[Val] Mes Critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Rockatanski » Mar 02 Sep 2014, 20:22

J'ai rarement lu une critique d'une telle qualité, sur un film que j'ai vu au moins 15 fois.

Simplement brillante, et totalement en adéquation avec ce film qui est un de mes préférés.

Vote 5 étoiles pour ton texte. :super:
Rockatanski
 

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Mar 02 Sep 2014, 22:32

:oops: Merci !
Avatar de l’utilisateur
Val
Terminator
Terminator
 
Messages: 18284
Inscription: Mer 27 Aoû 2008, 14:51

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Mer 03 Sep 2014, 20:25

Je comptais me refaire le Kubrick d'ici peu de temps (ça fait un bail que le BR est sur mon étagère), je me réserve donc ta critique pour ce moment, ça m'évitera d'en faire une vu que j'anticipe la tienne comme du beau boulot comme souvent, avec pas grand chose à rajouter par la suite :super:
Image
You have to believe.
Avatar de l’utilisateur
Mr Jack
Spiderman
Spiderman
 
Messages: 10616
Inscription: Mar 20 Sep 2011, 22:43
Localisation: in my mind...

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Mer 03 Sep 2014, 21:34

Eh bien, moi qui trouvait mes critiques balourdes, je suis content si ça vous plait autant. :oops:
Mais n'hésite pas à écrire une critique Jack, le plus la base est remplie, le mieux c'est. :super:
Avatar de l’utilisateur
Val
Terminator
Terminator
 
Messages: 18284
Inscription: Mer 27 Aoû 2008, 14:51

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mer 03 Sep 2014, 21:37

Ue fin là enfoiros, tu veux qu'on dise quoi de plus sur Shining :mrgreen: :eheh:
Avatar de l’utilisateur
osorojo
King Kong
King Kong
 
Messages: 21451
Inscription: Dim 15 Aoû 2010, 22:51

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Kakemono » Mer 03 Sep 2014, 21:45

Superbe critique Val. :super: Je n'ai pas vu Shining depuis quelques années et je me souviens de ne pas avoir aimé. Mais ta critique me donne envie de le revoir pour mieux l'analyser et ne pas rester sur mon ressenti négatif.
Avatar de l’utilisateur
Kakemono
Spiderman
Spiderman
 
Messages: 10175
Inscription: Mer 10 Mar 2010, 16:38
Localisation: Dans la Ville rose

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Mer 03 Sep 2014, 21:50

osorojo a écrit:Ue fin là enfoiros, tu veux qu'on dise quoi de plus sur Shining :mrgreen: :eheh:


Bah je n'ai pas évoqué la tête de Kubrick dans les nuages.
Avatar de l’utilisateur
Val
Terminator
Terminator
 
Messages: 18284
Inscription: Mer 27 Aoû 2008, 14:51

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Sam 06 Sep 2014, 20:45

Mr. X (2014)

Image

Apparu au milieu des années 1980, où le cinéma français souffre d'une très nette baisse de vitalité, Leos Carax aura suscité de nombreux espoirs avant de devenir la bête noire d'une grande partie de la profession. On se souvient de Jean-Luc Godard interviewé dans une émission de Thierry Ardisson au crépuscule des années 80 souhaitant, dans une certaine ironie désabusé, « du courage » au jeune cinéaste. Des mots qui résonneront comme une cruelle prédictions puisque dans le même temps, Carax lancera la production des Amants du Pont-Neuf, sans doute son chef d'oeuvre, qui demeurera un cas d'école dans l'histoire du cinéma et un des plus gros gouffre financier. Il faudra l'intervention de Christian Fechner pour recouvrir les dettes et permettre de débloquer le film. S'ensuivra alors une première absence qui mènera à Pola X qui, a sa sortie, sera un échec cuisant, beaucoup d'admirateurs du cinéaste ayant eux même du mal à aimer le film. Ne trouvant plus aucun financement, il faudra attendre treize ans pour qu'une nouvelle œuvre voit le jour (grâce à l'appui d'un certain Nicolas S. si on en croit les proches du cinéastes) par l'intermédiaire du génial Holy Motors, gigantesque déclaration d'amour au cinéma aux accents de lettre d'adieu.

