[Cad'] Mes critiques en 2018

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Messagepar caducia » Mar 02 Jan 2018, 14:36

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Last Flag Flying - 4/10

Messagepar caducia » Mer 03 Jan 2018, 19:21

Last Flag Flying

Réalisé par Richard Linklater
Avec Steve Carell, Bryan Cranston
Long-métrage : USA
Genre : drame / comédie
Durée : 02h04min
2017

4/10





Synopsis

En 2003, Larry « Doc » Sheperd, un ancien médecin de la Navy, retrouve Sal Nealon, un gérant de bar et le révérend Richard Mueller. Tous les trois ont combattu ensemble au Vietnam mais ils ne s’étaient pas revus depuis trente ans. Larry est venu leur demander de l’accompagner aux funérailles de son fils, mort au combat en Irak et dont le corps vient d’être rapatrié aux Etats-Unis. Sur la route, l’émotion se mêle aux fous-rires car les trois hommes voient leurs souvenirs remonter et ils retrouvent leur camaraderie...

Critique

Un road movie en demi-teinte qui est l'adaptation du roman de Darryl Ponicsan qui avait écrit The Last Detail en 1974 qui avait aussi été adapté sur grand écran avec La Dernière Corvée avec Jack Nicholson.
A travers son film, Richard Linklater tire le portrait de 3 ex-marines ayant combattu au Vietnam qui doivent se retrouver 30 ans après pour enterrer le fils de l'un d'eux mort en Irak.
Steve Carell est le père du défunt, totalement anéanti par ce deuil, un choix étrange car il est clair que son rôle ne lui permet pas du tout d’exploiter ses talents d'acteur pour une performance transparente. Grosse déception.

Il est entouré par deux drôles d'acolytes incarnant globalement le Bien et le Mal.
Reverend Richard Mueller (Laurence Fishburne) devenu pasteur est toujours là pour remettre de l'ordre et ses camarades dans le droit chemin, même si on va vite s'apercevoir que sa vraie nature revient de temps en temps au galop.
Sal Nealon (Bryan Cranston) est tout son contraire, alcoolique, dragueur, provocateur mais est surement le plus proche du citoyen lambda, toujours à vouloir rétablir la vérité et lançant des piques au pasteur sur la religion.

Leurs aventures seront mouvementées, mais celà ne suffit pas à tenir le public en haleine. Lors de leurs pérégrinations, ils vont se remémorer leurs souvenirs de guerre communs avec plus ou moins de sérieux, se raconter des anecdotes...un film très testostéroné (normal étant donné le thème) qui est un peu fourre-tout.
Linklater montre que quelque soit la génération de soldats, il y a toujours une guerre et que globalement c'est le gouvernement qui tire les ficelles et continue à mentir à la population en inventant des conflits qui n’étaient pas nécessaires, avec l'exemple flagrant des missiles en Irak qu'on recherche encore.

C'est surtout le personnage de Cranston qui se démarque de la troupe avec son insolence et son bon sens. Un protagoniste qui au départ pense qu'il vaut mieux que les gens connaissent la vérité à tout prix, même si ça fait mal mais il va devoir revoir sa copie à travers ce voyage entre pote.
Des camarades tiraillés par un sentiment d'injustice vis à vis des vétérans traités comme de la simple chair à canon mais aussi par celui de la fierté de représenter la Nation: Linklater souligne les honneurs qui sont donnés aux dépouilles des soldats US (sujet du film "Taking Chance" avec Kevin Bacon pour les amateurs).

Richard Linklater ne réinvente rien et ne dénonce pas les conséquences des conflits militaires de façon frontale, évitant à tout prix les flash-backs mais se basant uniquement sur les récits de ces vétérans.
Last Flag Flying brosse dans le sens du poil les compatriotes US et devient au final très consensuel et peu consistant dans son récit.
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Lady Bird - 5/10

Messagepar caducia » Sam 06 Jan 2018, 22:10

Lady Bird

Réalisé par Greta Gerwig
Avec Saoirse Ronan, Laurie Metcalf
Long-métrage : USA
Genre : drame / comédie
Durée : 02h04min
2017

5/10





Synopsis

Christine « Lady Bird » McPherson se bat désespérément pour ne pas ressembler à sa mère, aimante mais butée et au fort caractère, qui travaille sans relâche en tant qu’infirmière pour garder sa famille à flot après que le père de Lady Bird ait perdu son emploi.

Critique

Les retours des critiques US sont absolument dithyrambiques sur ce teen movie qui raconte le quotidien d'une ado Christine McPherson interprétée avec une extrême justesse par Saoirse Ronan.

La palette des thèmes abordés est vaste (amour, famille, scolarité, loisirs, amitié), le ton n'est jamais forcé, l'ambiance jamais artificielle et il est certain que chacun se souviendra avec nostalgie de moments similaires vécus étant enfant ou adolescent.

Lady Bird vit avec sa famille à Sacramento (une ville mal aimée des USA) et du "mauvais coté des rails", sa famille est presque sur la paille et elle a du mal à le réaliser parfois et se met à rêver d'une vie meilleure loin de cette ville et de cette pauvreté économique et culturelle. Elle a parfois honte de ce qu'elle est et s’invente une autre identité, cache du mieux possible d'où elle vient pour espérer avoir des amis issus d'un autre milieu.
Christine est une rebelle et une originale de part son look, sa personnalité et ne passe jamais inaperçue, surtout au sein d'une école catholique.

Greta Gerwig souligne le fait que ces années qui précédent l'age adulte sont primordiales, c'est l'age où on doit prendre ses responsabilités, couper le cordon avec plus ou moins de souffrance. La cinéaste s'inspire de sa propre histoire et livre une histoire avec pas mal de séquences banales d'où émergent des moments qui sortent du lot pouvant être dramatiques ou au contraire cocasses.
Le portrait de Lady Bird est loin d’être stéréotypée mais n'est pas non plus extraordinaire pour demeurer graver dans nos mémoires même s'il reste efficace et sympathique à suivre sur le moment.

