[Jed_Trigado] Mes torchons de 2018

[pabelbaba]

Merci.

[Jed_Trigado]

Excès de Confiance - Peter Hall (1995)

Je me demande encore bien comment ce dvd a atterri sur mes étagères tant l'ensemble pue tout ce qui constituait le pire du cinéma américain des années 80/90, je vous le donne en mille : le Hollywood Night. Cette mode de merde constituée d'intrigues policières pétées et de séquences érotiques aussi émoustillantes qu'une soirée rami chez le cousin Maurice.

Ca a pas loupé, on est clairement dans l'esthétique cheap du genre et une écriture indigne, imaginez donc une psychologue solitaire habituée a frayer avec les pires sérial killers de la planète s'amouracher d'un mystérieux latin lover a peine pas caricatural avec tout ce qui s'ensuit comme sérénades ringardes avant d'arriver a la fatidique scène de cul. Comment ça faut apporter des péripéties ? Ah oui, au bout d'une petite demi-heure, la gente dame commence a avoir des doutes sur son boyfriend et là ça se corse, non seulement c'est téléphoné au possible mais surtout l'acting est calamiteux, tout est surjoué, on regarde ça avec l'envie de se payer la tronche du film en se disant que c'est une cause perdue. Et là miracle, voilà que déboule les dix dernières minutes qui me ferait presque contredire tout le mal que j'en avais pensé jusque là, parce que les scénaristes tentent le tout pour le tout en opérant un twist complètement WTF par rapport a ce qu'il s'est passé MAIS qui est tout simplement excellent en lui-même, non seulement on ne s'y attend pas et en plus il s'avère malin dans son exécution, dommage qu'il n'y a pas eu d'"indices" dans la première heure pour le rendre plus cohérent avec le reste de l'intrigue.

Ma note est parait généreuse vis-vis de ce que j'en dis, mais c'était pas spécialement chiant a mater et encore une fois, la fin est vraiment bonne, chose rare dans ce genre de films.

3/10

[Jed_Trigado]

Black Tight Killers - Yasuharu Hasebe (1966)

C'est seulement a la vision des bonus que j'ai appris qu'il s'agissait du premier long de Yasuharu Hasebe, et mieux qu'il fut assistant de Seijun Suzuki, détails qui expliquent pas mal de choses. J'avais loué les mérites de ses yakuza eiga sortis avant sa faste période roman porno où son style brutal apparaissait déjà, mais avec Black Tight Killers la donne s'avère changée, on est devant une pure œuvre bien sur les rails des envies de son studio, une sucrerie pop inoffensive, parfois très crétine mais qui l'assume (ce script tarabiscoté ) et visuellement bariolée (l'influence Suzuki est indéniable dès le générique). Du coup, j'ai été quelque peu lésé devant ce produit certes joli mais terriblement impersonnel, pas aidé par un casting des plus fadasses (j'ai rien contre Akira Kobayashi, mais il m'avait plus convaincu ailleurs) et un délire qui s'essouffle progressivement (ça devient presque téléfilmesque sur la fin, toutes proportions gardées).

Pas plus de choses a dire sur ce film qui ne mérite ni louanges, ni mépris, mais qui devait être l'équivalent d'un McDo filmique a son époque : une séance qui divertit mais qui s'oublie aussitôt.

5/10

[Val]

Bon bah, on oublie alors.

[Jed_Trigado]

Note-le : je t'ai fait économiser 23 balles.

[pabelbaba]

T'en attendais peut être un peu trop...

Enfin je fais l'impasse aussi.

[Jed_Trigado]

Laissez Bronzer les Cadavres - Hélène Cattet & Bruno Forzani (2017)

La voilà enfin cette 3ème livraison du duo le plus atypique de notre paysage cinématographique, avec leur style qui ne laisse personne indifférent : génial et très expressif visuellement pour certains, too much, répétitif et vide de sens pour d'autres. Pour leurs premiers films, la proposition se tenait de bout en bout car privilégiant l'épure scénaristique, or pour Laissez Bronzer les Cadavres, ils ont tenté de réconcilier les pour et les contre, l'intrigue est simple, les lieux de tournage réduits a leur strict minimum (peut être un peu trop mais j'y reviendrais...) mais tout en gardant l'aspect visuel extrême. Alors on se dit "ah ben voilà, du style et du scénario, c'est bon tout le monde va être content !", oui mais non.

Leur style de filmage est tellement expressif qu'en s’embarrassant d'un pitch un peu plus consistant que la moyenne et d'un exercice qui demande un certain doigté (en l’occurrence le huis-clos), le duo se fourre dans le piège qu'on leur tendait depuis leurs débuts : la forme écrase tout et donne un aspect sans queue ni tête au récit, on sait jamais qui fait quoi et où sont les personnages dans l'espace, pire on a l'impression constante que les lieux ne sont jamais proches géographiquement. Après je n'ai pas lu le roman dont est tiré le film mais si ça limite a 2 tiers de cache-cache sous exsta pour 1 d'exposition faiblard, on se demande ce qui bien pu plaire au duo en dehors de l'aspect western. Résultat, je me suis emmerdé comme jamais devant ce truc filmé en totale roue libre qui tombe dans les pires travers des idoles de Cattet & Forzani, comme un Dario en bout de course, ils s'auto-parodient a l'excès et donnent finalement raison a leur détracteurs. Le positif là-dedans, c'est que j'espère qu'ils changeront de registre ou alors d'assumer leur style a fond car cette démarche bâtarde ne leur correspond pas du tout.....