Pour les 30 ans de la sortie de son premier opus, Boys Meets Girl, le cinéaste devient l'objet d'un documentaire. Celui-ci s'ouvre ironiquement par la standing ovation à laquelle eu le droit Holy Motors à sa sortie, le sourire pincé du cinéaste sonnant comme une revanche prise sur le passé et la profession à laquelle il appartient. On ne pouvait qu'être alléché par la perspective d'un reportage tentant de percevoir la personnalité d'un des cinéastes les plus secrets actuellement en vie. Malheureusement, le documentaire n'apporte que peu d'éléments réellement consistants pour satisfaire l'admirateur. Il faudra d'ailleurs être familier de l’œuvre en question au risque d'être clairement perdu par un film qui s'amuse à complexifier sa construction, même si cela sonne plus comme de la superficialité qu'autre chose. A base de petites phrases sorties de leur contexte (la plupart des intervenants ne prononcent qu'une ou deux phrases de tout le reportage), le film donne la désagréable impression d'être une hagiographie de commande. On croirait la réunion de quelques amis ou collègues assénant, sans contre point, que Carax est nécessairement un génie et que toute pensée contraire est forcément bête et fausse. Quand bien même on aime le cinéaste et son œuvre, une vision aussi étriquée finit par lasser et laisse le sentiment de passer complètement à côté de la complexité de Carax. Il aurait été beaucoup plus intéressant de confronter admirateurs et détracteurs pour tenter ainsi de faire ressortir quelque chose de plus instructifs qu'une simple illustration des grandes lignes de sa carrière. Le spectateur ayant révisé ses bases en Leos Carax n'apprendra rien, les autres seront sans doute laissé sur le bas coté. Dommage, il y avait sans doute matière à livrer un très bon document.
Avatar de l’utilisateur
Val
Terminator
Terminator
 
Messages: 18284
Inscription: Mer 27 Aoû 2008, 14:51

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Sam 06 Sep 2014, 20:55

Tiens, ça me rappelle un documentaire sur Refn...
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 43181
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Sam 06 Sep 2014, 21:16

On a vraiment l'impression de sentir Carax derrière tout ça, clamant "je suis un génie, je suis un génie", tout du long.

Le doc est dispo jusqu'a mercredi.
Avatar de l’utilisateur
Val
Terminator
Terminator
 
Messages: 18284
Inscription: Mer 27 Aoû 2008, 14:51

Party Girl - 8/10

Messagepar Val » Mer 10 Sep 2014, 20:37

PARTY GIRL
Id.- Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis - 2014


Image


Projet étrange que ce Party Girl, premier long métrage de trois amis de la Fémis et, surtout, film entre le documentaire et la fiction. Le personnage principal est en effet interprété par la mère d'un des cinéastes et toute la famille participe au film en interprétant son propre rôle. Savoir quelle est la part de vrai ou de faux n'est finalement pas très importante tant on se prend au jeu d'entrée.

Angélique a 60 ans. Elle passe toutes ses nuits dans un cabaret où elle tient compagnie aux clients et les force à consommer. Elle est la doyenne de ce groupe de femmes fortes qui se donnent aux regards esseulés des clients. Elle entretient depuis quelques temps une relation avec son meilleur client, Michel. Celui-ci finit par lui proposer de l'épouser. Angélique y voit l'occasion de recommencer sa vie, elle qui a toujours été esquintée par celle-ci. Au fur et à mesure que la date fatidique s'approche, les doutes l'envahissent.

Le film est évidemment porté par la grâce de son interprète principale, Angélique Litzenburger, qui est immédiatement attachante. On sent que cette femme a souvent été malheureuse, que la vie ne lui a pas fait de cadeau, mais elle n'a rien lâché. Qu'importe les amours déçues, les clients la traitant comme une prostituée, les enfants que l'assistance sociale lui a retiré, la vie de misère dans une chambre de bonne, Angélique continue a sourire et surtout à faire la fête. Le film baigne dans une douce mélancolie, Angélique fait la fête pour oublier qu'elle est triste. Elle a sans doute eu des problèmes d'alcool, a eu des enfants d'amants qu'elle a oublié, a probablement été une mauvaise mère mais les cinéastes réussissent à ne jamais tomber dans le misérabilisme social ou le film tract. Ce qui les intéresse est Angélique et elle seule.