Comme dans la vraie vie, un bonheur absolu peut être suivi du drame absolu, Lady Bird vit tous les rites de passages de l'age ingrat et voit son innocence s’envole peu à peu face aux différentes déceptions et difficultés.
Un ton sincère et non complaisant qui met en scène une distribution de nombreux jeunes talents comme Lucas Hedges (Manchester by the Sea / 3 billboards) et Timothée Chalamet (Call me by your name).
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Moi, Tonya - 6/10

Messagepar caducia » Mar 09 Jan 2018, 17:16

Moi Tonya

Réalisé par Craig Gillespie
Avec Margot Robbie, Allison Janney
Long-métrage : USA
Genre : drame / biopic
Durée : 02h01min
2017

6/10





Synopsis

En 1994, le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise à un brillant avenir, est sauvagement attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d'avoir planifié et mis à exécution l'agression…

Critique

"Moi, Tonya" est le film à Oscars par excellence, un biopic où son héroïne est transformée physiquement et porte à l'écran une page marquante de l'histoire du sport US.
On peut dire que Margot Robbie a fait du chemin depuis "Diversion" avec Will Smith où elle jouait comme une savate.

"Moi, Tonya" retrace la mystérieuse attaque de Nancy Kerrigan, concurrente numéro 1 de Tonya Harding avant les championnats de patinage de Détroit.
Le film est grand public et ne s'adresse pas uniquement aux fans de ce sport, mais il est certains que les amateurs se sentiront beaucoup plus concernés qu'un spectateur lambda. Ensuite, je ne suis pas certaine que l'histoire puisse passionner les plus jeunes qui n'ont pas vécu le drame à travers la télévision à l'époque, pour qui ce fait passera plutôt anecdotique qu'autre chose.

Heureusement que "Moi, Tonya" ne se cantonne pas à l'attaque mais est avant tout un biopic psychologique qui parle du destin de Harding en particulier mais qui peut être généralisée à la pression subie par les jeunes sportifs embrigadés par leurs parents pour devenir des bêtes de concours. C'est Allison Janney (primée aux Golden Globes) qui incarne la mère de la patineuse. Une actrice que je ne connaissais pas, au départ elle ressemble physiquement à une Tilda Swinton grimée.
La mère a un rôle tout aussi important que Tonya Harding, personnage déviant, vicieuse, singulière qui ne marque jamais de marque d'affection envers sa progéniture et qui ne pense qu'à la faire travailler pour être la meilleure.
Son travail sera porteur car Tonya sera la 1ere patineuse à réaliser le triple axel en compétition.

Il est dommage que ce biopic n'arrive pas plus tôt avec cette histoire un peu datée, néanmoins Craig Gillespie nous dépeint l'intimité de la championne avec un grand réalisme, difficile de démêler le vrai des parties romancées du script.
Tonya Harding est donc un personnage controversé, happée par le système, victime de sa famille, de la compétition, de son entourage.

Une patineuse sur glace incarne l'élégance, la grâce et la finesse; ce qui est l'opposé de Harding qui a pourtant les performances techniques mais un caractère de feu se cache sous la glace et elle doit entrer dans le moule à chaque compétition et contenir sa vraie nature. Une jeune fille au franc parler, imprévisible,irrévérencieuse.

"Moi, Tonya" rime avec les montagnes russes puisque Harding vient d'un milieu très modeste, arrive au plus haut niveau pour enfin terminer aux oubliettes.
Le film oscille entre les paillettes et les projecteurs sur la glace versus l'ultra-violence dans son intimité.
On peut dire que Tonya a la rage et arrive à se relever malgré la torture psychologique infligée par sa mère, les coups de son mari et les déceptions sportives. Harding cumule les mauvaises rencontres, encaisse sans moufeter, arrive au sommet de la gloire mais se fait rattraper par ses vieux démons.

Les moments de patinage sont peu envahissants et ce n'est pas plus mal car même si les effets spéciaux sont de qualité, ça reste un peu répétitif. Pourtant Craig Gillespie ne met pas assez en avant la rivalité entre Kerrigan et Harding, si bien que l'incident arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.

Craig Gillespie ne mise pas tout sur le misérabilisme et la tragédie de l'icone de la glace en insérant des séquences d'entrevues des héros qui apportent chacun leurs points de vue rétrospectifs pour donner un peu de recul et ajouter une touche ironique à cette galerie de personnages dysfonctionnels

Un biopic réussi dans son ensemble sur une icone déchue du sport US qui dévoile les coulisses d'un milieu impitoyable, victime du cocon familial et de la fatalité.
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Oh Lucy ! - 6,25/10

Messagepar caducia » Mer 17 Jan 2018, 21:18

Oh Lucy!

Réalisé par Atsuko Hirayanagi
Avec Shinobu Terajima, Josh Hartnett
Long-métrage : USA/japon
Genre : drame / comédie
Durée : 01h35min
2018

6.25/10



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Synopsis

Setsuko mène une vie solitaire et sans saveur à Tokyo entre son travail et son appartement, jusqu’à ce que sa nièce Mika la persuade de prendre sa place à des cours d’anglais très singuliers. Cette expérience agit comme un électrochoc sur Setsuko. Affublée d’une perruque blonde, elle s’appelle désormais Lucy et s’éprend de John son professeur ! Alors, quand Mika et John disparaissent, Setsuko envoie tout balader et embarque sa sœur, dans une quête qui les mène de Tokyo au sud californien. La folle virée des deux sœurs, qui tourne aux règlements de compte, permettra-t-elle à Setsuko de trouver l’amour ?

Critique

Présenté lors de la semaine de la critique en 2017, "Oh, Lucy!" est le premier long-métrage de la cinéaste japonaise Atsuko Hirayanagi. "Oh Lucy!" est tout public mais touchera plus les amoureux du Japon qui connaissent les us et coutumes singulières nippones, et auront certainement encore plus d'affection pour les 3 personnages asiatiques.

Lucy est le pseudo de Setsuko, une quarantenaire, qui prend des cours d'anglais contrainte et forcée par sa nièce.
Setsuko est une japonaise moyenne, avec un train de vie plutôt monotone, métro-boulot-dodo, vivant dans un appartement étouffant de part des dimensions et de part son bordel qui est certainement le reflet de l'état d'esprit de Setsuko.
En apparence, même si son existence n'est pas palpitante, elle est tranquille.
Je ne sais pas si le Japon contemporain représente le futur de nos sociétés européennes ou si nous aurons toujours des différences culturelles majeures, mais il y a certaines choses qui demeurent universelles quels que soient les pays: comme l'hypocrisie au travail,les conflits familiaux, la recherche du bonheur...
Setsuko est comme des millions de citoyens soumise aux regards de l'autre, à la pression sociale, aux coutumes qui empêche sa vraie personnalité de s'exprimer mais la transforme en fantôme; elle est en quelque sorte spectatrice de sa vie et a l'impression de passer à coté du bonheur à se tuer au travail à petit feu.
Atsuko Hirayanagi n'a pas souhaité mettre en scène des caricatures de bosseurs au bord du burn out ou des accros aux travail, elle expose des gens simples avec lesquels on peut s'identifier facilement.

