé à ce point :mrgreen:
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De bruit et de fureur - 10/10

Messagepar Val » Ven 01 Aoû 2014, 11:15

DE BRUIT ET DE FUREUR
Id.
- Jean-Claude Brisseau - 1988

Image Image Image


Après la mort de sa grand-mère, Bruno, un gamin rêveur part vivre chez sa mère à Bagnolet. Il arrive seul, accompagné de son oiseau, et restera seul tout au long du film, sa mère étant physiquement absente et ne communicant avec lui qu'a l'aide de mots placardés sur les murs de leur modeste appartement. Pour échapper à ce quotidien, Bruno se perd dans ses rêves où il est visité par une énigmatique femme, métamorphose de son fidèle oiseau qui traîne avec lui une réputation de malédiction depuis le suicide de son précédent jeune propriétaire. Considéré comme un élève médiocre, Bruno se retrouve placé dans la classe des causes perdues où il fait bientôt la connaissance de Jean-Roger, terreur du C.E.S., qui le prend plus ou moins sous son aile. Lié à une bande de voyou régnant sur cette banlieue, Jean-Roger tente de s'intégrer à cette bande pour échapper à son père violent, anarchiste passionné d'arme à feu. Le film réussit à ne jamais tomber dans le schématisme et dresse le portrait de plusieurs personnages tous complexes et finalement attachants malgré leurs énorme défauts.

Il y a Jean-Roger donc, qui fait régner la terreur dans sa classe, et qui se révèle petit à petit en recherche d'amour paternel. Pour quitter sa famille parmi laquelle il ne se sent pas aimé, il tente d'en intégrer une autre, celle des caïds mais il devra pour cela prouver qu'il est « un homme », ce qui le conduira à aller toujours plus loin dans sa descente aux enfers. Cette recherche d'amour vient d'une jalousie pour son frère aîné, que l'amour d'une jeune journaliste est en train de sauver, et qui entretien des rapports privilégiés avec le père. Ce personnage du frère, peu présent, est pourtant fascinant car il est le seul à voir ce qui va se produire si tout continue de la sorte. Ainsi, lors de ses rares passages à l'appartement familial, il devient autiste et s'enferme dans sa bulle avec ses disques pendant qu'il fait l'objet de railleries du père et de l'oncle. Il finira par leur hurler son désespoir en trouvant les mots qui annonceront ce qui va suivre : « Si je reste ici, je vais mourir ». Ce grand frère n'est plus a sa place dans cet univers et étouffe rien qu'a le côtoyer, et est sans doute un personnage très émouvant du film puisqu'il fera tout pour s'échapper de ce carcan qui finira toujours pas le rattraper et même viendra salir sa compagne.

Le père, personnage ambiguë, d'abord présenté comme une caricature du beauf, passionné d'arme, de violence et vivant de larcins, n'hésitant pas à menacer d'une arme l'assistante sociale ou à tabasser le concierge ayant corriger son fils après que celui-ci ait mis le feu dans la cage d'escalier de l'immeuble. Une brute épaisse qui se moque de son romantique fils et élève à la diable ses autres enfants. Mais, au fur et à mesure, l'homme se révèle plus complexe et révèle même une petite conscience politique. On le comprends marqués au fer rouge par les horreurs de la guerre ce qui l'a amené à développer une philosophie anarchiste et individualiste, seul moyen de s'en sortir dans ce monde et d'être libre selon lui. Pourtant, son fils aîné, avec qui il semble de prime abord être le plus éloigné, est clairement son préféré, le seul avec qui il prenne le temps de s'ouvrir un peu et de s'exprimer. Cela est le révélateur d'une forme d'admiration pour son fils, qui lui n'a pas perdu l'espoir et continue de croire que l'amour va le sauver. Mélange d'admiration et d'angoisse, angoisse à l'idée d'être rejeté pour ce que l'on est. « Après l'avoir baisée, qu'est ce que vous vous raconterez? » Ainsi, c'est la différence sociale comme frein à l'amour qui est à nouveau évoqué. Le père à peur que son fils finisse rejeté parcequ'il n'est pas du même monde que la journaliste. Cela cache sans doute ses propres blessures.

Enfin, il y a Bruno, le jeune rêveur un peu paumé et laissé pour compte par l'éducation nationale. Parceque ses rêveries sont considérées comme un retard, il est placé parmi les « cas » du collège et finit par se laisser influencer par Jean-Roger, « pour faire comme tout le monde », dira-t'il a sa prof qui sera le témoin impuissant de sa dérive et qui tentera de l'aider à s'en sortir en le prenant sous son aile avant que Jean-Roger n'en deviennent également jaloux et finisse par tout détruire à nouveau. Le personnage de Bruno, légèrement décalé, qui communique différemment avec le monde qui l'entoure est absolument bouleversant de par son parcours et sa fin tragique.