Party Girl est un grand film d'amour. Chaque personnage est un torrent d'amour : Michel pour Angélique, les enfants d'Angélique pour leur mère, les filles du cabaret entre elles. Mais c'est aussi un film sur la difficulté d'avancer dans la vie. On découvre lors d'une conversation avec son fils que Angélique est resté une grande romantique, ce qui la rend encore plus attachante puisque, malgré ses épreuves, elle semble ne pas avoir renoncer, elle continue de croire en l'amour pur et passionnel. Et, pourtant, alors qu'elle aurait tout pour être enfin heureuse, la réalité lui revient en pleine face et elle se rend compte que ses sentiments pour Michel ne sont peut-être pas aussi forts qu'elle aimerait qu'ils soient. Scène terrible où les deux jeunes mariés s'apprêtent à faire l'amour pour la première fois et où Angélique aura les mots terribles « Je ne t'aime pas ». On ne sait pas vraiment ce qui se passe chez elle. Est-elle vraiment en train de se rendre compte qu'elle ne l'aime pas ou a t'elle juste peur de voir sa vie changer ? Quand on s'est créer une carapace pour survivre à sa vie, comment réagir quand on doit s'ouvrir ? Il y a finalement quelques chose de très adolescent chez Angélique dans son rapport à l'amour, à sa peur de la sexualité et à la peur de vivre sa vie, ce qui la rend profondément humaine et attachante.

L'interprétation est une immense surprise tant ces acteurs d'une fois sont extraordinaires de sensibilité et de profondeur. Mention particulière pour Cynthia, dont la première apparition qui scelle les retrouvailles avec sa mère est déchirante et où elle fait passer énormément d'émotions sans dire un mot. Party Girl est un film magnifique, lumineux et touché par la grâce de son interprète/personnage principal. Angélique est un des plus beaux personnage féminin vu depuis longtemps, dont la force et la vitalité sont profondément émouvantes surtout dans son incapacité à trouver l'amour qu'elle attend. Qu'importe, en attendant, Angélique continuera de faire la fête pour faire semblant de ne pas être triste.


8/10
Avatar de l’utilisateur
Val
Terminator
Terminator
 
Messages: 18284
Inscription: Mer 27 Aoû 2008, 14:51

Mauvais sang - 9/10

Messagepar Val » Dim 14 Sep 2014, 00:35

MAUVAIS SANG
Id.
- Leos Carax - 1986


Image Image Image


Je ne sais plus qui a écrit que voir un film, c'était un peu comme sortir avec quelqu'un. Il y a ceux qu'on adore au premier regard, ceux qu'on déteste immédiatement, ceux qu'on aime bien mais juste pour une fois, ceux qui ont plein de défauts mais qu'on aime quand même (et surtout à cause de ces défauts), ceux dont on tombe amoureux pour toujours. Il y aussi ceux avec qui le premier rendez vous se passe mal et que l'on recroise, parfois des années plus tard, en se demandant comment on a pu passer à côté. Mauvais Sang fut de ceux là. La première fois, on ne s'est pas compris, on a pas accroché. Est-ce cette diction sonnant comme récitée, le scénario improbable, la mise en scène irréaliste ? Impossible de savoir. Toujours est-il que la seconde vision a agit comme une révélation.

Improbable, l'histoire de Mauvais Sang l'est sans doute. Dans un Paris à la chaleur caniculaire (pour cause de passage de la comète de Halley à proximité de la Terre), deux truands sont acculés par une mystérieuse américaine et sa clique pour rembourser leur dette. Au pied du mur, ils recrutent le fils de leur défunt associé pour mener à bien le vol d'un virus tuant ceux qui font l'amour sans s'aimer. Celui-ci fuit son amour de jeunesse pour se reconstruire et accepte la proposition des truands. Il finit par tomber sous le charme d'Anna, l'amante de l'un d'eux. Scénario improbable donc, mais surtout prétexte pour Leos Carax a mixer toute une série d'influences (le Film Noir, le réalisme poétique, la science-fiction) et ses obsessions thématiques (la recherche de l'amour passionnel).