Ce n'est pas le Tokyo carte postale qui nous est présenté, au contraire, les ruelles grisâtres menant à des endroits malfamés voir peu glamours. Ainsi, c'est dans un love hotel de seconde zone que l’héroïne va rencontrer un prof d'Anglais hors norme (Josh Hartnett/John) qui va faire basculer sa vie.
John fait tomber le masque de ses élèves en les forçant à choisir un pseudo américain pour que dans leurs tetes ils laissent de coté leur identité japonaise. Le prof a une méthodologie didactique peu orthodoxe car il ne transmet pas que des mots de vocabulaires mais apprend à ses élèves les coutumes américaines qui vont à l'encontre des mœurs nippones, avec le fameux hug. A vrai dire, John a tous les airs d'un arnaqueur et ses cours excentriques du niveau de maternelle. Pourtant ses étudiants deviennent vite accros et en redemandent car c'est une bouffée d'oxygène dans leur routine et une immersion dans un univers proche des USA le temps d'une séance.

Puis, Lucy part à l'aventure aux USA avec sa sœur pour retrouver sa nièce qui s'est enfuit avec John.
Pour les deux Tokyoïtes, Los Angeles représente un vrai parc d'attraction, une ville pleine de curiosités et de possibilités.
La timide Setsuko va devenir une Lucy plutôt téméraire qui expérimente de nouvelles choses et montre les nouvelles facettes de sa personnalité refoulée jusqu'alors.
La force du long métrage provient de son mélange comico-dramatique; un road trip plutôt mouvementé qui se laisse gentiment suivre grâce à sa galerie de personnages attachants au possible.
Un voyage initiatique empli de premières fois mais aussi de dernières fois où on discute de choses légères mais aussi de thèmes cruciaux comme le suicide, la passion, l'honnêteté permettant au spectateur quelques éclats de rire mais aussi quelques larmes.

"Oh, Lucy!" souligne le coté aseptisé, hyper-cadré mais à la fois hypocrite du coté visible du Japon. A contrario, la misère sociale de nombreuses personnes seules qui n'ont pas de hobby et ne fréquentent pas les sous-cultures nippones pour trouver un échappatoire à leur morne quotidien.

La rencontre électrochoc avec un américain se transforme comme une psychothérapie où la patiente tombe amoureuse du psy. Setsuko fantasme sur le prof et sur une vie idéalisée loin de sa terre natale. Une comédie douce amère, mélancolique, pleine de fantaisie et de situations inattendues, imprévisible.
Oh, Lucy! fait cohabiter des sujets existentiels profonds à travers des rencontres entre des personnages qui n'auraient jamais du se rencontrer. Un résultat réjouissant et déroutant porté par un casting solide.
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Call me by your name - 5/10

Messagepar caducia » Dim 21 Jan 2018, 20:50

Call me by your name

Réalisé par Luca Guadagnino
Avec Armie Hammer, Timothée Chalamet, Michael Stuhlbarg
Long-métrage : italie
Genre : romance
Durée : 02h13min
2017

5/10



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Synopsis

Eté 1983. Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances dans la villa du XVIIe siècle que possède sa famille en Italie, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia. Son père, éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, et sa mère, traductrice, lui ont donné une excellente éducation, et il est proche de ses parents. Sa sophistication et ses talents intellectuels font d’Elio un jeune homme mûr pour son âge, mais il conserve aussi une certaine innocence, en particulier pour ce qui touche à l’amour. Un jour, Oliver, un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio. Elio et Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir, au cours d’un été ensoleillé dans la campagne italienne qui changera leur vie à jamais.

Critique

"Call me by your name" est le film hype de ce début d'année, d'après le livre d'André Aciman. Étrange que ce film soit autant célébré à travers le monde étant donné le contexte actuel sur la pédophilie et le harcèlement car le métrage est à la limite du sujet mais permet d'ouvrir une réflexion dessus.
La valeur montante Hollywood Timothée Chalamet, interprète un ado de 17 ans, issu d'une famille aisée d'intellectuels. Alors qu'il profite de ses vacances en Italie, il doit cohabiter avec un jeune étudiant américain (Armie Hammer), c'est alors que des approches amoureuses vont débuter entre les deux hommes.

Luca Guadagnino signe une magnifique mise en scène qui reflète une atmosphère estivale où le temps semble suspendu. La patte du réalisateur du catastrophique "a bigger splash" (remake de "la piscine") se fait sentir où la dolce vita est fortement palpable avec des décors idylliques en Lombardie. Un esthétisme du cadre et des persos irréprochable qui fait écho à la mythologie romaine et grecque.
La canicule, les tenues légères, les baignades, la villa isolée, les cadres bucoliques...une accumulation de clichés mais d'éléments propices au flirt et aux rapprochements physiques.

Comme si la perfection du cadre ne suffisait pas, "Call me by your name" offre aussi des personnages frôlant la perfection ou du moins qui tentent de s'en approcher le plus possible. Jeunes hommes séduisants, multilingues, instruits, issus de milieux aisés raffinés...ce n'est non sans rappeler " a single man" de Tom Ford où la thématique demeure similaire avec une transposition vers des personnages plus matures. Elio est de nature timide et maladroit dans les relations humaines, contrairement à Oliver qui a une caractère plus affirmé, plus sur de lui.

Luca Guadagnino nous offre une ambiance contemplative qui permet de faire naître la sensualité pour la rendre crédible et faire durer le jeu de la séduction. Tout comme dans Moonlight, ses héros vivent une homosexualité cachée et n'assument pas leur bisexualité malgré l'ouverture d'esprit du cocon familial (n'oublions pas que l'histoire se passe dans les années 80).

Guadagnino filme la complicité des jeunes hommes qui se métamorphose en passion, sans faute de gout. Cet amour intense sera aussi fulgurant comme de nombreux amours d'été. Mélangeant le romantisme, le fantasme et l'érotisme, la love story évolue sous nos yeux et semble quasiment évidente. Pourtant le cinéaste n'a pas voulu briser son charme visuel et n'assume pas tellement les scènes de nus masculins.