De Bruit et de Fureur, en prenant pour prétexte de dépeindre le malaise de la banlieue, est en réalité une tragédie, celle de personnages qui sont à la recherche d'amour et de liberté et tentent de composer avec l'univers qui est le leur. Seul le grand frère sera finalement sauvé par l'amour que lui porte une jeune journaliste mais le prix sera fort. Brisseau opte pour une forme très austère mais qui laisse toujours l'émotion trouver sa place et signe de très belles séquences oniriques. L'interprétation est excellente avec en tête l'immense Bruno Cremer, nouvelle occasion de constater l'acteur de génie qu'il fût, en père ambiguë tout en force et brutalité. A ses côtés, les gamins François Négret et Vincent Gasperitsch sont remarquables. On quitte le film sous le choc, encore bouleversé par ses personnages et des séquences extrêmement fortes avec en tête les derniers mots murmurés par le grand-père agonisant seul à Bruno, « dit leur que nous sommes tous des frêres ».

10/10
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Ven 01 Aoû 2014, 11:23

Ca fait des lustres que je l'ai en stock... Je ne sais même plus où il est. :mrgreen:

En tout cas ça me redonne envie de le mater, j'avais oublié que Cremer jouait de dedans. :super:
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Ven 01 Aoû 2014, 11:40

Il joue de dehors aussi dans certaines scènes.







:arrow: :jesors:
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Ven 01 Aoû 2014, 11:51

:eheh:

Merci pour ce joli avis Val. J'ai simplement survolé mais on y sent une réelle passion pour le film. Du coup, je m'y arreterai plus en détails lorsque j'aurai vu le film :super:
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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Ven 01 Aoû 2014, 13:06

Nan, mais il et super introverti Cremer...

Ptit con, va! :eheh:
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Source (La) - 8/10

Messagepar Val » Jeu 07 Aoû 2014, 10:32

LA SOURCE
Jungfrukällan
- Ingmar Bergman - 1960

Image Image Image

Inspiré d'une légende suédoise du XIVè siècle, La Source présente forcément un schématisme scénaristique qui pourra en déranger plus d'un. Ainsi, dès le départ, la situation présentée est manichéenne entre la famille pieuse et laborieuse, la fille traitée comme une princesse et la sœur adoptive, Ingeri, qui s'est laissée engrosser par le premier venu et donc déconsidérée par les membres du clan. Comme un conte, la jeune fille pure part pour un voyage à travers la forêt au cours duquel elle croisera la route du mal, personnifié par trois vagabonds qui la viole puis la tue. Ces trois hommes, à la recherche d'un abri, profitent de l'hospitalité de la famille de leur victime sans connaître les liens entre la jeune fille et leurs hôtes.

Comme dans Le Septième Sceau, on est face à une histoire médiévale baignant dans le religieux, ce qui peut rendre le propos du film parfois abscons pour qui n'est pas familier de l'histoire religieuse de la Suède. Cela est donc sans doute l'aspect le moins intéressant du film. Au-delà de cet aspect, Bergman parvient à créer un excellent film d'ambiance. Cela passe notamment par son utilisation des décors, en particulier de la forêt, d'abord magnifique et qui peu à peu semble devenir inquiétante au fur et à mesure que les deux jeunes femmes s'enfoncent dans leur macabre périple. Aussi, la folie semble contaminer peu à peu cet univers, notamment lors de la rencontre avec le gardien du pont, faisant presque verser le film dans le conte horrifique. Pas étonnant que cette histoire fût récupérée plus tard par le cinéma de genre des années 70.

Mais également, il faut citer à nouveau le travail fabuleux de Sven Nykvist, dont la photographie participe à l'ambiance déployée par le film, avec des éclairages géniaux sur les visages boueux des protagonistes permettant de ressentir à la fois le côté laborieux de cette Suède médiévale mais aussi la dimension maléfique de certains personnages. Certains plans et leurs jeux d'ombres ne sont pas sans évoquer par ailleurs le travail de Stanley Cortez sur La Nuit du Chasseur. Enfin, impossible de passer sous silence la prestation de l'immense Max Von Sydow en père de famille pieux et qui va devenir tueur par vengeance, et qui impose toute sa stature imposante dans ce rôle.

8/10
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