On compare souvent le cinéma de Carax a l’œuvre d'un poète, et en particulier à celle d'Arthur Rimbaud à qui il emprunte ici le titre. La comparaison est souvent galvaudée mais paraît pourtant ici tout à fait juste. En effet, Carax ne cherche jamais à être réaliste ou à faire vrai. Ce qui l'intéresse est l'émotion qu'il procure au spectateur. Ainsi, son travail formel pourra en dérouter plus d'un (et c'est sans doute une des raisons de ma première « incompréhension ») mais cela n'est pas différent d'un poète qui associerait des mots qui n'auraient rien à voir ensemble et qui, au delà de toute logique, parviendrait à se faire comprendre, à faire ressentir quelque chose d'abstrait. Si rien ne sonne vrai, c'est parce que le film est la vision d'Alex, double du cinéaste, qui rêve d'absolu et d'amour pur (c'est sans doute pourquoi cette histoire de virus qui tue ceux qui ont des relations sexuelles sans sentiments à pu paraître réactionnaire à certains, en pleine épidémie du SIDA, alors qu'il faut peut être plus y voir l'idéal romantique du cinéaste) mais qui se confronte au fait que son amour est un amour à sens unique : il ne pourra jamais rivaliser avec Marc, il ne sera jamais aussi fort, aussi grand, aussi vieux, aussi rassurant,...

Mauvais Sang est un véritable film-univers, avec ses propres codes et ses personnages atypiques, campés par un galerie de tronches mémorables : Michel Piccoli, Hans Meyer, Hugo Pratt,... qui lui donne cette impression d'être un film qui se serait perdu dans le cinéma français des années 1980, comme si le film était lui aussi une comète que l'on avait pas vu venir et qui ne laissera malheureusement pas de trace derrière lui. Constamment sur le fil, risquant de basculer dans le grotesque d'un moment à l'autre, Mauvais Sang réussit un prodigieux numéro d'équilibriste grâce au talent de son jeune cinéaste et de son équipe (les décors sont magnifiques de même que la photographie qui restitue parfaitement la moiteur de ces nuits caniculaires).


9/10
Critiques similaires
Film: Mauvais sang
Note: 8/10
Auteur: osorojo
Film: Mauvais sang
Note: 5/10
Auteur: puta madre
Film: Mauvais sang
Note: 8/10
Auteur: Nulladies
Film: Mauvais sang
Note: 5/10
Auteur: Alegas
Film: Mauvais sang
Note: 10/10
Auteur: Velvet

Avatar de l’utilisateur
Val
Terminator
Terminator
 
Messages: 18284
Inscription: Mer 27 Aoû 2008, 14:51

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Velvet » Dim 14 Sep 2014, 10:53

Bien content qu'il t'ait plu à la revision. :super:
Belle critique. :wink:
ImageImage
Avatar de l’utilisateur
Velvet
Batman
Batman
 
Messages: 1710
Inscription: Dim 16 Juin 2013, 17:34

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 14 Sep 2014, 10:59

J'aime bien ton intro.
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 43181
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Dim 14 Sep 2014, 11:09

Gros retournement de veste pour celui-là (mon côté Jack Lang sans doute^^).
Pour l'intro, je ne sais plus où j'avais lu cette idée, mais je la trouve particulièrement juste.
Avatar de l’utilisateur
Val
Terminator
Terminator
 
Messages: 18284
Inscription: Mer 27 Aoû 2008, 14:51

PrécédenteSuivante

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 8 invités



Founded by Zack_
Powered by phpBB © phpBB Group.
Designed by CoSa NoStrA DeSiGn and edited by osorojo and Tyseah
Traduction par phpBB-fr.com
phpBB SEO