Meme si dans l'instant "call me by your name" fait son effet mais est vraiment trop lisse. Ses personnages sans aspérité font que leur brève amourette ne marquera pas nos mémoires durablement (sauf la séquence à la American Pie), même si les prestations des interprètes sont tout à fait honorables.
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Pentagon papers - 6,5/10

Messagepar caducia » Mer 24 Jan 2018, 20:23

Pentagon Papers

Réalisé par Steven Spielberg
Avec Meryl Streep, Tom Hanks
Long-métrage : USA
Genre : historique
Durée : 01h55min
2018

6.5/10



Image



Synopsis

Première femme directrice de la publication d’un grand journal américain, le Washington Post, Katharine Graham s'associe à son rédacteur en chef Ben Bradlee pour dévoiler un scandale d'État monumental et combler son retard par rapport au New York Times qui mène ses propres investigations. Ces révélations concernent les manœuvres de quatre présidents américains, sur une trentaine d'années, destinées à étouffer des affaires très sensibles… Au péril de leur carrière et de leur liberté, Katharine et Ben vont devoir surmonter tout ce qui les sépare pour révéler au grand jour des secrets longtemps enfouis…

Critique

"Pentagon papers" est clairement un Spielberg mineur, d'ailleurs les fameuses révélations ne sont pas aussi historiques (du moins en Europe) que l'affaire du Watergate, pourtant celà marque un tournant dans l'histoire américaine où pour la première fois un gouvernement tente de faire interdire une parution presse.

La grande force de la production c'est son prestigieux casting avec le duo Meryl Streep, Tom Hanks et d’excellents seconds couteaux (Bruce Greenwood, Bob Odenkirk (Better Call Saul), Alison Brie, Carrie Coon...), pour des interprétations aux petits oignons.

Pourtant "the post" manque d'une certaine fluidité et de dynamisme, arrive à s'envoler par moments avec de séquences puissantes, mais demeure assez poussif. L'autre gros bémol, c'est du point des vue des révélations; pour un public naïf de cette affaire, ces informations "top secrètes" sont citées ça et là, le spectateur arrive à en capter les enjeux mais les explications restent très superficielles.
Spielberg arrange l'Histoire à sa façon pour rendre le script plus palpitant (dommage!).

En gros, on nous révèle que plusieurs présidents successifs ont par exemple généré des conflits (comme le Vietnam) alors qu'il n'y avait pas de raisons évidentes de le faire ou du moins de continuer (uniquement pour préserver l'honneur de la nation). En résumé, ces présidents ont donné un double discours au peuple US.


L'autre sujet sensible abordé dans le film ce sont les relations entre la presse et les gouvernants. Dans un monde idéal, il ne devrait y avoir aucune connivence entre ces deux mondes pour éviter tout trafic d'influence; dans la réalité, les journalistes profitent des fastes de la maison blanche et couvrent les politiciens si nécessaire.
Le scandale du post marque un tournant et une prise de conscience qu'un tel système ne peut théoriquement plus durer.

Dernier thème majeur, celui de la place des femmes dans la société des années 70.
A l'époque des femmes au foyer, le personnage de Meryl Streep détonne et fait tache dans une rédaction presque 100% masculine, d'autant qu'elle n'a pas forcément mérité sa place à la tete du Post mais en a plutôt hérité, ce qui rend sa position de leader discutable et peut-être non légitime aux yeux de certains. Une boss à la fois hésitante, vulnérable qui doit être forte aux moments décisifs (Oscar mérité si elle le décroche).
Par ailleurs, Spielberg souligne de façon maladroite cette émancipation féminine avec surtout la scène de la sortie de tribunal qui est juste ridicule.

Un autre point noir, ce sont les décors sont très marqués studios, trop lisses et comme le métrage se déroule à 95% en intérieur cela devient étouffant ces bureaux vintage et dépouillés. La mise en scène se focalise naturellement sur les interactions entre les personnages, Spielberg arrive à donner une certaine vivacité aux dialogues malgré tout.

Les membres du Washington post sont les précurseurs des lanceurs d'alerte, et "the post" retrace les conditions de travail difficile de l'époque avec cette course effrénée au scoop par des moyens plus ou moins honnête mais cette solidarité des confrères en cas de troubles contre une entité officielle.
A l'heure des tweets de Trump, de l'instantanéité et une diminution de la volonté de vérifier les informations, le sérieux et l’indépendance des journalistes n'est plus que jamais en péril.
Critiques similaires
Film: Pentagon papers
Note: 8/10
Auteur: Alegas

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Greatest Showman (The) - 5,25/10

Messagepar caducia » Jeu 25 Jan 2018, 20:50

The Greatest Showman

Réalisé par Michael Gracey
Avec Hugh Jackman, Zac Efron
Long-métrage : USA
Genre : comédie musicale
Durée : 01h44min
2018

5.25/10



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Synopsis

The Greatest Showman célèbre la naissance du show-business et l’émerveillement que l’on éprouve lorsque les rêves deviennent réalité. Inspirée par l’ambition et l’imagination de P.T Barnum, voici l’histoire d’un visionnaire parti de rien qui a créé un spectacle devenu un phénomène planétaire.

Critique

Pas spécialement fan du genre comédie musicale, "The Greatest showman" se laisse gentiment regarder car les parties chantées ne sont pas envahissantes et les musiques plutôt agréables, en revanche il ne faut s'attarder sur les paroles qui sont peu inspirées sans réelle originalité.

Ensuite, il faut aller voir ce show avec un esprit ouvert pour passer un bon moment et se dire que cela n'a absolument rien à voir avec un biopic de PT Barnum. Il est clair que la partie spectacle et spectaculaire est extrêmement présente aux dépends de l'aspect émotionnel qui est quasi nul alors que les studios avaient un sujet en or entre les mains.

Soyons clair, le vrai PT Barnum a exploité des centaines de freaks, d'animaux dans des conditions de vie ignobles, ce qui n'est jamais le reflet du personnage dans le métrage. Certes, on montre que Barnum a ses détracteurs qui ressemblent surtout à des racistes anti-freaks et ne s'attaquent jamais au bonhomme.
En gros les studios transforment un homme affaire ignoble en faiseur de rêves profondément gentil qu'on excuse systématiquement.