3/10

[Jed_Trigado]

Un Monde sans Pitié - Eric Rochant (1989)

Apprendre que ce truc eut en son temps le César du meilleur premier film, ça laisse perplexe....Après ce qui me rassure c'est les Inconnus (encore eux je sais ) avait parfaitement cerné le film : une histoire de branleur qui disent "putain, merde, tu fais chier !" toutes les cinq minutes.

Imaginez donc, Hippolyte Girardot (lui, c'est physique sa tronche ne me revient pas et quand en plus, il débite ses dialogues de façon exasperée, au secours), qui nous la joue marginal rebelle du système et sa bande de copains aussi paumés que lui, pensant que ne rien faire de ses journées et faire chier les voisins tous les soirs en organisant des soirées chez lui est le symbole de la liberté absolue, franchement il y a de quoi rire. Mais le pire, arrive au moment où la love story débarque et là c'est le drame, Hippo est colère parce que sa nana.....TRAVAILLE !
Et comme il lui fait la remarque a chaque fois, c'était plus possible de supporter ses chouinages qui tiennent plus de la casse-couillite aigue que d'une réelle pensée libertaire, le film essaye vainement d'apporter du sérieux a la chose en glissant un petit sous-texte post-68ard assez foireux avec ces jeunes adultes qui continuent a vivre dans ce délire "révolutionnaire".

Bref, pas grand chose m'a plu là dedans a cause de ses persos profondément détestables, même si la scène du petit-déj me hantera toujours a cause de ça :



2/10

[Val]

Ah dommage, il m'a toujours intrigué celui-là pourtant. Je crois que je vais passer mon tour.^^

[Jed_Trigado]

Celui qu'il a fait juste après, Aux Yeux du Monde, était nettement moins pompeux de souvenir. Mais bon Rochant, j'ai l'impression qu'a part l'excellent Total Western, ça va être dur pour moi....

[Alegas]

Je savais pas que ce sketch des Inconnus était tiré d'un film existant. Ça me donne envie du coup.

[pabelbaba]

C'est clair.

Mébon, le ciné fr des années 80 est un sacré mystère de nawakisme perturbant, notamment au niveau ees prix décernés.

[Jed_Trigado]

Comme la Lune - Joël Séria (1977)

Après Les Galettes de Pont-Aven, le duo Séria/Marielle remettent le couvert avec ce Comme la Lune reprenant dans les grandes lignes leur recette gagnante qui doit beaucoup a la gouaille légendaire de son interprète principal qui joue comme personne le beauf ultime fier de l'être. Ne cherchez pas des gros gags, ni même de quelconques péripéties, on est dans la pure comédie de moeurs typique de son époque : on suit le quotidien d'un quadra qui tombe sur la chance de sa vie, lâcher bobonne pour aller jouer les cadors auprès d'une jeune bouchère nymphomane pétée de thunes qui va l'entretenir, pendant une bonne partie du film on va voir Marielle rouler des mécaniques auprès de son entourage, se comportant comme un gros con parfois et le pire, c'est que le gars est tellement drôle qu'il arrive a nous rendre attachant sa médiocrité (Marielle et l'argot, je sais pas vous, mais moi je craque. )

Une belle célébration de la franchouillerie donc qui pourrait être dépassée, si elle n'opérait (comme dans les Galettes de Pont-Aven, ce qui fait que l'effet de surprise disparait et ce sera mon seul véritable reproche), un tournant plus mélancolique, voire dépressif où la supposée misogynie de notre héros se retourne contre lui et se rend compte trop tard, qu'il n'est un objet qu'on peut jeter et manipuler a loisir. Comme dit niveau histoire, tout repose donc sur l'extraordinaire perf' de Marielle, mais le reste du casting n'est pas en reste, son meilleur pote qui ressemble vaguement a Jean-Pierre Treiber déjà et surtout la paire Lavanant/Daumier qui campent deux parfaits stéréotypes de femmes, couplé a une ambiance provinciale so vintage toute en petits commerces où on sirote de la poire a 90° dès le petit-déj au bistrot du coin, ça nous change des apparts parisiens cossus d'un Monde Sans Pitié.

7,5/10

[Val]

Le DVD est passable ?

[Jed_Trigado]

Pas de transfert 16/9 (mais bon, c'est habituel chez René Château), mais alors la copie est relativement propre et il y a pas un souci de compression, impressionné surtout que ma nouvelle télé ne pardonne plus rien là dessus.