Un autre point dérangeant dans "The greatest showman" c'est juste la troupe du cirque formée à la fois de "freaks" et d'artistes de cirques aux physiques normaux. La thématique de tolérance et d'acceptation des différences nous est rabâchée sans cesse, on se rend compte que la troupe ne sert que de faire-valoir aux personnages centraux.
Un film Américain qui cache sa population d'obèses dans toutes ses productions, stigmatisant ces gens comme des personnes invisibles qui n'existent quasiment pas au cinéma (sauf les rôles de gros rigolos).
Pour renforcer leurs propos de "vivre ensemble", le studio aurait pu faire des efforts et engager des acteurs réellement atteints par les pathologies ou les anomalies dans la mesure du possible : ici, un acteur costaud mais non obèse est casté pour l'homme le plus gros du monde (ça fait réfléchir quand à la véracité des slogans).
Le comédien nain a surement été pris car ça coûtait trop cher en effets spéciaux (très belle prestation de celui-ci d'ailleurs).
Les monstres ne sont même pas présentés, ils sont comme des accessoires de déco qu'on sort de temps à autre, sans jamais utiliser le coté dramatique et singulier de leurs personnalités. Au final, la joyeuse bande ne ressemble à rien qu'à une accumulation de looks grotesques et bariolés.
Utiliser l'emblème PT Barnum qui prôner l'acceptation des différences c'est bien trouvé mais en vrai, le chef de troupe était loin d'aimer son prochain.
Dans le film, on nous montre quand même que PT Barnum fait son blé en clamant haut et fort que lui et ses amis sont soudés à la vie à la mort mais selon le sens du vent car lors des cérémonies officielles, il ne souhaite pas se mélanger (cette limite à la tolérance n'est jamais creusée).
Ce tour de passe passe fait donc passer ce cher PT Barnum pour un bon samaritain alors que c'était de la traite d'esclaves, et il est bien possible que le public lambda prenne ça pour argent comptant.

Visuellement, le début de "the greatest showman" fait peur mais les effets spéciaux s'améliorent (sauf pour l'animation des animaux qui restera une cata du début à la fin et le train à vapeur). Une atmosphère onirique où tout est enjolivé qui manque cruellement de contraste et d'authenticité. Résultat une production proche d'un Disney où presque tout le monde est beau et gentil où les protagonistes principaux demeurent extrêmement lisses, aux actes prévisibles. Je ne suis pas contre glamouriser l'univers du cirque mais il aurait fallu préserver un coté plus poussiéreux et déglingué dans les coulisses que de tout uniformiser à outrance. Dans "le prestige" de Christopher Nolan qui se déroule dans des conditions semblable a un grain photographique et une reconstitution historique nettement plus chiadée.

Hugh Jackman qui a des années de comédies musicales dans les pattes s'en donne à cœur joie, et même si Zac Efron a du bosser dur les séquences de danse, on voit la différence de niveaux et de charisme.
Michelle Williams a le même look que dans "Le Monde fantastique d'Oz", son rôle est un vrai gâchis, un cliché ambulant d'une princesse Disney, mièvre au possible.
Au contraire Rebecca Ferguson incarne un diva et est sublissime, magnétique, dommage qu'elle n’interprète pas les chansons pour de vrai.
Les chorégraphies qui accompagnent les chansons sont habiles et donnent un vrai dynamisme à l'ensemble (la séquence du trapèze magnifique), même si par moment le numérique se ressent par moments.

Un résultat artificiel, une vision ultra déformée du vrai PT Barnum, des freaks en carton. Reste des mélodies entraînantes et de belles séquences de danses.
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Horse Soldiers - 6,75/10

Messagepar caducia » Ven 02 Fév 2018, 17:00

Horse Soldiers

Réalisé par Nicolai Fuglsig
Avec Chris Hemsworth, Michael Shannon
Long-métrage : USA
Genre : guerre
Durée : 02h10min
2018

6.75/10



Image



Synopsis

Le capitaine Mitch Nelson est le chef de l’unité des Forces Spéciales qui a été choisie pour une périlleuse mission secrète. Son détachement et lui sont envoyés en Afghanistan, en plein conflit armé, pour apporter leur aide aux Afghans dans leur lutte contre les talibans.

Critique

A première vue, "Horse soldiers" ressemble au nième film de guerre à la gloire des Etats-Unis (ce qui n'est pas totalement faux), disons que c'est un mélange entre une production explosive de Jerry Bruckheimer et un récit biopic en hommage à ces 12 soldats envoyés pour venger l'Amérique.

Un peu comme Argo, le secret défense a été levé sur cette affaire restée secrète à l'époque sur l'histoire folle de ces combattants US envoyés en Afghanistan au lendemain des attentats du 11 Septembre pour démanteler les talibans. Le plus fou dans l'histoire c'est que cette mission ressemble à une improvisation totale et que son dénouement est incroyable (
tous les soldats sont rentrés vivants.
).

Cette troupe de guerriers aguerris armés jusqu'aux dents et surentraînés ne s'attendait pas à devoir mener des combats dans des conditions aussi difficiles. Ainsi, ils doivent dégainer leurs armes à dos de cheval et tirer dans le mile alors que pour la plupart ils n'ont jamais fait d'équitation. Ils sont obligés d'évoluer dans les montagnes Afghanes pleines de dangers dans un contexte de vie précaire, guidés par des locaux qui sont prêts à changer de camp du jour au lendemain.
Horse Soldiers tente aussi de rendre hommage à ces guerriers issus de tribus Afghanes qui sont à opposés des G.I., ils se battent avec le cœur, ont des armes de fortune, aucune armure, ne sont pas du tout militaires mais plutôt artisans ou agriculteurs, pourtant ils choisissent d'aller au casse pipe sans broncher, sous les ordres d'un commandant Dostum à la stratégie aléatoire.

Horse soldiers nous place dans la phase pré-drone mélangeant 3 types de combats. Tout d'abord, le largage approximatif de bombes sur les cibles par marquage GPS, l'abordage bourrin par les locaux et enfin le fignolage par les armes sophistiquées américaines. Les scènes de bataille sont assez originales et changent des précédentes productions que j'ai pu voir, elles restent lisibles et d'une durée adéquate pour éviter l'ennui ou la redondance.
Meme si c'est la première réalisation remarquable de Nicolai Fuglsig, la mise en scène est honnête mais on aurait aimé quelques plans contemplatifs mettant plus en valeur la géographie d’Afghanistan. Pourtant le caractère immersif et la notion de danger et d'imprévu transparaissent.

Le film compare aussi les objectifs qui diffèrent selon les combattants. Les Américains se battent pour venger leur patrie mais n'ont pas eu de proches blessés alors que les Afghans ont aussi une volonté de vengeance plus intime mais parce que leurs familles ou leurs villages ont été meurtris sous les yeux et qu'ils en garderont d'ignobles souvenirs à vie car les faits se sont déroulés sur leurs yeux.

Chris Hemsworth est à la tete de l'unité militaire envoyée au front et marche sur des œufs tout au long de sa mission. Il évolue en terre inconnue, doit se lier aux coutumes locales et négocier avec le général Dostum pour mettre en place une stratégie commune mais il n'est pas facile de parlementer avec lui. Dostum ne souhaite pas découvrir ses cartes au 1er venu et doit gagner la confiance de son futur allié.
Dommage de ne jamais montrer les failles du leader US, un héros qui colle parfait au cahier des charges du bon soldat yankee, un Chris Hemsworth qui pourrait facilement se faire remplacer par un Chris Evans sans qu'on n'y voit que du feu.

Horse soldiers est efficace avec une alternance de combats et de séquences de repos/dialogues mais pèche tout de même car il veut rendre hommage aux courageux Afghans sans jamais mettre un soldat lambda en valeur à meme titre qu'un US (mis à part le général).
Un casting en demi-teinte avec 3 tetes connues et des seconds couteaux mièvres (j'aurais bien vu Jon Bernthal incarner un des soldats pour remonter le taux de testostérone). On retrouve plus de charisme chez les Aphguans. Horse soldiers survole ses présentations et on ne retiendra pas grand chose du passé des militaires. Les dialogues entre eux sont basiques et peu inspirés, aucun anecdote poignante, pourtant le sens épique du métrage fonctionne et la cohésion entre Afghans et américains est palpable bien que précaire et fragile.
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Jusqu'à la garde - 5,5/10

Messagepar caducia » Sam 10 Fév 2018, 21:32

Jusqu'à la Garde

Réalisé par Xavier Legrand
Avec Denis Ménochet, Léa Drucker
Long-métrage : France
Genre : drame
Durée : 02h10min
2018

5.5/10






Synopsis

Le couple Besson divorce. Pour protéger son fils d’un père qu’elle accuse de violences, Miriam en demande la garde exclusive. La juge en charge du dossier accorde une garde partagée au père qu’elle considère bafoué. Pris en otage entre ses parents, Julien va tout faire pour empêcher que le pire n’arrive.

Critique

Xavier Legrand s'attaque à des sujets sociétaux contemporains, la famille écartelée après un divorce et les violences faites sur les conjointes. Le film se veut très réaliste et immersif avec une vraie montée en puissance de la violence jusqu'à atteindre son apogée. Il est dommage que tout celà demeure très linéaire, des lignes de dialogues qui collent au vocabulaire du français moyens qui font de "jusqu'à la garde" une oeuvre proche d'un téléfilm.

On assiste à pas mal de moments de flottements qui durent, qui durent pour faire ressentir le sentiment de malaise ambiant et le faire se propager à travers l'écran. Denis Ménochet livre une performance incroyable de véracité avec des déflagrations de violence qui font froid dans le dos, ce qui constate avec Léa Drucker vraiment transparente au regard perdu incarnant une femme forte mais usée par ce combat du quotidien pour s'extraire elle et sa famille de son ex.

Le mari, Antoine est encore épris de son ex-épouse et souhaite à tout prix conserver des liens avec ses enfants, mais la réciprocité n'est en aucun cas vraie. Pourtant il va employer tous les moyens pour remettre un pas dans leur vie. On voit ainsi les différentes facettes de l'époux violent usant de diverses méthodes pour faire revenir ses rejetons dans ses filets: tout d'abord la voie légale royale, puis la garde alternée lui permettant de gagner du terrain et un semblant de relations avec son cadet. Hélas pour lui, sa haine profondément enterrée resurgit malencontreusement et ses tentatives de re-séduction échouent. On arrive à éprouver de la pitié pour cet homme lui aussi brisé par ce isolement forcé qui tente d'éprouver un certain regret de ses gestes passés.
Le personnage de Miriam se pose juste en victime qui est mode de survie qui a des hauts et des bas qui n'est jamais vraiment creusé du point de vue narratif. La femme est presque fantomatique, tente de garder sa dignité et un semblant de normalité devant ses enfants en leur procurant le minimum pour vivre meme si le cœur n'y est plus vraiment.
Une mise en scène minimaliste, une absence de musique, le réalisateur crée une immersion dans l'intime évitant tout artifice visuel ou sonore pour un style épuré.

Une sorte de docu-ficiton relatant un nième fait divers de violences conjugales entre un mari bourru et sa frêle épouse. Xavier Legrand ne cherche en aucun cas une origine à ces pulsions, inclut des éléments qui resteront avortés et s'attarde vainement sur des banalités. Meme si sa performance de Denis Ménochet est remarquable, il est dommage d'avoir choisi un acteur avec un physique "de brute" qui dans l'imaginaire collectif serait celui qui a tendance à avoir la claque facile.
Critiques similaires
Film: Jusqu'à la garde
Note: 8,5/10
Auteur: Dionycos

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Cro Man - 3/10

Messagepar caducia » Dim 11 Fév 2018, 14:27

Cro Man

Réalisé par Nick Park
Avec Pierre Niney, Kaycie Chase
Long-métrage : UK
Genre : animation
Durée : 01h29min
2018

3/10



Image



Synopsis

Préhistoire, quand les dinosaures et les mammouths parcouraient encore la terre. L’histoire d'un homme des cavernes courageux, Doug, et de son meilleur ami Crochon, qui s’unissent pour sauver leur tribu d’un puissant ennemi.

Critique

Déception face à cette nouvelle production de Nick Park qui manque clairement d'inspiration dans cette histoire préhistorique qui aurait pourtant pu être riche en aventures comme dans les épisodes de l'age de glace.
Hélas Nick Park choisit de brosser dans le sens du poil ses compatriotes anglais fans de foot en mettant ce sport au centre de la narration avec un anachronisme assumé.
De ce fait, nos hommes et femmes préhistoriques sont réduits à évoluer dans des lieux limités (terrain de foot ou d'entrainement) à la place d'une promesse d'exploration d'un milieu hostile préhistorique.

Le spectateur suit le destin d'une troupe d"hommes de cro-magnon issus de l'age de pierre qui se voit menacée par ceux de l'age du bronze. Il est décidé que les vainqueurs d'un match de foot seraient alors maîtres de leur destin et nos cro magnons pourraient alors retourner dans leurs terres sans encombre.
Le problème réside dans la lourdeur des cro magnons qui ont un esprit très limité (mis à part le héros bien entendu) et surtout qui évoluent comme des moutons sans trop réfléchir. Aucune personnalité ne se détache de ces personnages de glaise.
Heureusement que de temps à autre, les images sont un peu plus vivantes avec des apparitions impromptues d'animaux étranges qui viennent mettre de la fantaisie ou de l'ambiance, mais globalement le rythme manque de dynamisme et d’originalité, la narration tourne en rond bien souvent (malgré la courte durée du film d'animation, on regarde régulièrement sa montre).
Le seul personnage pouvait sauver les meubles est le cochon, fidèle allié muet du héros qui a plus les mimiques et les bruits d'un chien mais reste irrésistible.

Un film d'animation qui manque d'impertinence et de surprises avec trop de personnages bas du front pour un divertissement qui conviendra aux jeunes enfants.
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Pour Elle - 7,25/10

Messagepar caducia » Sam 17 Fév 2018, 21:16

Pour elle

Réalisé par Fred Cavayé
Avec Vincent Lindon, Diane Kruger, Lancelot Roch
Long-métrage : France
Genre : drame
Durée : 01h36min
2008

7.25/10






Synopsis

Lisa et Julien sont mariés et mènent une vie heureuse et sans histoire avec leur fils Oscar. Mais leur vie bascule, quand un matin la police vient arrêter Lisa pour meurtre.
Elle est condamnée à 20 ans de prison.
Persuadé de l'innocence de sa femme, Julien décide de la faire évader.
Jusqu'où sera-t-il prêt à aller "pour elle" ?

Critique

Bonne surprise que cette production française largement supérieur à son remake Les Trois prochains jours qui tient en haleine non-stop le spectateur. Un mélange de revenge movie et de polar où le mari se torture les méninges dans tous les sens pour tenter de faire évader sa femme de prison, condamnée à tord. Amusant de voir Diane Kruger dans ce rôle qui répond un peu à celui qu'elle incarne dans "In the fade" mais de l'autre coté de la barrière.

La force du film c'est son script aux petits oignons qui laisse peu de temps mort. Meme si Fred Cavayé ne s'attarde pas trop sur le passé de cette famille banale et normale, les liens familiaux forts sont palpables, de même que le soupons d'un doute minime sur la culpabilité de l'épouse qui plane de temps à autre dans l'esprit de certains proches.
"Pour elle", c'est aussi une course contre la montre implacable avec un homme sous tension qui tente de préserver son fils de cette dramatique histoire tout en montant son plan de façon la plus discrète possible. Vincent Lindon ne nous offre aucune fausse note à la fois dans les scènes d'action que dans l'intimité. Et arrive à donner un minimum de crédibilité à son personnage alors que c'est loin d’être gagné sur le papier.
Il y a 10 ans déjà que Diane Kruger montrait déjà qu'elle assurait dans un rôle dramatique.
A noter aussi de jolis seconds couteaux de la part des parents mais aussi du coté des malfrats.
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Forme de l'eau - 7,5/10

Messagepar caducia » Lun 19 Fév 2018, 20:47

La forme de l'eau

Réalisé par Guillermo del Toro
Avec Sally Hawkins, Michael Shannon
Long-métrage : US
Genre : drame
Durée : 02h03min
2018

7.5/10



Image



Synopsis

Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultrasecret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres…

Critique

Guillermo Del Toro nous offre encore une fois une oeuvre plein de lyrisme dans un univers de science fiction arrivant à mettre à jour le conte de la Belle et la bête.
Visuellement, The shape of water est juste irréprochable où Del Toro offre une ambiance unique permettant de contrebalancer la faiblesse du script. Contrairement aux films des années 60 avec des reconstitutions clinquantes et colorées, le cinéaste mise sur des camaïeux bleus/verts faisant écho à sa créature.
Le spectateur suit les personnages qui évoluent entre un centre de recherche glauque empli de mystère (dans la lignée de "a cure for life") et l’habitation de son héroïne Elisa qui est semblable à un cabinet de curiosités cher au Maître, tel un bric à brac vintage.
Des scènes aquatiques qui permettent d'amplifier le coté poétique et l'osmose entre la femme et la créature.

Comme dans de nombreuses œuvres de SF, la recherche de puissance et d'enrichissement des Etats les mènent à mener des expériences secrètes hors des sentiers battus, oubliant toute éthique ou respect de l'humain ou de le Bête. Guillermo situe son récit lors de la guerre froide où la course effrénée vers la modernité se déroule en secret, non sans répéter les erreurs et atrocités de la seconde guerre en toute discrétion. Un double discours qui fait écho à l'Amérique de Trump.


On retrouve de nombreuses similitudes avec les productions précédents du cinéaste et des thèmes récurrents, les fans seront ainsi sous le charme de cette love story incongrue, d'autres y verront un manque de prise de risques.
L'enfance tient une part importante dans la filmo de Del Toro, ici il n'en n'est pas tellement question mais la figure enfantine est switchée par celle d'Elisa qui est comme une femme-enfant incarnant un petit être fragile qui a besoin d’être protégée. Comme tous les gosses issus des productions Del Toro, derrières les physiques frêles se cachent des caractères forts et courageux.
Elisa est une femme muette, au physique plutôt banal dont on ignore le passé. Son portrait nous est brièvement dessiné de part sa routine quotidienne, immuable depuis des années la prédisposant à une existence miséreuse et morose sans relief. Sally Hawkins est absolument fabuleuse, offrant un personnage plein de sensibilité (même si très convenu) dans la lignée du sublime de "Maudie" (un personnage dans la même veine). A travers cette héroïne dans laquelle chacun peut se reconnaître de part son coté modeste et ordinaire, une femme qu'il est difficile de détester.
Il est dommage que Guillermo n'ait pas pris le soin de creuser plus ses personnages (30 minutes de plus n'auraient pas été de refus), ne nous offrant que des esquisses de leurs caractères. Des personnages secondaires peu nombreux mais forts (Richard Jenkins, Octavia Spencer).

Le créature du lac nouvelle génération...Doug Jones, fidèle collaborateur du cinéaste reprend encore le costume d'un monstre. Légère déception vis à vis du design de celui-ci qui est d'une grande simplicité et sans surprise. Guillermo nous sert une bestiole basique, avec des expressions minimales, empli de mystère.
Ce monstre symbolise à la fois l'ambivalence des individus; à son contact, on entrevoit la vraie nature des gens: leur profonde humanité et la volonté de protéger son prochain ou au contraire une nature destructrice.
Michael Shannon incarne encore à la perfection le bad guy tout l'avait fait Sergi Lopez dans le labyrinthe de Pan.

"The shape of water" se démarque avec une introduction d'une sexualité brute qui n'était que suggérée dans les précédents films de Del Toro qui n'hésite plus à montrer frontalement des corps nus ou de rituels masturbatoires qui retire défintivement à son héroïne son coté innocent, naïf et enfantin. Malgré celà, l'amour entre Elisa et l'amphibien n'est pas crédible selon moi, on peut sentir une lien puissant entre deux êtres rejetés (comme pour Hellboy et Liz) mais là aussi le tempo fait en sorte que le coup de foudre ne colle pas à l'histoire.

Globalement, "la forme de l'eau" possède un déroulé fluide mais attendu, on pourra reprocher au réalisateur une production qui manque de richesse scénaristique au message universel de tolérance déjà rebattu des milliers de fois. Un spectacle visuel mixant macabre et lyrisme qui vaut le détour, porté par son casting solide.
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Black Panther - 3/10

Messagepar caducia » Jeu 22 Fév 2018, 20:37

Black Panther

Réalisé par Ryan Coogler
Avec Chadwick Boseman, Michael B. Jordan
Long-métrage : US
Genre : comics
Durée : 02h15min
2018

3/10



Image



Synopsis

Après les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier…

Critique

Grosse déception envers cette production Marvel et surtout incompréhension vis à vis du succès au box office.
Un film qui se veut à la fois moderne, révolutionnaire mais aussi "authentique" et respectueux des traditions sauf qu'à y regarder de plus près, l'univers de black panther recycle énormément de décors (StarWars, Avatar, 007).
Le Wakanda mélange à la fois une partie très nature composée de cascades en FX dégueux et une ville avec gratte-ciel très moderne (là aussi pas convainque par les effets spéciaux).

Le concept même de Black Panther est difficile à avaler, même si sur l'écran et à la réalisation ce sont des artistes noirs qui opèrent, il ne faut pas se leurrer que Marvel tire les ficelles: autant dire que l’Amérique de Trump qui fait un film sur l'Afrique avec un message de fraternité envers ces pays, c'est juste à mourir de rire.

Le casting compile des talents afro-américains qui sont bien trouvés avec l’émergence de valeurs montantes: Michael B. Jordan (Creed), Lupita Nyongo'o (Starwars, livre de la jungle), Daniel Kaluuya (get out), Sterling K. Brown (This is us), Danai Gurira (The walking dead). On y retrouve aussi des valeurs sures : Angela Bassett ou Forest Whitaker.
Il est extrêmement dommage que tous ces acteurs aient été obligés de prendre des accents africains très prononcés (avec plus ou moins de talent) pour des déclarations qui manquent de spontanéité et qui gâchent tout le film. Ils auraient carrément du prendre des talents africains directement, mais ça aurait été moins vendeur.

Black Panther se veut soit disant la mixité entre modernité et traditions africaines alors que cet univers n'est qu'un ramassis d'effets spéciaux clinquants qui ne ressemble en rien à un paysage Africain: pas une trace de poussière, même lors de combats mouvementés, bien sur, pas une trace de sang non plus.

Des vêtements très étudiés dignes de la collection africaine de Jean-Paul Gaultier ou du 5eme élément.

Black Panther suit les pas de Wonder Woman avec une farce féministe dans un pays imaginaire, le Wakanda où tout le monde est beau, droit, gentil (ça nous rappelle le pays de amazones sauf que là il y a aussi des mecs) (pas un gosse à l'horizon), où la paix règne car le Wakanda a choisit de rester cacher aux yeux du monde extérieur.
Les femmes sont fortes et sont des guerrières: il ne faut rien généraliser mais disons que le continent Africain n'est pas le plus respectueux du sexe faible donc que cette image fantasmée est à l'opposée de la réalité. Comme dans Wonder Woman, ces guerrières ne sont pas des William Wallace au féminin, bodybuildées et crasseuses mais non Marvel choisit des silhouettes qui flattent l’œil. Enfin, des guerrières à la Grace Jones avec des faux cils pareils, c'est peu crédible.
Les hommes ne sont pas mieux lotis mis à part le héros, ces messieurs ont de sacrés costumes où le ridicule atteint son paroxysme, cumulant le mauvais gout.

La seule originalité et point positif de Black Panther réside dans le personnage de Shuri, la jeune sœur du héros, l'équivalent de Q de James Bond. Elle apporte les touches d'humour nécessaires qui se comptent sur le bout des doigts et son labo de recherche est bien cool (gadgets originaux).

Meme si on ressent que les acteurs y mettent tout leur cœur, Black Panther n'arrive jamais à convaincre tué par ses surcharges visuelles clinquantes. Le script manque clairement de fond, se résumant à une opposition de visions et de générations. On retiendra une course poursuite nocturne à la Tokyo drift qui envoie du bois sinon les combats sont ennuyeux au possible.
Au niveau acting, ce sont les rares apparitions de Forest Whitaker qui permettent d'apporter une pointe d'émotion, sinon comme tous les personnages noirs sont de "lignée royale", ils sont très avares en émotions ou en gestes amicaux. Meme si la distribution est charismatique, les personnages sont trop lisses pour devenir attachants.
Globalement, Black Panther se veut donneur de leçons humanistes et transmet son message lourdement. Le Wankanda est ethnocentrique et demeure en paix car il évolue en autarcie avec le monde extérieur, refusant tout migrant ou d'aider ses congénères Africains(super logique comme message).

Visuellement on se rapproche plus d'un parc d'attraction, Black Panther paradoxalement manque de noirceur, il est dommage que cette production faisant honneur au 1er super héros noir cumule les ratages. En espérant que les autres super-héros afro américains seront d'une autre envergure (comme Backlighting par exemple).
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Re: [Cad'] Mes critiques en 2018

Messagepar Mark Chopper » Jeu 22 Fév 2018, 20:51

Black Panther paradoxalement manque de noirceur,


Je... non, rien.

:jesors:
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